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dimanche 1 juillet 2012

Pourquoi je suis et reste abolo

Ca ne se fait pas en général de s'absenter longtemps sans donner de nouvelles. C'est pourtant ce que j'ai fait, veuillez m'en excuser. A ma décharge, une très très mauvaise passe comme il en arrive parfois dans une vie. Cela ne m'a pas empêchée de suivre l'actualité féministe.

Des déceptions comme l'acquittement d'Orelsan au procès qui l'opposait aux Ni Putes Ni Soumises au motif de la liberté d'expression, notion qui est règlementée en France  et trouve ses limites dans le respect de l'autre. Histoire d'affirmer que les femmes et les prostituées sont encore en-deça de l'altérité qui a au moins le mérite de valider une existence. Et dans la lignée cynique d'un machisme qui se repaît de sa légitimité, la présence conjointe aux Eurockéennes de Belfort de Bertrand Cantat et du gland sus-cité  ... Le praticien et son théoricien réunis. L'occasion peut-être pour Cantat de remercier Orelsan pour la perspective de voir un jour entrer dans le dictionnaire le grand-oeuvre de sa vie: maritrintigner, verbe du premier groupe signifiant rosser une femme de coups jusqu'à son décès au prétexte de la défense de l'honneur viril. Ca t'a quand même plus de gueule que conjugaloviolenter ou même féminicider. Bref.

Il y a eu aussi de bonnes surprises comme la détermination de Najat Vallaud-Belkacem à tenir bon sur l'abolition de la prostitution. Durant toutes ces années pendant lesquelles le sujet de la prostitution m'a mobilisée, où j'ai lu nombre d'arguments abolitionnistes et règlementaristes, j'aurais pu à l'instar de Crêpe Georgette retourner ma veste et virer défenseuse du commerce du sexe. Le seul argument qui aurait pu éventuellement avoir raison de mes convictions est justement celui qu'elle évoque: la prostitution permet à certaines migrantes d'assurer leur subsistance. Comme tous ces emplois sous-payés et pénibles qui leur échoient et qui relèvent essentiellement du domaine du care. Je rajouterais que les non-migrantes y sont confrontées également si l'on se rapporte au taux de 80% d'emplois précaires tenus par des femmes.

Sauf que la prostitution ne sera jamais un métier comme les autres, même légalisée le stigmate perdure car il est le moteur de la prostitution. Un stigmate si puissant qu'il en est devenu l'insulte la plus virulente. Et la plus nécéssaire: à qui d'autre qu'à une pute a-t-on l'autorisation tacite de faire subir des pratiques que l'on n'oserait, même en pensées, faire subir à toutes les autres.

Et sauf que c'est sur la pauvreté, notamment des femmes, qu'il faut agir et non sur la diversification des expressions de cette pauvreté. Bâtir une conviction sur un pis-aller (de la misère, il y en aura toujours) c'est céder au jeu des capitalistes cyniques. Bien sûr qu'il vaudra toujours mieux vendre son rein plutôt que de crever de faim mais est-ce pour autant qu'il faut institutionnaliser la pratique afin qu'elle se déroule dans des conditions sanitaires optimales ? Est-ce que l'enjeu premier, celui que nous ne devons pas perdre de vue, n'est pas que plus personne n'ait à vendre son cul, ses yeux ou son foie pour manger ? Dans la négative, nous asseyons la misère en légitimant ses palliatifs.

Bebertnorbert l'a bien compris, la pauvreté de ces femmes lui permet de faire des économies sur le dentifrice et de continuer à baffrer de la viande bien grasse:


" En plus, on leur rend service sinon elles crèveraient de faim dans leur pays.
Et même si elles sont pas d'accord au départ, et bien elles s'y font. Mieux que de crever de faim, non ? Au départ, c'est quand meme des crevardes et on leur donne une chance de survie.
Aucune femme non tarifée ne veut de moi, alors j'en viole une dans la rue ? Le porno, ça me suffit pas je veux du frais.
Les gros moches qui sentent de la bouche ont aussi le droit de niquer !"


Manger à sa faim sans avoir à subir un fist-fucking et ses conséquences est un droit, c'est celui pour lequel nous devons nous battre. Celui de niquer est une invention masculine que la légalisation de la prostitution entérine. La privation de nourriture conduit à la mort, la privation de sexe à la frustration. Or, la résistance à la frustration est une question d'éducation.

Une éducation qui en finirait avec la notion de virilité qui encourage l'appropriation forcée des femmes et le déni de leur consentement. Viol ou prostitution:

"Si la ministre désire ici aider les femmes en établissant le client comme bouc-émissaire, c’est finalement l’homme qui est ici visé, car derrière l’homme, on voit le client et le violeur. C’est comme si l’on souhaitait qu’il soit asexué." Sylvain Mimoun.
Que "l'homme" soit asexué, qu'on lui refuse le viol et la prostitution, seules voies manifestement de sa mâle identité, rien à faire. Je suis et reste abolo.






















mardi 28 février 2012

L'ennemi des brouteuses, des gonzesses et des pédés

C'est Têtu qui relève les propos de Jean-Louis Murat. Je vous laisse mesurer les dégâts provoqués sur ce primaire individu par la farce certainement trop carnée de ses choux farcis:



On le connaissait en chanteur attaché à la ruralité, inspiré par la nature. On le découvre ennemi des «brouteuses». Jean-Louis Murat est interviewé dans le numéro de février/avril de Grand Seigneur, le magazine «food et lifestyle» de Technikart, sorti mercredi en kiosque. Le musicien auvergnat s'y déclare «roi du chou farci», disserte sur le fromage, sur le vin... Mais il s'en prend également à une journaliste de Télérama* dans des propos lesbophobes et se déclare «contre le broutage».


«Je me fais tout le temps allumer dans Télérama par une brouteuse de base, avance-t-il. La brouteuse me déteste, je suis l'ennemi de la brouteuse. Et d'ailleurs je suis contre le broutage, donc elles doivent le sentir.» Le journaliste qui l'interviewe ne prend pas la peine de relever ces propos et passe à autre chose.

«Un vin que les filles ne peuvent pas boire»

L'auteur de la chanson Les gonzesses et les pédés n'hésite pas à aligner les perles et exprime également une curieuse vision des femmes et de la masculinité. «Pour moi, le vin, ça ne doit pas être trop fruité, affirme-t-il. En tournée, on nous emmène dans des restaurants où on nous sert des pisse-machin qui coûtent la peau des fesses, mais ce n'est pas bon. Je trouve que les vins maintenant, ça vient réveiller la femelle qui sommeille en chaque buveur, vous voyez ce que je veux dire? (...) Pour moi un vin de mec, c'est un dur à boire, c'est-à-dire que le filles ne peuvent pas le boire.»

Jean-Louis Murat s'était déjà fait remarquer avec une sortie sur Marc-Olivier Fogiel: «Il se trémousse tellement qu'on dirait qu'il s'est collé un gode sur sa chaise» avait-il déclaré. Thierry Ardisson avait été condamné à verser 3 000 euros de dommages et intérêts à l'ancien animateur d'On ne peut pas plaire à tout le monde pour avoir répété ces propos.

* Journaliste-critique musicale pour Télérama, je ne vois que Valérie Lehoux dont les papiers sont d'une rare justesse. Elle met souvent en avant les artistEs et c'est pas commun. Des artistEs qui n'ont jamais volé leur pleine page: Daphné, Camille ou Claire Diterzi. Probablement que voir de la musique de gonzesses (trop fruitée aussi ?) lui voler la vedette a dû trop fortement ébranler son égo viril de merde.


lundi 12 décembre 2011

Shame

Je ne comprends pas le choix du titre de ce film dont on entend beaucoup parler en ce moment:


Penser qu'être addict au sexe, ainsi qu'en souffre le héros au point de devoir se masturber régulièrement sur son lieu de travail, relève de la honte c'est faire preuve de moralisme aigu.

Je n'ai pas (encore) vu ce film mais je me questionne déjà sur son objectif. Pourvu qu'il ne s'agisse pas d'une étude gratuite sur la pathologie d'un individu mais bien de l'observation d'une société dans laquelle, comme le soulève la critique de Télérama, "la pornographie disponible à l'infini sur Internet a formaté les fantasmes et transformé le rapport à autrui".


Quand les femmes sont de toutes parts assimilées à des objets, quand la virilité se mesure au nombre de froides conquêtes, à la capacité à faire disparaître ses sentiments et à la propension à utiliser les autrEs pour servir ce que l'on croit être ses intérêts, on se retrouve avec des hommes qui, à l'instar du protagoniste, sont pris à leur propre jeu de dominants cyniques, c'est-à-dire incapables d'aimer quand bien même ils le souhaitent ardemment.

Rien de nouveau en fait sous le triste soleil de la virilité si ce n'est qu'Internet et médiatisation conjugué.e.s nous donnent à voir le phénomène de plus près, en plus grand et dans dans tout ce qu'il a de pathétique.

samedi 8 octobre 2011

Le goût de la tomate

Me voici de retour parmi vous cher.e.s comparsEs ! J'ai essayé de revenir en douceur en lisant ce que vous aviez écrit, relevé et dénoncé ... le climat est bien tendu. Les médias et leur sexisme affiché sans complexes ont encore frappé: si France Inter prend modèle sur RMC en matière de complaisance à la misogynie la plus réactionnaire, nous avons pas mal de souci à nous faire. Beaucoup d'entre vous ont agi voire réagi et ça c'est la seule chose qui me rassure. J'ai pour ma part et à titre personnel manifesté mon dégoût à ces deux radios.

Les occasions d'être écoeurée ne manquent pas lorsqu'on est féministe. J'ai longtemps hésité entre plusieurs thèmes de billet pour enfin me décider à publier sans copier-coller cet extrait littéraire:

 
Bientôt la porte allait s'ouvrir et se refermer, on pousserait le verrou, la discussion de Pacha et Lavrenti suivrait son cours, les studios de tatouage et les poules de l'Ouest et les tatouages multicolores. Bientôt une boucle de ceinture se déferait, une braguette se dézipperait, une lumière colorée, Pacha ferait du boucan derrière la porte, Lavrenti rigolerait de la bêtise de Pacha, qui se vexerait, dans la chambre de Zara le client gémirait et les fesses de Zara s'écarteraient et on lui ordonnerait de les écarter encore et encore et encore et on lui ordonnerait d'introduire son doigt? Deux doigts, trois doigts, trois doigts de chaque main, encore plus ouvert ! Encore plus grand ! On lui ordonnerait de dire que Natacha doit se faire mettre ! Dis que Natacha doit ouvrir grand sa chatte parce que c'est là qu'elle va se faire mettre ! Oh ce qu'elle va s'y faire mettre ! Dis-le ! Dis ! Et Zara dirait, Natascha will es.

  Personne ne demandait d'où elle venait, ou ce qu'elle ferait si elle n'était pas ici.
  Parfois quelqu'un demandait ce qu'aimait Natacha, ce qui faisait mouiller Natacha, comment Natacha voulait se faire baiser.
  Parfois quelqu'un demandait ce qui la faisait jouir.
  Et c'était encore pire, parce qu'elle n'avait pas de réponse à ça.
  Si on interrogeait Natacha, elle avait des réponses toutes prêtes.
  Si on l'interrogeait elle-même, il fallait un petit moment pour qu'elle ait le temps de se demander ce qu'elle répondrait si on posait une question sur Natacha.
  Et ce petit moment révélait au client qu'elle mentait.
  Alors commençaient les exigences.
  Mais cela arrivait rarement, presque jamais.
  En général, elle devait juste dire qu'on ne l'avait jamais aussi bien baisée. C'était important pour le client. Et la plupart le croyaient.
  Tout ce sperme, tous ces poils, tous ces poils dans la gorge et pourtant la tomate avait toujours un goût de tomate, le fromage de fromage, la tomate et le fromage ensemble de tomate et de fromage, même si dans la gorge elle avait toujours des poils. Ca voulait sans doute dire qu'elle était vivante.
      Purge - Sofi Oksanen -

En lien avec la prostitution, la condition de victime sous l'angle d'une analyse inédite dans un article paru sur Sisyphe. Merci à A dire d'elles à qui j'emprunte le lien.

dimanche 5 juin 2011

Le jour où le French lover disparut

Sabine Aussenac est écrivaine, poète et journaliste. Sous sa plume, le French lover redevient ce qu'il n'a jamais cessé d'être: non pas séducteur, libertin, libertaire mais violeur, violent et incestueux.

Un matin, le French lover disparut. Quelque part, entre la Grande pomme et Paris, comme un vol transatlantique qui soudain disparaîtrait des radars. Pourtant, il avait bonne presse, le French lover. Les femmes se l’arrachaient.
Le French lover, cette indescriptible particularité, cette « delikatesse » à la française, ce parfum subtil, à mi-chemin entre un défilé Dior et la baguette, croisement éternel entre l’Estaque et Les Champs, entre Les Planches et La Croisette. Le French lover, « kéké » des plages ou Président, PDG ou stagiaire, régnait en maître incontesté de ces dames…

C’est qu’on le voyait partout, et ce depuis des siècles. De la Montespan à Mazarine, il avait été de toutes les cours. Il arpentait le globe, sûr de sa superbe, Rolex au poignet et PSG au cœur. Les campings, aussi, et puis les chantiers, et même les commissariats « Ici, on baise français. » Et pourtant… Que de souffrances derrière cette appétence toujours renouvelée… C’est que le French lover cachait, en fait, des arrière-cours sordides ; la façade sentait bon les croisées d’hortensias et les apéritifs entre amis : s’y croisaient Brice de Nice et l’Ami Ricoré, au hasard de petits matins volés, de cinq à sept tendance ou de nuits parfumées au Numéro 5.

Violeur de province, mari violent et grand-père incestueux.

Mais au fin fond des jardinets ou des caves, derrière les marqueteries et les mondanités, caché par des étals ou des cartons, persistait le souffle rauque des violeurs de province, des maris violents, des oncles graveleux et des grands-pères incestueux.

Car le French lover vivait au pays où l’on n’arrive jamais sans se faire mettre la main aux fesses ou siffler devant un chantier, quand on ne terminait pas abattue comme un lapin devant une gendarmerie ou brûlée vive.

Oui : le French lover, avouons-le, ne pensait qu’au Q, au sien, à celui de sa femme, à ceux de toutes les femmes, et, si possible, sans entrave aucune.
Vous allez dire qu’encore une fois, je mélange tout, le machisme, les femmes battues et assassinées, le viol, l’inceste, la drague… Mais tout est lié, tout s’enchaîne, de ces cours de maternelle où des « grands » miment des actes sexuels aux fellations que l’on subit dans des cours de collège (mon propre fils, en CM1 dans une école catho tout ce qu’il y a de prude, est revenu il y a quelques années en me parlant du « Bâton de berger », explicité par l’instit elle-même. « Mais maman, tu ne connais pas la sodomie ? » Vous m’excuserez, ce n’est pas ma vision de « l’éducation sexuelle »…), des tournantes et des vitriolages des cités à la prostitution de luxe, des pervers narcissiques devenus monnaie courante aux blagues sordides que l’on se raconte à la machine à café ou dans les mariages, entre deux « Danse des canards ».

" Nous sommes tous des Rocco Siffredi "
Car le French lover se confond avec « La Danse des connards », avec tous ces types franchouillards qui se baladent, sans arrêt, avec une bite à la place du cerveau, qu’ils soient dans un Sofitel ou au Aldi, à la plage ou sur un stade, au concert ou au bureau.
David Vincent les a vus, ces envahisseurs à la quéquette volante, et moi aussi : ce sont les Français. Persuadés d’être les meilleurs amants du monde et les rois de la baise. Leur slogan ? « Nous sommes tous des Rocco Siffredi. »



Et nous, les femmes, nous sommes leur joujou, leur bijou, leur doudou. On a l’impression qu’ils en sont tous encore au stade de l’oralité : ils mettent tout à la bouche, et leurs doigts dans toutes les prises.

L’affaire DSK, un scandale qui fera date pour les femmes

Alors voilà : l’un d’entre eux, là, il y a quelques jours, a pris le jus. C’était couru d’avance. Et qu’il y ait eu court-circuit ou pas – l’Histoire nous le dira – le fait est là : le French lover a été pris la main dans le sac.

Alors on pourra crier, tempêter, s’énerver, pester contre les NY Cops que l’on adulait pourtant la veille dans « Les Experts » ou « NYPD Blues », on pourra se gausser du puritanisme US à grands coup d’anti-américanisme primaire et ourdir toutes les théories du complot que l’on veut – les forums sur le net sont EDIFIANTS de débilité à ce sujet… –, ce scandale politico-médiatique fera date pour les femmes de tous les pays.

Car le French lover en a pris pour son grade. Si tout cela n’est effectivement qu’une terrible méprise et/ou une affabulation, nous retiendrons que le moment est venu pour le monde de reconnaître la parole des femmes.
Femmes violées d’Afrique, femmes lapidées d’Afghanistan, femmes humiliées d’Europe, femmes asservies de France, emprisonnées, torturées, ennuyées, harcelées, femmes-objets, femmes souffre-douleur, relevez-vous : DSK vous a libérées.



Le French lover est mort. Il a disparu, remplacé par l’air hagard d’une présomption d’innocence qui semble malgré tout bien affectée.
Vive notre liberté. Vive les femmes. Vive l’amour. Et que naisse, enfin, le respect. Que l’on puisse enfin porter des jupes en banlieue et rentrer seule du cinéma, que nos enfants apprennent enfin que le sexe se vit à deux, et, si possible, pas avant un certain âge, ni attachée dans de grandes salles sombres pleines de bruit et de fureur et/ou vissé derrière un écran tout collant. C’est pas mal, un lit, pour faire l’amour. Entre personnes consentantes, et si possible post-pubères. Qu’advienne l’égalité des chances, l’égalité des sexes.
Une femme française.





dimanche 16 janvier 2011

L'insoumise




Voix sur le fil, l'une des plus belles de la scène française actuelle, textes soignés et empreints d'une curieuse poésie, Daphné instille à chaque album un peu de joyeuse douceur dans ce monde où la brutalité est érigée en valeur. Artiste d'intérêt public !

L'une de mes préférées, très facile à jouer à la guitare, parle d'un tabou: l'amitié féminine ...


mardi 7 décembre 2010

Lire ? C'est pour les gonzesses !

Un article à ne pas louper chez Nouvelle News sur l'écart inquiétant qui se creuse entre les filles et les garçons en matière de compétences face à la langue écrite (trouver l'information, interpréter, réfléchir et évaluer).

Le presque tout frais rapport PISA, dont l'article rapporte les données recueillies, révèle que "sur la moyenne des pays étudiés, la différence de niveau de lecture entre filles et garçons est flagrante puisqu'elle atteint l'équivalent d'une année scolaire".

Travaillant au quotidien avec des jeunes et des adultes en remise à niveau sur les savoirs de base, c'est une tendance que j'ai pu constater sur le terrain. Sur un groupe mixte de 15 jeunes, les garçons sont majoritaires dans les profils d'illettré.e.s: environ une fille pour quatre garçons. Je retrouve les mêmes proportions chez les adultes.

C'est une problématique qui me questionne depuis pas mal d'années, ne pouvant me résoudre à incriminer les hormones, le fonctionnement soi-disant différent du cerveau chez les unes et les autres ou de farfelues prédispositions naturelles.

Alors, une idée comme ça: comme cela a été le cas dans bien d'autres domaines qui ont subitement été dévalorisés parce que féminisés, est-ce que certains garçons ne se détourneraient pas de la lecture (et de la scolarité en général) juste parce que c'est devenu un "truc de filles" ?