jeudi 2 juin 2011

Conte de féministes

 
Il était une fois une jeune femme qui demanda à un jeune homme s'il voulait bien l'épouser. Il refusa.

Dès lors la jeune fille vécut toujours heureuse, sans laver, cuisiner ni repasser pour personne, sortant avec ses amies, couchant avec qui elle voulait et menant sa vie comme elle le souhaitait.




Source: un petit conte anonyme qui circule sur les réseaux sociaux et que j'ai légèrement remanié.

14 commentaires:

  1. Moi je verrais plutôt : "Il était une fois un jeune homme qui demanda à une jeune fille de l'épouser : elle refusa" ; et... j'adhère et copie/colle ta suite. Il faut vraiment être complètement dingote, avoir perdu toute lucidité ou encore être ivre-morte pour demander à un homme de vous épouser ! Je comprends en sens inverse : avoir quelqu'UNE qui s'occupe de toute l'intendance à vie pour pas un rond (je reste polie et consensuelle -je pense ici à la bonne tenue des commentaires de ton blog) pendant que vous vous occupez de votre avancement de carrière, c'est tout bénef. Mais ça marche quand on est un homme uniquement.

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  2. non
    tous les hommes ne sont pas comme ça
    là vous faites de l'essentialisme
    les hommes qui sont pas comme ça vivent très mal en société : ils ont très difficilement un travail, donc risque pas d'avoir de carrière, et n'ont absolument aucune chance d'intéresser la grande majorité des femmes : les seules qui sont pas comme ça, sont aussi dans la merde et en fait, on s'en sort pas mieux à deux dans la merde et puis ils et elles apprennent très jeunes à se démerder tout seul même dans la souffrance, tant est si bien que si quelqu'un ou quelqu'un passe par là et leur tendent la main : ils et elles ne s'en aperçoivent pas ou ne la croient pas.

    donc en fait, ben je vais vous dire hein, les hommes ou les femmes qui sont pas comme les autres, reproductions des modèles sexistes, ben ils rêvent pas non plus de pas avoir à faire la cuisine, de pas avoir à faire le ménage, de pouvoir coucher avec qui bon leur semble... parce que quand ils se retrouvent, rarement, dans les bras de l'autre, là encore, ont leur demande d'être conformes à quelque chose qu'ils ou elles ne sont pas, ça leur fait mal, très mal, et si l'autre les condamne pas très vite, de toute façon, ils ou elles sont tellement mal qu'ils et elles se barrent le coeur en charpie.

    alors l'avancement de carrière... c'est quoi une carrière ? un truc d'où on extrait de la pierre pour construire des bâtiments ?

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  3. Tous les mariages ne sont pas une arnaque.
    Chez nous, les tâches sont partagées. Si, si ! Nous sommes très prudents quant au partage des tâches : on prend vite l'habitude de laisser faire l'autre, de faire soi-même... Les gens hallucinent de nous voir comptabiliser les biberons donnés et le temps passé à lessiver, mais au moins on est certains que personne ne se fait avoir. Ceux qui se moquent de nous ne peuvent pas tous ne dire autant.
    On sort l'un sans l'autre si on en a envie. Bon, on ne couche pas avec d'autres, mais c'est notre choix à tous les deux. ;-)
    Notre plus grande satisfaction, c'est de voir que notre fils réclame des jeux d'imitations classés "fille" (cuisine, balai, poupon...) autant que des p'tites voitures. Les tâches ménagères font partie de la vie, pour lui, c'est pas un truc de gonzesses, c'est l'affaire de tous.

    C'est pas le mariage, le problème.
    On peut ne pas être mariée et se faire avoir tout pareil (en plus, il n'y aura pas de pension quand madame se sera faite jeter pour une plus jeune...). On peut être célibataire et être l'esclave de son père/frère/amis/colocataires... On peut être esclave de soi-même en lessivant compulsivement son chez-soi, s'interdisant les sorties, passant un temps maladif dans la salle de bains ou chez l'esthéticienne...
    Le problème, c'est le poids des traditions, le système patriarcal. Les institutions sont le reflet de nos traditions, mais elles sont ce qu'on en fait. Elles sont un outil, pas une cause.

    Mais c'est sûr qu'il vaut mieux être célibataire que mariée à un prince charmant qui vous laisse ses chaussettes à racomoder. ;-)

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  4. il y a mille et une manières de tyranniser quelqu'un même en dehors du mariage simplement par les liens de parenté. Et puis s'il y a divorce avec des enfants alors là, même une fois le mariage rompu tout peut continuer autrement...

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  5. @ Paul : "Tous les hommes ne sont pas comme cela" : à peu près d'accord, mais le système est tellement fait pour les hommes que c'est impossible d'être égaux, dans une société qui nie les femmes et leurs besoins, y compris et surtout leurs besoins de transcendance. Et puis je ne vois pas pourquoi je ne ferais pas "carrière" ; j'ai aussi le droit de m'exprimer dans un travail constructif, satisfaisant sur le plan personnel et utile à tout le monde, il me semble. Mais bon, je vous rassure, c'est quand les hommes (au pouvoir partout) me laissent passer. Et ça, c'est vraiment insupportable. Pour moi le féminisme, ce n'est pas que de la théorie, je le pratique. Les brillantes études universitaires sur le sujet, c'est parfait (j'en lis), c'est même une spécialité française, cependant, il est sain de mettre ses actes en accord avec ses idées.

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  6. @ Hypathie

    Tu as raison: ce serait mieux dans l'autre sens (elle refusa) mais je ne voulais pas (trop) trahir le texte original dont il est tiré. Ta remarque qui suit me fait penser à cette étude qui révélait que les femmes célibataires réussissaient mieux leur carrière que les autrEs. Idem pour les hommes mariés ... Comme quoi, il y a bien arnaque.

    @ Paul

    L'essentialisme (ou différentialisme) suppose que femmes et hommes soient naturellement, irréversiblement différent.e.s et ce n'est la vision ni d'Hypathie ni de moi-même. On peut très bien prôner l'universalisme et constater des phénomènes massifs. Or, le couple est massivement (sauf exceptions) mauvais pour les femmes et tout bénéf pour les hommes.

    Je copie ci-desous la réflexion sur le différentialisme/universalisme de G.Halimi que Mauvaise Herbe a postée récemment ici:

    http://mauvaiseherbe.wordpress.com/2011/06/03/le-%c2%ab-complot-%c2%bb-feministe/

    "Qu’il nous suffise de rappeler qu’un universalisme qui, pendant plus de deux siècles, a exclu les femmes de la citoyenneté puis du partage du pouvoir politique a fait la preuve de son « différentialisme » misogyne. A cet universalisme trompeur, nous substituons un double universalisme : hommes + femmes = humanité."

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  7. @ Kalista

    Evidemment que tous les mariages ne sont pas des arnaques mais il s'agit quand même d'un fait de société assez prégnant pour qu'on en informe les jeunes femmes. Or, que lit-on dans les magazines qui leur sont destinés ? Que leur seule et unique quête doit être celle d'un homme (les fiches-cuisine et pages mode, épilation et Botox sont juste des outils pour parvenir à cette fin). Se mettre en couple signifie faire une croix sur ses loisirs, sa carrière (ou mener tout de front et s'épuiser ce qui est assez Français somme toute, les articles s'extasiant sur la superwoman française étant légion). Alors certes, il existe des exceptions mais elles sont rares et laborieuses. J'ai moi-même un compagnon que j'aime beaucoup et qui a suivi mon évolution féministe, il fait donc le ménage, la cuisine et s'occupe de ses filles (il adore par exemple leur brosser les cheveux et leur faire des tresses !) mais instaurer un nouveau partage n'a pas été facile (des deux côtés) et surtout l'entourage est très hostile à notre organisation et au fait que je gagne plus d'argent que lui (bon, là je suis au chômage, on nous laisse tranquilles). Il passe pour une mauviette et moi pour une pas commode. C'est super dur cette pression et ça donne parfois envie de rentrer dans le rang pour avoir la paix.

    Personnellement, j'aurais aimé qu'on m'expose avec honnêteté ce que le couple signifie vraiment et tous les écueils qui m'attendaient. Dans l'idéal, je ne suis pas contre le couple hétéro mais pas en l'état actuel des choses et en tous cas pas comme la seule unique voie. La précarité féminine est intimement liée à l'exploitation dont elles sont victimes et en attendant que ça bouge (si ça bouge un jour ...) il serait bien qu'on avertisse les jeunes femmes de ce qui les attend plutôt que de leur faire croire malhonnêtement que leur épanouissement dépend d'un homme (alors que c'est des hommes que viennent la plupart des malheurs que rencontrent les femmes).

    @ Euterpe

    Oui mais le mariage et le couple par extension sont quand même les "lieux" par excellence où se joue la violence masculine (exploitation domestique, violences sexuelle, psychique, verbale ou physique, dépendance économique, etc.) Ce couple qu'on nous pose en idéal pour les femmes se révèle finalement le meilleur moyen pour les hommes de déposséder les femmes d'elles-mêmes.

    Ce sont quand même les femmes qui réclament le plus le mariage ... puis le divorce. Si la société arrêtait de les gruger sur cette histoire dont elles finissent par découvrir la triste réalité, elles finiraient sûrement par prendre des décisions clairement consenties et on éviterait pas mal de gâchis.

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  8. Oui mais elles croient parfois que le mariage est une protection tandis que la société représente pour elle le lieu de tous les dangers. En fait, il n'y a de protection nulle part quand il n'y en a pas eu chez ses parents d'abord, mais si la mère a déjà cru à une protection par le mariage et s'est fait grugée elle-même et ainsi de suite en remontant les générations....?

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  9. @ Euterpe

    La protection dans le mariage alors que c'est là que se jouent les pires abus (avec la famille en général) c'est tout à fait ça ! Et l'illusion se transmet avec les générations successives ...

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  10. "Il passe pour une mauviette et moi pour une pas commode. C'est super dur cette pression et ça donne parfois envie de rentrer dans le rang pour avoir la paix.", je me retrouve tellement dans cette phrase!
    Si un jour on se sépare, tout le monde sera de son côté. Le nombre de remarques que je peux avoir souvent inconscientes en plus, qui n'ont pas la volonté de faire du mal mais plutôt une réaction de gêne en réflexe sur une situation qui dérange sans qu'ils arrivent forcément à mettre le doigt dessus.
    Un jour j'ai osé dans un dîner exprimer deux fois mon avis sur le politique et la finance, et je me suis pris la remarque "machin, de toute façon elle ne parle que de ça", moi étonnée "hein mais j'ai dit deux phrases", et l'ami en question tout étonné lui aussi d'avoir dit ça pour deux phrases, fronce les sourcils, et répond "euh ouais enfin je rigolais". En réfléchissant à sa remarque, il voyait bien qu'il avait dit une connerie, et du coup il ne comprenait pas pourquoi il avait dit ça. Son machisme était complétement inconscient, à partir du moment où une femme donnait son opinion sur un sujet d'"homme", c'était anormal c'était une pipelette bizarre.
    Une autre fois, une amiE m'engueulait parce que je ne laissais pas parler mon compagnon, parce que pour tout le monde, étant dans un couple je ne pouvais avoir que le même avis que mon compagnon et c'était à lui de l'édicter pour nous deux. Et si je ne suis pas de son avis, je suis une "chieuse" pas une personne qui débat.
    Et malheureusement sur le partage des tâches, on se prend beaucoup plus de remarques de la part des femmes que des hommes, c'est navrant.

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  11. (Option je raconte ma vie), une fois mon grand-père de 80 ans se désolait que tous les amis de mon cousin trentenaire divorçaient, que la société partait en vrille, que c'étaient les femmes qui demandaient le divorce le plus souvent ( je soupirais d'avance à l'idée de la suite), puis rugissant de plus en plus fort: "et ben elles ont bien raison!!!que des feignants!!moi avec quatre enfants, j'aidais ta grand-mère sinon comment on pouvait s'en sortir??". De la part d'un homme ouvrier né en 1920.

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  12. @ Lyly

    C'est le pile tu perds, face tu gagnes pas d'Alonso. Quoi qu'on fasse, c'est nous qui trinquons mais je crois qu'avec le temps je vais assumer ma réputation de pas commode et même forcer le trait ! Tu dis rien, t'es une andouille, tu parles aussi alors autant l'ouvrir et bien grand.
    Géniale, l'histoire de ton grand-père, on ne s'attend pas à une telle chute ! Le machisme traverse les époques mais dans chacune il y a des lueurs d'espoir inattendues.

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  13. les hommes ne doivent pas épouser les femmes ils doivent réapprendre à s'aimer entre eux seul un homme comprendra parfaitement un homme et seule une femme comprendra une femme donc messieurs découvrez le plaisir entre hommes et rassurez vous le femmes se débrouilleront entre elles

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  14. @ Poulie

    Eh bien !!! Quel discours sectaire ... Les êtres humains sont tout à fait capables de s'entendre entre eux quel que soit leur sexe/genre à partir du moment où on ne les enferme pas dans des rôles et des comportements qui les éloignent les uns des autrEs.

    Bien sûr que les femmes peuvent se débrouiller entre elles (je dirais même mieux que les hommes puisqu'étant des femelles, elles peuvent assurer leur descendance par parthénogénèse, phénomène utilisé par d'autres espèces) mais ce n'est pas le but. N'oublions pas qu'il manque aux hommes la faculté d'enfanter et que c'est surtout eux qui ont besoin des femmes (le mariage, la fidélité, le statut de femme mineure n'ont été inventé.e.s que dans la perspective de se les approprier).

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