mardi 5 juillet 2011

A lire avant de violer une femme

Vous aimeriez violer une femme mais la crainte de représailles judiciaires vous refroidit et l'on vous comprend. Mais sachez que seulement 1% des viols sont suivis d'une condamnation en France, que c'est sur votre victime que la société portera un regard accusateur et surtout que, si elle se trouve dans l'un des cas suivants, vous sortirez blanchi de cette gênante affaire: 


1- elle a déjà pris de la drogue ou de l'alcool

2- elle est pauvre

3- elle a dit oui, puis non (même dix fois, ça compte pas)

4- elle est moche

5- elle aime sortir le soir

6- elle est étrangère


7- elle a déjà menti dans sa vie

8- elle est jolie

9- elle n'a pas signalé l'agression IMMEDIATEMENT

10- elle est ou a été prostituée

11- elle a trop de relations sexuelles (assimilé point n° 10)

12- elle n'a pas de partenaire et semble en souffrir

13- elle a du mal à se souvenir des circonstances exactes du viol

14- elle est handicapée mentale

15- elle n'était plus vierge

16- elle a repris ses activités "normalement" après l'agression

17- elle est dépressive

18- elle a un casier judiciaire

19- elle sort souvent seule

20- elle est actrice de films pornos, gogo danseuse ou masseuse

21- elle ne s'est pas débattue pendant l'agression

22- elle aime faire le premier pas

23- elle n'est pas prête à subir les vannes des policiers/avocats/juges

24- elle a tendance à chercher les ennuis en faisant son jogging seule

25- elle aime le sexe (en principe)

26- vous êtes son conjoint, ami, collègue ou voisin

27- elle n'a pas l'air d'avoir été violée

28- il lui arrive parfois de fumer des joints

29- elle ne s'habille jamais avec un sac à patates en toile de jute

30- ses voisins la trouvent bizarre

31*- vous êtes le policier qui reçoit sa plainte

32*- elle est lesbienne

33*- vous êtes son père, grand-père, oncle ou frère

34*- il s'agit d'une fillette

35*- il s'agit d'une femme âgée

36*- vous êtes un homme respectable (et respecté)

37*- vous avez une famille

38*- votre région, votre pays est le théatre de conflits armés

39- elle est issue d'une ethnie minoritaire, discriminée, massacrée

40*- vous êtes sexsomniaque

41- elle balance ses fesses lorsqu'elle marche

42- elle pose sa main sur son plexus solaire lorsqu'elle s'exprime

43*- toi, tes complices êtes mineurs.

44*- elle est féministe

45*- vous êtes sûr qu'elle sera la seule plaignante parmi vos victimes


* suggestions de lectrices


Edit: j'ai oublié de vous orienter vers l'excellent billet de la Docteure Muriel Salmona, dont je me suis partiellement inspirée de plus, et dans lequel vous trouverez l'illustration concrète de cette liste. Voilà, c'est réparé.


46 commentaires:

  1. Super le billet : je le tweete.
    Il y a aussi : elle est ivre, on est des flics et on lui rend service en la ramenant chez elle (cas instruit et perdu par le désormais célèbre Attorney General Vance, Etat de New York).

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  2. 30- ses voisins la trouvent bizarre : oui, et en plus, l'agresseur, souvent, et même quand on vient d'apprendre qu'il a trucidé toute sa famille, les voisins ne comprennent pas : c'était toujours un monsieur SI gentil...

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  3. Moi j'ajouterais 31 - Elle est moche. Car si elle est belle, en effet, c'est "de sa faute" (incitation caractérisée au viol, hein ! On n'en discute même pas) mais si elle est moche c'est pareil parce qu'à ce moment là, il y a service rendue (genre) puisque personne ne veut d'elle normalement, alors elle doit se sentir infiniment flattée!

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  4. ah ben je comprends de mieux en mieux pourquoi j'arrive même pas à ...
    donc forcément tout s'explique hein : j'ai pas des goûts normaux quoi hein.
    pis en plus dernièrement, une femme très expérimentée sur la vie m'a dit que j'étais un mollusque. donc c'est normal en effet que j'y arrive pas...

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  5. euh autrement, votre liste là est-ce que ça fonctionne comme le DSM4, qu'il faut juste avoir un minimum de critères pour que ça marche, ou est-ce qu'il faut les avoir tous ? ou presque tous ?

    ah oui j'ai une question perso : est-ce que la symétrique est vrai pour les hommes ? moi j'ai peur d'être condamnable si je me soumets pas, parce que bon, je suis pas moche, je suis pauvre, je fais mon jogging seul, je suis étranger dans la région où j'habite, j'ai vendu des produits illicites à des cons bourrés de frics, je me laisse pas toucher facilement, voir je hurle quand on s'approche, je ne m'habille pas en costard cravate gris anthracite, j'ai pas le crâne rasé, je suis dépressif bipolaire, j'ai pas de partenaire donc forcément je semble en souffrir...

    ben si... en plus je suis un mollusque donc j'ai peur qu'on veuille me rendre service de force..., c'est bien connu, les hommes pour les éduquer, faut leur taper dessus et les insulter, ils relèvent automatiquement la tête...

    bon, ce que je veux dire, c'est qu'effectivement, cette liste relève l'ensemble des croyances POPULAIRES dominantes en matière de sexisme essentialiste, et qu'on peut en déduire la symétrique quant aux projections que ces même croyances imbéciles projètent sur les hommes (qui eux... ne se posent quasiment jamais aucune question sur tout ça, même ceux qui ont été violés)

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  6. J'avais mal lu, excuse-moi. "Elle est moche" c'était le n°4 !

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  7. Excellent, comme d'hab... On pourrait aussi rajouter:
    -elle est lesbienne, donc on lui rend service en la soignant...

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  8. @ Hypathie

    Je rajoute ta suggestion (point n°31), merci ! Violée par les flics auprès de qui on a tenté un signalement, ça revient souvent dans les cas rapportés.

    Sandrine70

    Merci d'être venu faire un coucou ! J'en profite pour te déclarer que j'adore ton blog, la façon dont les billets sont rédigés et bien sûr ta "ligne éditoriale". Je ne commente pas souvent mais je viens lire systématiquement ! Donc merci.

    Quant à la question du voisinage/entourage, oui, toujours la même complaisance envers l'agresseur. Le pire c'est que si l'agresseur se révèle être une femme, cette même complaisance disparaît curieusement ...

    @ Euterpe

    Belle ou moche, tu as toujours tort d'être telle que tu es. Et pour la moche, il y a effectivement l'idée qu'on lui rend service un peu comme à la lesbienne, comme le dit plus bas Anonyme. Ca rejoint aussi le point n°12: elle n'a pas de partenaire et semble en souffrir.

    @ Paul

    Je n'ai jamais compris pourquoi les mollusques avaient si mauvaise presse. C'est sympa les mollusques, non ? Si un jour, on me traite de mollusque, je répondrai merci !!!

    Quant à la liste, un seul des critères suffit à foutre en l'air toute accusation. Je voulais le mettre en lien puis j'ai oublié (je vais réparer ça): Muriel Salmona a publié un billet dans lequel elle relate plusieurs cas qui ont fini par un non-lieu pour seulement l'une des situations citées dans la liste.

    Pour répondre à votre question, je pense que la symétrique fonctionne pour les hommes qui ne présentent pas les signes caractéristiques de virilité que l'on attend d'eux. Les homosexuels subissent souvent ce qu'on appelle des viols correctifs (tu vas rentrer dans le droit chemin de gré ou de force ...).

    @ Anonyme

    Ah! mais carrément ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé ??? Je rajoute aussi (point n°32 !). Comme je le disais à Paul, il s'agit aussi dans le cas des lesbiennes de viols correctifs avec en plus l'idée que dès que la victime y aura goûté, elle ne sera plus lesbienne (en gros, t'es lesbienne parce que tu n'as jamais connu de service-trois-pièces de près, le mien en particulier).

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  9. Je n'avais jamais lu une synthèse aussi parlante...C'est horriblement vrai.
    Pour ma part, au 26, j'ajouterais : vous êtes son père, son grand-père, son oncle, son frère... parce que l'inceste est le viol le plus courant et le plus occulté. Et justement l’appeler "inceste" et pas "viol familial" par exemple, masque socialement le fait que ce sont des viols répétés.

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  10. pourquoi les mollusques ont si mauvaise presse ?
    ben c'est simple : ils sont mous et ils vivent dans une coquille, donc repliés sur eux et tout le temps en protection dans leur logis/corps

    symboliquement, ça correspond tout à fait à un arrière fond projeté sur le modèle féminin patriarcale : la femme est sensée être douce/non-combattive, se restreindre à l'univers domestique/protégé, donc ne s'occupant que de plaire ou de faire plaisir et donc être sensée narcissique et sa "valeur" c'est son corps producteur de capital/progéniture

    le mollusque est l'antithèse du corps investi dans le monde, de la chair extériorisé du squelette se livrant combattivement aux agressions du monde extérieur, conçu dans cette culture guerrière comme perpétuel champ de combat et de bataille.

    de plus, symbole essentiel, le mollusque n'a pas de phallus et ne bande pas... voilà hein pourquoi ils ont si mauvaise presse.

    Or régulièrement, j'affirme construire des discours se désaffiliant des discours d'inspiration guerrière : je remplace tout terme guerrier, comme combat, milité, lutter, par des termes de la famille de la construction, de l'endurance, de la résistance.

    Et puis dernièrement, scandale, je ponds un article présentant un modèle d'homme au foyer revandiquant la possibilité de ne pas travailler (vu que je prends mon cas de chômeur de très longue durée) à l'extérieur et de s'occuper de la maison et de l'éducation de la progéniture... donc d'être taxable de proxénétisme... c'est une inversion de valeur scandaleuse évidemment : tout le monde est sensé devoir trouver par n'importe quel moyen une activité économique rémunérée au risque d'être taxable d'exploiteur des autres... si si...

    Bon, la remarque sur l'inceste est essentielle il me semble : ça aussi ça montre que le viol, en tant que processus d'expression de valeurs fondamentales d'une culture transversale, est le phénomène radical de structuration des rapports de classe genrée dans nos sociétés.
    L'inceste est la menace permanente pour tout un chacun parce que l'acte de domination sexuel est la menace permanente de tout rapport de classe.
    l'ordre inconscient c'est de se soumettre à la domination sexuée de l'autre sous toutes ses formes.
    on a de place dans la société qu'en tant que soumis à un autre et pas en tant que participant à une économie affective et productrice.
    ...

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  11. Ce qu'écrit Lora est juste. Je souscris.

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  12. @ Lora

    Ce que tu évoques vaut un point à part entière, je le rajoute au n°33. C'est vrai qu'on a tendance à voir dans le viol uniquement le viol ponctuel (et forcément brutal) alors que l'inceste et le viol conjugal sont insidieux et détruisent sur la longueur.

    @ Paul

    Le mollusque, symbole du genre féminin. Oui, ça se tient. Pour sa vulnérabilité aussi et sa dépendance à une protection extérieure. Il n'a pas de pénis mais il est hermaphrodite (du moins en ce qui concerne l'escargot) et ça c'est cool.

    Du grabuge au sujet de votre dernier article ? Je vais aller voir ça ! De toutes façons, lorsqu'on transgresse l'ordre établi, on s'expose au conservatisme de certaines réactions.

    @ Euterpe

    Lora écrit toujours d'excellentes choses ! Je te conseille vivement son blog (accessible depuis son pseudo car son lien dans ma blogroll n'a jamais fonctionné et je ne sais pourquoi ...). Moi aussi j'ai souscrit et j'ai rajouté du coup à la liste.

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  13. Bravo très efficace !

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  14. je nuance mon propos : au sujet du symbolisme rattachable au mollusque, il n'est pas en soit le symbole du féminin/ mais il est assimilable à un symbolisme du féminin dans un certain ensemble culturel.

    on peut y projeter quelque chose de similaire à ce qui est projeté dans le modèle féminin patriarcal.

    ...

    y'a pas eu de grabuge sur mon site, mais par mail au sujet de l'article... mais ça m'a plutôt faire rigoler en fait et ça rejoint aussi certaines remarques lues ailleurs à propos de certains courants féministes véhiculant en fait une revendication pour "les femmes" de valeurs masculines ou de virilité, alors qu'à mon sens, le féminisme est surtout une analyse montrant tout l'arbitraire des projections de valeurs sur les genres, et souvent, le "mal-fondé" des valeurs ou prétendues qualités masculines ainsi que les fondements de la conception de la virilité. c'est très délicats en fait. nous n'avons pas la relative facilité d'une origine idéologique unifiée comme cela peut-être le cas des marxistes par exemple. donc forcément, les interprétations peuvent être parfois radicalement différentes, voire s'opposer.

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  15. bravo pour ta liste c'est tout à fait ça, c'est ainsi la victime est passée au crible ... :o(

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  16. Encore deux candidates : la veille (c'est inespéré pour elle vue qu'à son âge....cf. la chanson "Gare au gorille" de Brassens), la fillette (ce n'est pas du viol parce qu'elle est trop petite pour comprendre ce qui lui arrive cf. les blagues à la Wolinski).

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  17. Oups, pardon : la "vieille" pas la "veille" !

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  18. @ Mauvaise Herbe

    Merci !

    @ Paul

    Oui, l'histoire est compliquée: le féminisme a un seul objectif mais les moyens pour y parvenir varient d'où les divers courants. Au sujet de la masculinité, certaines féministes, comme Despentes, voient le droit à la vulgarité et à la violence pour les femmes comme une accession à l'égalité. Or, si l'on considère le féminisme comme un projet de société, ce nivellement l'est par le bas. Reconnaître aux femmes qu'elles peuvent être violentes, grossières, compétitives ou dominatrices sans pour autant être pires qu'un homme c'est reconnaître que, sans l'éducation qui leur est dispensée, elles ne sont pas mieux et c'est salutaire. Mais de là à en faire un outil d'égalité ...

    @ Emelire

    ... pendant que le présumé coupable peut être récidiviste, menteur, voleur, jeune, vieux, moche ou beau.

    @ Euterpe

    Hop ! rajoutés. Merci pour ces deux suggestions !

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  19. Excellent billet !!! je le partage sur ma page facebook ! merci pour le lien et bravo pour votre blog ! toutes mes amitiés

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  20. Un jour, au retour d’une visite, j’allais récupérer mes 3 enfants. J’avais 29 ans. Arrivée près de la maison de ma belle-mère et au moment d’ouvrir la portière de ma voiture, un habitant du village se jeta sur moi et me coinça derrière le volant. Il tenta de me violer en éructant : « Laisse-toi faire, on sait bien que tu le fais avec n’importe qui, que tu es une pute ! ».
    J’étais paralysée par la peur. Je crois qui si j’avais eu un couteau sous la main, je l’aurais tué. J’ai crié « Maman Hélène, maman Hélène », c’était bien la première fois que j’appelais ainsi ma belle-mère. Dieu merci, elle sortit sur le pas de la porte. L’homme prit la fuite, en marmonnant de mots grossiers. Je tremblais de tous mes membres et sanglotais. Avec difficulté, je lui expliquai la tentative de viol. Elle n’en fit pas grand cas.
    Je racontai à mon mari l’agression dont j’avais été victime. Il me paraissait évident qu’il fallait dénoncer ce personnage. Mon mari estima que mon agresseur était, au fond, un homme respectable avec une famille nombreuse et que je n’avais pas le droit de détruire une famille.
    Peut-être aussi à rajouter sur la liste ???
    Brigitha

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  21. @ Dre Muriel Salmona

    Merci beaucoup pour le relais ! J'en profite pour vous remercier pour votre blog et la mine d'infos qu'il représente sur des sujets généralement peu investis (conséquences du viol, de la prostitution et des violences genrées en général) ainsi que pour votre travail sur le terrain.

    @ Brigitha

    Ce que vous relatez est tristement classique. "On" fait tout pour épargner l'agresseur quitte à invoquer sa famille ou sa position sociale. Une victime de viol, sa souffrance et la nécessité que ce qu'elle a subi doit être reconnu comme tel, ne valent RIEN. Je rajoute votre suggestion de ce pas. Merci !

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  22. Je viens de regarder un documentaire sur le Congo de Rudi Vranckx (2010) "Bonjour Congo".
    Au Nord Kivu, maintenant, 2 femmes sur 3 ont été/ sont violées.
    Alors, votre région est le théâtre de conflits armés : violez en toute impunité.

    @ Brigitha : c'est terrible quand les personnes qui sont censées vous soutenir sont solidaires de votre agresseur!

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  23. @ Lora

    Finalement, je me demande quelle femme ne correspond pas à l'un de ces critères sachant qu'il suffit souvent d'un seul d'entre eux pour blanchir l'agresseur.

    Cette liste interactive ne cesse de s'allonger et ça m'inquiète :(

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  24. Est ce que vous conseillez au mâle en manque de...se branler?

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  25. @Heloïse
    bon j'aime bien écrire votre beau prénom en entier...

    bon, ben justement tiens, l'égalité au sens d'avoir accès aux même prérogatives de valeurs viriles que les cons, je suis pas d'accord justement parce que personnellement, justement parce que je refuse d'incorporéïfier les valeurs brutales, stupides, dominatrices, vulgaires, etc... de la virilité au prétexte que j'ai eu la malchance de nêtre avec un déterminant génétique me condamnant à avoir un machin qui pendouille dans la culotte et une calvitie à l'âge de 35 ans alors que j'adore la douceur des cheveux longs etc.. ben pour moi le féminisme c'est l'espoir qu'on comprenne à la fois combien les valeurs viriles sont mauvaises et combien les mécanisme culturels sexistes essentialistes sont cons et stupides.
    donc je peux pas être d'accord avec les gens qui prétendent revendiquer le droit à la brutalité, lavulgarité etc...
    j'interdis pas la colère ou la violence de la colère.
    j'induis une nuanciation qui est aussi une revendication de réflexion fine et profonde des comportements qui est précisément antithétique des jugements de valeurs brutaux et sans finesse typiques des schémas culturels virils et essentialistes...

    tous les exemples dont vous faites la listes dans cet articles sont typiques et révélateurs du fonctionnement du jugement dans le cadre des cultures viriles et essensialistes.
    Les pointer est le premier pas.

    mais ils en reste beaucoup d'autres à faire par la suite pour montrer en quoi ils sont stupides et que fonder une culture se manifestant, s'exprimant par ce type de jugements de valeurs est mauvais.

    ce ne sont ni spécialement des constructions de valeurs non-viriles ou féminines que je cherche à construire, c'est d'une part de ne plus faire références à des a priori par exemple sexistes, mais aussi aux habitus classiques qui écartent de toute observations réalistes, matérialistes, rationnelles, psychologiques et affectives dans toute situation d'observation de comportement, d'actes, de souffrance comme de bonheur.

    donc c'est aussi antithétique de toute "vulgarité".

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  26. @ Anonyme

    Euh ... se branler plutôt que de violer une fille/une femme me paraît le minimum quand on a une once d'humanité. Mais peut-être n'est-ce pas votre cas, le minimum d'humanité.

    @ Paul

    Héloïse, c'est mon pseudo ;)

    Par rapport à votre réflexion, je dirais que pour moi les valeurs viriles et brutales correspondent à la guerre (massacre aveugle, avidité, soif de conquète et de propriété) alors que la colère et une certaine violence (peut-être plutôt une certaine fermeté) qui peuvent en découler correspondent à la révolution (légitime défense, solidarité, poursuite d'un but qui dépasse sa propre personne et qui vise le bien-être commun).

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  27. @Héloïse
    oui c'est tout à fait ça
    les valeurs viriles sont essentiellement fondées sur l'arrière fond guerrier centré lui-même sur la domination, la cupidité, la rivalité.

    c'est aussi dans le sens que vous indiquez que je ne confonds pas violence et valeur guerrière. car la violence est très souvent motivées par bien d'autres intentions que la domination, et la légitime colère de la victime autant que l'esprit de fermeté des défenses de cette colère en fasse de la domination sont des expression de justice, donc du bien.

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  28. @ Anonyme de 22h43
    Hypocrite? Mal informé? Fruste? Le "besoin sexuel" n'existe pas, pas plus que la « pulsion irrépressible » il s'agit d'une frustration, qu'un adulte gère, en la supportant ou en la sublimant. Le viol est une solution pathologique immature et perverse. C’est un crime.
    Ca se soigne, mais difficilement, parce qu'il faudrait pouvoir recommencer l'éducation du violeur depuis le début. Mais vous n’en êtes qu’au questionnement, tout espoir n’est pas perdu, courage.

    @ Hélo
    Je pense aussi que le viol des certaines sert à faire peser la menace sur toutes et à les immobiliser.

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  29. @ Paul

    Voilà, exactement, la révolution est une réaction de saine colère (non, je n'ai pas honte de reprendre la formule de Royal !) face à l'injustice ou pour une plus grande justice.

    @ Lora

    "Le viol est une solution pathologique immature et perverse." Pourtant, on nous le présente comme une marque de supériorité (= dominer sexuellement).

    C'est aussi une violence organisée à grande échelle, comme tu le dis mais en d'autres termes.

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  30. Hélas, une cause d'impunité m'est encore apparue : la sexsomnie! Plusieurs violeurs ont été acquittés parce qu'ils souffraient soi disant de ce somnambulisme spécial qui leur fait commettre des actes sexuels. Et le lendemain, aucun souvenir. Bizarrement, cela touche surtout les hommes...
    Ca existe peut-être, mais quelle merveilleuse excuse.
    La corvées-ménagères-somnie n'existe pas malheureusement.

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  31. Je vous parie ce que vous voulez que la sexsomnie n'existe pas plus que le complexe d'Oedipe. Encore un truc inventé pour dédouaner les hommes qui profitent bien de leurs privilèges. Bizarre, comme le souligne Lora, que ça ne touche que les hommes...

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  32. @ Lora

    Ah! oui, la sexsomnie, on en avait déjà parlé. Mais je ne savais pas que cela avait déjà été utilisé pour innocenter un violeur (ce sera donc le point n° 40).

    @ Anonyme

    Oui, comme la testostérone d'ailleurs qui n'a pas été inventée mais dont les effets sont amplement employés pour expliquer (excuser) la violence masculine. Alors qu'on a prouvé que chez l'humain, elle n'est pas en cause avant les passages à l'acte ... mais après (je crois que c'est C.Vidal qui en expose le mécanisme).

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  33. Bonjour

    j'aimerai ajouter mon grain de sel

    43 - Toi et tes copains êtes mineures.

    La justice des mineurs protège les violeurs.Les plaintes sont classées sans suite, malgré les aveux circonstanciés au motif que la victime n'a pas été assez précise dans la description des faits.

    Pascale

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  34. @ Pascale

    Merci pour cette juste suggestion que j'ai rajoutée ! Le viol reste un crime que l'on soit mineur ou pas. Si l'on est capable de violer/agresser une fille c'est que l'on connait la portée politique de l'acte.

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  35. J'aurais ajouté: elle est féministe. "C'est une qui s’énerve pour un rien, qui n'est jamais contente et se plaint toujours, bref, qui n'aime pas les hommes. Pourquoi la croirait-on puisqu'elle est de parti pris?".
    Article très intéressant, quoique très déprimant.

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  36. Ah oui, et aussi: elle est la seule plaignante/accusatrice/dénonciatrice. Mais attention, toute la perversité du "schmilblick" c'est que le contraire n'implique pas qu'on la croie davantage, ni qu'on puisse imaginer qu'il y ait davantage de victimes que les "officielles" plaignantes.

    Expérience vécue:
    -Moi au flic qui enquête: "purée, quand je pense que je suis déjà la Xème plaignante, j'imagine même pas le vrai nombre de filles qu'il a du agresser"
    -Le flic qui enquête (pas agressif mais pas fin et stupéfiant de naïveté): "ah bon, vous croyez?!!"

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  37. C'est atroce. Des fois je me demande si je ne me porterai pas mieux en ignorant tout ça.

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  38. @ NGL

    Ah! oui, être féministe c'est forcément détester les hommes et, pourquoi pas, profiter de la moindre occasion pour descendre l'un d'eux. Même un viol.

    A relever aussi par rapport au fait d'être la seule ou la énième plaignante: toutes celles qui porteront plainte après la première seront forcément des opportunistes menteuses qui profitent de la situation de mise en examen de l'agresseur (cf. Tristane Banon).

    Je rajoute tout ça !

    @ Bérénice

    On se porte mieux certainement. Christine Delphy soulève la question de la colère et de l'impuissance relative face à l'injustice qui usent. Sans compter les insultes et menaces que l'on reçoit de la part de masculinistes hyper-virulents quand on expose publiquement ses revendications et réflexions.

    Mais bon, perso, je ne peux pas faire autrement. Plus je découvre l'ampleur du phénomène, plus je me dis qu'il faut aller au charbon pour que ça change vraiment un jour.

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  39. "Mais peut-être n'est-ce pas votre cas, le minimum d'humanité."

    Euh excusez-moi mais qu'est-ce qui vous permet déjà de me cataloguer parmi les inhumains après une simple question tout à fait légitime ?

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  40. un très bon article à rallonge ;)
    le simple fait d'être une femme est en soi pénalisant parce que femme = manipulatrice, vénale, vengeresse, etc.

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  41. @ Anonyme

    En effet, rien ne me le permet. Je posais juste la question si vous voulez bien remonter à mon commentaire.

    @ Elfvy

    Il doit sa taille aux nombreuses contributions !

    Une femme peut être vengeresse, vénale, etc mais, en cas de viol, elle l'est d'office. C'est bien le reflet d'une culture où les femmes sont les premières présumées coupables ... même quand elles se déclarent victimes.

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  42. Oooooooooh... Quelle émotion, enfin une personne qui reconnaît que les agresseurs puissent être mineurs... Merci merci merci
    Une suggestion : ça s'est passé dans un collège/lycée/école, etc. Je vous jure que les gens s'en servent pour vous faire douter ( en te disant qu'ils te croient, mais que... ).
    Une autre suggestion : elle n'a pas clairement dit non (même si vous avez directement mis sa main sur sa bouche, frappée et plaquée à un mur).
    Et encore une autre ( je sais qu'elles ne seront pas toutes prises en compte, hein ) : Elle était isolée dans le quartier/établissement/etc. ( socialement parlant ) parce qu'elle refusait de s'intégrer. ( s'intégrer représentant ici un joli euphémisme pour dire se conformer aux stéréotypes de genre. )
    Merci un bon milliard de fois pour cet article ! Un vrai soulagement.

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    1. Merci pour votre soutien Emily: il n'est pas facile en ces temps de ressac du patriarcat de s'exprimer sur le viol et plus nous serons à tenir bon, plus la perspective d'entrevoir du mieux dans cette situation prendra forme.

      Je rajoute vos suggestions :-)

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    2. Merci à VOUS pour cet article. On se sent moins seule d'un coup.
      C'est certain, j'en perçois les réactions dans mon entourage jusque dans mes proches... Courage à vous :)

      Merci encore.

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  43. Je suis le seul ici a penser que cette liste donne tout les criteres d une bonne victime (si je suis le futur agresseur)? imaginez qu un violeur ne passe justement pas a l act car il a peur de la justice, de la prison... vous lui dites carément (et par ailleur en revendiquant pas mal de préjugés) "fonce toute les femmes ont au moin un de ses criteres". Vous n estimez pas non plus le nombre de violeurs en prison ? faut pas déconner non plus, a lire vos commentaires on croirait que le viol n est jamais punis. Vous n estimez pas non plus qu une femme puisse etre perverse et accepter pour ensuite avoir honte et lancer une procédure (je suis sorti avec des femmes qui fanstasmaient d etre violées, mais qui pouvaient pas l assumer). Vous savez a votre place je "tweeterais" pas cette liste car elle ne sert strictement a rien ! non seulement vous aidez le violeur en herbe a bien choisir ses victimes, mais en plus vous renforcez l opinion négative général des femmes sur les hommes, avec pas mal de clichés a la con. Ensuite je me doute que c est pas le sujet, mais il y a des causes largement plus importentes qui si vous y mettiez autemps de volonté que dans votre quete de foutre des gens en prison (a raison pour cette société, bon je partirais pas dans mes idées "utopistes" d un monde sans prison, et encore moin avec des victimes qui usent de la justice pour se venger -en toute innocence biensur-). Oui a part la guerre des sex il y a la violence en général qui touche tout les etres humains, le capitalisme fou, la pauvreté, etc etc, tout des problemes qui en etant en voie de guerrison, pourraient rendre les gens petit a petit moin vicieux, con, egoistes...

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  44. Et pour dire, j ai été victime d acte de violence par des 10 aines de types qui aimaient pas mes cheuveux, des gens a la rue qui voulaient me piquer mon fric, quand j étai petit une bande de connard s amusaient a me frapper, personne n étai la pour me pleindre et j ai subi sa toute ma vie, j me prend pas pour une victime j en suis ressorti plus fort, et j ai de l ambition pour tenter de faire quelque chose contre se qui influence toute cette violence, je cherche pas a foutre ses gens en prisons,je n ai AUCUNE haine envers eux, je me pleind pas car c est une fatalité dans la société actuelle, chaque criminel en est victime, et s acharner sur les conséquences d un probleme ne sert strictement a rien, il faut couper le mal a la racine (et oui le combat est bien plus grand qu il n en a l aire, et il peut nous rapprocher tous, mais pour sa il faut que les victimes ET les criminels (ou les potentiels victimes qui sont le reste de la société "normal")avencent main dans la main ;) si vous comprenez pas sa, cherchez par la car JAMAIS vous n aurez une société acceptable en continuant a vous battre contre les criminels qui sont aussi le peuple (ou alors on les tues tous?)bref vous créerez plus de regles qui toucheront les 3 quart de gens qui ne sont pas concernés par le viole.

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