lundi 11 avril 2011

Les résistances à l'IVG: des actes oppressifs

"Nous savons que vous ne voulez pas 'sauver des foetus' mais forcer des centaines de milliers de femmes à risquer leur vie, et en faire mourir quelques milliers, afin de terrifier toutes les autres. Pour qu'elles comprennent. Dans quel monde elles vivent. Qui commande. Où est leur place. Nous savons que vous voulez nous faire reculer sur tous les fronts, et d'abord mobiliser toutes nos énergies sur le front de l'avortement, pour nous empêcher d'avancer, pour nous immobiliser." Christine Delphy.
L'histoire du droit à l'IVG n'a pas été achevée. Il nous est encore chipoté parce qu'il semble encore intolérable à certains que le ventre des femmes leur appartienne à elles, parce que la maternité ne doit pas être leur affaire à elles, doit se coucher devant l'intérêt général de la démographie ou l'intérêt privé d'un auto-proclamé propriétaire.

Un droit inlassablement contesté, entravé ou vaguement appliqué cesse d'être un droit.

Si en France, on ne meurt plus en avortant depuis 1975, en revanche, on est encore sommée d’en crever… de honte et de culpabilité font remarquer très justement les filles des 343 salopes qui ont lancé un appel à signer ici.

Elles ont également créé un espace de parole dans le but de:
■ Faire enfin émerger la parole des femmes qui ont avorté et qui vont bien. Cette parole est trop souvent passée sous silence.

■ Faire entendre un autre discours pour que les femmes puissent enfin ne plus se sentir coupables de ne pas souffrir d’avoir avorté.

■ Permettre aux femmes qui ont avorté et l’ont mal vécu de voir que ce n’est pas une fatalité, que la pression qui pèse sur nos épaules et nos ventres contribue à rendre les femmes malheureuses.

■ Faire comprendre que ces discours dramatisant l’avortement peuvent jouer comme des prophéties auto-réalisatrices : lorsqu’on croit que l’avortement ne peut être vécu autrement que comme un drame, comment bien le vivre ?




6 commentaires:

  1. effectivement il est + que temps de réagir ! je vais relayer aussi leur blog, je l'avais fait pour la pétition, et signée.

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  2. super initiative de recueillir des témoignages. En espérant qu'il y en ai beaucoup.
    Possible que l'on s’aperçoive plus concrètement ce que veut dire "grossesses non désirées". L'avortement n’étant que le prolongement de ce fait. Et que toutes tentatives de culpabilisations ou de discours forçant une maternité qui de toute façon est à ce moment là non désirée, sont de la maltraitance à l’égard des femmes, un scandale.

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  3. @ Emelire et Gloup

    J'espère que le relais permettra d'avoir signatures et témoignages à foison.

    Sur la notion de maternité dont tu parles, Gloup, il a été dit chez Mademoiselle (je crois) qu'au final la souffrance est bien plus dans la maternité, surtout si elle est non-désirée que dans l'avortement. La souffrance et la difficulté des mères est tue au profit de la diabolisation de l'IVG. Valorisation de l'asservissement (mère) et dénigrement de la liberté (non-mère) sont les pilliers du patriarcat.

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  4. Il me semble quand même (je suis allée voir plusieurs fois) qu'il faut avoir fait une interruption de grossesse pour signer ?

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  5. Rien à voir mais je voulais dire que je t'enverrais bien un email mais le temps que je me connecte à ma boîte mail (qui est particulièrement suante) mon ordi se brouille. Lorsque j'aurais résolu ce problème je t'écrirai, promis.

    A part ca, pour des raisons perso j'évite le sujet IVG. Néanmoins je suis d'accord avec tout ce que tu écris sur le sujet. J'ajouterais que les accouchements peuvent aussi être vécu comme des drames, non ?

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  6. @ Hypathie

    Je suis hyper en retard dans mes réponses sur le blog et je m'en excuse (des affaires pas trop rigolotes à régler ...).
    Concernant ton interrogation, les initiatrices de l'appel disaient qu'il était mieux que celles qui signent soient concernées. Mais, je pense que toutes les femmes sont concernées car susceptibles d'y être confrontées un jour ou l'autre.

    @ Euterpe

    Moi aussi je rame, t'inquiète pas, rien ne presse. D'autant plus que, de mon côté, ma fille tarde à te faire la traduction du poème. Je la hante tous les jours mais c'est vrai qu'avec son bac, elle a d'autres priorités. Demain soir, elle est en vacances, elle trouvera un moment pour s'y mettre.

    Pour les accouchements, le regard du corps médical et de la société n'est pas le même. Attention, c'est de l'enfantement, là !!! Amen, comme tu dirais !
    Mais c'est vrai que la souffrance de certaines mères est niée ... c'est tellement beau de devenir mère qu'on ne voit pourquoi elles se plaindraient :(

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