Je ne comprends pas le choix du titre de ce film dont on entend beaucoup parler en ce moment:
Penser qu'être addict au sexe, ainsi qu'en souffre le héros au point de devoir se masturber régulièrement sur son lieu de travail, relève de la honte c'est faire preuve de moralisme aigu.
Je n'ai pas (encore) vu ce film mais je me questionne déjà sur son objectif. Pourvu qu'il ne s'agisse pas d'une étude gratuite sur la pathologie d'un individu mais bien de l'observation d'une société dans laquelle, comme le soulève la critique de Télérama, "la pornographie disponible à l'infini sur Internet a formaté les fantasmes et transformé le rapport à autrui".
Quand les femmes sont de toutes parts assimilées à des objets, quand la virilité se mesure au nombre de froides conquêtes, à la capacité à faire disparaître ses sentiments et à la propension à utiliser les autrEs pour servir ce que l'on croit être ses intérêts, on se retrouve avec des hommes qui, à l'instar du protagoniste, sont pris à leur propre jeu de dominants cyniques, c'est-à-dire incapables d'aimer quand bien même ils le souhaitent ardemment.
Rien de nouveau en fait sous le triste soleil de la virilité si ce n'est qu'Internet et médiatisation conjugué.e.s nous donnent à voir le phénomène de plus près, en plus grand et dans dans tout ce qu'il a de pathétique.
Je suis allée voir la critique du Monde qui y trouve "la grâce derrière l'abjection" (bof):
RépondreSupprimerhttp://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/12/06/shame-steve-mcqueen-trouve-la-grace-derriere-l-abjection_1613928_3476.html
Voir et revoir de Steve Mac Queen Hunger, beau film hommage à la peinture. Pour le reste, des descriptions d'ultra-moderne solitude, on va en avoir de plus en plus. Nous n'aurons plus bientôt que nous-mêmes à regarder, puisque les autres disparaissent (de notre fait). Je pense que c'est un film évitable : les besoins pulsionnels et mécaniques des mecs nourris par la pornographie, leur vacuité, plus la déréalisation du monde, ça me fout le bourdon. Et, tu as raison, ce n'est pas flatteur pour eux, mais ça les regarde eux. On n'est pas obligées de se laisser embarquer.
Eh oui, répression sexuelle et marchandisation des femmes vont de pair. La masturbation rend toujours sourd(e)?
RépondreSupprimerLe problème c'est que ce sont encore et toujours les femmes qui paient le prix fort des maladies engendrées par le patriarcat. Lorsque ces messieurs ont des soucis avec leur libido à cause de tout ce dont Hélo parle, ce sont les femmes qui trinquent (pornographie, prostitution, fantasmes aussi violents et dégradants les uns que les autres).
Baaaa les humains décevront toujours, moi je préfère les chats de toute façon :
RépondreSupprimerPourquoi dit-on que le chat a 9 vies ?
Il s'agit d'une très vieille croyance, une vieille légende. Cette légende nous vient des anciens Égyptiens, qui ont été parmi les premiers à domestiquer le chat, il y a environ 3000 ans.
Ils vénéraient les chats, et ils étaient épatés devant sa grande résistance : ils avaient remarqué que les chats étaient capables de sortir vivants d'une chute d'une hauteur considérable.
Ils en vinrent à croire que le chat disposait de 9 vies parce que grâce à cette grande résistance, il échappait régulièrement à la mort.
On dit que le chat a 9 vies parce que le chat trouve toujours un moyen de survivre lorsqu'il est en danger.
Mais, pourquoi 9 vies ? La légende prend sa source dans les anciennes croyances religieuses. On croyait que le 9 était un chiffre mystique. Parce qu'il est composé de trois trois, une trinité de trinité (groupe de 3 fois 3 dieux).
On pourrait dire que le chiffre 9 était à la ''mode''. On considérait qu'il portait bonheur ou encore qu'il avait un pouvoir surnaturel.
Le 9 est un chiffre qui fait partie des mythes et traditions de tous les pays du monde.
Le nombre de vies attribué au chat découle de ces anciennes croyances.
source : http://www.pourquois.com/inclassables/pourquoi-chat-9-vies.html
tu sais Hello, il y a des crêpes qui comptent pour du beurre. Trop noyée dans le gras.
RépondreSupprimeret je sais pas si ce film va dépasser la limite autoriser du pinocentrisme.
fort peu probable. L'imagination n'est pas au pouvoir.
helo :
RépondreSupprimerje suis désolée de mon dernier commentaire, j'avais un petit bu....
tout plein de courage pour toi :)
je t'embrasse bien fort.
Joyeux Noël Hélo !
RépondreSupprimer"Penser qu'être addict au sexe, ainsi qu'en souffre le héros au point de devoir se masturber régulièrement sur son lieu de travail, relève de la honte c'est faire preuve de moralisme aigu. "
RépondreSupprimerça me pose problème votre remarque là.
d'une part il me semble que le mouvement féministe génère en soi une reconstruction de la morale, c'est à dire des notion de bien et de mal dans le rapport à autrui et au monde en général. donc en soi je ne vois pas en quoi un moralisme serait une chose mauvaise, bien que comme toute question morale elle puisse être débattable.
la question de la honte est évidemment liée à celle de valeurs morale de référence : et là on en vient à vos remarques suivantes concernant la virilité. sur cette question, compte tenu de ce que je décrypte de la construction de la virilité, pour moi, la virilité est une honte. parce que mon moralisme aigüe condamne tout comportement fondé sur la domination et le nihilisme affectif d'autrui et du monde. or effectivement, l'industrie du spectacle, qui préexiste à ce que véhicule une partie d'internet seulement (partie à laquelle il est très simple d'échapper comme je le fais en veillant à choisir les mots clé que je donne aux moteurs de recherche, ce qui fait que je ne tombe ni n'ouvre jamais de sites à caractères pornographiques ou même érotiques), l'industrie du spectacle donc à reconstruit le rapport à l'autre dans une optique de pur égoïsme dominateur rendant autrui, le prochain, objet de désir et de consommation nié dans son lien affectif à soi.
c'est mal
cette même industrie du spectacle a systématiquement reconstruit le rapport au sexe selon les normes phallocrates : l'individu de quelque sexe que ce soit n'a plus d'autre valeur que celle de son potentiel sexuel et est effectivement uniquement défini par son lien sexuel à lui-même. si tu baises pas, tu n'es rien, est le principe de la construction de soi de cette culture. de même que les autres principes sont de dominer sans quoi l'on n'est rien.
ce ne sont pas seulement les femmes qui sont monstrueusement construites comme objets sexuels mais les hommes aussi qui ne sont plus rien d'autres que des sexes à pattes.
et là est pour moi la honte.
je n'ai plus les moyens financiers d'aller au cinéma voir un film et je n'irai pas non plus télécharger celui-ci, ce serait lui faire trop d'honneur du fait que son sujet est en lui-même la honte d'un monde dont je refuse de faire la publicité en y participant.
J'ai repêché tous vos commentaires dans le tableau de bord du blog. Désolée donc d'y répondre si tard.
RépondreSupprimer@ Hypathie
Oui, il y a de fortes "chances" que les phénomènes que tu décris n'aillent pas en s'arrangeant. Ceci dit, comme l'a relevé Naturalwoman, la pornocompulsion masculine risque d'être aussi notre problème.
@ Naturalwoman
Et il n'y a pas qu'en matière de sexualité que les femmes paient le prix des pathologies du patriarcat. Nous en sommes clairement les chèvres émissaires.
@ Healcraft
Je ne serai pas aussi catégorique que vous: j'aime aussi les humain.e.s, je ne serais pas féministe sinon !
Mais j'adore les chats aussi !!! Le mien est mort l'année dernière, tué par des chasseurs et j'ai du mal à m'en remettre :-(
Animal mythique ou pas, il est essentiel à ma vie.
@ Gloup
Non, ça va, ton propos est clair (bon, à part l'histoire des crêpes, j'avoue !). Et je crains fort comme toi que ce film ne soit une occasion de plus de parler de la sexualité des hommes sous l'angle de la pulsion irrépressible et non pas de tout ce qui explique le phénomène.
@ Euterpe
Euhhh ... Joyeux Noël à toi aussi même si j'arrive cent ans après !!! J'espère que tu as passé de bons moments !
@ Paul
"ce ne sont pas seulement les femmes qui sont monstrueusement construites comme objets sexuels mais les hommes aussi qui ne sont plus rien d'autres que des sexes à pattes.
et là est pour moi la honte."
Oui, c'est bien là tout le noeud du problème. Et quand je parle de moralisme, je fais référence à la propension à utiliser la morale pour dissimuler des principes religieux et/ou conservateurs. Pour moi le moralisme est une perversion de la morale. C'est en ce sens que je l'ai employé.
J'ai eu une lecture un peu différente du film : il m'a semblé lire entre les lignes une attirance amoureuse du frère pour sa soeur, à l'origine de la fameuse "honte"... De ce constat (peut être complètement erroné), j'ai construit "mon film", celui qui me parle en somme : la difficulté à lier sexe et humanité, à cause de cette honte originelle des premiers émois.
RépondreSupprimerComme vous, j'ai été un peu agacée d'un moralisme que j'ai trouvé mal placé (masturbation, sexe dénuéd d'affect = mal alors qu'à aucun moment on ne s'attarde sur le vrai mal = celui qu'il fait en consommant de la femme)...