Avertissement: que celles et ceux qui n'ont pas encore vu Polisse* de Maïwenn, dont je vais dévoiler la fin, ne lisent pas ce qui suit.
Le film m'a littéralement scotchée. Je ne m'attendais pas à autant d'humanité et quand je dis humanité, c'est précisément parce que la brigade que le film suit est montrée aussi dans ses travers les moins glorieux. Des vrais gens, quoi.
Mais c'est sur la fin, dont le coup de théatre intervient dans la toute dernière minute, nous laissant pantois.e.s, que je souhaitais m'attarder. Iris, incarnée par Marina Foïs, l'une des policières que l'on suit, se jette subitement par l'une des fenêtres de la salle où se tient une réunion de rentrée. Sous l'oeil incrédule puis horrifié de l'assemblée qui n'a rien vu venir.
Et nous passons du temps, spectateurs, spectatrices, à remonter le fil du film pour comprendre. Iris, l'info est distillée à plusieurs reprises, est anorexique. Elle éprouve de surcroît une rancoeur tenace envers les hommes ("tous des sa race"). C'est à peu près tout ce dont nous disposons.
Voici l'hypothèse qui n'engage que moi: Iris n'a pas choisi de travailler pour la Brigade de Protection des Mineurs par hasard. Elle a, comme tous ces enfants qu'elle accompagne dans les dépôts de plainte, subi des abus sexuels. Son métier c'est aussi sa quête personnelle. C'est l'occasion de rappeler, puisque peu le font, que l'anorexie fait partie des symptômes de stress post-traumatique directement liés aux violences sexuelles (50% des cas d'anorexie). Ce corps où siège désormais la souffrance et la honte, il faut le faire disparaître.
Les minutes qui précèdent ce que l'on pense sur le coup être une pulsion irraisonnée sont éclairantes quand on y revient. On y voit les images du petit garçon dont elle a pris antérieurement la déposition. Un petit gymnaste, abusé par son professeur désormais sous les verrous, qui parvient enfin à participer à la compétition qui lui fera gagner une médaille. Quand la tête d'Iris vient frapper le sol, le garçonnet brandit fièrement sa coupe. Il pourra peut-être passer à autre chose. Elle, n'en a jamais eu, n'en aura jamais, elle semble le comprendre à cet instant, la possibilité. Pas de reconstruction possible.
L'anorexie est l'un des troubles psychiques développés par les victimes d'abus sexuels. Cela ne veut pas dire que ces derniers sont la seule cause à ce désordre qui conduit parfois à la mort. Parfois ils se conjuguent comme c'est peut-être le cas pour Iris (dans le miroir qui renvoie un corps décharné, elle dit voir une "grosse").
Mona Chollet, dans Beauté Fatale, y consacre quelques paragraphes. Le lien entre l'exigence de minceur imposée par les hommes, Karl Lagerfeld et consorts en figures de proue du Mouvement d'Affamation** des Femmes, et l'anorexie n'est plus à démontrer. Il s'agit bien d'un diktat qui pourrit l'existence des femmes et les conduit parfois à la mort dans une indifférence quasi-générale. Elle relève la "transposition saisissante" de Naomi Wolf (The Beauty Myth) qui "imagine ce qui se passerait si l'anorexie touchait non pas les jeunes filles, mais les jeunes hommes, dont certains parmi les plus brillants et les plus prometteurs d'Amérique" et qui "parie qu'une affection frappant entre 5% et 10% d'entre eux, et ayant le taux de mortalité le plus élevé parmi les maladies psychiques, "ferait la couverture du Time, au lieu d'être reléguée dans les pages mode.""
Effectivement, il serait dommage pour la grande entreprise de contrôle des femmes que le fait soit connu, reconnu de tous et surtout de toutes. Car qu'il s'agisse de restreindre l'accès des femmes à la nourriture en période de famine ou d'abondance, c'est bien de contrôle par la frustration et l'affaiblissement qu'il est question.
La minceur féminine est bien un projet masculin, imposé aux femmes. L'argument malhonnête selon lequel ce sont les femmes qui l'ont inventée et n'ont qu'à s'en débrouiller ne passe pas le constat que la norme imposée l'est par ceux qui détiennent financièrement les médias et politiquement la culture: annonceuRs, producteuRs, actionnaiRes, couturieRs, etc. Et à votre avis, à qui sont destinés réellement les concours de beauté, la plupart des films, pornos en tête, les clips musicaux qui proposent des modèles de jeunes femmes qui n'ont su conserver leur plastique filiforme qu'au prix de leur santé ?
A qui et pourquoi ?
* mention BC (Bechdel Compatible) pour ce film !
** néologisme dont on ne peut plus faire l'économie
Affichage des articles dont le libellé est Matériel de laborantine. Afficher tous les articles
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jeudi 1 mars 2012
dimanche 19 février 2012
Elles ont toujours l'oeuf
J'ai pour habitude de me soigner avec les huiles essentielles et j'ai, à cet effet, quelques ouvrages auxquels je me réfère souvent dont "100 réflexes aromathérapie" de Danièle Festy. Comparaisons faites, les conseils sont plutôt pertinents mais j'ai découvert à la fin de l'ouvrage un index des pathologies classées en quatre catégories qui m'a laissée perplexe: Les femmes, Les Hommes, Les Enfants, Problèmes (comprendre Tout le monde).
Les femmes: Les hommes:
- Accouchement - Libido (baisse de)
- Allaitement - Prostate (troubles)
- Bouffées de chaleur
- Cellulite
- Couperose
- Cystite
- Démangeaisons vaginales
- Femme enceinte
- Jambes lourdes
- Maladie de Raynaud
- Rétention d'eau
- Troubles des règles
- Vergetures
1. Je ne savais pas que les bouffées de chaleur, la couperose (due aussi à l'alcoolisme ...), les cystites (infections urinaires), les démangeaisons génitales, les jambes lourdes, la maladie de Raynaud ainsi que les vergetures étaient des troubles exclusivement féminins. Même la rétention d'eau peut être observée chez les hommes.
2. De 13 pathologies présentées comme féminines, nous passerions à 5 si le fait que les femmes y soient plus exposées (ou plus enclines à en parler ...) ne valait pas exclusivité ! Voire 4 si l'on prenait en compte l'observation de cellulite chez les hommes.
3. Et même 1 si l'on arrêtait de considérer abusivement accouchement, allaitement et femme enceinte comme des pathologies.
4. Pourquoi alors ne pas avoir mis dans la catégorie Les hommes, les affections auxquelles ils sont plus sensibles: hypertension artérielle ou crise de goutte, par exemple ?
5. La catégorie Les femmes a quand même échappé à dépression, spasmophilie, humeur en dents de scie, minceur et fatigue. On avance !
6. Par contre, la libido réservée à Les hommes et non pas à Tout le monde, c'est comment dire ? ... J'ai le mot sur le bout de la langue, aidez-moi !
Les femmes: Les hommes:
- Accouchement - Libido (baisse de)
- Allaitement - Prostate (troubles)
- Bouffées de chaleur
- Cellulite
- Couperose
- Cystite
- Démangeaisons vaginales
- Femme enceinte
- Jambes lourdes
- Maladie de Raynaud
- Rétention d'eau
- Troubles des règles
- Vergetures
1. Je ne savais pas que les bouffées de chaleur, la couperose (due aussi à l'alcoolisme ...), les cystites (infections urinaires), les démangeaisons génitales, les jambes lourdes, la maladie de Raynaud ainsi que les vergetures étaient des troubles exclusivement féminins. Même la rétention d'eau peut être observée chez les hommes.
2. De 13 pathologies présentées comme féminines, nous passerions à 5 si le fait que les femmes y soient plus exposées (ou plus enclines à en parler ...) ne valait pas exclusivité ! Voire 4 si l'on prenait en compte l'observation de cellulite chez les hommes.
3. Et même 1 si l'on arrêtait de considérer abusivement accouchement, allaitement et femme enceinte comme des pathologies.
4. Pourquoi alors ne pas avoir mis dans la catégorie Les hommes, les affections auxquelles ils sont plus sensibles: hypertension artérielle ou crise de goutte, par exemple ?
5. La catégorie Les femmes a quand même échappé à dépression, spasmophilie, humeur en dents de scie, minceur et fatigue. On avance !
6. Par contre, la libido réservée à Les hommes et non pas à Tout le monde, c'est comment dire ? ... J'ai le mot sur le bout de la langue, aidez-moi !
mardi 31 janvier 2012
Le seul animal capable de maltraiter froidement les femelles de sa propre espèce
Il date de 2007 et il ne me semble pas avoir déjà entendu parler de cet ouvrage (détrompez-moi le cas échéant). Même si le terme de féminicide n'est pas employé car assez nouveau, c'est bien de cette extermination sournoise dont il est question dans "Une guerre contre les femmes ?" de Jessica Mariani aux éditions Les points sur les i.
Rapportées à l'échelle mondiale, les violences et les crimes contre les femmes constituent un véritable phénomène que l'habituel traitement local minimise ou anecdotise.
Voici le commentaire de la maison éditrice qui accompagne la présentation de cet esssai qui a le mérite apparemment d'offrir une vision panoramique du phénomène:
Un récent article de Sciences et Avenir pourrait en constituer un écho. Françoise Héritier y expose, dans le cadre du hors-série Qui est l'Homme ?*, sa célèbre thèse selon laquelle "L'Homme [est] la seule espèce dont les mâles tuent les femelles".
Des mâles TUENT des femelles et simplement le soulever serait une forme de misandrie selon certains (lu ici ou ailleurs) ... Probablement un égo bouffi et déplacé en l'occurence leur fait user de la malhonnêteté intellectuelle la plus indécente. Il est temps de considérer ces sombres personnages comme les COMPLICES de ce système meurtrier que manifestement ils sont ... à défaut d'en être pour certains les ACTANTS.
* toujours "l'Homme" et la confusion qu'engendre cette terminologie. Pour un magazine censé représenter la rigueur scientifique même vulgarisée, ce terme équivoque est un choix bien malvenu qui oriente forcément les contenus vers un androcentrisme dont on ne veut PLUS.
Rapportées à l'échelle mondiale, les violences et les crimes contre les femmes constituent un véritable phénomène que l'habituel traitement local minimise ou anecdotise.
Voici le commentaire de la maison éditrice qui accompagne la présentation de cet esssai qui a le mérite apparemment d'offrir une vision panoramique du phénomène:
On parle de guerres qui tuent des millions de gens, de catastrophes naturelles qui anéantissent des familles, mais parle t-on de la guerre contre les femmes ? Parle t-on des femmes violées à travers le monde 1 500 000 viols chaque année en Afrique du sud, 1 viol toutes les 6 minutes aux USA plus de 10 500 viols en France, des millions de femmes mutilées, tuées, prostituées, mariées de force, torturées, excisées, victimes de violences conjugales etc.
En prenant connaissance des chiffres concernant toutes ces violences, physiques, sexuelles, psychiques entraînant la mort, on ne peut plus parler de violence, mais d'extermination. Il existe bien une discrimination volontaire dont les femmes et les enfants sont les victimes ; il s'agit donc d'une véritable « guerre ».
Ce livre fait le procès de l'homme-assassin sans aucune demi-mesure quant à sa responsabilité et nous n'ignorons pas qu'il s'agit de la partie visible de l'iceberg.
Cet ouvrage doit permettre aux femmes de sortir de leur silence. Le silence étant la mort. Ce livre se doit d'être salutaire ! Assurément il l'est !
Un récent article de Sciences et Avenir pourrait en constituer un écho. Françoise Héritier y expose, dans le cadre du hors-série Qui est l'Homme ?*, sa célèbre thèse selon laquelle "L'Homme [est] la seule espèce dont les mâles tuent les femelles".
Des mâles TUENT des femelles et simplement le soulever serait une forme de misandrie selon certains (lu ici ou ailleurs) ... Probablement un égo bouffi et déplacé en l'occurence leur fait user de la malhonnêteté intellectuelle la plus indécente. Il est temps de considérer ces sombres personnages comme les COMPLICES de ce système meurtrier que manifestement ils sont ... à défaut d'en être pour certains les ACTANTS.
* toujours "l'Homme" et la confusion qu'engendre cette terminologie. Pour un magazine censé représenter la rigueur scientifique même vulgarisée, ce terme équivoque est un choix bien malvenu qui oriente forcément les contenus vers un androcentrisme dont on ne veut PLUS.
dimanche 30 octobre 2011
J'adore ce que vous dites
Pour celles et ceux qui n'auraient pas encore lu (ou qui ont envie de relire) l'excellente étude de Corinne Monnet, voici le lien vers son texte en PDF "La répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de conversation".
lundi 17 octobre 2011
LE violeur
Une gueule pas possible, une diction d'handicapé mental, un comportement d'obsédé compulsif ... voilà comment est habituellement représenté LE violeur.
Comme s'il n'y en avait qu'un profil possible. Comme si le voisin qui a l'air si "normal" ne pouvait pas en être un, de violeur. Comme si SEULS les déséquilibrés pouvaient se rendre coupables de viol. Comme si TOUS les déséquilibrés pouvaient se rendre coupables de viol. Comme si LE violeur était reconnaissable et détectable. Comme si les victimes, écervelées par définition, tombaient dans des pièges gros comme des maisons. Comme si cette caricature, dans laquelle aucun ne se reconnait, permettait à tous ceux qui ont "un peu forcé une fille un jour" de se rassurer.
mardi 29 mars 2011
Loisirs des jeunes: l'hégémonie des garçons
Bon, ma pause n'aura finalement duré qu'une semaine: je suis une indécrottable féministe qui, telle un professeur Rollin, a toujours quelque chose à dire ! Et je ne résiste pas à la nécessité de vous faire partager cette étude trouvée sur le site du CNRS - Institut des Sciences Humaines et Sociales.
Interrogeant sous la variable du sexe, les pratiques de loisirs des enfants et adolescent.e.s et les croisant avec les politiques publiques territoriales en la matière, les chercheur.e.s, en charge de cette étude menée depuis 2009, en ont retiré plusieurs enseignements:
- "l’offre de loisirs subventionnée s’adresse en moyenne à deux fois plus de garçons que de filles, toutes activités confondues", ce qui en clair signifie que les politiques budgetaires des collectivités locales privilégient les aménagements destinés aux garçons. Les chercheur.e.s appellent ça à juste titre du "gender budgeting";
- on observe "trois fois plus de pratiques non mixtes masculines (foot, rugby, rock) que de pratiques non mixtes féminines (gym, danse)", le loisir restant, comme dans le modèle social multiséculaire que nous trimballons, à la fois une prérogative masculine et un terrain de différenciation sexuée de premier choix;
- la donnée la plus significative est "le décrochage massif des filles à partir de l’entrée en sixième : elle désertent alors les centres d’animation, les maisons de quartiers, ne viennent plus aux séjours vacances organisés par les municipalités, disparaissent peu à peu des équipements et espaces publics des loisirs des jeunes". Les filles laissent tomber, probablement peu désireuses d'en découdre avec la sur-représentation masculine et ses corollaires sexistes et conscientes que la place qu'on leur attribue désormais est à l'intérieur;
- les élu.e.s interrogé.e.s dans le cadre de cette étude ont déclaré vouloir, à travers ce déploiement massif et unidirectionnel de moyens, "« canaliser la violence des jeunes dans des activités positives », sans préciser quel est le sexe des jeunes incriminés" ... la violence n'ayant jamais de sexe selon ses observateurs, un vrai tabou ... Sans compter que les filles sont ainsi punies de se tenir plutôt mieux que leurs frères;
- pourtant, soulève l'auteur de l'article "l’hypersocialisation des garçons dans les espaces publics par le sport et les cultures urbaines produit probablement l’effet inverse de celui escompté, valorisant les conduites viriles et leurs avatars, le sexisme et l’homophobie", l'effet de groupe étant un puissant vecteur de comportements agressifs et discriminants;
- ces conclusions soulèvent l'hypothèse déjà évoquée que "cette éducation différenciée des garçons et des filles à l’usage de l’espace public [préparerait] l’hégémonie masculine dans la ville et le sentiment d’insécurité pour les femmes qui en découle" confortant les garçons dès l'enfance dans l'idée que l'au-dehors leur appartient et confirmant aux filles qu'elles n'y ont pas leur place.
Un phénomène qui est loin d'être une fatalité et contre lequel s'est engagée Hollaback France, dont l'initiative bienvenue a récemment été présentée dans la blogosphéministe.
Interrogeant sous la variable du sexe, les pratiques de loisirs des enfants et adolescent.e.s et les croisant avec les politiques publiques territoriales en la matière, les chercheur.e.s, en charge de cette étude menée depuis 2009, en ont retiré plusieurs enseignements:
- "l’offre de loisirs subventionnée s’adresse en moyenne à deux fois plus de garçons que de filles, toutes activités confondues", ce qui en clair signifie que les politiques budgetaires des collectivités locales privilégient les aménagements destinés aux garçons. Les chercheur.e.s appellent ça à juste titre du "gender budgeting";
- on observe "trois fois plus de pratiques non mixtes masculines (foot, rugby, rock) que de pratiques non mixtes féminines (gym, danse)", le loisir restant, comme dans le modèle social multiséculaire que nous trimballons, à la fois une prérogative masculine et un terrain de différenciation sexuée de premier choix;
- la donnée la plus significative est "le décrochage massif des filles à partir de l’entrée en sixième : elle désertent alors les centres d’animation, les maisons de quartiers, ne viennent plus aux séjours vacances organisés par les municipalités, disparaissent peu à peu des équipements et espaces publics des loisirs des jeunes". Les filles laissent tomber, probablement peu désireuses d'en découdre avec la sur-représentation masculine et ses corollaires sexistes et conscientes que la place qu'on leur attribue désormais est à l'intérieur;
- les élu.e.s interrogé.e.s dans le cadre de cette étude ont déclaré vouloir, à travers ce déploiement massif et unidirectionnel de moyens, "« canaliser la violence des jeunes dans des activités positives », sans préciser quel est le sexe des jeunes incriminés" ... la violence n'ayant jamais de sexe selon ses observateurs, un vrai tabou ... Sans compter que les filles sont ainsi punies de se tenir plutôt mieux que leurs frères;
- pourtant, soulève l'auteur de l'article "l’hypersocialisation des garçons dans les espaces publics par le sport et les cultures urbaines produit probablement l’effet inverse de celui escompté, valorisant les conduites viriles et leurs avatars, le sexisme et l’homophobie", l'effet de groupe étant un puissant vecteur de comportements agressifs et discriminants;
- ces conclusions soulèvent l'hypothèse déjà évoquée que "cette éducation différenciée des garçons et des filles à l’usage de l’espace public [préparerait] l’hégémonie masculine dans la ville et le sentiment d’insécurité pour les femmes qui en découle" confortant les garçons dès l'enfance dans l'idée que l'au-dehors leur appartient et confirmant aux filles qu'elles n'y ont pas leur place.
Un phénomène qui est loin d'être une fatalité et contre lequel s'est engagée Hollaback France, dont l'initiative bienvenue a récemment été présentée dans la blogosphéministe.
dimanche 13 février 2011
Abolitionniste !
Devant la pression des grands médias qui promeuvent la prostitution et la pornographie en les présentant comme des voies d'émancipation des femmes, j'ai décidé d'apporter un modeste mais néanmoins ferme contre-pied au discours dominant en créant un blog exclusivement dédié à ces deux violences spécifiques.
Il s'appelle Abolitionniste !
Il est tout nouveau, tout chaud.
Il s'enrichira de documents et de réflexions au fil du temps.
S'il permet à une seule personne de changer sa position vis à vis de ces problématiques urgentes car génératrices de nombreuses souffrances, il aura atteint son objectif !
En ce qui concerne commentaires et contributions extérieures, je n'ai pas défini de ligne de conduite particulière. Pour le moment, il est ouvert mais il n'est pas exclu que je ferme les commentaires si les polémiques stériles et déplacées se multiplient.
Par contre, j'en ai limité l'accès aux personnes majeures car les articles pourront comporter des contenus choquants. Pornographie et prostitution ne faisant pas dans la dentelle, contrairement à ce que l'on en dit, je préfère prendre des mesures de protection.
N'hésitez pas à me faire part de vos suggestions tant sur la forme que sur le fond et à me proposer des documents, textes ou vidéos à mettre en ligne.
A bientôt !
Il s'appelle Abolitionniste !
Il est tout nouveau, tout chaud.
Il s'enrichira de documents et de réflexions au fil du temps.
S'il permet à une seule personne de changer sa position vis à vis de ces problématiques urgentes car génératrices de nombreuses souffrances, il aura atteint son objectif !
En ce qui concerne commentaires et contributions extérieures, je n'ai pas défini de ligne de conduite particulière. Pour le moment, il est ouvert mais il n'est pas exclu que je ferme les commentaires si les polémiques stériles et déplacées se multiplient.
Par contre, j'en ai limité l'accès aux personnes majeures car les articles pourront comporter des contenus choquants. Pornographie et prostitution ne faisant pas dans la dentelle, contrairement à ce que l'on en dit, je préfère prendre des mesures de protection.
N'hésitez pas à me faire part de vos suggestions tant sur la forme que sur le fond et à me proposer des documents, textes ou vidéos à mettre en ligne.
A bientôt !
samedi 12 février 2011
Coup de bistouri
"Et puis casser le cul à une de ses salopes, alors qu'il galère pour trouver du taf, qu'aucune nana ne manifeste le moindre intérêt pour lui et que lors de son dernier stage son chef était une femme justement.
Quelle revanche de s'en payer une, une de cette race de salopes qui s'émancipent, alors que 50 ans en arrière il aurait été un père de famille respecté par une fendue-esclave."
Ce commentaire pétri de haine provient d'un forum dont l'un des sujets est destiné aux "amateurs de bordels". Et il n'est pas le seul si vous avez le courage d'aller y jeter un oeil.
Il a cependant le mérite de fournir tous les éléments à une analyse des motivations de ces hommes, de tous ceux qui défendent la prostitution et la pornographie. Un outil qui facilite grandement le travail de mise à jour de tout ce qui se joue dans ces deux formes d'application matérielle de la haine des femmes.
Dissection:
- "casser le cul à une de ces salopes": la sexualité comme champ de bataille, bastion où la haine misogyne peut s'exprimer sans entrave
- "alors qu'il galère pour trouver du taf": la prostituée comme compensation à toutes les petites misères de la vie
- "qu'aucune nana ne manifeste le moindre intérêt pour lui": vengeance contre toutes celles qui n'ont pas daigné leur faire part de l'admiration qu'ils sont en droit de recevoir
- "et que lors de son dernier stage son chef était une femme justement": le voilà le noeud du problème ... le peu d'émancipation des femmes encore trop à leurs yeux et qui leur est intolérable
- "Quelle revanche de s'en payer une": la femme-marchandise comme le meilleur moyen de se venger de son accession au statut de sujet autonome
- "une de cette race de salopes qui s'émancipent": même propos que précédemment, l'insulte misogyne, sous son jour le plus raciste, en prime
- "alors que 50 ans en arrière il aurait été un père de famille respecté": comme les vieux colons désabusés, nostalgie des principes de domination d'un groupe humain sur un autre, seule garantie d'avoir une quelconque valeur
- "une fendue-esclave": un peu comme la précédente, l'esclavagisation des femmes comme (ré)assurance de sa propre valeur; à noter: la réduction volontaire du sexe féminin à une fente qui, accolée à esclave, lie l'anatomie à la manière dont celles qui en sont pourvues doivent êtres considérées
Laissons-les parler ces clients, le fait d'être des prostitueurs délie leurs langues. Ils parlent pour tous les misogynes qui n'osent s'exprimer aussi sincèrement, qui louvoient et balancent sournoisement leurs piques haineuses. Ils parlent pour la société entière, leur statut de consommateur leur confère le droit de s'exprimer sans détours.
Et nous, femmes et féministes, nous regardons tout ça en face, droit dans les yeux. Nous soutenons du regard la vision misérable qu'ils ont de leurs compagnes, leurs filles ou leurs amies:
"Je distingue les femmes en deux catégories :
- Celles qui se prostituent
- Celles qui ne se prostituent pas, parce qu'elles n'y ont pas encore pensé/été invitées."
Quelle revanche de s'en payer une, une de cette race de salopes qui s'émancipent, alors que 50 ans en arrière il aurait été un père de famille respecté par une fendue-esclave."
Ce commentaire pétri de haine provient d'un forum dont l'un des sujets est destiné aux "amateurs de bordels". Et il n'est pas le seul si vous avez le courage d'aller y jeter un oeil.
Il a cependant le mérite de fournir tous les éléments à une analyse des motivations de ces hommes, de tous ceux qui défendent la prostitution et la pornographie. Un outil qui facilite grandement le travail de mise à jour de tout ce qui se joue dans ces deux formes d'application matérielle de la haine des femmes.
Dissection:
- "casser le cul à une de ces salopes": la sexualité comme champ de bataille, bastion où la haine misogyne peut s'exprimer sans entrave
- "alors qu'il galère pour trouver du taf": la prostituée comme compensation à toutes les petites misères de la vie
- "qu'aucune nana ne manifeste le moindre intérêt pour lui": vengeance contre toutes celles qui n'ont pas daigné leur faire part de l'admiration qu'ils sont en droit de recevoir
- "et que lors de son dernier stage son chef était une femme justement": le voilà le noeud du problème ... le peu d'émancipation des femmes encore trop à leurs yeux et qui leur est intolérable
- "Quelle revanche de s'en payer une": la femme-marchandise comme le meilleur moyen de se venger de son accession au statut de sujet autonome
- "une de cette race de salopes qui s'émancipent": même propos que précédemment, l'insulte misogyne, sous son jour le plus raciste, en prime
- "alors que 50 ans en arrière il aurait été un père de famille respecté": comme les vieux colons désabusés, nostalgie des principes de domination d'un groupe humain sur un autre, seule garantie d'avoir une quelconque valeur
- "une fendue-esclave": un peu comme la précédente, l'esclavagisation des femmes comme (ré)assurance de sa propre valeur; à noter: la réduction volontaire du sexe féminin à une fente qui, accolée à esclave, lie l'anatomie à la manière dont celles qui en sont pourvues doivent êtres considérées
Laissons-les parler ces clients, le fait d'être des prostitueurs délie leurs langues. Ils parlent pour tous les misogynes qui n'osent s'exprimer aussi sincèrement, qui louvoient et balancent sournoisement leurs piques haineuses. Ils parlent pour la société entière, leur statut de consommateur leur confère le droit de s'exprimer sans détours.
Et nous, femmes et féministes, nous regardons tout ça en face, droit dans les yeux. Nous soutenons du regard la vision misérable qu'ils ont de leurs compagnes, leurs filles ou leurs amies:
"Je distingue les femmes en deux catégories :
- Celles qui se prostituent
- Celles qui ne se prostituent pas, parce qu'elles n'y ont pas encore pensé/été invitées."
mercredi 12 janvier 2011
Elles soutiennent la campagne contre le viol
Chahla Chafiq, féministe et écrivaine
"Le viol est employé dans les prisons politiques d’Iran comme l’instrument de torture le plus efficace pour briser la résistance des opposant-e-s, les humilier et les anéantir. Voilà le sens profond et la réelle signication du viol là où il se pratique, en prison, en temps de guerre et en paix, au sein de la famille et en dehors : le viol met en scène la volonté sadique de réduire l’autre à l’état d’objet. Les femmes, considérées comme objet par la domination masculine, en sont les principales victimes, et les violeurs les agents en puissance de cette domination. Ils ne reculeront pas tant que la société tolèrera le viol."
Anne-Sophie Chaumier Le Conte, reporter
"Parce qu'il n'est pas l'apanage des cités,
Parce que tout peut basculer un soir dans les beaux quartiers,
Parce que le silence, un temps ami, devient de plus en plus lourd avec les années,
Et parce que seuls les mots permettent enfin d'avancer."
Marie-Ange Le Boulaire, réalisatrice
"Ma vie est devenue un combat lorsque ma route a croisé celle de Patrick Trémeau, violeur en série multirécidiviste. Tout d’abord sept années d’un combat personnel pour me reconstruire, puis depuis dix ans, un combat au service des autres victimes qui n’ont pas encore réussi à transformer leur traumatisme en force. À travers un livre témoignage, j’ai voulu m’adresser directement aux victimes et à leurs proches. En formant les policiers et les gendarmes à l’accueil et l’audition, j’ai élargi mon champ d’action. En réalisant des documentaires, j’ai donné la parole et accompagner de nombreuses victimes. En participant à la commission départementale de Paris d’action contre les violences faites aux femmes, je travaille avec les associations pour une meilleure prise en charge des victimes. En médiatisant mon histoire, j’ai voulu agir pour lutter contre les tabous et améliorer le droit des victimes de viol. Aujourd’hui, je signe le manifeste
« Contre le viol » pour continuer ce combat et faire prendre conscience que le viol est à la fois un crime grave et aussi un véritable fléau de notre société."
Si vous ne l'avez pas encore fait, il est encore temps de
de la campagne nationale contre le viol, initiée par Mix-Cité, Osez Le Féminisme et Collectif Féministe Contre le Viol.
samedi 11 décembre 2010
KKT: ni à prendre, ni à laisser (3ème et dernière partie)
Avant la pornographie, Virginie Despentes a consacré dans sa King Kong Théorie un chapitre entier à la prostitution qu'elle a intitulé "Coucher avec l'ennemi". Elle ne croit pas si bien dire lorsqu'elle parle de l'acte prostitutionnel en ces termes.
Despentes, dans le cadre de son engagement de féministe pragmatique, milite pour la légalisation de la prostitution. Les arguments règlementaristes, nous les connaissons assez pour faire l'impasse sur leur teneur. En revanche, comme je l'ai fait pour la pornographie, je me suis donné pour objectif de mettre en lumière les incohérences intrinsèques à l'ouvrage lui-même au sujet de la prostitution.
Quand la Docteure Judith Trinquart évoque la parole des prostituées, elle parle d'ambivalence. C'est peut-être ce qui est à l'oeuvre dans le propos de Despentes qui s'est prostituée fut un temps. Quoi qu'il en soit, la vision de la prostitution et du prostitueur qu'elle nous soumet se heurte à toutes les réflexions lucides qu'elle a par ailleurs sur les rapports femmes-hommes.
Le noeud du problème des femmes pour Despentes c'est la cellule familiale dans laquelle elles deviennent la propriété d'un homme. Se prostituer c'est échapper à ce contrat liberticide, prendre son indépendance. Pourtant, il semble bien qu'en voulant échapper à un seul homme on se retrouve à appartenir à tous les hommes dans la situation prostitutionnelle ... ne parle-t-on pas d'ailleurs de femme publique ? "La pute c'est "l'asphalteuse", celle qui s'approprie la ville" ... ou c'est la ville qui s'approprie l'asphalteuse, au choix. L'espace public, les trottoirs, aux dernières nouvelles, appartenaient toujours aux hommes. Pour quelqu'un qui dénonce avec toute l'ardeur de sa plume le pouvoir masculin, la posture est pour le moins curieuse.
Posture qu'elle défend cependant en avançant le paramètre pécuniaire: bénévolat de la situation conjugale versus indépendance financière de la prostitution. Prendre l'argent où il se trouve: dans la poche du client; ce "pouvoir direct, celui qui permet d'arriver quelque part justement sans avoir à sourire à trois vieux machins en espérant qu'ils vous feront engager comme ci, ou vous confieront cela." Si je comprends bien, sourire à de vieux machins chefs de service ou maris décrépits participe de l'oppression des femmes mais sourire à de vieux machins libidineux c'est libérateur... Le pouvoir direct n'existe pas plus en prostitution que dans toutes les autres scénarios patriarcaux: il faut aussi sourire au client et "compter en plus le temps de préparation, épilation, teinture, manucure, achat de vêtements, maquillage, et le coût des bas, de la lingerie, des trucs vinyle", "jouer le jeu de la féminité", en gros devenir "un jouet géant"... Ca fait beaucoup pour du pouvoir direct ! Celle qui sourit hypocritement à son croûton de patron en vue d'obtenir un avantage financier a au moins l'avantage de ne pas être tenue, pour ce faire, de lui sucer les parties génitales, de se déguiser en soubrette aguichante ou de s'épiler douloureusement le sexe. Celle qui se prostitue, si ... elle n'est d'ailleurs là que pour ça.
Le pouvoir des femmes c'est quand elles accèdent à ce qu'elles veulent sans en passer par la case "hommes", sans avoir à "les rassurer sur leur virilité" en singeant la si délicieuse soumission féminine.
Ces hommes dont elle détaille avec une acuité peu commune les travers au fil des pages, voilà qu'elle se prend à ne les trouver "jamais aussi aimables que lorsqu'ils sont avec une pute", c'est-à-dire lorsqu'ils deviennent des clients ! Aimables mais tout de même un peu tordus quand "ils tendent à mépriser ce qu'ils désirent" quitte à "se mépriser pour la manifestation physique de ce désir". Despentes reconnait à demi-mots que "la dichotomie mère-putain a été tracée à la règle sur le corps des femmes" par les hommes et qu'ils peinent à se libérer de cette "construction politique" qui finit par les enserrer aussi. Elle cite Pheterson qui cite Freud: "[...] presque toujours l'homme se sent limité dans son activité sexuelle par le respect pour la femme et ne développe sa pleine puissance que lorsqu'il est en présence d'un objet sexuel rabaissé [...]". C'est qu'il faut la suivre, la Despentes: la prostitution, qui a donc pour fondement une psycho-névrose masculine, serait un outil d'émancipation féminine !!! Ca, c'est du programme qu'il est féministe !
"Coucher avec l'ennemi" fait partie des pages au cours desquelles je me suis dit plus qu'à n'importe quel autre passage, si ce n'est celui sur la pornographie, qu'elle m'affirmait l'inverse de tout ce qu'elle avançait quelques lignes plus haut. Chaque phrase m'a plongée dans l'incompréhension et j'aurais pu écrire dix billets pour en parler mais je vais m'en tenir là.
Je lui aurais bien laissé le mot de la fin, "... le monde économique aujourd'hui étant ce qu'il est, c'est-à-dire une guerre froide et impitoyable, interdire l'exercice de la prostitution dans un cadre légal adéquat, c'est interdire spécifiquement à la classe féminine de s'enrichir, de tirer profit de sa propre stigmatisation", mais comme il s'agit de mon blog et que c'est moi la chef ici, je me réserve ce privilège:
Et si l'on s'attaquait plutôt à ce monde économique froid et impitoyable plutôt que de proposer de légaliser une activité qui n'a jamais enrichi aucune femme et qui engraisse toujours des milliers d'hommes ? Parce que jamais on ne tire profit d'une stigmatisation quand elle vient des puissants, au mieux on vit avec.
La prostitution comme l'exploitation domestique ou le viol sont des inventions masculines, des armes politiques. Nulle part, jamais, on n'a fondé l'émancipation de quelques opprimé.e.s que ce soient sur le terrain de leurs oppresseurs.
Despentes, dans le cadre de son engagement de féministe pragmatique, milite pour la légalisation de la prostitution. Les arguments règlementaristes, nous les connaissons assez pour faire l'impasse sur leur teneur. En revanche, comme je l'ai fait pour la pornographie, je me suis donné pour objectif de mettre en lumière les incohérences intrinsèques à l'ouvrage lui-même au sujet de la prostitution.
Quand la Docteure Judith Trinquart évoque la parole des prostituées, elle parle d'ambivalence. C'est peut-être ce qui est à l'oeuvre dans le propos de Despentes qui s'est prostituée fut un temps. Quoi qu'il en soit, la vision de la prostitution et du prostitueur qu'elle nous soumet se heurte à toutes les réflexions lucides qu'elle a par ailleurs sur les rapports femmes-hommes.
Le noeud du problème des femmes pour Despentes c'est la cellule familiale dans laquelle elles deviennent la propriété d'un homme. Se prostituer c'est échapper à ce contrat liberticide, prendre son indépendance. Pourtant, il semble bien qu'en voulant échapper à un seul homme on se retrouve à appartenir à tous les hommes dans la situation prostitutionnelle ... ne parle-t-on pas d'ailleurs de femme publique ? "La pute c'est "l'asphalteuse", celle qui s'approprie la ville" ... ou c'est la ville qui s'approprie l'asphalteuse, au choix. L'espace public, les trottoirs, aux dernières nouvelles, appartenaient toujours aux hommes. Pour quelqu'un qui dénonce avec toute l'ardeur de sa plume le pouvoir masculin, la posture est pour le moins curieuse.
Posture qu'elle défend cependant en avançant le paramètre pécuniaire: bénévolat de la situation conjugale versus indépendance financière de la prostitution. Prendre l'argent où il se trouve: dans la poche du client; ce "pouvoir direct, celui qui permet d'arriver quelque part justement sans avoir à sourire à trois vieux machins en espérant qu'ils vous feront engager comme ci, ou vous confieront cela." Si je comprends bien, sourire à de vieux machins chefs de service ou maris décrépits participe de l'oppression des femmes mais sourire à de vieux machins libidineux c'est libérateur... Le pouvoir direct n'existe pas plus en prostitution que dans toutes les autres scénarios patriarcaux: il faut aussi sourire au client et "compter en plus le temps de préparation, épilation, teinture, manucure, achat de vêtements, maquillage, et le coût des bas, de la lingerie, des trucs vinyle", "jouer le jeu de la féminité", en gros devenir "un jouet géant"... Ca fait beaucoup pour du pouvoir direct ! Celle qui sourit hypocritement à son croûton de patron en vue d'obtenir un avantage financier a au moins l'avantage de ne pas être tenue, pour ce faire, de lui sucer les parties génitales, de se déguiser en soubrette aguichante ou de s'épiler douloureusement le sexe. Celle qui se prostitue, si ... elle n'est d'ailleurs là que pour ça.
Le pouvoir des femmes c'est quand elles accèdent à ce qu'elles veulent sans en passer par la case "hommes", sans avoir à "les rassurer sur leur virilité" en singeant la si délicieuse soumission féminine.
Ces hommes dont elle détaille avec une acuité peu commune les travers au fil des pages, voilà qu'elle se prend à ne les trouver "jamais aussi aimables que lorsqu'ils sont avec une pute", c'est-à-dire lorsqu'ils deviennent des clients ! Aimables mais tout de même un peu tordus quand "ils tendent à mépriser ce qu'ils désirent" quitte à "se mépriser pour la manifestation physique de ce désir". Despentes reconnait à demi-mots que "la dichotomie mère-putain a été tracée à la règle sur le corps des femmes" par les hommes et qu'ils peinent à se libérer de cette "construction politique" qui finit par les enserrer aussi. Elle cite Pheterson qui cite Freud: "[...] presque toujours l'homme se sent limité dans son activité sexuelle par le respect pour la femme et ne développe sa pleine puissance que lorsqu'il est en présence d'un objet sexuel rabaissé [...]". C'est qu'il faut la suivre, la Despentes: la prostitution, qui a donc pour fondement une psycho-névrose masculine, serait un outil d'émancipation féminine !!! Ca, c'est du programme qu'il est féministe !
"Coucher avec l'ennemi" fait partie des pages au cours desquelles je me suis dit plus qu'à n'importe quel autre passage, si ce n'est celui sur la pornographie, qu'elle m'affirmait l'inverse de tout ce qu'elle avançait quelques lignes plus haut. Chaque phrase m'a plongée dans l'incompréhension et j'aurais pu écrire dix billets pour en parler mais je vais m'en tenir là.
Je lui aurais bien laissé le mot de la fin, "... le monde économique aujourd'hui étant ce qu'il est, c'est-à-dire une guerre froide et impitoyable, interdire l'exercice de la prostitution dans un cadre légal adéquat, c'est interdire spécifiquement à la classe féminine de s'enrichir, de tirer profit de sa propre stigmatisation", mais comme il s'agit de mon blog et que c'est moi la chef ici, je me réserve ce privilège:
Et si l'on s'attaquait plutôt à ce monde économique froid et impitoyable plutôt que de proposer de légaliser une activité qui n'a jamais enrichi aucune femme et qui engraisse toujours des milliers d'hommes ? Parce que jamais on ne tire profit d'une stigmatisation quand elle vient des puissants, au mieux on vit avec.
La prostitution comme l'exploitation domestique ou le viol sont des inventions masculines, des armes politiques. Nulle part, jamais, on n'a fondé l'émancipation de quelques opprimé.e.s que ce soient sur le terrain de leurs oppresseurs.
dimanche 21 novembre 2010
KKT: ni à prendre, ni à laisser (2ème partie)
Les deux thèses qui m'ont fait mettre de côté KKT sont celles qui concernent la prostitution et la pornographie. Et honnêtement, non pas parce qu'elle défend les deux, souhaitant légaliser la première, mais parce que son argumentaire est incohérent à bien des égards. Les deux domaines sont les plus grands médias de l'humiliation des femmes (avec la publicité), je ne vois pas comment y faire entrer une once de féminisme. Despentes aurait pu éventuellement me convaincre du contraire si sa théorie n'avait pas comporté des failles abyssales et si je ne l'avais soupçonnée, devant tant de mauvaise foi, de défendre ce qui la fait (ou l'a fait) bouffer.
Pour parler de pornographie, elle s'appuie sur la réaction d'une centaine d'hommes de profils divers face aux questions de David Loftus (Watching sex, how men really respons to pornography). Tous en ont gardé un bon souvenir (!!!) à l'exception de deux homosexuels. Elle en déduit que ce qui choque dans la pornographie c'est qu'elle révèle sans détour ce qui nous fait fantasmer sans passer par la case "raison", les deux homosexuels ayant été gêné par le fait qu'ils se sentaient attirés par les hommes "mais sans l'avoir clairement formulé".
Les hommes aiment la pornographie, n'en sont pas choqués, donc c'est une idée de culs-coincés, qui refusent de voir leur libido en face, que de penser qu'elle est néfaste. Quel raccourci simpliste. Et quelle étrange façon de pratiquer le féminisme que de mettre de côté l'avis des femmes qui, dans leur grande majorité, n'aiment pas la pornographie. Pourquoi ? Parce qu'elles ne s'y retrouvent pas, parce que leurs fantasmes à elles n'existent pas dans la pornographie. Parce qu'on est en présence d'une imagerie créée par et pour les hommes, qui viendra me dire le contraire ? Combien de réalisatrices connues dans ce milieu, à part elle dont le film, médiatisé, a soulevé les plus vives critiques d'ailleurs ? Tous les gang-bangs réunis n'ont pas fait parler autant que ce film. Ca ne t'a pas effleuré, Virginie, que tu touchais là à une prérogative masculine: humilier et dominer à travers la sexualité ?
Plus loin, Despentes parle des hardeuses, les actrices de films X, et déplore "l'agressivité avec laquelle on [les] traite". Je la rejoins sur sa réflexion, condamnant vivement toutes les violences à leur encontre, mais reste perplexe quand elle dit ne pas comprendre "pourquoi le corps social s'acharne à en faire des victimes, alors qu'elle ont tout pour être les femmes les plus accomplies en matière de séduction" ... Elle qui, à longueur de pages, s'insurge contre la féminité qu'on lui a imposée toute sa vie, elle pour qui la "chaudasserie" (sic) de notre époque n'est rien d'autre qu'une façon, pour les femmes, "de s'excuser, de rassurer les hommes: 'regarde comme je suis bonne, malgré mon autonomie, ma culture mon intelligence, je ne vise encore qu'à te plaire' ". A ses yeux, plaire aux hommes, adopter le "look chienne de l'extrême", "mutiler [son] corps" et "l'exhibe[r] spectaculairement" serait alors anti-féministe et syndrôme de soumission en temps normal et un acte militant dans le cadre de la pornographie ? Formidable ...
Toujours à propos de la pornographie dont elle défend les pratiques les plus violentes comme le gang-bang (ce billet est finalement plus long que prévu, je reviendrai sur la prostitution dans une troisième partie), elle affirme qu' "il est évident que beaucoup de femmes mouillent à l'idée de se faire violenter, gang-banger ou baiser par d'autres filles". Pourtant, dans le chapitre qu'elle consacre à son viol, elle incrimine l'éducation judéo-chrétienne d'avoir semé chez elle le fantasme du viol: "Les saintes, attachées, brûlées vives, les martyres ont été les premières images à provoquer chez moi des émotions érotiques. [...] Ces fantasmes de viol, d'être prises de force, dans des conditions plus ou moins brutales [...] ne me viennent pas "out of the blue". C'est un dispositif culturel et prégnant et précis, qui prédestine la sexualité des femmes à jouir de leur propre impuissance, c'est-à-dire de la supériorité de l'autre, autant qu'à jouir conte leur gré, plutôt que comme des salopes qui aiment le sexe". C'est précisément en accolant "salopes" et "aiment le sexe" qu'elle parle comme un curé de campagne et c'est précisément en défendant les pratiques humilantes de la pornographie qu'elle prend le parti de ce qu'elle dénonce par ailleurs: l'auto-soumission masochiste des femmes. Une balle dans le pied et, encore une fois, une des plus curieuses façons que j'aie vu de militer pour la cause féministe.
Enfin, et pour en terminer avec cet article auquel je ne parviens pas à mettre un point final, je voudrais m'arrêter sur son interprétation de la scène qui a réuni Paris Hilton et Jamel Debbouze sur un plateau télé. Pour elle, le "Toi, je t'ai vue, je t'ai vue sur internet" qu'il lui a lancé en parlant des ses frasques sexuelles comme une façon de la réassigner à sa place de femelle n'aurait pas eu l'effet escompté ... trop riche, trop au-dessus de tout, et encore plus d'un type issu des classes pop, pour être déstabilisée. Zéro réaction, pas un sourcil levé de la part de Paris. Peut-être, il n'empêche que l'appartenance à son sexe lui a permis de l'invectiver à ce sujet. Quelle femme, même blindée de fric, peut en faire autant ? Jamel Debbouze, c'est celui qui évacue sa haine en traitant toutes les femmes de putes et de salopes, riches, pauvres, inaccessibles ou pas. Rien, jamais, ne l'empêche de dire "je t'ai vue à quatre pattes" et de mettre, c'est pathétique, les rieurs de son côté. Rien ne les empêche, et encore moins le rang social, de faire de notre sexualité un enjeu de domination, ils ont le lexique dans leur camp (pute, chienne ou salope). Sur le terrain de la pornographie, il y a une chose qui est indépassable à l'heure actuelle, c'est la vision tordue qu'ont la plupart des hommes de la sexualité et le coeur qu'ils mettent à en faire une guerre dont les femmes seraient les victimes, quelle que soit leur origine, leur compte en banque ou leur physique.
Le problème avec Despentes c'est qu'elle est beaucoup lue, justement parce qu'elle est beaucoup décriée, c'est pourquoi je trouvais nécessaire de remettre son propos en perspective, celle de l'intérêt personnel. Elle a fait son beurre sur la pornographie, elle a subvenu à ses besoins grâce à la prostitution. On ne crache pas dans la soupe ...
Pour parler de pornographie, elle s'appuie sur la réaction d'une centaine d'hommes de profils divers face aux questions de David Loftus (Watching sex, how men really respons to pornography). Tous en ont gardé un bon souvenir (!!!) à l'exception de deux homosexuels. Elle en déduit que ce qui choque dans la pornographie c'est qu'elle révèle sans détour ce qui nous fait fantasmer sans passer par la case "raison", les deux homosexuels ayant été gêné par le fait qu'ils se sentaient attirés par les hommes "mais sans l'avoir clairement formulé".
Les hommes aiment la pornographie, n'en sont pas choqués, donc c'est une idée de culs-coincés, qui refusent de voir leur libido en face, que de penser qu'elle est néfaste. Quel raccourci simpliste. Et quelle étrange façon de pratiquer le féminisme que de mettre de côté l'avis des femmes qui, dans leur grande majorité, n'aiment pas la pornographie. Pourquoi ? Parce qu'elles ne s'y retrouvent pas, parce que leurs fantasmes à elles n'existent pas dans la pornographie. Parce qu'on est en présence d'une imagerie créée par et pour les hommes, qui viendra me dire le contraire ? Combien de réalisatrices connues dans ce milieu, à part elle dont le film, médiatisé, a soulevé les plus vives critiques d'ailleurs ? Tous les gang-bangs réunis n'ont pas fait parler autant que ce film. Ca ne t'a pas effleuré, Virginie, que tu touchais là à une prérogative masculine: humilier et dominer à travers la sexualité ?
Plus loin, Despentes parle des hardeuses, les actrices de films X, et déplore "l'agressivité avec laquelle on [les] traite". Je la rejoins sur sa réflexion, condamnant vivement toutes les violences à leur encontre, mais reste perplexe quand elle dit ne pas comprendre "pourquoi le corps social s'acharne à en faire des victimes, alors qu'elle ont tout pour être les femmes les plus accomplies en matière de séduction" ... Elle qui, à longueur de pages, s'insurge contre la féminité qu'on lui a imposée toute sa vie, elle pour qui la "chaudasserie" (sic) de notre époque n'est rien d'autre qu'une façon, pour les femmes, "de s'excuser, de rassurer les hommes: 'regarde comme je suis bonne, malgré mon autonomie, ma culture mon intelligence, je ne vise encore qu'à te plaire' ". A ses yeux, plaire aux hommes, adopter le "look chienne de l'extrême", "mutiler [son] corps" et "l'exhibe[r] spectaculairement" serait alors anti-féministe et syndrôme de soumission en temps normal et un acte militant dans le cadre de la pornographie ? Formidable ...
Toujours à propos de la pornographie dont elle défend les pratiques les plus violentes comme le gang-bang (ce billet est finalement plus long que prévu, je reviendrai sur la prostitution dans une troisième partie), elle affirme qu' "il est évident que beaucoup de femmes mouillent à l'idée de se faire violenter, gang-banger ou baiser par d'autres filles". Pourtant, dans le chapitre qu'elle consacre à son viol, elle incrimine l'éducation judéo-chrétienne d'avoir semé chez elle le fantasme du viol: "Les saintes, attachées, brûlées vives, les martyres ont été les premières images à provoquer chez moi des émotions érotiques. [...] Ces fantasmes de viol, d'être prises de force, dans des conditions plus ou moins brutales [...] ne me viennent pas "out of the blue". C'est un dispositif culturel et prégnant et précis, qui prédestine la sexualité des femmes à jouir de leur propre impuissance, c'est-à-dire de la supériorité de l'autre, autant qu'à jouir conte leur gré, plutôt que comme des salopes qui aiment le sexe". C'est précisément en accolant "salopes" et "aiment le sexe" qu'elle parle comme un curé de campagne et c'est précisément en défendant les pratiques humilantes de la pornographie qu'elle prend le parti de ce qu'elle dénonce par ailleurs: l'auto-soumission masochiste des femmes. Une balle dans le pied et, encore une fois, une des plus curieuses façons que j'aie vu de militer pour la cause féministe.
Enfin, et pour en terminer avec cet article auquel je ne parviens pas à mettre un point final, je voudrais m'arrêter sur son interprétation de la scène qui a réuni Paris Hilton et Jamel Debbouze sur un plateau télé. Pour elle, le "Toi, je t'ai vue, je t'ai vue sur internet" qu'il lui a lancé en parlant des ses frasques sexuelles comme une façon de la réassigner à sa place de femelle n'aurait pas eu l'effet escompté ... trop riche, trop au-dessus de tout, et encore plus d'un type issu des classes pop, pour être déstabilisée. Zéro réaction, pas un sourcil levé de la part de Paris. Peut-être, il n'empêche que l'appartenance à son sexe lui a permis de l'invectiver à ce sujet. Quelle femme, même blindée de fric, peut en faire autant ? Jamel Debbouze, c'est celui qui évacue sa haine en traitant toutes les femmes de putes et de salopes, riches, pauvres, inaccessibles ou pas. Rien, jamais, ne l'empêche de dire "je t'ai vue à quatre pattes" et de mettre, c'est pathétique, les rieurs de son côté. Rien ne les empêche, et encore moins le rang social, de faire de notre sexualité un enjeu de domination, ils ont le lexique dans leur camp (pute, chienne ou salope). Sur le terrain de la pornographie, il y a une chose qui est indépassable à l'heure actuelle, c'est la vision tordue qu'ont la plupart des hommes de la sexualité et le coeur qu'ils mettent à en faire une guerre dont les femmes seraient les victimes, quelle que soit leur origine, leur compte en banque ou leur physique.
Le problème avec Despentes c'est qu'elle est beaucoup lue, justement parce qu'elle est beaucoup décriée, c'est pourquoi je trouvais nécessaire de remettre son propos en perspective, celle de l'intérêt personnel. Elle a fait son beurre sur la pornographie, elle a subvenu à ses besoins grâce à la prostitution. On ne crache pas dans la soupe ...
samedi 20 novembre 2010
La honte doit changer de camp
A l'occasion de la Journée MONDIALE contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, le Collectif Osez Le Féminisme, le Collectif féministe contre le viol et Mix-Cité lancent une campagne nationale contre le viol. Toute personne qui souhaite s'impliquer dans sa région ou sa ville peut le faire en les contactant.
A partir du 24 novembre, seront disponibles sur le site Osez Le Féminisme :
- Le manifeste signé par les personnalités et la pétition qui sera mise en ligne
- L’affiche de la campagne
- La liste des personnalités signataires
- Un film de sensibilisation réalisé par Patric Jean et Frédérique Pollet Rouyer (en présence de la réalisatrice et du réalisateur)
Toutes les infos ici où vous trouverez le mail de contact.
A partir du 24 novembre, seront disponibles sur le site Osez Le Féminisme :
- Le manifeste signé par les personnalités et la pétition qui sera mise en ligne
- L’affiche de la campagne
- La liste des personnalités signataires
- Un film de sensibilisation réalisé par Patric Jean et Frédérique Pollet Rouyer (en présence de la réalisatrice et du réalisateur)
Toutes les infos ici où vous trouverez le mail de contact.
dimanche 14 novembre 2010
KKT: ni à prendre ni à laisser (1re partie)
King Kong Théorie de Virginie Despentes est un ouvrage que j'ai acheté dès sa sortie parce que la critique le présentait comme un essai féministe assez réussi. Je l'ai lu puis je l'ai laissé de côté, ses positions sur la prostitution et la pornographie étant mal étayées (j'y reviendrai). Le problème avec Despentes c'est que c'est une littéraire pas une essayiste, encore moins une scientifique, et que la rigueur, nécessaire en la matière, souffre de ce qui par ailleurs en fait une grande écrivaine.
Malgré tout et, surtout, malgré son soutien à OrelGland dans les pages des Inrocks, c'est une auteure que je ne parviens pas à dénigrer totalement et sur laquelle je n'ai jamais pu rien écrire tout en le regrettant. Et c'est une féministe que je tiens pour sincère même si je ne partage pas certaines de ses convictions. En effet, il y a en-dehors des deux problématiques citées plus haut, des choses très intéressantes dans ce livre et que je n'avais jamais lues ailleurs, notamment à propos du viol, qu'elle a personnellement vécu, et des tournantes. De plus, sa vision lucide et sans concession des bassesses de la virilité m'a immédiatement fait penser à Valérie Solanas. Peut-être parce que, comme elle, mâcher ses mots ne fait pas partie de son vocabulaire.
Ne pouvant me résoudre à rédiger un billet pour la descendre, ce qui aurait été malhonnête de ma part, pas plus qu'en écrire un pour l'encenser, ce qui aurait été déplacé, j'ai pris le parti d'écrire un billet "pour", celui-ci, et un billet "contre" à venir ou, pour reprendre une formule devenue incontournable, j'ai évité de jeter le bébé avec l'eau du bain. Risqué mais nécessaire à mes yeux.
Donc, parmi ce que je retiendrais de cet ouvrage, il y a ce qu'elle nous dit sur le viol, cette violence pour laquelle aucune ne se retourne contre son ou ses agresseur.s. Même pas elle qui possédait, ce jour-là, un cran d'arrêt aiguisé à la poche, même pas elle qui l'aurait sortie, cette lame, pour défendre son blouson, par contre.
Pourquoi ? Parce qu'au fond elle a aimé ça, se faire violer (c'est d'ailleurs ce que se sont dit ses violeurs en découvrant le couteau ...) ? Non, parce qu'on nous apprend depuis toutes petites que "l'intégrité physique du corps d'un homme est plus importante que celle d'une femme". On ne se défend pas, on ne touche pas au corps des hommes, "les petites filles sont dressées pour ne jamais faire de mal aux hommes, et les femmes rappelées à l'ordre à chaque fois qu'elles dérogent à la règle." Ce qui les place dans la position la plus injuste qui soit: subir ce que la société considère comme parmi les atteintes les plus graves sans avoir le droit de s'en défendre, ni de s'en venger ... "Damoclès entre les cuisses" pour nous et le gage pour les hommes qu'ils sortiront grandis de cette histoire, ignorant "à quel point le dispositif d'émasculation des filles est imparable, à quel point tout est scrupuleusement organisé pour qu'ils triomphent sans risquer grand-chose, quand ils s'attaquent à des femmes." A ce titre, le viol n'est pas une agression sexuelle mais bien une manifestation paroxystique d'égo.s malade.s.
Les associations d'aide aux victimes permettent de se "reconstruire" (la bonne blague) après un viol, pas de s'y préparer. Nulle part, il n'a existé, il n'existe de groupes de femmes pour venger une soeur violée. Parce qu'il faudrait faire appel à la violence et à l'auto-défense et que ces modes de fonctionnement nous sont définitivement interdits.
Pourtant, pour elle et je ne suis pas loin de la rejoindre, "le jour où les hommes auront peur de se faire lacérer la bite à coups de cutter quand ils serrent une fille de force, ils sauront brusquement mieux contrôler leurs pulsions "masculines", et comprendre ce que "non" veut dire."
Se grouper, se mobiliser, puisque nous sommes TOUTES concernées, et envoyer des messages forts suffirait à mon sens: ne jamais sous-estimer la couardise virile.
La couardise virile, excellente articulation pour aborder les tournantes dont je livre ci-dessous la version Despentes. Quelle groupement d'êtres humains, à l'exception de la Mafia, est plus lâche qu'une poignée d'individus s'en prenant à une seule individue ?
Mais le propos de Virginie n'est pas là: pour elle, ces viols collectifs ne sont rien moins qu'une manifestation de l'amour que les hommes portent à leurs congénères, "On dirait qu'ils veulent se voir baiser, se regarder les bites les uns les autres, être ensemble en train de bander, on dirait qu'ils ont envie de se la mettre." A force de s'auto-persuader partout qu'ils sont les plus beaux les plus forts, les plus tout, ils finissent par le croire ... "Les hommes aiment les hommes." Elle va plus loin en les exhortant assez crûment: " ... qu'est-ce que [vous] attend[ez] pour [vous] enculer ? Allez-y. Si ça peut vous rendre plus souriants, c'est que c'est bien." Voilà vraiment le genre d'idée qui me vient à l'occasion, quand je n'en peux plus de les voir se masturber devant leur propre image, une idée que j'aurais pu écrire un jour, le talent littéraire et le langage abrupt en moins, mais que je n'avais jamais lue nulle part avant.
"Il se baisent à travers les femmes, beaucoup d'entre eux pensent déjà aux potes quand ils sont dans une chatte. Ils se regardent au cinéma, se donnent de beaux rôles, ils se trouvent puissants, fanfaronnent, n'en reviennent pas d'être aussi forts, beaux et courageux. Ils écrivent les uns pour les autres, ils se congratulent, ils se soutiennent." Franchement, on est en droit de se demander ce que la plupart d'entre eux fout avec nous ? "La peur d'être PD, l'obligation d'aimer les femmes " ??? Mais, allez-y sans crainte, j'ajoute mes encouragements à ceux de Virginie.
Voilà, il y aurait encore mille choses à relever dans ce livre somme toute assez court que j'ai aimé autant que détesté.
Peut-être parce que c'est avant tout une romancière, Despentes ne prend pas les précautions d'usage pour parler des rapports femmes/hommes ou, dit autrement, elle prend les libertés auxquelles une sociologue ou une philosophe n'a pas accès ou, du moins, ne s'autorise pas l'accès. C'est ce qui fait tout l'intérêt de cet ouvrage mais aussi sa faiblesse ...
Malgré tout et, surtout, malgré son soutien à OrelGland dans les pages des Inrocks, c'est une auteure que je ne parviens pas à dénigrer totalement et sur laquelle je n'ai jamais pu rien écrire tout en le regrettant. Et c'est une féministe que je tiens pour sincère même si je ne partage pas certaines de ses convictions. En effet, il y a en-dehors des deux problématiques citées plus haut, des choses très intéressantes dans ce livre et que je n'avais jamais lues ailleurs, notamment à propos du viol, qu'elle a personnellement vécu, et des tournantes. De plus, sa vision lucide et sans concession des bassesses de la virilité m'a immédiatement fait penser à Valérie Solanas. Peut-être parce que, comme elle, mâcher ses mots ne fait pas partie de son vocabulaire.
Ne pouvant me résoudre à rédiger un billet pour la descendre, ce qui aurait été malhonnête de ma part, pas plus qu'en écrire un pour l'encenser, ce qui aurait été déplacé, j'ai pris le parti d'écrire un billet "pour", celui-ci, et un billet "contre" à venir ou, pour reprendre une formule devenue incontournable, j'ai évité de jeter le bébé avec l'eau du bain. Risqué mais nécessaire à mes yeux.
Donc, parmi ce que je retiendrais de cet ouvrage, il y a ce qu'elle nous dit sur le viol, cette violence pour laquelle aucune ne se retourne contre son ou ses agresseur.s. Même pas elle qui possédait, ce jour-là, un cran d'arrêt aiguisé à la poche, même pas elle qui l'aurait sortie, cette lame, pour défendre son blouson, par contre.
Pourquoi ? Parce qu'au fond elle a aimé ça, se faire violer (c'est d'ailleurs ce que se sont dit ses violeurs en découvrant le couteau ...) ? Non, parce qu'on nous apprend depuis toutes petites que "l'intégrité physique du corps d'un homme est plus importante que celle d'une femme". On ne se défend pas, on ne touche pas au corps des hommes, "les petites filles sont dressées pour ne jamais faire de mal aux hommes, et les femmes rappelées à l'ordre à chaque fois qu'elles dérogent à la règle." Ce qui les place dans la position la plus injuste qui soit: subir ce que la société considère comme parmi les atteintes les plus graves sans avoir le droit de s'en défendre, ni de s'en venger ... "Damoclès entre les cuisses" pour nous et le gage pour les hommes qu'ils sortiront grandis de cette histoire, ignorant "à quel point le dispositif d'émasculation des filles est imparable, à quel point tout est scrupuleusement organisé pour qu'ils triomphent sans risquer grand-chose, quand ils s'attaquent à des femmes." A ce titre, le viol n'est pas une agression sexuelle mais bien une manifestation paroxystique d'égo.s malade.s.
Les associations d'aide aux victimes permettent de se "reconstruire" (la bonne blague) après un viol, pas de s'y préparer. Nulle part, il n'a existé, il n'existe de groupes de femmes pour venger une soeur violée. Parce qu'il faudrait faire appel à la violence et à l'auto-défense et que ces modes de fonctionnement nous sont définitivement interdits.
Pourtant, pour elle et je ne suis pas loin de la rejoindre, "le jour où les hommes auront peur de se faire lacérer la bite à coups de cutter quand ils serrent une fille de force, ils sauront brusquement mieux contrôler leurs pulsions "masculines", et comprendre ce que "non" veut dire."
Se grouper, se mobiliser, puisque nous sommes TOUTES concernées, et envoyer des messages forts suffirait à mon sens: ne jamais sous-estimer la couardise virile.
La couardise virile, excellente articulation pour aborder les tournantes dont je livre ci-dessous la version Despentes. Quelle groupement d'êtres humains, à l'exception de la Mafia, est plus lâche qu'une poignée d'individus s'en prenant à une seule individue ?
Mais le propos de Virginie n'est pas là: pour elle, ces viols collectifs ne sont rien moins qu'une manifestation de l'amour que les hommes portent à leurs congénères, "On dirait qu'ils veulent se voir baiser, se regarder les bites les uns les autres, être ensemble en train de bander, on dirait qu'ils ont envie de se la mettre." A force de s'auto-persuader partout qu'ils sont les plus beaux les plus forts, les plus tout, ils finissent par le croire ... "Les hommes aiment les hommes." Elle va plus loin en les exhortant assez crûment: " ... qu'est-ce que [vous] attend[ez] pour [vous] enculer ? Allez-y. Si ça peut vous rendre plus souriants, c'est que c'est bien." Voilà vraiment le genre d'idée qui me vient à l'occasion, quand je n'en peux plus de les voir se masturber devant leur propre image, une idée que j'aurais pu écrire un jour, le talent littéraire et le langage abrupt en moins, mais que je n'avais jamais lue nulle part avant.
"Il se baisent à travers les femmes, beaucoup d'entre eux pensent déjà aux potes quand ils sont dans une chatte. Ils se regardent au cinéma, se donnent de beaux rôles, ils se trouvent puissants, fanfaronnent, n'en reviennent pas d'être aussi forts, beaux et courageux. Ils écrivent les uns pour les autres, ils se congratulent, ils se soutiennent." Franchement, on est en droit de se demander ce que la plupart d'entre eux fout avec nous ? "La peur d'être PD, l'obligation d'aimer les femmes " ??? Mais, allez-y sans crainte, j'ajoute mes encouragements à ceux de Virginie.
Voilà, il y aurait encore mille choses à relever dans ce livre somme toute assez court que j'ai aimé autant que détesté.
Peut-être parce que c'est avant tout une romancière, Despentes ne prend pas les précautions d'usage pour parler des rapports femmes/hommes ou, dit autrement, elle prend les libertés auxquelles une sociologue ou une philosophe n'a pas accès ou, du moins, ne s'autorise pas l'accès. C'est ce qui fait tout l'intérêt de cet ouvrage mais aussi sa faiblesse ...
lundi 19 juillet 2010
Ti Grace Atkinson
Peu d'informations sont disponibles sur les analyses de Ti Grace Atkinson, féministe radicale américaine des années 70. Le seul ouvrage en français disponible est "Odyssée d'une Amazone".
Je voudrais tenter ici de relayer une partie de sa pensée sans la trahir et sans m'enfoncer à outrance dans une vulgarisation réductrice.
Atkinson est à l'origine de cette phrase relativement célèbre suivant le milieu dans lequel on gravite: "Le féminisme c'est la théorie, le lesbianisme c'est la pratique".
Pour comprendre ce que recouvre vraiment le terme lesbianisme ici, il faut se pencher un peu sur son cheminement intellectuel.
En effet, l'amalgame féministe=lesbienne renvoyé sans cesse comme une insulte par les hommes, a titillé sa curiosité. L'Oppresseur* ne commettant jamais ce qu'elle nomme des "erreurs mécaniques", elle pressent que se cache derrière la répétitivité de l'invective de quoi apporter à l'action féministe.
Atkinson sait que les lesbiennes ne sont pas forcément et ouvertement féministes. Inversement, beaucoup de féministes se défendent d'être lesbiennes. Pour elle, le lesbianisme au sens strict est une solution "individuelle" et non "politique". Il est d'ailleurs dans l'intérêt de l'Oppresseur* que ce groupe ne soit pas politisé même s'il tolère qu'il échappe aux institutions oppressives: mariage, maternité, prostitution, pornographie**.
C'est d'ailleurs ce statut particulier à mi-chemin entre Opprimées* (puisqu'elles sont des femmes) et Oppresseurs* (puisqu'elle bénéficient de certaines prérogatives masculines) qui les place dans ce qu'elle appelle la zone intermédiaire. Et c'est sur cette zone "pré-révolutionnaire" que le féminisme doit s'appuyer stratégiquement pour espérer sortir les femmes du carcan de l'oppression. En politisant les lesbiennes et en lesbianisant les féministes dans une même conscience de classe.
Le lesbianisme selon Atkinson est avant tout politique. Il est "cet engagement volontaire et total d'une femme envers les autres membres de sa classe. C'est cet engagement absolu, indifférent à toute considération d'ordre individuel, qui confère toute sa signification au lesbianisme".
La pensée de cette brillante féministe est dense, il m'est impossible de parler dans l'espace d'un seul billet de toutes les problématiques qu'elle a soulevées: la sexualité et l'amour comme outils d'oppression, l'apport précieux des femmes âgées (les F.A), les jeunes filles non encore soumises à l'oppression mais choyées comme des "agneaux sacrificiels" ainsi que les rapports de classe et de hiérarchie qui s'instaurent au sein même du mouvement féministe, le corrompant en introduisant ce que précisément l'on combat.
J'y reviendrai peut-être.
* j'ai conservé pour ces termes les majuscules du texte original.
** sur la question de la pornographie, la situation s'est dégradée depuis pour les lesbiennes puisque l'on trouve des films les mettant en scène pour un public masculin.
mercredi 9 juin 2010
Faire tourner les revendications
Je vous propose un texte à diffuser par tout moyen à votre disposition. L'idée est partie du blog Crêpe Georgette et a été relayée par Les Entrailles de Mademoiselle.
Personnellement, j'aurais bien aimé que soit abordée, dans le volet EDUCATION, la question de l'éducation à la non-violence et à la solidarité (et non à la domination/compétition) mais aucun texte n'est parfait.
La présentation de texte par ses initiatrices:
"A l’époque on avait envoyé ce texte à nos députés ; en pure perte, vous l’imaginez. Avec les réseaux sociaux, il me semble que, si l’on s’attelle collectivement à diffuser ces revendications, on peut avoir davantage de succès.Je vous propose donc de diffuser ce texte sur votre blog, facebook, twitter, bref ce que vous voulez. Vous mettez ou non un lien vers ce blog ; je vous demande juste, si vous décidez, parce que certaines revendications ne vous conviennent pas, de les ôter, d’alors faire un lien vers cet article qui comprend l’ensemble des revendications."
Le texte à diffuser:
Le sexisme est la discrimination d’un sexe sur l’autre. Le féminisme veut que cessent les discriminations à l’égard des femmes et, les études féministes s’orientant de plus en plus vers l’antisexisme, nous avons été amenés à étudier également les discriminations subies par les hommes, car elles découlent du même principe.En matière de sexisme, l’essentialisme repose sur l’idée que la sexuation des humains devrait se traduire par une différence de statut et de traitement entre deux classes de sexe, avec en arrière-plan l’idée d’une complémentarité dans la différence qui trouverait sa pleine actualisation dans le couple hétéronormé.
Nous rejetons l’essentialisme, en ce qu’il :
- constitue le noyau dur du système sexiste contre lequel nous luttons
- nie l’existence des personnes intersexuées et transexuelles
- freine la liberté des individus à concevoir leur identité en dehors de cadres sexués normatifs
Les principales revendications féministes sont les suivantes :
LUTTE CONTRE L’ESSENTIALISME ET LES STEREOTYPES DE GENRE
- Lutter contre les stéréotypes de genre dans l’éducation, l’enseignement, les médias, les jouets.
- Mise en place de campagnes pour valoriser le partage des tâches ménagères.
- Les échographies doivent juste servir à détecter d’éventuelles maladies et non plus le sexe de l’enfant ; sa connaissance favorisant l’essentialisme.
LOIS
- Promulgation d’une loi anti-sexiste équivalente à la loi anti-raciste
- Le terme de proxénétisme doit être redéfini afin de ne pas y inclure les éventuels compagnons et compagnes d’une personne prostituée. Les peines contre le proxénétisme doivent être renforcées et les crimes supplémentaires que peuvent commettre les proxénètes (coups et blessures, viols …) doivent être jugés séparément.
DEPENALISATION
- Abrogation des lois pénalisant le travestissement (dont le port du pantalon pour les femmes).
- Abrogation des lois sur le racolage passif et actif.
TRAVAIL
- Egalité stricte des salaires avec obligation pour les entreprises de rendre public un bilan détaillant les salaires, les promotions et les formations par sexe.
- Concernant l’égalité salariale, une femme estimant être victime de sexisme pourrait demander au tribunal qu’il examine un compte rendu des salaires lequel pourrait être utilisé comme preuve du caractère sexiste de la discrimination ; de même, qu’une personne s’estimant victime de racisme, d’âgisme, etc.
- Suppression de l’interdiction empêchant les femmes d’exercer certaines professions (dans l’armée par exemple).
- Application des mêmes critères de recrutement en ce qui concerne les hommes et les femmes (ex : épreuves sportives pour certains corps de métier).
EDUCATION
- L’éducation doit être identique pour les filles et les garçons et doit promouvoir l’épanouissement de l’enfant indépendamment de son sexe.
- les professions en rapport avec l’enfance doivent être formées au concept d’anti sexisme.- L’éducation scolaire doit promouvoir le rôle des femmes dans l’Histoire et la littérature.
- Les images dans les manuels scolaires montrant les femmes sous un aspect dévalorisant ou entretenant un stéréotype sexiste doivent être supprimées ; sauf dans les cours d’Histoire où ces stéréotypes peuvent être utiles à l’étude de l’Histoire (comme on peut montrer des caricatures de juifs des années 30 pour illustrer l’antisémitisme).
- L’éducation sexuelle doit devenir obligatoire dés le collège et enseignée par des professionnels, des associations, des médecins et des psychologues.
- Cette éducation sexuelle doit être une éducation sexuelle non hétéronormée. Elle doit également traiter à égalité des diverses orientations et pratiques sexuelles, sans chercher à les hiérarchiser au motif d’un jugement moral, religieux ou d’une analyse visant à démontrer un supposé caractère pathologique.
CORPS
- Interdiction de toute forme de mutilation sexuelle sur les mineurs : excision, infibulation, circoncision, réassignation sexuelle d’enfants intersexués.
- De campagnes de sensibilisation et des sanctions adéquates doivent être mises en place pour assurer l’effectivité de cette interdiction.
- Les techniques permettant de reconstruire les organes sexuels des femmes excisées et des intersexués mutilés doivent être remboursées par la sécurité sociale.
SEXUALITE
- Chaque être humain doit avoir le droit de choisir et de pratiquer la sexualité qui lui convient, dans le respect de la sexualité et du consentement d’autrui, toute sexualité entre adultes consentants relevant strictement du domaine de la vie privée.
- Tout acte de discrimination sexiste, en parole, écrit ou acte, visant à limiter l’exercice librement consenti de sa sexualité, soit directement (contrainte ou interdiction) soit indirectement (doctrine prônant ou valorisant la virginité, l’abstinence hors mariage par obligation morale ou religieuse) doit être considéré/condamné a minima comme incitation au sexisme et entrave au droit à la liberté de choix sexuel.
- Commettre un acte attentatoire à une personne (violence, séquestration, meurtre, “crimes d’honneur”…) au motif du non respect d’une obligation morale, religieuse ou sociale limitant le droit à la sexualité (”perte de virginité”, relation hors mariage, relation entre personnes de confession religieuse différente …) doit relever pénalement du délit ou crime commis avec circonstances aggravantes par la nature sexiste de l’acte.
-La virginité relève de la vie privée et de l’intimité de chaque personne. La virginité, en particulier des femmes, n’a pas à être promue comme idéal ; sa perte ne peut en aucun cas être condamnée.
CONTRACEPTION
- Les différents moyens de contraception doivent être intégralement remboursés et toute forme de préservatifs (condom, diaphragme et digue dentaire) doit être gratuite.
- Des moyens doivent être mis en œuvre pour le développement des méthodes contraceptives masculines comme la pilule contraceptive masculine.
INTERRUPTION VOLONTAIRE DE GROSSESSE
- L’ivg doit être un droit pour toute femme enceinte.
- L’ivg doit être autorisée aux femmes étrangères même si elles ne sont pas en règle.
- Le nombre de lits disponibles en hôpital doit être augmenté afin que toute femme puisse avorter quand elle le souhaite.
- Le délai de réflexion de 7 jours précédant une IVG dit être supprimé.
MALADIES
- Renforcer la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles par des campagnes continues de sensibilisation insistant sur la responsabilité des deux partenaires quant aux rapports protégés.
- le préservatif féminin doit être promu et mis en avant dans la publicité pour la protection contre les MST.
- Les tests jugeant de la fiabilité d’un médicament doivent être pratiqués sur des groupes d’hommes et de femmes ; ce qui n’est pas fait aujourd’hui. De nombreux médicaments sont donc inadaptés aux femmes.
- La gynécologie médicale doit être revalorisée afin que les femmes n’aient pas à s’adresser à leur médecin généraliste, non spécialisé.e.
LANGAGE
- Mettre en place un comité de linguistes afin de neutraliser le langage et d’en faire le langage officiel obligatoire dans l’administration, sur le lieu de travail et à apprendre dans les écoles.
- OU féminisation des noms de métier. (* les deux idées font débat dans la communauté féministe francophone).
- supprimer sur le plan légal les notions de père et de mère pour les remplacer par “parents”, ceux-ci étant définis comme “personnes ayant un projet parental”, sans discrimination de sexe ou d’orientation sexuelle.
- Supprimer dans le langage toute référence à l’état de “disponibilité/indisponibilité sexuelle ou affective” des femmes. Cette suppression passe par l’interdiction dans tout document administratif et officiel de l’usage des termes “mademoiselle”, “nom de jeune fille”, “née X” …
- Suppression des termes “monsieur” et “madame” dans les documents administratifs ; les prénoms et le nom suffisent.- Supprimer l’appellation “école maternelle” pour la remplacer par “école préélémentaire”
- Suppression de la mention du sexe à l’état civil ; le sexe n’apparaîtrait plus sur aucun document de l’État. Dans la mesure où le sexe civil est abrogé, le sexe indiqué sur les documents légaux relatifs à la santé devraient refléter une réalité médicale : sexe masculin, féminin ou intersexe.
- Suppression du vocable et du statut de “chef de famille” (ou de “personne de référence”), les adultes d’un “groupe familial” doivent être traités à égalité.
- Remplacer la notion de “bon père de famille” par “personne citoyenne et responsable” (Belgique).
VIOLENCES CONJUGALES
- Créer des maisons d’accueil et d’hébergement dans chaque préfecture et sous-préfecture.
- Toute personne victime de violence conjugale doit pouvoir conserver le domicile conjugal.- Prise en compte et poursuites de toute plainte pour violence conjugale.
- Mise en place de service d’aide aux victimes et aux auteurs de violence.
VIOL
- La loi définissant le viol contre des personnes adultes doit inclure la notion de non-consentement.
- Suppression de la notion de pénétration (différence non justifiée entre viol et agression sexuelle).
- suppression de “l’enquête de moralité” sur les victimes de viol.
FAMILLE
- Remplacement du mariage par un “partenariat enregistré” ne reprenant que les aspects économiques du mariage, en ne tenant plus compte des aspects de la vie privée comme “fidélité” et obligation de vie commune.
- Interdiction des “unions forcées” (”mariages forcés”) et sanction effective des personnes ayant organisé une union forcée.
- Le sexe des contractants n’entrant pas en ligne de compte, le partenariat enregistré serait accessible tant aux couples homosexuels qu’aux couples hétérosexuels.
- Remplacer les congés dits de maternité et de paternité par un “congé parental” égal pour tous ; le congé médical suivant l’accouchement n’étant pas inclus dans le congé parental, il s’additionne à ce dernier.
- Le nombre de places dans les crèches doit être augmenté et être égal au nombre de demandes.
- Modification des disposition relatives à la filiation pour rendre celle-ci égalitaire pour les deux parents (notamment supprimer la loi décrétant automatiquement parent la femme qui accouche, ceci afin de supprimer la différence de traitement entre “maternité naturelle” et “paternité légale”).
- Autorisation d’adoption pour tous les couples, quel que soit le sexe des parents- Généralisation de la garde alternée en cas de désunion des parents.
ETRANGERS
- Donner le statut de réfugiée politique à toute personne victime de violences sexistes dans son pays ; cela vaut donc pour toutes les prostitué-e-s clandestin-e-s.
- Organiser des cours gratuits de langue et de fonctionnement de l’Etat à toute personne étrangère s’installant dans le pays, y compris dans le cadre du regroupement familial, afin de permettre aux personnes nouvellement arrivées (et en particulier aux femmes) d’être le plus rapidement possible autonomes.
- Renforcer la lutte contre les réseaux internationaux de traite des êtres humains, en particulier dans le cadre de la prostitution et de l’esclavage domestique.
Personnellement, j'aurais bien aimé que soit abordée, dans le volet EDUCATION, la question de l'éducation à la non-violence et à la solidarité (et non à la domination/compétition) mais aucun texte n'est parfait.
La présentation de texte par ses initiatrices:
"A l’époque on avait envoyé ce texte à nos députés ; en pure perte, vous l’imaginez. Avec les réseaux sociaux, il me semble que, si l’on s’attelle collectivement à diffuser ces revendications, on peut avoir davantage de succès.Je vous propose donc de diffuser ce texte sur votre blog, facebook, twitter, bref ce que vous voulez. Vous mettez ou non un lien vers ce blog ; je vous demande juste, si vous décidez, parce que certaines revendications ne vous conviennent pas, de les ôter, d’alors faire un lien vers cet article qui comprend l’ensemble des revendications."
Le texte à diffuser:
Le sexisme est la discrimination d’un sexe sur l’autre. Le féminisme veut que cessent les discriminations à l’égard des femmes et, les études féministes s’orientant de plus en plus vers l’antisexisme, nous avons été amenés à étudier également les discriminations subies par les hommes, car elles découlent du même principe.En matière de sexisme, l’essentialisme repose sur l’idée que la sexuation des humains devrait se traduire par une différence de statut et de traitement entre deux classes de sexe, avec en arrière-plan l’idée d’une complémentarité dans la différence qui trouverait sa pleine actualisation dans le couple hétéronormé.
Nous rejetons l’essentialisme, en ce qu’il :
- constitue le noyau dur du système sexiste contre lequel nous luttons
- nie l’existence des personnes intersexuées et transexuelles
- freine la liberté des individus à concevoir leur identité en dehors de cadres sexués normatifs
Les principales revendications féministes sont les suivantes :
LUTTE CONTRE L’ESSENTIALISME ET LES STEREOTYPES DE GENRE
- Lutter contre les stéréotypes de genre dans l’éducation, l’enseignement, les médias, les jouets.
- Mise en place de campagnes pour valoriser le partage des tâches ménagères.
- Les échographies doivent juste servir à détecter d’éventuelles maladies et non plus le sexe de l’enfant ; sa connaissance favorisant l’essentialisme.
LOIS
- Promulgation d’une loi anti-sexiste équivalente à la loi anti-raciste
- Le terme de proxénétisme doit être redéfini afin de ne pas y inclure les éventuels compagnons et compagnes d’une personne prostituée. Les peines contre le proxénétisme doivent être renforcées et les crimes supplémentaires que peuvent commettre les proxénètes (coups et blessures, viols …) doivent être jugés séparément.
DEPENALISATION
- Abrogation des lois pénalisant le travestissement (dont le port du pantalon pour les femmes).
- Abrogation des lois sur le racolage passif et actif.
TRAVAIL
- Egalité stricte des salaires avec obligation pour les entreprises de rendre public un bilan détaillant les salaires, les promotions et les formations par sexe.
- Concernant l’égalité salariale, une femme estimant être victime de sexisme pourrait demander au tribunal qu’il examine un compte rendu des salaires lequel pourrait être utilisé comme preuve du caractère sexiste de la discrimination ; de même, qu’une personne s’estimant victime de racisme, d’âgisme, etc.
- Suppression de l’interdiction empêchant les femmes d’exercer certaines professions (dans l’armée par exemple).
- Application des mêmes critères de recrutement en ce qui concerne les hommes et les femmes (ex : épreuves sportives pour certains corps de métier).
EDUCATION
- L’éducation doit être identique pour les filles et les garçons et doit promouvoir l’épanouissement de l’enfant indépendamment de son sexe.
- les professions en rapport avec l’enfance doivent être formées au concept d’anti sexisme.- L’éducation scolaire doit promouvoir le rôle des femmes dans l’Histoire et la littérature.
- Les images dans les manuels scolaires montrant les femmes sous un aspect dévalorisant ou entretenant un stéréotype sexiste doivent être supprimées ; sauf dans les cours d’Histoire où ces stéréotypes peuvent être utiles à l’étude de l’Histoire (comme on peut montrer des caricatures de juifs des années 30 pour illustrer l’antisémitisme).
- L’éducation sexuelle doit devenir obligatoire dés le collège et enseignée par des professionnels, des associations, des médecins et des psychologues.
- Cette éducation sexuelle doit être une éducation sexuelle non hétéronormée. Elle doit également traiter à égalité des diverses orientations et pratiques sexuelles, sans chercher à les hiérarchiser au motif d’un jugement moral, religieux ou d’une analyse visant à démontrer un supposé caractère pathologique.
CORPS
- Interdiction de toute forme de mutilation sexuelle sur les mineurs : excision, infibulation, circoncision, réassignation sexuelle d’enfants intersexués.
- De campagnes de sensibilisation et des sanctions adéquates doivent être mises en place pour assurer l’effectivité de cette interdiction.
- Les techniques permettant de reconstruire les organes sexuels des femmes excisées et des intersexués mutilés doivent être remboursées par la sécurité sociale.
SEXUALITE
- Chaque être humain doit avoir le droit de choisir et de pratiquer la sexualité qui lui convient, dans le respect de la sexualité et du consentement d’autrui, toute sexualité entre adultes consentants relevant strictement du domaine de la vie privée.
- Tout acte de discrimination sexiste, en parole, écrit ou acte, visant à limiter l’exercice librement consenti de sa sexualité, soit directement (contrainte ou interdiction) soit indirectement (doctrine prônant ou valorisant la virginité, l’abstinence hors mariage par obligation morale ou religieuse) doit être considéré/condamné a minima comme incitation au sexisme et entrave au droit à la liberté de choix sexuel.
- Commettre un acte attentatoire à une personne (violence, séquestration, meurtre, “crimes d’honneur”…) au motif du non respect d’une obligation morale, religieuse ou sociale limitant le droit à la sexualité (”perte de virginité”, relation hors mariage, relation entre personnes de confession religieuse différente …) doit relever pénalement du délit ou crime commis avec circonstances aggravantes par la nature sexiste de l’acte.
-La virginité relève de la vie privée et de l’intimité de chaque personne. La virginité, en particulier des femmes, n’a pas à être promue comme idéal ; sa perte ne peut en aucun cas être condamnée.
CONTRACEPTION
- Les différents moyens de contraception doivent être intégralement remboursés et toute forme de préservatifs (condom, diaphragme et digue dentaire) doit être gratuite.
- Des moyens doivent être mis en œuvre pour le développement des méthodes contraceptives masculines comme la pilule contraceptive masculine.
INTERRUPTION VOLONTAIRE DE GROSSESSE
- L’ivg doit être un droit pour toute femme enceinte.
- L’ivg doit être autorisée aux femmes étrangères même si elles ne sont pas en règle.
- Le nombre de lits disponibles en hôpital doit être augmenté afin que toute femme puisse avorter quand elle le souhaite.
- Le délai de réflexion de 7 jours précédant une IVG dit être supprimé.
MALADIES
- Renforcer la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles par des campagnes continues de sensibilisation insistant sur la responsabilité des deux partenaires quant aux rapports protégés.
- le préservatif féminin doit être promu et mis en avant dans la publicité pour la protection contre les MST.
- Les tests jugeant de la fiabilité d’un médicament doivent être pratiqués sur des groupes d’hommes et de femmes ; ce qui n’est pas fait aujourd’hui. De nombreux médicaments sont donc inadaptés aux femmes.
- La gynécologie médicale doit être revalorisée afin que les femmes n’aient pas à s’adresser à leur médecin généraliste, non spécialisé.e.
LANGAGE
- Mettre en place un comité de linguistes afin de neutraliser le langage et d’en faire le langage officiel obligatoire dans l’administration, sur le lieu de travail et à apprendre dans les écoles.
- OU féminisation des noms de métier. (* les deux idées font débat dans la communauté féministe francophone).
- supprimer sur le plan légal les notions de père et de mère pour les remplacer par “parents”, ceux-ci étant définis comme “personnes ayant un projet parental”, sans discrimination de sexe ou d’orientation sexuelle.
- Supprimer dans le langage toute référence à l’état de “disponibilité/indisponibilité sexuelle ou affective” des femmes. Cette suppression passe par l’interdiction dans tout document administratif et officiel de l’usage des termes “mademoiselle”, “nom de jeune fille”, “née X” …
- Suppression des termes “monsieur” et “madame” dans les documents administratifs ; les prénoms et le nom suffisent.- Supprimer l’appellation “école maternelle” pour la remplacer par “école préélémentaire”
- Suppression de la mention du sexe à l’état civil ; le sexe n’apparaîtrait plus sur aucun document de l’État. Dans la mesure où le sexe civil est abrogé, le sexe indiqué sur les documents légaux relatifs à la santé devraient refléter une réalité médicale : sexe masculin, féminin ou intersexe.
- Suppression du vocable et du statut de “chef de famille” (ou de “personne de référence”), les adultes d’un “groupe familial” doivent être traités à égalité.
- Remplacer la notion de “bon père de famille” par “personne citoyenne et responsable” (Belgique).
VIOLENCES CONJUGALES
- Créer des maisons d’accueil et d’hébergement dans chaque préfecture et sous-préfecture.
- Toute personne victime de violence conjugale doit pouvoir conserver le domicile conjugal.- Prise en compte et poursuites de toute plainte pour violence conjugale.
- Mise en place de service d’aide aux victimes et aux auteurs de violence.
VIOL
- La loi définissant le viol contre des personnes adultes doit inclure la notion de non-consentement.
- Suppression de la notion de pénétration (différence non justifiée entre viol et agression sexuelle).
- suppression de “l’enquête de moralité” sur les victimes de viol.
FAMILLE
- Remplacement du mariage par un “partenariat enregistré” ne reprenant que les aspects économiques du mariage, en ne tenant plus compte des aspects de la vie privée comme “fidélité” et obligation de vie commune.
- Interdiction des “unions forcées” (”mariages forcés”) et sanction effective des personnes ayant organisé une union forcée.
- Le sexe des contractants n’entrant pas en ligne de compte, le partenariat enregistré serait accessible tant aux couples homosexuels qu’aux couples hétérosexuels.
- Remplacer les congés dits de maternité et de paternité par un “congé parental” égal pour tous ; le congé médical suivant l’accouchement n’étant pas inclus dans le congé parental, il s’additionne à ce dernier.
- Le nombre de places dans les crèches doit être augmenté et être égal au nombre de demandes.
- Modification des disposition relatives à la filiation pour rendre celle-ci égalitaire pour les deux parents (notamment supprimer la loi décrétant automatiquement parent la femme qui accouche, ceci afin de supprimer la différence de traitement entre “maternité naturelle” et “paternité légale”).
- Autorisation d’adoption pour tous les couples, quel que soit le sexe des parents- Généralisation de la garde alternée en cas de désunion des parents.
ETRANGERS
- Donner le statut de réfugiée politique à toute personne victime de violences sexistes dans son pays ; cela vaut donc pour toutes les prostitué-e-s clandestin-e-s.
- Organiser des cours gratuits de langue et de fonctionnement de l’Etat à toute personne étrangère s’installant dans le pays, y compris dans le cadre du regroupement familial, afin de permettre aux personnes nouvellement arrivées (et en particulier aux femmes) d’être le plus rapidement possible autonomes.
- Renforcer la lutte contre les réseaux internationaux de traite des êtres humains, en particulier dans le cadre de la prostitution et de l’esclavage domestique.
lundi 10 mai 2010
Le Test de Bechdel
Ce test, appelé Bechdel Test du nom de son auteure, Alison Bechdel, permet de mesurer avec une facilité déconcertante l'invisibilité des femmes au cinéma.
Lorsque vous regardez un film, posez-vous les trois questions suivantes:
- Y a-t-il au moins deux femmes (qui portent un nom) …
- qui parlent l'une avec l'autre …
- au sujet d’autre chose que d'un homme ?
Le test peut prêter à sourire, pourtant la réalité est moins drôle: peu de films passent le test avec succès, notamment les films grand public.
Slumdog Millionnaire, Pulp Fiction, Pirates des Caraïbes, Le Roi Lion, Terminator, Shrek, Brunö, Gosthbusters, Ocean's Twelve, Men in Black, Kirikou, Reservoir Dog, Alien, The Truman Show, Bambi, La Vie est Belle, etc.
Ce phénomène d'invisibilité est bien connu des féministes mais cet outil de mesure permet de relever avec objectivité les représentations androcentrées de la société dont les productions culturelles sont le reflet.
"On" veut sans conteste du héros de sexe masculin hétéronormé et "on" nous le fait savoir ...
Outre les qualités que l'on peut lui trouver à titre personnel, le Test de Bechdel fonctionne comme une "grille de lecture" ludique aisément exploitable dans le cadre d'une éducation aux médias auprès des jeunes.
Trois questions simples qui deviennent des outils de critique efficaces des stéréotypes sexuels.
Trois questions simples que l'on peut décliner sans complexe tant au niveau des sujets (minorités ethniques, groupes sociaux discriminés, etc.) que des supports (littérature, bande dessinée, émissions, etc.).
Enseignant.e.s, éducatrices ou éducateurs, formatrices et formateurs, pensez-y !
Merci à Emelire pour l'info dont je me suis inspirée.
vendredi 9 avril 2010
Manifeste pour une Sexualité Libre
J'en avais vaguement parlé en-dehors de ce blog, l'idée a cheminé en treize points:
1- Le sexualité n'est pas un commerce.
2- La sexualité est une rencontre.
3- La rencontre de deux personnes ou plus.
4- La rencontre de personnes de sexes, de genres identiques ou pas.
5- De fait, la sexualité ne peut se réduire à la tristounette et répétitive pénétration.
6- La sexualité ne conduit pas forcément au couple.
7- Encore moins au mariage.
8- La sexualité n'a rien à faire des notions de virginité.
9- De conquête ou de tableau de chasse.
10- La sexualité violente n'est pas de la sexualité, c'est de la violence.
11- La sexualité n'est pas une obligation.
12- Ni un devoir.
13- Ni un droit.
1- Le sexualité n'est pas un commerce.
2- La sexualité est une rencontre.
3- La rencontre de deux personnes ou plus.
4- La rencontre de personnes de sexes, de genres identiques ou pas.
5- De fait, la sexualité ne peut se réduire à la tristounette et répétitive pénétration.
6- La sexualité ne conduit pas forcément au couple.
7- Encore moins au mariage.
8- La sexualité n'a rien à faire des notions de virginité.
9- De conquête ou de tableau de chasse.
10- La sexualité violente n'est pas de la sexualité, c'est de la violence.
11- La sexualité n'est pas une obligation.
12- Ni un devoir.
13- Ni un droit.
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