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lundi 17 janvier 2011
Un petit pas pour l'homme...
Cette vidéo provient d'un nouveau (bien)venu dans la blogosphère féministe abolitionniste, Un petit pas pour l'homme ... Un grand pas pour l'égalité, blog conçu et administré par des hommes qui refusent le sexe tarifé.
Voici leur billet de présentation:
sexe tarifé = sexe imposé = impossible égalité
Allons droit au but !
Nous sommes convaincus qu'il est temps d'en finir avec cet archaïsme qu'est l'achat d'un rapport sexuel.
Le sexe tarifé permet aujourd'hui aux hommes d'obtenir par l'argent ce qu'ils ne peuvent heureusement plus obtenir par la force ou la contrainte : la disponibilité sexuelle des femmes dans un rapport intrinsèquement inégalitaire.
La condamnation du viol, y compris conjugal, et du harcèlement sexuel devraient en toute logique s'accompagner de la condamnation de l'achat d'un rapport sexuel. Car dans le viol, comme dans le harcèlement sexuel, c'est bien la contrainte, l'abus d'une situation d'autorité, autrement dit l'inégalité dans le rapport, qui est condamnée. Or, qui peut prétendre aujourd'hui, dans des sociétés et un monde marqués par des inégalités de plus en plus fortes, que l'argent n'est pas un facteur d'inégalités et de contrainte ?
Faut-il assimiler directement tout achat d'un rapport sexuel à un viol ? Il nous semble que c'est délicat dans la mesure où le viol est caractérisé par le non-consentement de la victime. Or, le client prostitueur pourra toujours arguer que la personne prostituée est, "par définition", consentante, même si ce consentement s'inscrit dans un contexte socio-économique qui permettrait de douter de sa validité.
Quoi qu'il en soit, l'inégalité, la contrainte, et l'unilatéralité du désir demeurent présents dans l'achat d'un rapport sexuel, car le client prostitueur tient en main l'argent dont a besoin la personne prostituée. Même face à unE prostituéE "consentantE", ce qui n'est par ailleurs pas toujours le cas, le client prostitueur exerce toujours, par son argent, un pouvoir sur la personne prostituée.
La seule question qui se pose alors, à notre sens, est la suivante:
Pouvons-nous accepter qu'une personne utilise le pouvoir de l'argent pour obtenir un rapport sexuel caractérisé par l'inégalité et l'unilatéralité du désir ?
Notre réponse est NON, et c'est pourquoi nous proposons d'extraire la sexualité du champ du marché en interdisant l'achat de tout rapport sexuel.
Tel est le petit pas pour l'homme que nous soumettons à nos concitoyenNEs et que nous vous invitons à considérer sur ce blog afin de faire ensemble un grand pas pour l'égalité... et pour la sexualité !
Car vous l'aurez compris, l'interdiction de l'achat d'un rapport sexuel est une entreprise de libération sexuelle visant à une sexualité véritablement libre de toute contrainte, qu'elle soit morale, sociale ou économique.
Autrement dit, faites l'amour, pas votre marché !
Les FREE SEX men
lundi 22 novembre 2010
mardi 16 novembre 2010
Violences faites aux femmes: le blog d'une docteure en traumatologie
J'ai découvert récemment le blog de Muriel Salmona, psychiatre-psychothérapeute en psychotraumatologie qui travaille sur LES violenceS faites aux femmes. Voilà l'une des rares praticiennes qui met son savoir au service de ce fléau et qui replace ce dernier dans le contexte de domination masculine: de l'exploitation domestique à la prostitution en passant par le sexisme ordinaire. Un billet a particulièrement retenu mon attention: fouillé, documenté, novateur par son approche pluri-dimensionnelle. Si le sujet vous intéresse, je vous invite chaleureusement à le consulter. Elle y expose les différents types de violences genrées, les causes (sans négliger la version sociologique), les mécanismes liés la violence autant chez l'agresseur que chez l'agressée ainsi que les pathologies et troubles associé.e.s aux traumatismes engendrés par ces violences.
Voici quelques extraits piochés dans l'introduction de l'article en question:
"Aucune femme, aucune fille dans le monde n'est à l'abri de subir des violences en raison de son sexe. A tout moment de leur vie, dans leur petite enfance, leur enfance, leur adolescence, à l'âge adulte ou pendant leur vieillesse, les femmes peuvent subir de mauvais traitements physiques ou moraux et des violences sexuelles. L'auteur des violences est majoritairement un homme, une personne connue de la victime, le plus souvent un proche. Aucun espace de vie des femmes et des filles n'est protégé. Et les espaces habituellement considérés comme les plus protecteurs - la famille, le couple - où amour, soins et sécurité devraient normalement régner, sont ceux où se produisent le plus de violences. Et ces violences les plus fréquentes sont aussi celles qui seront à l'origine des plus graves traumatismes psychiques et neurologiques. Toutes les violences entraînent chez les victimes des atteintes graves à leur intégrité physique et psychique. Cependant les violences familiale, les violences conjugales et les violences sexuelles font partie des violences les plus traumatisantes sur le psychisme. De 58 à 80 % des femmes victimes de ces violences développeront des troubles psychotraumatiques chroniques
Ces troubles psychotraumatiques peuvent durer des années, des dizaines d'années, voire toute une vie et ont un impact considérable sur la santé des victimes, la santé de leurs enfants, leur insertion sociale et professionnelle et leur qualité de vie. Ils représentent également un coût financier important pour les États.
Pourtant, en 2010, malgré leur fréquence et leur gravité, ces violences faites aux femmes font toujours l'objet d'une méconnaissance et d'une sous-estimation, au pire d'un déni ou d'une tolérance coupable. Elles font l'objet d'une véritable loi du silence. Cette loi du silence protège les agresseurs en leur assurant l'impunité, et elle protège également le mythe d’une société patriarcale idéale où les plus forts (les hommes et tout ceux qui détiennent une autorité) protégeraient ceux désignés comme étant les plus faibles ou les plus vulnérables (les femmes et les enfants). Surtout, cette loi du silence abandonne les victimes à leur sort, toutes les victimes.
Les violences faites aux femmes et aux filles englobent la violence physique, sexuelle et psychologique exercée au sein de la famille, au sein des relations intimes avec des partenaires, au sein de la collectivité, du travail et dans les espaces publics. Cet ensemble comporte aussi les mariages précoces, les mariages forcés, les violences liées à la dot, les crimes d'honneur, les mutilations sexuelles féminines et les autres pratiques traditionnelles préjudiciables à la femme. Il faut y ajouter la violence liée à l'exploitation, le harcèlement sexuel et l'intimidation au travail, dans les établissements d'enseignement et ailleurs. En font également partie le proxénétisme, la prostitution et la violence perpétrée ou tolérée par l'Etat, et les crimes commis contre les femmes durant les conflits armés.
Les violences permettent à leurs auteurs d'alimenter maints stéréotypes qui confortent toutes les formes de domination, des hommes sur les femmes, des riches sur les pauvres, des puissants sur les faibles, stéréotypes qui, sans ces violences, auraient dû disparaître.
En 2010, la méconnaissance de la réalité de la violence faite aux femmes et aux filles, de ses conséquences à long terme sur leur santé, l'insuffisance des moyens mis en œuvre pour lutter contre elle, l'absence de prise en charge des victimes sont donc dues avant tout à l'ignorance des véritables causes de la violence, de ses effets et des mécanismes de sa reproduction. Cet état de fait est aggravé par les fausses représentations sur les violences et par des stéréotypes sexistes, qui font de la violence une fatalité, de l'homme un prédateur et de la femme un objet de consommation et d'instrumentalisation."
Voici quelques extraits piochés dans l'introduction de l'article en question:
"Aucune femme, aucune fille dans le monde n'est à l'abri de subir des violences en raison de son sexe. A tout moment de leur vie, dans leur petite enfance, leur enfance, leur adolescence, à l'âge adulte ou pendant leur vieillesse, les femmes peuvent subir de mauvais traitements physiques ou moraux et des violences sexuelles. L'auteur des violences est majoritairement un homme, une personne connue de la victime, le plus souvent un proche. Aucun espace de vie des femmes et des filles n'est protégé. Et les espaces habituellement considérés comme les plus protecteurs - la famille, le couple - où amour, soins et sécurité devraient normalement régner, sont ceux où se produisent le plus de violences. Et ces violences les plus fréquentes sont aussi celles qui seront à l'origine des plus graves traumatismes psychiques et neurologiques. Toutes les violences entraînent chez les victimes des atteintes graves à leur intégrité physique et psychique. Cependant les violences familiale, les violences conjugales et les violences sexuelles font partie des violences les plus traumatisantes sur le psychisme. De 58 à 80 % des femmes victimes de ces violences développeront des troubles psychotraumatiques chroniques
Ces troubles psychotraumatiques peuvent durer des années, des dizaines d'années, voire toute une vie et ont un impact considérable sur la santé des victimes, la santé de leurs enfants, leur insertion sociale et professionnelle et leur qualité de vie. Ils représentent également un coût financier important pour les États.
Pourtant, en 2010, malgré leur fréquence et leur gravité, ces violences faites aux femmes font toujours l'objet d'une méconnaissance et d'une sous-estimation, au pire d'un déni ou d'une tolérance coupable. Elles font l'objet d'une véritable loi du silence. Cette loi du silence protège les agresseurs en leur assurant l'impunité, et elle protège également le mythe d’une société patriarcale idéale où les plus forts (les hommes et tout ceux qui détiennent une autorité) protégeraient ceux désignés comme étant les plus faibles ou les plus vulnérables (les femmes et les enfants). Surtout, cette loi du silence abandonne les victimes à leur sort, toutes les victimes.
Les violences faites aux femmes et aux filles englobent la violence physique, sexuelle et psychologique exercée au sein de la famille, au sein des relations intimes avec des partenaires, au sein de la collectivité, du travail et dans les espaces publics. Cet ensemble comporte aussi les mariages précoces, les mariages forcés, les violences liées à la dot, les crimes d'honneur, les mutilations sexuelles féminines et les autres pratiques traditionnelles préjudiciables à la femme. Il faut y ajouter la violence liée à l'exploitation, le harcèlement sexuel et l'intimidation au travail, dans les établissements d'enseignement et ailleurs. En font également partie le proxénétisme, la prostitution et la violence perpétrée ou tolérée par l'Etat, et les crimes commis contre les femmes durant les conflits armés.
Les violences permettent à leurs auteurs d'alimenter maints stéréotypes qui confortent toutes les formes de domination, des hommes sur les femmes, des riches sur les pauvres, des puissants sur les faibles, stéréotypes qui, sans ces violences, auraient dû disparaître.
En 2010, la méconnaissance de la réalité de la violence faite aux femmes et aux filles, de ses conséquences à long terme sur leur santé, l'insuffisance des moyens mis en œuvre pour lutter contre elle, l'absence de prise en charge des victimes sont donc dues avant tout à l'ignorance des véritables causes de la violence, de ses effets et des mécanismes de sa reproduction. Cet état de fait est aggravé par les fausses représentations sur les violences et par des stéréotypes sexistes, qui font de la violence une fatalité, de l'homme un prédateur et de la femme un objet de consommation et d'instrumentalisation."
jeudi 19 août 2010
La coupe lunaire, alliée de l'émancipation des femmes
Parce qu'il vaut mieux trop en parler que pas assez, je consacre un billet à l'utilisation de cet accessoire d'hygiène menstruelle qui ne bénéficie pas de la médiatisation qu'il mériterait.
La coupe lunaire ou coupe menstruelle, qui porte aussi le nom de la marque fabricante (Ladycup, Fleurcup, ...), est une alternative écologique et économique aux tampons et serviettes. En effet, sa durée de vie est d'environ 15 ans et son prix d'achat est amorti au bout de quatre cycles.
Le mieux pour prendre la mesure de ses avantages, c'est de l'essayer. Et l'essayer c'est l'adopter au point de ne plus pouvoir s'en passer !
Personnellement, ce qui m'a rendue accro c'est de pouvoir la laisser en place pendant 12 heures. Au travail, en randonnée, à la mer, partout, partout ...
Les premières insertions sont parfois maladroites et épiques (enfin, ça a été mon cas!) parce qu'il faut mettre les doigts et qu'on n'y est pas habituées mais l'expertise s'acquiert très rapidement.
Pour des renseignements pratiques (principe, choix de la taille, insertion et retrait, entretien) et des témoignages d'utilisatrices, qui déclarent toutes que la coupe lunaire a changé leur vie, voici un lien vers un site très complet.
vendredi 30 juillet 2010
Un Presage encourageant
Il était temps que la France, bien plus à la ramasse que sa réputation de pays progressiste ne le laisse entendre, se mette aux gender studies sous le nom de Presage (Programme de Recherche et d’Enseignement des SAvoirs sur le GEnre).
Les genders studies ont enfin leur département à Sciences Po.
Cela fait quarante ans qu'elles font partie des enseignements aux Etats-Unis ...
Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir de ce côté de l'Atlantique des figures françaises représentatives telles que Monique Wittig ou Christine Delphy, entre autres, qui écrivent et publient dans une relative indifférence.
Les genders studies ont pour principal axe de travail la mise en lumière des rouages sociaux qui installent, légitiment et perpétuent les inégalités dont sont victimes les femmes.
Cependant les champs d'application sont aussi multiples que les domaines où l'oppression s'exerce: langage, travail, sexualité, représentation sociale, etc.
Comme le résume avec justesse Judith Butler, il s'agit « de chercher à comprendre les enjeux politiques qu'il y a à désigner ces catégories de l'identité comme si elles étaient leurs propres origine et cause alors qu'elles sont en fait les effets d'institutions, de pratiques, de discours provenant de lieux multiples et diffus.».
Ceci dit, si je me réjouis de l'intervention de la brillante historienne Michelle Perrot, je ne comprends pas le choix des initiatrices du projet d'inclure dans le comité scientifique des chercheuses essentialistes comme Françoise Héritier qui soutient que « la différence des sexes – à la fois anatomique, physiologique et fonctionnelle – est à la base de la création de l’opposition fondamentale qui permet de penser ». Si l'on est convaincue que cette opposition est fondement et nécessité de l'humanité pensante, pourquoi intervenir sur des études qui, justement, tendent à prouver que la différence des sexes n'est fondement et nécessité QUE lorsqu'on la décrète comme telle ? Et surtout, que pourront en retirer les études LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuel.le.s et Transgenres) qui font partie intégrante des gender studies ???
Source de l'info: numéro 218 de Sciences Humaines, rubrique "Actualité de la recherche", article "Les gender studies à Sciences Po".
Les genders studies ont enfin leur département à Sciences Po.
Cela fait quarante ans qu'elles font partie des enseignements aux Etats-Unis ...
Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir de ce côté de l'Atlantique des figures françaises représentatives telles que Monique Wittig ou Christine Delphy, entre autres, qui écrivent et publient dans une relative indifférence.
Les genders studies ont pour principal axe de travail la mise en lumière des rouages sociaux qui installent, légitiment et perpétuent les inégalités dont sont victimes les femmes.
Cependant les champs d'application sont aussi multiples que les domaines où l'oppression s'exerce: langage, travail, sexualité, représentation sociale, etc.
Comme le résume avec justesse Judith Butler, il s'agit « de chercher à comprendre les enjeux politiques qu'il y a à désigner ces catégories de l'identité comme si elles étaient leurs propres origine et cause alors qu'elles sont en fait les effets d'institutions, de pratiques, de discours provenant de lieux multiples et diffus.».
Ceci dit, si je me réjouis de l'intervention de la brillante historienne Michelle Perrot, je ne comprends pas le choix des initiatrices du projet d'inclure dans le comité scientifique des chercheuses essentialistes comme Françoise Héritier qui soutient que « la différence des sexes – à la fois anatomique, physiologique et fonctionnelle – est à la base de la création de l’opposition fondamentale qui permet de penser ». Si l'on est convaincue que cette opposition est fondement et nécessité de l'humanité pensante, pourquoi intervenir sur des études qui, justement, tendent à prouver que la différence des sexes n'est fondement et nécessité QUE lorsqu'on la décrète comme telle ? Et surtout, que pourront en retirer les études LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuel.le.s et Transgenres) qui font partie intégrante des gender studies ???
Source de l'info: numéro 218 de Sciences Humaines, rubrique "Actualité de la recherche", article "Les gender studies à Sciences Po".
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