J'ai lu cet article. C'est vraiment ... choquant ! Depuis, j'écoute toujours les groupes mixtes au resto, au bar...: c'est toujours des voix masculines qui dominent.
Je confirme, au boulot c'est pareil. Lors de la pause déjeuner, ce sont SURTOUT les hommes qui parlent (moi, quand je mange, je mange...), et quand une femme ose participer et parler - surtout si c'est pour dire des trucs intelligents - soit on l'ignore, soit on s'empresse de lui reprendre la parole. Non mais!
Excellent article, sinon, je l'ai déjà lu et ça confirme l'impression que j'avais déjà étant jeune ado: on dit que les femmes sont bavardes, mais je constatais que c'était surtout les hommes qui parlent. Le double standard...
Dans les endroits où les femmes majoritaires exercent à titre bénévole, c'est pareil ! Il n'y en a que pour eux, c'est très choquant. Il faut faire la remarque et menacer de quitter la salle et la réunion (en prenant le risque de passer pour hystérique) : ça ne fait rien, je l'ai fait deux fois et j'ai retiré mon adhésion dans la foulée : coller les timbres, jouer les utilités, mais surtout les laisser parler et décider. Pas d'accord.
C'est marrant parce que les commentaires sur ton dernier billet illustrent bien ce phénomène de domination dans les échanges: la hauteur des décibels à l'oral est remplacée par la longueur des discours à l'écrit (cf. Alléluia et Healcraft)...
@ Naturalwoman
Oui, ce qui est reproché aux femmes est souvent le fait de ceux qui adressent le reproche et, dans tous les cas, les femmes sont toujours trop quelque chose. On attend d'elles qu'elles soient douces et discrètes, la moindre de leur invention est perçue comme exagérée.
De toute façon, quoi qu'on fasse, ça va jamais ... Celles qui tiennent le rôle que le patriarcat leur a attribué seront traitées de potiches écervelées, celles qui s'y refusent d'hystériques. Pile, tu perds, etc.
@ Hypathie
Tout ça est effectivement très choquant et j'entends d'ici ceux qui affirment que voilà encore une futilité de féministes. Seulement, c'est avec des futilités qu'on fabrique les vrais carcans.
Moi, c'est la commission locale d'un parti dans lequel j'étais encartée que j'ai quitté pour les raisons que tu évoques. Un parti qui se disait progressiste voire même féministe et c'est moi qui suis passée pour une hystérique. Ils s'engatsent, parlent fort, s'imposent, imposent leur point de vue, s'agitent, te coupent la parole mais c'est encore toi l'hystérique ...
"Oui, ce qui est reproché aux femmes est souvent le fait de ceux qui adressent le reproche et, dans tous les cas, les femmes sont toujours trop quelque chose" et "Moi, c'est la commission locale d'un parti dans lequel j'étais encartée que j'ai quitté pour les raisons que tu évoques. Un parti qui se disait progressiste voire même féministe et c'est moi qui suis passée pour une hystérique. Ils s'engatsent, parlent fort, s'imposent, imposent leur point de vue, s'agitent, te coupent la parole mais c'est encore toi l'hystérique "
bon, pour rire un peu de ce genre d'expériences que j'ai faites moi aussi : conclusion, en fait je dois être une femme.
bon plus sérieusement vos commentaires sur l'image me font penser à toute situation où l'on est en position inférieure socialement par rapport à quelqu'un d'autre. le cas typique c'est quand on tombe sur un recruteur bavard quand on est postulant à un emploi. c'est exactement le genre de chose que je me dis "avoir l'air passionné par ce que le médiocre en face raconte" "souris et fait de grands yeux même si tu te fais chier grave".
Et souvent, quand ils monopolisent la parole, c'est pour dire des choses qu'on sait déjà, mais ils le disent vraiment en croyant nous apprendre quelque chose! En nous parlant comme à des enfants qui découvrent le monde et la vie.
Oui chaque mot dans leur bouche est d'une importance extrême mais le pire c'est qu'il s'approprie les idées des femmes quand elles ont enfin réussi à les exprimer après avoir longuement chercher la fenêtre/le créneau/le blanc de la conversation leur permettant de le faire. Après on les réentend dans leur bouche comme s'ils venaient de les avoir. Et ils croient même dur comme fer qu'elles viennent d'eux. De qui viendraient-elles sinon ?
Le problème c'est que c’est souvent inconscient, à des remarques "hystériques va!!" ou dans le même genre par des amis quand j'ai osé donner un avis, et que je leur demande de réfléchir à leur parole, ils sont sincèrement de bonne foi et tout étonnés d'avoir dit ça au regard de ma petite remarque, après coup ils pensent qu'ils ont voulu faire de l'humour.
J'ai lu (peut-être ici désolée je répète) que les femmes députés reprochaient au président qui donne et clos la parole de ne pas la laisser aux femmes ou de les couper très vite. Il s'en ait sincèrement vexé et étonné. Alors elles lui ont fait écouté une séance et il a pu constaté ce qu'il n'avait même pas conscience de faire, et il a fait des efforts conscients pour s'améliorer. Les hommes ne sont pas coupables de leur éducation, mais ils le sont si ils ne changent pas.
Oui, ça doit être ça ... vous êtes probablement une femme !
Effectivement, on retrouve ce phénomène dans toutes les relations hiérarchiques où l'interlocuteur a du pouvoir sauf lorsqu'il s'agit d'une interlocutrice. Dans l'étude que j'ai mise en lien:
"Dans une autre étude faite par West (1984), portant sur des interactions entre médecins et patients, il ressort que le genre constitue un statut plus important que la profession. Les patientes femmes sont interrompues par les médecins hommes, mais les médecins femmes sont aussi interrompues par les patients hommes. Une femme reste donc une femme quel que soit son statut professionnel."
Le genre est vraiment la variable la plus indépassable ...
@ Naturalwoman
Mais leur dire "oui, je sais" est l'un des pires affronts. Là aussi, il faut faire l'effort de faire celle qui apprend plein de trucs avec eux.
@ Euterpe
Oui ! Dans le même esprit: parmi les conseils des magazines féminins pour convaincre un homme/faire passer une idée, il y a celui qui préconise de faire en sorte que l'idée vienne de lui. Peu importe qui en est l'auteure, le principal est que son égo soit sauvé. C'est grave ...
@ Lyly
Les hommes ne sont pas coupables de leur éducation certes mais de leur mauvaise foi quand on leur fout le phénomène sous les yeux, si !
Ce n'est pas moi qui ai parlé de cette histoire de députées excédées par les interruptions du président de l'Assemblée mais si tu retrouves un lien à ce sujet, je prends !
je propose l'hypothèse suivante (que je ne pense pas avoir inventée moi-même d'ailleurs) le truc central dans tout ça, c'est que les interlocuteurs se placent dans une position supérieurs aux autres et en particulier se servent d'une caractéristique sexuelle d'abord, socio-professionnelle ensuite, pour l'assoir. parce que l'idéologie fondamentale qui les a éduqués est dominatrice et hiérarchises les caractéristiques d'abord sur le corps puis ensuite sur le culturel ou social. on observe par ailleurs que le corps, dans cette idéologie est nié d'autant plus que il correspond à une caractéristique placée très haut dans la hiérarchie y'a un paradoxe là : et ça révèle un malaise radical dans la pratique de cette culture plus l'individu est placé bas dans une caractéristique culturelle plus son corps va être mis en avant comme propriété fondamentale : les femmes doivent être belles, les noirs musclés etc... et au contraire l'homme blanc, plus il est haut dans la hiérarchie doit masquer son corps par un vêtement uniformisateur. moi je soupçonne plusieurs choses : d'abord que cette éducation sexiste et hiérarchisée génère un profond malaise de l'homme à l'égard du soin à sa personne, à sa sensualité expressive par le corps ensuite que tous ces hommes qui coupent l'a parole par exemple des interlocuteurs et interlocutrices placés plus bas que lui dans une hiérarchie culturelle sont en fait très mal à l'aise à l'égard d'eux-même et manquent totalement de sûreté d'eux-mêmes voire de réalité de compétences culturelle hiérarchisante. ça se traduit notamment par la vanité de leurs discours lénifiant très souvent, leur absence d'originalité c'est à dire qu'ils ne font que reproduire des discours convenus. mais en plus il y a très probablement la crainte permanente d'être découvert dans ses incompétences à être "au dessus" des autres, d'être détrônés, qui les rend encore plus dominateurs.
j'raconte ça juste parce que je sors encore d'un entretien, genre entretien d'embauche où on m'a demandé de me défendre en face des arguments d'un mâle normal, bien en place dans l'équipe dans laquelle je tente de monter quelque chose bénévolement. et comme par hasard, il m'a fallu "jouer" avec des non-dits évident... de mauvaise foi.
la question que ça me pose est l'origine de cette mauvaise foi.
@Helo : Oui le truc des décibels c'est vrai, et aussi que certins comme moi s'approprient les pensées de certaines femmes féministe mais moi j'ai les voler, je pense juste être en phase avec. Donc voila j'aime les exprimer a ma maniere je pense que c'est important aussi. Sinon je suis d'accord avec l'article de de ce blog, par exemple j'evite de parler trop des choses qui me passionnent comme la mécanique, l'informatique et autre à des hommes ou femmes qui ne sont pas interréssées par le sujet. Au sujet de la culture lesbienne, je pense en être imprégné car ben en fait j'ai vecu des années avec une bi(et apparement hyper féministe aussi dans le sens cool du terme), mais bon elle me l'avait jamais expliqué donc je pensais naivement que c'était plus ou moins la normalitée. enfin bref c'était une fille comme moi quoi.... Et quand je lui ai expliquer pour le problémme de la virilitée exprimée ici dans ce blog, elle avait mis à peine 10 seconde pour comprendre !
Quand à savoir pourquoi je ne vit plus avec ben..... peut être ça expique peu être finalement le sérieux de mes paroles, mais je n'ai pas envi d'en parler.
Après avoir vu le documentaire d’Arte, « Fille ou garçon, mon sexe n’est pas mon genre », et une fois de plus parcouru des blogs féministes qui traquent inlassablement le sexisme quotidien - et c'est une tâche indispensable mais ô combien ingrate puisque rien ne change vraiment ou si lentement! - je me suis souvenu de l’interview de Kaleb (dans le doc) et m’est venue à l’esprit une question: « Pourquoi toutes celles qui se plaignent de leur condition de femme ne changent-elles pas de genre, comme elle/lui, dans la mesure où des siècles passeront avant que le féminin ne soit réhabilité à la hauteur du masculin? »
Parce que cela signifie la défaite. Mieux vaut résister, même si c'est à un niveau microscopique, que de recourir à une entourloupe qui ne dupera personne: on restera des femmes quoi qu'il advienne. De plus, personnellement, je n'ai aucune envie de changer de sexe; quant au genre, c'est de la foutaise pour moi. Femme, et je me bats contre le système en tant que femme. Je n'ai pas besoin de "devenir" un homme pour être digne.
Je trouve cela aussi incongru que de dire à un Noir: deviens Blanc car tu ne seras probablement jamais considéré comme son égal en tant que Noir...
Je précise que cette idée ne vient pas de moi mais de Kaleb qui se revendique toujours féministe et qui, dans le documentaire d'Arte, déclare en substance: « J'étais une belle blonde, un vrai stéréotype. J'attirais tous les regards. Je n'arrêtais pas de me faire draguer. Un jour, j'en ai eu marre d'être toujours regardée et de n'être jamais écoutée. J'ai donc décidé de renoncer à la beauté... » Je dois avouer que tout ce que disent les autres Ftm dans le reportage m'a fait un peu halluciner, moi qui suis plutôt tenté de suivre le chemin inverse. J'ajoute aussi que plusieurs d'entre elles/eux n'ont pas changé de sexe; elles/ils ont voulu accéder au privilège du masculin et ne regrettent rien. D'ailleurs toutes/tous « passaient » relativement bien pour des mecs. Apparemment, aucun/e ne se plaignait de harcèlement transphobe. Je me demande simplement si la féminité, comme tout le monde se la représente dans notre culture, n'est pas indissolublement liée à l'apparence et au narcissisme et si, dans l'esprit de tout un chacun, le « paraître » ne fait pas partie de son essence même, en occultant l'« être », systématiquement. Bon, tout cela reste un peu confus dans ma tête... Peut-être que la féminité doit être complètement réinventée... Car, si nécessaire soit-il, le combat pour revaloriser la féminité telle qu'elle est perçue me semble perdu d'avance, à court et moyen terme mais dans quelques siècles, je veux bien y croire.
"Je trouve cela aussi incongru que de dire à un Noir: deviens Blanc car tu ne seras probablement jamais considéré comme son égal en tant que Noir..."
Le fait d'être Noir ou Blanc relève de la nature, celui d'être considéré comme « femme » ou « homme », de la culture. Evidemment si on identifie le genre au sexe...
Pourquoi devrions-nous constamment exhiber notre sexe biologique à travers notre genre? Et pourquoi ne pourrions-nous pas changer de genre selon notre humeur? Un jour féminin, le lendemain masculin...
Quand je dis que le genre c'est de la foutaise, j'entends par là que pour moi le genre n'est pas pertinent: ce n'est pas parce que je suis une femme biologique que je dois me comporter de telle sorte, m'habiller "comme une femme" et parler, agir, penser "comme une femme". Pour Boutin, au contraire, le genre est incontournable, sauf que pour elle sexe = genre. Je rejette les catégories de genre, alors que Boutin les tient pour naturelles. Dans mon esprit, le "féminin" et le "masculin" ne sont rien d'autre que des caractères physiques et biologiques. Le genre ne devrait même pas exister; or il existe, il est imposé, et je refuse de rentrer dans ce jeu malsain.
C'est en ce sens que je ne pense pas que la féminité doive être "réinventée". La féminité devrait être simplement l'ensemble des caractères biologiques qui font une femme, et ceci est une réalité. L'instrumentaliser est une autre histoire.
Et non, le fait d'être un homme ou une femme n'est pas culturel, c'est un fait biologique. Je rejette les catégories de genre, mais je ne nie pas les catégories biologiques. Je suis une femme, oui et alors? J'ai quelques différences biologiques avec les hommes, oui et alors? Entre identifier sexe et genre et ignorer l'existence de deux sexes à l'état naturel, il y a quand même tout une marge.
J'espère avoir été claire, je reconnais que c'est pas évident comme problématique...
Finalement, nous sommes d'accord. Tu voulais dire que l'assignation de genre, c'est de la foutaise. Par « féminité », j'entendais « genre féminin » et toi « sexe féminin ». A cause du « phallogocentrisme » de la langue française, il est difficile de penser féministe. Il y a toujours un malentendu. Je me demande si l'arme principale du sexisme, ce n'est pas la langue, le français en particulier avec, entre autres, toutes les marques du genre grammatical.
"... plus l'individu est placé bas dans une caractéristique culturelle plus son corps va être mis en avant comme propriété fondamentale : les femmes doivent être belles, les noirs musclés etc... "
Cette remarque est très juste et l'homme blanc hétéro n'a pas besoin de recourir à des artifices ou modifications de son apparence. Ces "efforts" ne lui sont pas essentiels pour être respecté ou obtenir quoi que ce soit puisque tout ça lui est acquis par définition.
@ Lyly
Merci pour le lien !
@ Healcraft
Je pense que l'on peut parler de ce qui nous passionne mais dèjà, il y a la façon de le faire (certain.e.s sont plus doué.e.s que d'autres et font preuve d'un certain bagout) et surtout la légitimité que l'on nous accorde. Une femme qui souhaite s'exprimer sur ses passions devra, comme pour tout le reste, faire beaucoup plus d'efforts pour être écoutée car elle n'est pas légitime pour parler d'elle et encore moins en tant que sujet pensant.
Naturalwoman a fort bien répondu à votre question: devenir un homme c'est céder. Et pourquoi serait-ce à nous (encore) de nous adapter, subir des opérations et des traitements pour être respectées. Pourquoi avoir à bander nos seins, par exemple, pour obtenir cette considération qui n'est que le fruit d'une culture androcentrée.
C'est cette dernière qu'il faut changer pas les attributs qui nous été donnés à la naissance.
On en revient à la langue que vous évoquez aussi: c'est à nous de nous définir souvent au masculin (Madame LE député ou Martine X, pharmacien) pour "passer mieux". Sans parler du masculin qui l'emporte en grammaire et qui nous fait dire "nous sommes contents", par exemple, dès qu'un seul homme fait partie du "nous" en question.
@ Naturalwoman
Oui, obtenir une "victoire" sur une entourloupe, comme tu dis, , n'est pas une victoire. Je dirais que c'est une compromission de plus. C'est encore jouer le jeu de l'androcentrisme.
@ Naturalwoman : "Je n'ai pas besoin de "devenir" un homme pour être digne." Moi non plus sauf que j'en suis un, je suis né comme ça, mais je n'ai pas eu le choix. Ensuite, je pense sincérement que mettre dans le même panier tout les "hommes" et faire des raccourci douteux entre violences, criminalitée machisme aspect physique force et sexualitée est contre productif, forcement des qu'on ne rentre pas pile poil dans le moule, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche, ha tient il doit avoir un problemme ou il a un problemme psychologique, ou si il est célibataire c'est la preuve que j'avais raison, etc.... Enfin bref, ça devient difficile d'exliquer des trucs simple a des adolescents à notre époque. Et encore je parle pour des jeunes hommes, pour des jeunes femmes, ça devient ingérable, forcement le simple fait de parler de sexualitée "normale" avec tout les clichés qui trainent, ç'est qu'on est surement un violeur détraqué quand ç'est pas pire.... Moi je n'ai jamais eu de problèmme avec le fait d'être un homme. Mais je preférerais 1000 fois parfois être de temps en temps de sexe inconnu, justement pour pouvoir mieux echapper aux clichés de type "homme/femme" et de pouvoir enfin être considéré de façon neutre et sans paranos ou arriéres pensés de la part d'autrui. Mais ç'est pas gagné, enfinmoi je m'en fiche a la limite, puisque je n'ai rien a y gagner, et tout à y perdre...
Je ne dis pas que le changement de genre (et non de sexe) est la solution pour les femmes qui souffrent de leur condition. Loin de moi cette idée, moi qui porte des jupes et aspire au transgendérisme Mtf !
Je constate que certaines font ce choix, qu’elles le justifient par une argumentation assez étonnante pour moi et qu’elles ne regrettent rien. On peut donc supposer qu’elles trouvaient leur statut d’origine tellement insupportable qu’elles ne pouvaient attendre le Grand Soir de l’égalité sexuelle. J’admets qu’on peut considérer cela comme une réaction individualiste ou comme une démission devant l’androcentrisme. Mais bon, je comprends que certaines n’aient pas envie de sacrifier des privilèges, auxquels elles peuvent avoir accès tout de suite, à un combat collectif dont l’issue paraît très incertaine du moins à l’échelle d’une vie.
En outre, beaucoup de trans Ftm ne me paraissent pas imiter les hommes mais plutôt rester dans une espèce d’entre deux neutre entre le masculin et féminin
Je vais encore essayer de préciser ma (confuse) pensée. Il est tout à fait louable de ne pas vouloir capituler face à l'androcentrisme et de conserver sa féminité. Maintenant, je me demande s'il est vraiment possible de supprimer les connotations de légèreté, de frivolité, de faiblesse associées à la notion de féminité dans notre culture phallogocentrique. Est-ce qu'on ne pourrait pas imaginer une société qui n'assigne plus de genre mais qui permette à chacun, homme ou femme, d'en changer selon les circonstances comme lorsque l'on s'habille de telle ou telle façon selon que l'on se rend à un rendez-vous professionnel ou à une soirée. Je veux dire que les codes vestimentaires changent, surtout pour les femmes, en fonction des situations. Néanmoins une femme, même en tailleur, s'affiche toujours en tant que femme et c'est forcément ce qui peut la desservir. Si les hommes s'autorisent la jupe, la robe et le maquillage, c'est à dire s'accordent le droit à la parure, dans la vie privée, alors je suppose que les femmes pourront se présenter en costard cravate au travail et être prises un peu plus au sérieux.
Je veux dire qu'à mon avis les codes vestimentaires ne disparaîtront jamais. Même un homme ne peut pas se présenter en débardeur bermuda au bureau (alors que les femmes si!). Mais au nom de l'égalité des sexes dont le principe est admis par les plus hautes instances, on pourrait réclamer le même traitement pour tout le monde et ainsi brouiller ou atténuer les discriminations.
J'ai lu cet article. C'est vraiment ... choquant !
RépondreSupprimerDepuis, j'écoute toujours les groupes mixtes au resto, au bar...: c'est toujours des voix masculines qui dominent.
Je confirme, au boulot c'est pareil. Lors de la pause déjeuner, ce sont SURTOUT les hommes qui parlent (moi, quand je mange, je mange...), et quand une femme ose participer et parler - surtout si c'est pour dire des trucs intelligents - soit on l'ignore, soit on s'empresse de lui reprendre la parole. Non mais!
RépondreSupprimerExcellent article, sinon, je l'ai déjà lu et ça confirme l'impression que j'avais déjà étant jeune ado: on dit que les femmes sont bavardes, mais je constatais que c'était surtout les hommes qui parlent. Le double standard...
Dans les endroits où les femmes majoritaires exercent à titre bénévole, c'est pareil ! Il n'y en a que pour eux, c'est très choquant. Il faut faire la remarque et menacer de quitter la salle et la réunion (en prenant le risque de passer pour hystérique) : ça ne fait rien, je l'ai fait deux fois et j'ai retiré mon adhésion dans la foulée : coller les timbres, jouer les utilités, mais surtout les laisser parler et décider. Pas d'accord.
RépondreSupprimer@ Antisexisme
RépondreSupprimerC'est marrant parce que les commentaires sur ton dernier billet illustrent bien ce phénomène de domination dans les échanges: la hauteur des décibels à l'oral est remplacée par la longueur des discours à l'écrit (cf. Alléluia et Healcraft)...
@ Naturalwoman
Oui, ce qui est reproché aux femmes est souvent le fait de ceux qui adressent le reproche et, dans tous les cas, les femmes sont toujours trop quelque chose. On attend d'elles qu'elles soient douces et discrètes, la moindre de leur invention est perçue comme exagérée.
De toute façon, quoi qu'on fasse, ça va jamais ... Celles qui tiennent le rôle que le patriarcat leur a attribué seront traitées de potiches écervelées, celles qui s'y refusent d'hystériques. Pile, tu perds, etc.
@ Hypathie
Tout ça est effectivement très choquant et j'entends d'ici ceux qui affirment que voilà encore une futilité de féministes. Seulement, c'est avec des futilités qu'on fabrique les vrais carcans.
Moi, c'est la commission locale d'un parti dans lequel j'étais encartée que j'ai quitté pour les raisons que tu évoques. Un parti qui se disait progressiste voire même féministe et c'est moi qui suis passée pour une hystérique. Ils s'engatsent, parlent fort, s'imposent, imposent leur point de vue, s'agitent, te coupent la parole mais c'est encore toi l'hystérique ...
"Oui, ce qui est reproché aux femmes est souvent le fait de ceux qui adressent le reproche et, dans tous les cas, les femmes sont toujours trop quelque chose"
RépondreSupprimeret
"Moi, c'est la commission locale d'un parti dans lequel j'étais encartée que j'ai quitté pour les raisons que tu évoques. Un parti qui se disait progressiste voire même féministe et c'est moi qui suis passée pour une hystérique. Ils s'engatsent, parlent fort, s'imposent, imposent leur point de vue, s'agitent, te coupent la parole mais c'est encore toi l'hystérique "
bon, pour rire un peu de ce genre d'expériences que j'ai faites moi aussi : conclusion, en fait je dois être une femme.
bon plus sérieusement
RépondreSupprimervos commentaires sur l'image me font penser à toute situation où l'on est en position inférieure socialement par rapport à quelqu'un d'autre.
le cas typique c'est quand on tombe sur un recruteur bavard quand on est postulant à un emploi.
c'est exactement le genre de chose que je me dis "avoir l'air passionné par ce que le médiocre en face raconte" "souris et fait de grands yeux même si tu te fais chier grave".
Et souvent, quand ils monopolisent la parole, c'est pour dire des choses qu'on sait déjà, mais ils le disent vraiment en croyant nous apprendre quelque chose! En nous parlant comme à des enfants qui découvrent le monde et la vie.
RépondreSupprimerOui chaque mot dans leur bouche est d'une importance extrême mais le pire c'est qu'il s'approprie les idées des femmes quand elles ont enfin réussi à les exprimer après avoir longuement chercher la fenêtre/le créneau/le blanc de la conversation leur permettant de le faire. Après on les réentend dans leur bouche comme s'ils venaient de les avoir. Et ils croient même dur comme fer qu'elles viennent d'eux.
RépondreSupprimerDe qui viendraient-elles sinon ?
Le problème c'est que c’est souvent inconscient, à des remarques "hystériques va!!" ou dans le même genre par des amis quand j'ai osé donner un avis, et que je leur demande de réfléchir à leur parole, ils sont sincèrement de bonne foi et tout étonnés d'avoir dit ça au regard de ma petite remarque, après coup ils pensent qu'ils ont voulu faire de l'humour.
RépondreSupprimerJ'ai lu (peut-être ici désolée je répète) que les femmes députés reprochaient au président qui donne et clos la parole de ne pas la laisser aux femmes ou de les couper très vite. Il s'en ait sincèrement vexé et étonné. Alors elles lui ont fait écouté une séance et il a pu constaté ce qu'il n'avait même pas conscience de faire, et il a fait des efforts conscients pour s'améliorer. Les hommes ne sont pas coupables de leur éducation, mais ils le sont si ils ne changent pas.
@ euterpe, mon dieu combien de fois j'ai constaté ce phénomène au travail dans les réunions!! c'est digne d'une thèse en sociologie
RépondreSupprimer@ Paul
RépondreSupprimerOui, ça doit être ça ... vous êtes probablement une femme !
Effectivement, on retrouve ce phénomène dans toutes les relations hiérarchiques où l'interlocuteur a du pouvoir sauf lorsqu'il s'agit d'une interlocutrice. Dans l'étude que j'ai mise en lien:
"Dans une autre étude faite par West (1984), portant sur des interactions entre médecins et patients, il ressort que le genre constitue un statut plus important que la profession. Les patientes femmes sont interrompues par les médecins hommes, mais les médecins femmes sont aussi interrompues par les patients hommes. Une femme reste donc une femme quel que soit son statut professionnel."
Le genre est vraiment la variable la plus indépassable ...
@ Naturalwoman
Mais leur dire "oui, je sais" est l'un des pires affronts. Là aussi, il faut faire l'effort de faire celle qui apprend plein de trucs avec eux.
@ Euterpe
Oui ! Dans le même esprit: parmi les conseils des magazines féminins pour convaincre un homme/faire passer une idée, il y a celui qui préconise de faire en sorte que l'idée vienne de lui. Peu importe qui en est l'auteure, le principal est que son égo soit sauvé. C'est grave ...
@ Lyly
Les hommes ne sont pas coupables de leur éducation certes mais de leur mauvaise foi quand on leur fout le phénomène sous les yeux, si !
Ce n'est pas moi qui ai parlé de cette histoire de députées excédées par les interruptions du président de l'Assemblée mais si tu retrouves un lien à ce sujet, je prends !
je propose l'hypothèse suivante (que je ne pense pas avoir inventée moi-même d'ailleurs)
RépondreSupprimerle truc central dans tout ça, c'est que les interlocuteurs se placent dans une position supérieurs aux autres et en particulier se servent d'une caractéristique sexuelle d'abord, socio-professionnelle ensuite, pour l'assoir.
parce que l'idéologie fondamentale qui les a éduqués est dominatrice et hiérarchises les caractéristiques d'abord sur le corps puis ensuite sur le culturel ou social.
on observe par ailleurs que le corps, dans cette idéologie est nié d'autant plus que il correspond à une caractéristique placée très haut dans la hiérarchie
y'a un paradoxe là : et ça révèle un malaise radical dans la pratique de cette culture
plus l'individu est placé bas dans une caractéristique culturelle plus son corps va être mis en avant comme propriété fondamentale : les femmes doivent être belles, les noirs musclés etc... et au contraire l'homme blanc, plus il est haut dans la hiérarchie doit masquer son corps par un vêtement uniformisateur.
moi je soupçonne plusieurs choses : d'abord que cette éducation sexiste et hiérarchisée génère un profond malaise de l'homme à l'égard du soin à sa personne, à sa sensualité expressive par le corps
ensuite que tous ces hommes qui coupent l'a parole par exemple des interlocuteurs et interlocutrices placés plus bas que lui dans une hiérarchie culturelle sont en fait très mal à l'aise à l'égard d'eux-même et manquent totalement de sûreté d'eux-mêmes voire de réalité de compétences culturelle hiérarchisante. ça se traduit notamment par la vanité de leurs discours lénifiant très souvent, leur absence d'originalité c'est à dire qu'ils ne font que reproduire des discours convenus.
mais en plus il y a très probablement la crainte permanente d'être découvert dans ses incompétences à être "au dessus" des autres, d'être détrônés, qui les rend encore plus dominateurs.
j'raconte ça juste parce que je sors encore d'un entretien, genre entretien d'embauche où on m'a demandé de me défendre en face des arguments d'un mâle normal, bien en place dans l'équipe dans laquelle je tente de monter quelque chose bénévolement. et comme par hasard, il m'a fallu "jouer" avec des non-dits évident... de mauvaise foi.
la question que ça me pose est l'origine de cette mauvaise foi.
@héloise
RépondreSupprimerhttp://www.lepoint.fr/politique/sexisme-les-deputees-doivent-d-abord-se-battre-sur-la-reconnaissance-des-competences-30-05-2011-1336774_20.php
J'ai retrouvé un article qui y faisait référence.
@Helo :
RépondreSupprimerOui le truc des décibels c'est vrai, et aussi que certins comme moi s'approprient les pensées de certaines femmes féministe mais moi j'ai les voler, je pense juste être en phase avec. Donc voila j'aime les exprimer a ma maniere je pense que c'est important aussi.
Sinon je suis d'accord avec l'article de de ce blog, par exemple j'evite de parler trop des choses qui me passionnent comme la mécanique, l'informatique et autre à des hommes ou femmes qui ne sont pas interréssées par le sujet.
Au sujet de la culture lesbienne, je pense en être imprégné car ben en fait j'ai vecu des années avec une bi(et apparement hyper féministe aussi dans le sens cool du terme), mais bon elle me l'avait jamais expliqué donc je pensais naivement que c'était plus ou moins la normalitée. enfin bref c'était une fille comme moi quoi....
Et quand je lui ai expliquer pour le problémme de la virilitée exprimée ici dans ce blog, elle avait mis à peine 10 seconde pour comprendre !
Quand à savoir pourquoi je ne vit plus avec ben..... peut être ça expique peu être finalement le sérieux de mes paroles, mais je n'ai pas envi d'en parler.
RépondreSupprimerAprès avoir vu le documentaire d’Arte, « Fille ou garçon, mon sexe n’est pas mon genre », et une fois de plus parcouru des blogs féministes qui traquent inlassablement le sexisme quotidien - et c'est une tâche indispensable mais ô combien ingrate puisque rien ne change vraiment ou si lentement! - je me suis souvenu de l’interview de Kaleb (dans le doc) et m’est venue à l’esprit une question: « Pourquoi toutes celles qui se plaignent de leur condition de femme ne changent-elles pas de genre, comme elle/lui, dans la mesure où des siècles passeront avant que le féminin ne soit réhabilité à la hauteur du masculin? »
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@ avapierre,
RépondreSupprimerParce que cela signifie la défaite. Mieux vaut résister, même si c'est à un niveau microscopique, que de recourir à une entourloupe qui ne dupera personne: on restera des femmes quoi qu'il advienne. De plus, personnellement, je n'ai aucune envie de changer de sexe; quant au genre, c'est de la foutaise pour moi. Femme, et je me bats contre le système en tant que femme. Je n'ai pas besoin de "devenir" un homme pour être digne.
Je trouve cela aussi incongru que de dire à un Noir: deviens Blanc car tu ne seras probablement jamais considéré comme son égal en tant que Noir...
@ Naturalwoman
RépondreSupprimer"Quant au genre, c'est de la foutaise pour moi."
C'est ce que pense Christine Boutin...
Je précise que cette idée ne vient pas de moi mais de Kaleb qui se revendique toujours féministe et qui, dans le documentaire d'Arte, déclare en substance: « J'étais une belle blonde, un vrai stéréotype. J'attirais tous les regards. Je n'arrêtais pas de me faire draguer. Un jour, j'en ai eu marre d'être toujours regardée et de n'être jamais écoutée. J'ai donc décidé de renoncer à la beauté... »
Je dois avouer que tout ce que disent les autres Ftm dans le reportage m'a fait un peu halluciner, moi qui suis plutôt tenté de suivre le chemin inverse. J'ajoute aussi que plusieurs d'entre elles/eux n'ont pas changé de sexe; elles/ils ont voulu accéder au privilège du masculin et ne regrettent rien. D'ailleurs toutes/tous « passaient » relativement bien pour des mecs. Apparemment, aucun/e ne se plaignait de harcèlement transphobe.
Je me demande simplement si la féminité, comme tout le monde se la représente dans notre culture, n'est pas indissolublement liée à l'apparence et au narcissisme et si, dans l'esprit de tout un chacun, le « paraître » ne fait pas partie de son essence même, en occultant l'« être », systématiquement. Bon, tout cela reste un peu confus dans ma tête... Peut-être que la féminité doit être complètement réinventée...
Car, si nécessaire soit-il, le combat pour revaloriser la féminité telle qu'elle est perçue me semble perdu d'avance, à court et moyen terme mais dans quelques siècles, je veux bien y croire.
"Je trouve cela aussi incongru que de dire à un Noir: deviens Blanc car tu ne seras probablement jamais considéré comme son égal en tant que Noir..."
Le fait d'être Noir ou Blanc relève de la nature, celui d'être considéré comme « femme » ou « homme », de la culture. Evidemment si on identifie le genre au sexe...
Pourquoi devrions-nous constamment exhiber notre sexe biologique à travers notre genre?
Et pourquoi ne pourrions-nous pas changer de genre selon notre humeur?
Un jour féminin, le lendemain masculin...
@ avapierre,
RépondreSupprimerQuand je dis que le genre c'est de la foutaise, j'entends par là que pour moi le genre n'est pas pertinent: ce n'est pas parce que je suis une femme biologique que je dois me comporter de telle sorte, m'habiller "comme une femme" et parler, agir, penser "comme une femme". Pour Boutin, au contraire, le genre est incontournable, sauf que pour elle sexe = genre. Je rejette les catégories de genre, alors que Boutin les tient pour naturelles. Dans mon esprit, le "féminin" et le "masculin" ne sont rien d'autre que des caractères physiques et biologiques. Le genre ne devrait même pas exister; or il existe, il est imposé, et je refuse de rentrer dans ce jeu malsain.
C'est en ce sens que je ne pense pas que la féminité doive être "réinventée". La féminité devrait être simplement l'ensemble des caractères biologiques qui font une femme, et ceci est une réalité. L'instrumentaliser est une autre histoire.
Et non, le fait d'être un homme ou une femme n'est pas culturel, c'est un fait biologique. Je rejette les catégories de genre, mais je ne nie pas les catégories biologiques. Je suis une femme, oui et alors? J'ai quelques différences biologiques avec les hommes, oui et alors? Entre identifier sexe et genre et ignorer l'existence de deux sexes à l'état naturel, il y a quand même tout une marge.
J'espère avoir été claire, je reconnais que c'est pas évident comme problématique...
Finalement, nous sommes d'accord. Tu voulais dire que l'assignation de genre, c'est de la foutaise.
RépondreSupprimerPar « féminité », j'entendais « genre féminin » et toi « sexe féminin ». A cause du « phallogocentrisme » de la langue française, il est difficile de penser féministe. Il y a toujours un malentendu. Je me demande si l'arme principale du sexisme, ce n'est pas la langue, le français en particulier avec, entre autres, toutes les marques du genre grammatical.
@ Paul
RépondreSupprimer"... plus l'individu est placé bas dans une caractéristique culturelle plus son corps va être mis en avant comme propriété fondamentale : les femmes doivent être belles, les noirs musclés etc... "
Cette remarque est très juste et l'homme blanc hétéro n'a pas besoin de recourir à des artifices ou modifications de son apparence. Ces "efforts" ne lui sont pas essentiels pour être respecté ou obtenir quoi que ce soit puisque tout ça lui est acquis par définition.
@ Lyly
Merci pour le lien !
@ Healcraft
Je pense que l'on peut parler de ce qui nous passionne mais dèjà, il y a la façon de le faire (certain.e.s sont plus doué.e.s que d'autres et font preuve d'un certain bagout) et surtout la légitimité que l'on nous accorde. Une femme qui souhaite s'exprimer sur ses passions devra, comme pour tout le reste, faire beaucoup plus d'efforts pour être écoutée car elle n'est pas légitime pour parler d'elle et encore moins en tant que sujet pensant.
@ avapierre
RépondreSupprimerNaturalwoman a fort bien répondu à votre question: devenir un homme c'est céder. Et pourquoi serait-ce à nous (encore) de nous adapter, subir des opérations et des traitements pour être respectées. Pourquoi avoir à bander nos seins, par exemple, pour obtenir cette considération qui n'est que le fruit d'une culture androcentrée.
C'est cette dernière qu'il faut changer pas les attributs qui nous été donnés à la naissance.
On en revient à la langue que vous évoquez aussi: c'est à nous de nous définir souvent au masculin (Madame LE député ou Martine X, pharmacien) pour "passer mieux". Sans parler du masculin qui l'emporte en grammaire et qui nous fait dire "nous sommes contents", par exemple, dès qu'un seul homme fait partie du "nous" en question.
@ Naturalwoman
Oui, obtenir une "victoire" sur une entourloupe, comme tu dis, , n'est pas une victoire. Je dirais que c'est une compromission de plus. C'est encore jouer le jeu de l'androcentrisme.
@ Naturalwoman :
RépondreSupprimer"Je n'ai pas besoin de "devenir" un homme pour être digne."
Moi non plus sauf que j'en suis un, je suis né comme ça, mais je n'ai pas eu le choix.
Ensuite, je pense sincérement que mettre dans le même panier tout les "hommes" et faire des raccourci douteux entre violences, criminalitée machisme aspect physique force et sexualitée est contre productif, forcement des qu'on ne rentre pas pile poil dans le moule, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche, ha tient il doit avoir un problemme ou il a un problemme psychologique, ou si il est célibataire c'est la preuve que j'avais raison, etc....
Enfin bref, ça devient difficile d'exliquer des trucs simple a des adolescents à notre époque. Et encore je parle pour des jeunes hommes, pour des jeunes femmes, ça devient ingérable, forcement le simple fait de parler de sexualitée "normale" avec tout les clichés qui trainent, ç'est qu'on est surement un violeur détraqué quand ç'est pas pire....
Moi je n'ai jamais eu de problèmme avec le fait d'être un homme. Mais je preférerais 1000 fois parfois être de temps en temps de sexe inconnu, justement pour pouvoir mieux echapper aux clichés de type "homme/femme" et de pouvoir enfin être considéré de façon neutre et sans paranos ou arriéres pensés de la part d'autrui.
Mais ç'est pas gagné, enfinmoi je m'en fiche a la limite, puisque je n'ai rien a y gagner, et tout à y perdre...
Je ne dis pas que le changement de genre (et non de sexe) est la solution pour les femmes qui souffrent de leur condition. Loin de moi cette idée, moi qui porte des jupes et aspire au transgendérisme Mtf !
RépondreSupprimerJe constate que certaines font ce choix, qu’elles le justifient par une argumentation assez étonnante pour moi et qu’elles ne regrettent rien. On peut donc supposer qu’elles trouvaient leur statut d’origine tellement insupportable qu’elles ne pouvaient attendre le Grand Soir de l’égalité sexuelle. J’admets qu’on peut considérer cela comme une réaction individualiste ou comme une démission devant l’androcentrisme. Mais bon, je comprends que certaines n’aient pas envie de sacrifier des privilèges, auxquels elles peuvent avoir accès tout de suite, à un combat collectif dont l’issue paraît très incertaine du moins à l’échelle d’une vie.
En outre, beaucoup de trans Ftm ne me paraissent pas imiter les hommes mais plutôt rester dans une espèce d’entre deux neutre entre le masculin et féminin
Je vais encore essayer de préciser ma (confuse) pensée. Il est tout à fait louable de ne pas vouloir capituler face à l'androcentrisme et de conserver sa féminité. Maintenant, je me demande s'il est vraiment possible de supprimer les connotations de légèreté, de frivolité, de faiblesse associées à la notion de féminité dans notre culture phallogocentrique. Est-ce qu'on ne pourrait pas imaginer une société qui n'assigne plus de genre mais qui permette à chacun, homme ou femme, d'en changer selon les circonstances comme lorsque l'on s'habille de telle ou telle façon selon que l'on se rend à un rendez-vous professionnel ou à une soirée. Je veux dire que les codes vestimentaires changent, surtout pour les femmes, en fonction des situations. Néanmoins une femme, même en tailleur, s'affiche toujours en tant que femme et c'est forcément ce qui peut la desservir. Si les hommes s'autorisent la jupe, la robe et le maquillage, c'est à dire s'accordent le droit à la parure, dans la vie privée, alors je suppose que les femmes pourront se présenter en costard cravate au travail et être prises un peu plus au sérieux.
RépondreSupprimerJe veux dire qu'à mon avis les codes vestimentaires ne disparaîtront jamais. Même un homme ne peut pas se présenter en débardeur bermuda au bureau (alors que les femmes si!). Mais au nom de l'égalité des sexes dont le principe est admis par les plus hautes instances, on pourrait réclamer le même traitement pour tout le monde et ainsi brouiller ou atténuer les discriminations.