vendredi 1 octobre 2010

Parole aux philosophes

J'ai visionné une partie du documentaire "La cité du mâle" diffusé sur Arte et relevé, entre autres, les propos d'un jeune homme au sujet de la légitimité de la violence envers les femmes.

"Un homme ça reste un homme. Quand on parle de l'être humain, on dit l'homme, on dit pas la femme ... c'est pas pour rien."

Se rend-il compte sous les airs de philosophe érudit qu'il semble vouloir se donner:

- que l'utilisation du mot homme pour désigner les êtres humains n'est pas une vérité universelle, que c'est au contraire un dénigrement construit par des types au cerveau atrophié ... comme lui ?

- qu'il refuse, en 2010, le statut d'être humain à l'ensemble des femmes ?

- que son "c'est pas pour rien" cache à peine toutes les violences gratuites et multi-séculaires que les femmes subissent ?

Ceci dit, son propos a le mérite de mettre au jour le ressort de tout le machisme qui se joue dans notre société: les femmes ne font pas encore partie de l'humanité. Brimades, coups, objectivation, esclavagisation et humiliations à leur encontre ne sont que les applications méthodiques de ce postulat de base.

14 commentaires:

  1. Mais pourquoi la France freine-t-elle des 4 fers pour utiliser le terme de Droits Humains au lieu de Droits de l'Homme? Parce que un homme c'est un homme comme le dit ce jeune.
    Bien sûr que les mots comptent. Ceux (et celles) qui affirment que ce ne sont que des détails et qu'il y a bien d'autres choses à changer avant ça sont les premiers à crier au parjure anti langue française, au ridicule d'un tel combat. Si ce n'était que des détails, pourquoi tant de hargne et de colère?
    Pareile pour Madame ou mademoiselle et ce charmant commentateur qui après s'être "moqué" de moi de m'attarder à un aussi petit détail déclare qu'il va "casser la geule" à ceux (donc moi compris) qui appellent sa fille Madame au lieu de Mademoiselle. Casser la gueule pour un détail sans importance, vraiment?

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  2. Pas réussi à visionner ce doc, doit me manquer un plug-in ou je ne sais quoi de ce genre.

    De toutes façons, rien à foutre de ces débiles qui ne possèdent pas 300 mots de vocabulaire mais se prennent pour des philosophes, marre du pauv' "garçon arabe stigmatisé" qui n'a pas été foutu d'apprendre à lire quand l'école est obligatoire pour tout le monde jusqu'à 16 ans. M'arracheront pas une larme.

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  3. t'as rien perdu floréal. Je n'en ai vu que la moitié. Décidée à ne pas le regarder au départ, j'ai zappé après la première demi heure. Eh ben ca m'a suffi. C'était inintéressant au possible, une succession d'élucubrations d'un machisme crasse, c'est clair que ces types là ne réfléchissent pas. Même pas une étincelle. Se complaire à être cons à ce point, c'est être pire que mort, c'est être perdu. Sans le moindre espoir qu'ils se re-cherchent.

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  4. Bon moi je suis bêtement retournée sur vdm, quelle erreur ! Quelle réunion de cerveaux atrophiés, là aussi ! Le pire c'est qu'il y a même des expatriés. L'un d'entre eux a même fréquenté un café que je connais également et il n'est pas exclu que je le croise. Et bien il trouve que les allemands sont vachement plus arriérés que les francais sur le plan du sexisme ! Là c'est trop. Je jette définitivement l'éponge.

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  5. Et son pote qui prétend que tout le monde a enlevé des vies ou quelque chose dans le genre pour parler de leur grand ami meurtrier de Sohane ? Je me demande comment l'intervieweuse a tenu le coup. Je me demande aussi comment ces bitards ont-ils fait pour accepter de parler à une inconnue d'un sexe / genre honni. Vanité, sans doute ?!

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  6. @ Alice

    "On" ne veut pas cesser d'utiliser le mot "homme" pour désigner l'humanité parce que ça en arrange certains. C'est quand même le gage que (symboliquement mais pas que)le doute plane sur notre appartenance ou pas au genre humain.

    Et c'est ce doute qui légitime notre pornographisation, prostituation, esclavagisation domestique et sexuelle, destruction, infériorisation. Si nous sommes considérées comme humaines à part entière un jour, tout ceci sera considéré comme des horreurs faites à l'humanité.

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  7. @ Floréal

    Le gros naze dont j'ai relevé le propos n'est pas maghrébin ;)

    Et puis personne ne te demande de verser une larme pour eux (enfin pas ici en tout cas) ! Jamais je ne te demanderai de pleurer pour un macho qui, à mes yeux, mériterait (au mieux) qu'on lui couvre la tête de nos dernières menstrues.

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  8. @ Romane

    Moi aussi, je me suis arrêtée à la moitié. La colère et les larmes montaient dangereusement.

    C'est clair qu'ils sont intellectuellement limités mais ce n'est pas une raison. Je connais des gens bien moins instruits (analphabètes ou illettrés) qui savent raisonner humainement.

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  9. @ Euterpe

    Tu as eu raison.

    Devant les réclamations de certaines intervenantes, les responsables du blog organisent une réunion pour en parler. Bon, c'est sur Paris et je n'irai donc pas mais elles semblent prêtes à mettre en place une modération. A suivre ...

    PS: si tu souhaites t'y rendre, toutes les infos sont sur leur site Osez le Féminisme.

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  10. @ Chaminou

    Oui, ça m'a fait bondir aussi. Remarque, il y avait de quoi bondir à chaque phrase qu'ils prononçaient: la soeur de 28 ans menottée si en retard, une autre soeur que l'on défigurera si elle couche, des filles qui se font "trouer", des putes, des chiennes .... la nausée.

    Moi aussi je me demande comment l'intervieweuse a pu garder son calme. Et puis, quelque chose me questionne quand même: ces hommes avouent faire subir des violences, ne sont-ils pas légalement condamnables ? Je crois que les lois sont un peu différentes dans le cadre d'une enquête journalistique mais quand même ... il y a des femmes maltraitées et en danger.

    Pareil pour les propos du jeune homme relevés dans mon billet, ils sont largement discriminatoires et incitent à la haine et à la violence.

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  11. @ Héloïse
    J'ai mis "pauv' "garçon arabe stigmatisé"" entre guillemets, parce que j'ai utilisé (exprès) le cliché cher à Christine Delphy/Indigènes de la républiques/lmsi. J'en sais rien ce qu'il était, puisque je n'ai pas vu le doc. Mais entre temps je suis tombée sur ça:
    "L'auteur montre à partir d'études de terrain, que dans les banlieues où il a enquêté, les jeunes en difficulté ou engagés dans la délinquance sont quatre fois plus représentés chez les immigrés récents provenant particulièrement du Sahel que chez les autochtones. Les adolescents d'origine maghrébine le sont seulement deux fois plus. Les émigrés venant du golfe de Guinée, où la religion musulmane est moins répandue, sont moins impliqués que ceux provenant de la zone sahélienne."
    Ici:
    http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=559
    "(...) la situation de dépendance des femmes par rapport aux hommes, la polygamie ou, de plus en plus, l'omniprésence de la charia et de ses gardiens zélés, paraît insupportable en Europe quand ces traditions s'épanouissent librement dans des quartiers qu'ont abandonnés les représentants des cultures autochtones et les immigrés anciens bien assimilés.

    Ces traditions culturelles importées ne sont pas en elles-mêmes génératrices de criminalité. Dans des sociétés anciennes, elles avaient leur raison d'être. Mais lorsqu'elles s'ajoutent à la crise économique, elles n'aident ni à l'intégration ni à l'assimilation des immigrés. Comment des mères très jeunes, soumises à des maris autoritaires, pourraient elles par exemple avoir l'autorité suffisante pour empêcher les enfants de s'adonner à des trafics de toutes sortes? Comme le souligne avec justesse Hughes Lagrange, « le caractère prédictif le plus solide de la réussite scolaire et sociale reste le niveau culturel de la mère et son degré d'intégration professionnelle ». Or les cultures importées d'Afrique et revendiquées par des groupes en mal d'identité n'y aident pas."

    Ce qui explique bien des choses, à mon avis.

    Il ne doit guère en aller différemment de leur attitude envers les femmes.

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  12. @ Floréal

    Delphy et Tévanian, c'est ma culture et tu le sais. On a longuement discuté de tout ça ;)

    Quand je vois un type parler comme c'est le cas dans ce docu, je ne vois pas un Arabe, je ne vois pas un Blanc, je vois un misogyne. Et c'est ça et juste ça qui m'insupporte.

    Etre Blanc ou Arabe n'est pas condamnable en soi mais proférer des injures ou en appeler à la violence envers les femmes, si. Que l'on s'appelle Medhi ou Jean-Charles.

    Et toi aussi, tu combats le machisme d'un champignacien ou d'un Arabe des cités.

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  13. @ Héloïse
    Delphy, d'accord. C'est une référence sérieuse. Même s'il y a chez elle des côtés que je n'aime pas trop, comme son "parrainage" (décidément la langue est sexiste, mais comment dire? Marainage?) de l'ethno-stalinienne adepte de la "pensée magique" reine des indigènes, par exemple.
    Mais Tévanian?! Franchement c'est pas sérieux!...

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  14. Tévanian est beaucoup moins cohérent que Delphy en matière de féminisme. Ca ne m'empêche pas de trouver certaines de ses analyses assez pertinentes et d'en retirer un certain terreau de réflexion.

    PS: qui est l'ethno-stalinienne adepte de la "pensée magique" reine des indigènes ??? Pas comprendu sur ce coup ;)

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