Le magazine Newsweek publie en exclusivité les résultats d'une étude menée par la psychologue et directrice de "Prostitution Research and Education", Melissa Farley. L'article en question, The John Next Door, contient cinq pages qu'il me serait laborieux de traduire dans leur intégralité et avec la rigueur que cela nécessiterait. Cependant, m'appuyant sur mes restes de connaissances en anglais, j'ai tenté d'en retirer les informations les plus significatives. Cette étude s'est donné pour but de comparer prostitueurs et non-prostitueurs et propose un état des lieux de la prostitution (aux Etats-Unis mais le phénomène étant mondial voire mondialisé, les données recueillies reflètent une situation commune).
Le premier constat de Farley concerne la cible des recherches en matière de prostitution jusqu'ici: 99% concernent les prostituées contre 1% pour les prostitueurs. Un véritable angle mort qui occulte les motivations de ces hommes. J'en profite pour signaler qu'en France une enquête dans le même esprit avait été publiée: Les clients de la prostitution (Claudine Legardinier et Saïd Bouamama).
Autre fait consternant: devant la quasi-impossibilité de dénicher des non-consommateurs de sexe (prostitution et pornographie) afin de former le groupe-témoin de 100 hommes non-prostitueurs, Farley et son équipe ont dû revoir leur définition et se résoudre à considérer comme tels ceux qui ne s'étaient pas rendus dans un club de stip-tease plus de deux fois au cours de l'année, n'avaient pas consommé de lap-dance et de pornographie durant le dernier mois ni eu recours à des masseuses, escortes ou prostituées ...
Enfin, on apprend que la moyenne d'âge des décès de prostituées est de 34 ans, une moyenne influencée par un taux exceptionnellement élevé d'homicides.
Des deux groupes formés par Farley et ses chercheur.e.s, c'est celui des prostitueurs qui permet le mieux de mettre en exergue, à travers les propos et les comportements observés, la soif de domination, de violence et le désir de déshumanisation des femmes.
Quelques témoignages de clients:
“You can have a good time with the servitude.”
" Contraindre permet de passer du bon temps."
“Prostitution treats women as objects and not ... humans."
"Dans la prostitution, les femmes sont traitées comme des objets et non comme ... des êtres humains."
“You’re the boss, the total boss."
"Vous êtes le patron, le patron incontesté."
“Even us normal guys want to say something and have it done no questions asked. No ‘I don’t feel like it.’ No ‘I’m tired.’ Unquestionable obedience. I mean that’s powerful. Power is like a drug.”
"Même les types normaux comme nous veulent ne pas avoir de comptes à rendre. Pas de "J'aime pas ça" ou "Je suis fatiguée". L'obéissance totale. Tu as le pouvoir et le pouvoir est une drogue."
“You get to treat a ho like a ho,” one john said. “You can find a ho for any type of need—slapping, choking, aggressive sex beyond what your girlfriend will do.”
"Vous êtes là pour traiter une pute comme une pute. Vous pouvez trouver une pute pour n'importe quel besoin: les coups, l'étranglement, le sexe violent, tout ce que votre compagne vous refusera."
Violence, prostitution et pornographie sont intimement mêlées, se nourrissent et fonctionnent sur la même demande: soumettre les femmes. Farley relève que les prostitueurs ont réalisé leur éducation sexuelle au moyen de la pornographie (pour les 3/4 d'entre eux) et qu'ils en consomment plus que les non-prostitueurs. Ils commettent en outre plus de délits avec violence et plus particulièrement envers des femmes 'viols et agressions physiques).
Il y a heureusement dans l'article quelques notes d'espoir: la prise de conscience collective que nous sommes bien en présence d'une violence inacceptable, la volonté d'en finir avec ce fléau et ses satellites ainsi que des initiatives progressistes en faveur d'une abolition ferme et constructive.
J'ai lu cet article hier, il est passionnant, je ne peux qu'en recommander la lecture à tous les anglophones !
RépondreSupprimer@Héloïse
RépondreSupprimerça ne m'étonne pas du tout
je note dans l'introduction que vous relevez, comme j'ai pu le faire moi aussi, qu'il est très difficile de rassembler des cas de non prostitueurs pour faire un groupe témoin.
ça pose plein de question
du genre
est-ce simplement parce que les non prostitueurs sont par nature des gens discrêt ou ne parlant pas du sujet du simple fait qu'ils n'y participent pas ?
est-ce du fait que la consommation de prostitution est un des piliers de l'identité masculine sociale et qu'il est donc ancré dans les mentalités de ne pas se "vanter" de ne pas s'y soumettre donc d'être un non prostitueur ?
est-ce du au fait que les non-prostitueurs, toujours du fait de l'ancrage de la consommation de prostitution chez la plus part des hommes, pensent ne pas être crédibles pour témoigner ne pas être prostitueurs ?
est-ce du au fait que les non prostitueurs sont si rare qu'il est quasiment impossible d'en rencontrer ?
il peut y avoir d'autres raisons.
quand j'entends prostitueurs, j'entends aussi consommateur de pornographie.
et mon idée, c'est que les mouvements féministes proposent aux non prostitueurs de se faire connaître, de témoigner de leur sens de la dignité humaine, du naturel qui les conduit à ne pas vivre leur identité masculine selon le modèle viril prostitueur.
J'ai lu hier cet article de Newsweek et je me suis demandé comment te le faire passer croyant effectivement avoir compris que tu ne lisais pas l'anglais, aussi j'ai laissé tomber. Mais je vois avec plaisir que tu l'as lu ; il est très intéressant. Les clients de la prostitution y sont nommés "the john next door", les garçons d'à côté, tellement c'est un phénomène répandu dans la population masculine qui n'arrive toujours pas à avoir des relations d'égalité avec une partenaire sexuelle ou amoureuse. Il leur faut toujours dominer et imposer, c'est très angoissant pour toutes les femmes, et particulièrement les prostituées qui sont souvent en grand danger.
RépondreSupprimerOui mais c'est tout de même l'offre qui conditionne la demande. C'est un peu comme avec le téléphone portable. Il n'y en aurait pas personne ne l'utiliserait et personne ne souffrirait de son absence. Les prostituées sont consommées parce qu'elles circulent sur le marché et sont assimilées à des marchandises indispensables. La plupart des prostitueurs sont fermement convaincus que sans la prostitution ils vont péter un câble alors que c'est avec elle qu'il le pète et développent des fantasmes d'hyperdomination destructrice !
RépondreSupprimer@ Kalista
RépondreSupprimerOui à conseiller aux anglophones en attendant une traduction complète ! Je l'ai récupéré par l'intermédiaire de Martin Dufresne qui traduit pas mal de textes ango-saxons, j'espère qu'il aura la merveilleuse idée de s'atteler à celui-ci !
@ Paul
On est d'accord: prostitueur=consommateur de pornographie aussi.
Quant aux raisons qui font qu'il est difficile de trouver des non-prostitueurs (et de plus en plus ...), vos questionnements peuvent y répondre: discrétion, peur de passer pour non-viril ou tout simplement nombre très restreint d'hommes qui échappent à ces pratiques. Si la dernière hypothèse l'emporte, on va avoir du mal à enrayer le phénomène d'autant plus qu'il génère des sommes colossales et permet à nombre de femmes de trouver un emploi (même dégradant, risqué et peu payé).
@ Hypathie
RépondreSupprimerDisons que j'ai un niveau médiocre en anglais mais que je parviens à retirer le sens général d'un texte. Donc, n'hésite pas à me transmettre même si c'est en anglais; à partir du moment où le sujet m'intéresse, je prends !
Oui, les garçons d'à côté, ça fait froid dans le dos. Il y a sur la première page, je crois, un témoignage de prostituée (T.O.M) qui explique que ces hommes sont des instits, des policiers ... bref, n'importe qui et même ceux qui sont censés avoir un rôle social d'éducation ou de protection. C'est un peu comme si homme apprenait que l'infirmière qui le soigne s'éclate en privé à torturer des personnes ... il y a un truc qui coince.
@ Euterpe
Exactement ! C'est la consommation de prostituées qui crée l'escalade de violence, le besoin de pornographie puis celui de consommer et dominer des femmes puis re-besoin de porno mais plus trash, etc. Le témoignage de celui qui en parle comme d'une drogue est à ce titre révélateur du mécanisme qui se met en place quand on propose des femmes comme des marchandises. Et c'est sans compter la faculté d'empathie qui décroît: le prostitueur qui constate que les femmes ne sont plus considérées comme des êtres humains affiche un cynisme effroyable. Pire, on a l'impression que c'est ce qui le fait triper.
euh... Héloïse : regardez svp si des fois mon dernier commentaire en réponse à cette question n'est pas dans vos spam : il a disparu...
RépondreSupprimermerci...
Ce que dit Ted Blunch "But men’s silence about the violence men perpetrate is as much of a problem as the violence itself,” “Men feed the demand, and men have to eradicate the demand.”
RépondreSupprimerest tellement évident! C'est ce que je pense, les hommes non prostitueurs,non agresseurs, en se taisant, se font les complices des violences, ils permettent au système de continuer à fonctionner,ils ont leur part de responsabilité, peut-être la plus grande.
J'ai voulu en savoir plus sur Blunch et j'ai découvert avec plaisir qu'il est vraiment engagé dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
ICI
@ Paul
RépondreSupprimerEffectivement, j'ai retrouvé votre commentaire non pas dans mes spams mais dans ma messagerie. Je l'ai copié hier ici-même et il a disparu ... décidément !!! Donc, cette fois est la bonne je l'espère, voici ci-dessous la copie de votre commentaire:
"@ Euterpe
cette analyse là est très discutable au delà la prostitution : est-ce l'offre qui conditionne la demande ou la demande qui conditionne l'offre ?
rien que dans les termes employés il y a question, offre et demande.
l'offre est en elle-même une demande et la demande une offre : dans toute relation commerciale, il y a offre et demande des deux côtés en tant que produit et rémunération.
le produit et la rémunération sont des points d'équilibre dans un contexte culturel et économique de valorisation de réponses à des besoins.
la question qui se pose est donc de savoir qui génère les besoins et les réponses à ces besoins.
la prostituée a besoin de rémunération pour survivre dans un contexte économique et culturelle qui par ailleurs ne lui "offre" pas d'alternative pour être rémunérée pour d'autres service.
le prostitueurs est structuré de sorte d'être persuadé de répondre à un besoin sans lequel il ne peut survivre dans le contexte culturel économique...
tout ça se sont des cercles vicieux générés par des structures culturelles : l'originalité du féminisme consiste à pointer l'origine de ces cercles vicieux sur la hiérarchisation des rôles sexualisés et la hiérarchisation des personnes selon leur sexe.
l'originalité du marxisme est de pointer une autre origine de ces cercles vicieux sur la hiérarchisation des personnes selon leur pouvoir de posséder des biens, des services, d'autres personnes en les tenant par le biais de leur besoin en pouvoir d'achat dans la hiérarchie sociale marchande.
ensuite, y'a les apports de la sociologie montrant que tout rapport est conditionné par des représentations culturelles et sociales induisant formes et contenu aux intentions, aux besoins, aux réponses, aux échanges pseudo-réciproques, par l'intermédiaire des interprétation de sens sociaux, des habitus.
on est dans une société radicalement inspirée par la domination la possessivité et le phalus.
donc pour moi y'a pas à tergiverser : c'est la culture phallocrate capitaliste qui génère la domination des hommes sur les femmes dont une des expression/reproduction des valeurs et structures mentales sociales est la prostitution, autre forme de viol.
cette création opère d'abord en construisant l'identité masculine sur le potentiel ou capital de domination de l'homme sur la femme : on doit prouver qu'on est un homme en dominant de diverses façons socialisées et économisées une femme ou des femmes.
on crée donc aussi l'identité féminine sur son capital de soumission à l'homme selon les mêmes modes.
ça induit que de très nombreux hommes soient persuadés qu'il vont pêter un cable s'ils ne baisent pas, voire s'ils ne consomment pas une prostituée.
ça induit que des femmes ne voient pas d'autres alternatives à leur situation économique et sociale que de se prostituer, car on leur a aux uns comme aux autres inculqués que le rapport au sexe est le fondement du rapport à l'autre.
le besoin de sexe et de prostitution est un besoin virtuel crée de toute pièce dans le cadre de la reproduction d'une idéologie sociale de domination par le sexe de l'homme sur la femme."
@ Paul
RépondreSupprimerJe souscris à votre analyse qui entrecroise les problématiques de genre et de classe car la prostitution n'est rien d'autre: l'archétype de la prostituée c'est la femme, déjà, mais surtout précaire. Si l'on rajoute le fait que ce sont surtout des femmes étrangères, on voit bien que la prostitution s'appuie sur le système patriarco-impérialo-capitaliste: le mâle blanc aisé ne s'est jamais prostitué.
@ Lora
Oui, j'ai vu cette réflexion. Mais je ne l'ai pas relevée car je crois guère à l'implication de ceux qui ne sont pas directement touchés. Bien sûr, ce serait mieux si les non-prostitueurs se fédéraient pour faire avancer la situation mais ce n'est pas le cas et les initiatives masculines sont malheureusement isolées. Ce sont surtout les femmes, les féministes, qui ont fait avancer la réflexion en théorisant et en rapportant leurs expériences (je pense à Dworkin, par exemple) et je dirais même que c'est un sujet que l'on ne doit pas céder exclusivement aux hommes sous peine de voir nos intérêts de classe sexuelle passés à la moulinette du machisme. La prostitution est une violence, c'est donc à ses victimes que revient la légitimité de la revendication et de la construction de nouveaux rapports. Tant mieux si des hommes nous prêtent main forte en toute sincérité mais le changement ne viendra pas initialement et spontanément de la classe masculine, c'est certain.
J'ai peu d'espoir aussi dans leur implication en masse et j'émets l'hypothèse - peu réjouissante - que beaucoup d'hommes exercent l'une ou l'autre violence envers une ou plusieurs femmes et que cela les rend tolérants envers les autres hommes qui exercent une autre forme de violence que la leur. Ou bien, il ne veulent pas "faire la leçon" aux autres pour qu'on ne la leur fasse pas. Exemple : un non prostitueur peut être un homme violent avec sa compagne.
RépondreSupprimerPuis, il y a ceux qui, non-violents, ont intégré la norme de domination masculine et ne veulent pas l'afficher.
Pour moi, la politique est la voie : la parité, avec le poids des féministes + des proféministes permet de faire voter des lois non sexistes. C'est ainsi que ça a avancé dans les pays nordiques.
à Héloïse
RépondreSupprimermerci d'avoir republié mon post : ça me permet d'en recopier le texte et d'en faire des notes pour une future réflexion.
Pour répondre à la remarque de Lora, les hommes non prostitueurs ET célibataires sont extrèmement rares (je suis évidemment très bien placé pour le savoir).
Il se trouve que je m'exprime ouvertement sur ce sujet à maintes occasions "masculines" forcées depuis mon enfance, pour dire non systématiquement à toute injonction d'incorporéïfier les schémas de masculinité communément imposé dès l'enfance aux hommes. et c'est radicalement source de rejet la plus part du temps silencieux et parfois violent psychologiquement voire physiquement : un homme qui s'exprime de la sorte en face d'autres hommes voire d'autres femmes (ça m'est arrivé plusieurs fois aussi) n'a aucune crédibilité. c'est considéré comme de l'auto-castration et on psychologise le truc dans les cas les plus "réfléchis" en vous projetant l'explication pseudo psychanalitique que vous avez été castré par vos parents et que donc vous êtes un malade mental grave et qui fait chier.
voilà
alors ensuite, dans mon cas, je ne peux pas m'empêcher de m'exprimer pour leur cracher à la gueule ou prendre mes distance tant j'ai la haine contre ce modèle culturel et je souhaite à personne d'avoir la même haine du monde que celle que je trimballe depuis mon enfance. donc je me doute que d'autres ont peut-être la même sensibilité mais pas la même haine mais une expérience de l'expression de cette non soumission au modèle masculin en tant qu'homme se soldant par ce dénie de toute parole : on accepte que ce soit des femmes qui en parle, mais pas des hommes. un homme qui n'est pas dominant, qui n'est pas fondé sur sa sexualité, n'a aucune crédibilité. il vaut mieux être homosexuel qu'être "ça" dans la tête des gens.
donc en dehors de mon témoignage rageur et haineux, profondément misandre en fait, je doute que vous en trouviez beaucoup.
@ Lora
RépondreSupprimerOui, c'est juste: être non-prostitueur n'est pas le gage absolu d'une vision proféministe. Le machisme a tellement de moyens de s'exprimer: exploitation domestique, violence conjugale et/ou sexuelle, insultes, etc.
@ Paul
Ce n'est pas de la haine que vous ressentez Paul, c'est de la colère. La haine est gratuite, la colère est légitime. Ca rejoint la réflexion de G.Sapienza: la guerre est gratuite et infondée (celle que mènent des hommes contre les femmes), la révolution est légitime et salutaire (celle que fomentent des femmes contre l'oppression).
PS: nous échangeons depuis pas mal de temps déjà, nous pourrions peut-être nous tutoyer ? ;)
@Héloïse
RépondreSupprimerla question de la gratuité de quelque chose est d'une même ordre que celle de comprendre si c'est le travailleur qui génère son marché ou le marché qui génère le travailleur, au sens où je l'expliquais à propos de la prostitution.
certaines guerres peuvent aussi être des réponses légitimes à quelque chose.
ce que je veux dire, c'est qu'à chaque fois je ne place pas la généralité en terme de la haine c'est comme ci et ça vient de ça, mais ma généralité c'est d'aller chercher le phénomène générateur de celui que j'observe.
dans un monde chaotique et interdépendant au sens scientifiques de ces termes, un phénomène est induit par un faisceau d'autres phénomènes et ça devient délicat à démêler même quand on s'arrache de l'aliénation aux apparences.
je ne hiérarchise pas les sentiments. je les catégorise, les classes de façon mouvante selon leur contexte dans des nomenclatures adaptables.
pour votre proposition de tutoiement, mon expérience m'a rendu très prudent avec quiconque. nous sommes en relation à distance et ne connaissons rien l'une de l'autre. les amalgames sont toujours un risque pour moi du fait de ma naïveté affective de camaraderie.
d'autre part, d'un point de vue littéraire, le vouvoiement oblige à une meilleure tenue de rédaction (alors déjà que j'ai du mal à écrire correctement l'orthographe, si je me facilite la vie avec un parlé populaire, c'est la porte ouverte au n'importe quoi.) donc je me discipline en gardant le vouvoiement avec les gens avec qui j'échange sur le net.
@ Paul
RépondreSupprimerBon, je respecte votre vision du tutoiement. Ca me fait deux rateaux dans la journée avec Kalista qui a refusé ma proposition de s'échanger nos pseudos Facebook. Bouuuuuh !!!
Euh ... sinon, j'ai pas tout compris à propos de la gratuité ou pas de la haine.
@Héloïse
RépondreSupprimerah je suis désolé de vous fendre le coeur de la sorte...
bon
autrement
la question de la gratuité de toute chose pose celle de la causalité de la chose autant que son finalisme.
replacer une chose, par exemple l'amour ou la haine, dans un système de causalité et de finalisme, c'est la replacer dans les fondements culturels qui lui donne du sens.
Or on est dans un système qui met du sens en hiérarchisant entre pôle de solutions continue, entre bien et mal, et en inversant joyeusement les hiérarchie selon le finalisme recherché.
d'autre part on est aussi dans un système qui privilégie les causalité et finalisme linéaire, mono dimensionné : une cause un but, du fait que par derrière il faut pour valoriser une idée de l'individualisme moteur du monde, le but est le truc de la volonté individualiste qui est en même temps la cause de la chose...
ben non
moi je ne vois pas du tout le monde comme ça
les circonstances influent de façon indicible sur le système cognitif autant que sensori-moteur de chaque être et le pousse à penser autant qu'agir d'une façon ou d'une autre.
il n'y a pas de hiérarchie entre la haine et l'amour : aimer un connard comme Sarkozy ou une ordure comme DSK ou Polansky c'est mal. les haïr est normal et sain donc bien. les aimer est mal.
aimer c'est pas bien ou mal en soit, haïr non plus. idem pour la colère. y'a des colère légitimes. mais d'autre qui sont le résultat d'une frustration de mégalomanie ou de paranoïa qui ne le sont pas du tout.
Les guerre que l'on voit être médiatisées une peu partout sont effectivement le résultat de mégalomanies.
mais certains participants y sont légitimes.
les manipulations autour de ces cas sont terribles, comme par exemple la manipulation qui a été faite du cas lybien : moi dès les premières informations, il m'a semblé évident que ce soulèvement n'avait rien de populaire légitime et spontané : la raison est simple, dès le départ les gens étaient armés. or pour avoir des armes il faut du pouvoir et du fric. et des relations avec des marchands d'armes. or ces derniers sont parmi les pires ordures de la planète. donc les gens qui se sont soulevés ont des atomes crocchus avec les pires ordures de leur région... et beaucoup de fric... ensuite il a été indiqué que le soulèvement était initié par les services secrets français entre autres etc etc etc... et là depuis des semaines, on voit que le gros de la population soutien son président qui apparait de plus en plus comme pas si dictatorial que l'occident le prétend, mais au contraire un rempart contre les mensonges de l'occident etc... ensuite y'a le pourquoi les lybiens soutiennent ou pas leur président. ben à cause de ce qu'il garantit aux gens : l'eau, la santé, le logement, l'énergie, l'instruction etc... et ça c'est pas du tout le cas des pays contrôlé par la prétention démocratique des pays occidentaux dans lesquels l'accès à la santé, le logement, l'énergie, l'instruction, l'eau sont de plus en plus problématique.
suite au prochain comm...
suite du précédent commentaire
RépondreSupprimerc'est pareil, la démocratie c'est une truc mensonger mis en avant partout par le système capitaliste phallocrate guerrier. or c'est un truc complètement faux dans la réalité. les peuples n'en ont rien à foutre de la démocratie : ce qu'ils veulent c'est pouvoir manger, se loger, se chauffer, se soigner et en plus on les force un peu en tant qu'idéaliste bourgeois éclairer à s'instuire pour comprendre dans quoi on vit, pas se fouttre sur la gueule tout le temps et devenir capable de vraie démocratie qui n'a rien à voir avec la liberté d'expression mise en avant par le système totalitaire capitaliste phallocrate pour manipuller les gens en s'informant à peu de frais des fantasme manipulables des gens.
bon pour en revenir à la gratuité, c'est pas dur, la haine c'est pas gratuit : c'est généré par un faisceau d'éléments. ça peut être totalement finaliste, tendre vers un but si le faisceau d'élément est lui-même induit par un finalisme.
le finalisme qui me rend haineux à l'égard du modèle masculin, c'est qu'on m'interdit beaucoup de choses vers lesquelles je tends de moi-même et qu'on m'impose des choses que je trouve abjecte et pire encore on me les impose en exigeant que je m'y identifie et que ce soit le fondement de mon identité, de ma fierté, de ma dignité, de mon bonheur.
Mais de la même manière, l'amour n'est pas gratuit du tout. c'est tout un tas de chose qui font que j'aime certaines choses parce qu'elles me permettent de me sentir heureux dans d'autres choses encore.
tout tient dans le critère de joie émergent de l'action, de la participation.
ce qui me fait rire, ce n'est jamais les humiliations que s'imposent les clowns du cirque, c'est un rayon de soleil qui me baigne le visage, ce sont les jeux des oiseaux dans les feuillages etc... des moments purement sensuels. et c'est ça que j'appelle le bien.
@ Paul
RépondreSupprimerCa va, je me remettrai de votre refus ;)
Bon, je comprends mieux le coup de la gratuité telle que vous l'exposez. Mais, personnellement, je préfère distinguer la haine de la colère dans ma grille de lecture féministe. La haine des hommes envers les femmes est gratuite pour moi parce qu'infondée. En effet, qu'ont-elles fait pour être privées de nourriture, d'éducation, de liberté et même de reconnaisance de leur humanité ? Sincèrement, je me le demande encore sans trouver de réponse acceptable. La misogynie n'a pas de cause valable. Par contre, elle a une finalité (rabaisser et altériser l'autrE) et en cela, elle n'est pas gratuite, je vous l'accorde. Quant à la colère, elle est une réponse légitime à la haine (cause) et vise son éradication (objectif).