lundi 28 juin 2010

Deux stigmates pour le prix d'un

"En 2004, des chercheur.e.s ont présenté à un groupe cet item : « L’égalité entre les sexes représente un progrès social de justice » et, les sujets du groupe en étaient d’accord.

Mais quand on leur à présenté l’item suivant : « Comme le soutiennent les militantes féministes, l’égalité entre les sexes représente un progrès social de justice, » les sujets du groupe se sont trouvés beaucoup moins d’accord.

Dans ce cas, la seule mention du terme « militante féministe » a suffi à faire diminuer l’adhésion à un principe normatif d’égalité.

En effet, les mouvements féministes ne sont pas reconnus pour les acquis qu’ils ont obtenus. Il y a comme une amnésie, mais une amnésie sélective, car si les gens oublient l’impact des mouvements féministes, ils n’en oublient pas la connotation négative qui est associée au mouvement féministe."

Voici ce qu'a relevé Germaine Watine (texte intégral consultable sur le site de l"AFMEG) dans un dossier consacré à l'antiféminisme.

Les féministes souffrent de discrimination. Réclamer l'égalité et le respect, c'est si grave que ça ?

De plus, contrairement aux autres groupes militants malmenés (écologistes, anti-spécistes ou anarchistes), les détracteurs visent l'intime et/ou la sexualité: hystériques, mal-baisées, aigries et autres clichés réducteurs sont légion.

Il est d'ailleurs intéressant de noter, toujours selon Germaine Watine, que "le terme est entré dans le dictionnaire comme une doctrine de l’égalité homme / femme. Mais, aujourd’hui, il est défini par les dictionnaires comme une attitude. Or, une attitude est basée sur une disposition psychologique. Ce qui fait du féminisme une disposition interne et non plus une lutte politique."

La féministe, qui se trouve être aussi dans la catégorie sociale des femmes, subit donc une double discrimination: l'une pour faire partie du groupe des femmes, l'autre pour souhaiter une égalité de traitement qui abolirait cette catégorisation.

Je comprends ces femmes qui se défendent d'en être, des féministes: le stigmate est pour le moins infâmant. Etre des femmes suffit déjà peut-être à leur peine.

Pourtant, la cause est juste et belle, je le sais.

Jalonnée de moments d'allégresse et de bonne humeur aussi.

Même si j'en suis parfois fatiguée, jamais je n'aurais honte de la défendre.




26 commentaires:

  1. "J'suis pas féministe mais..."

    J'adore cette formulation, par laquelle une nana s'excuse d'avance de risquer d'avoir l'air d'être presque... féministe (quelle horreur!)

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  2. Mais il n'y a pas d'égalité entre les sexes !
    La seule égalité possible est celle des droits, et je ne connais en France aucun droit qui ne soit accordé à un homme sans l'être aussi à une femme.

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  3. @ Cultive ton jardin

    En même temps je comprends cette résistance féminine à se déclarer féministe. C'est pire qu'un coming-out!

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  4. @ Euterpe

    Merci pour ta complète souscription ;)

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  5. Bonjour "Chez Héloïse",

    Je me permets de faire un tour sur votre blog puisque je suis /persona non grata/ chez Euterpe et puisque vous avez embrayé sans me connaître sur un jugement assez délirant - et assez insultant à mon égard.

    Figurez-vous que si des femmes utilisent (hélas) la formule pointée ici par "cultive ton jardin", l'inverse existe aussi : des hommes qui affirment publiquement et sans gène : "Je suis féministe" - c'est mon cas. Dois-je invoquer mon amitié ancienne avec feu Francine Comte-Ségeste ? Mes bagarres régulières pour imposer la féminisation des textes ? Mon engagement durable dans le combat pour l'émancipation des femmes africaines ? Il faut quoi, comme "patte blanche", quand on a le "tort" d'être un homme ?!?

    Je suis choqué et outré que, simplement sur la base d'un désaccord respectable, certain-e-s se permettent de nier l'un de mes engagements les plus importants.

    Si je me comportais comme Euterpe, je pourrais dire "oh, Germaine Watine n'est sûrement pas une vraie féministe car elle écrit 'égalité homme/femme' au lieu de 'égalité femme/homme'...", et je pourrais embrayer comme elle sur des moqueries et excommunications péremptoires. Mais rassurez-vous, loin de moi le réflexe de juger que tout le monde doive avoir les mêmes lubies. Chacun son truc : c'est respectable mais il est ÉGALEMENT respectable d'en discuter !

    Vous avez le droit d'estimer que mettre systématiquement "femme" avant "homme" dans toute énumération est superflu. Pour ma part, j'estime que c'est important et je le fais à chaque fois - mais je ne vous reprocherais pas d'en débattre avec moi.

    Euterpe a le droit d'estimer qu'il vaut mieux inventer des noms de métiers féminins même lorsqu'ils n'ont aucune cohérence et qu'ils sont laids. Mais nous avons aussi le droit d'exprimer un avis contraire et d'expliquer pourquoi, sans être traité avec mépris et basse moquerie.

    Vous pouvez bien sûr refuser de publier mon commentaire parce qu'il dérive d'une discussion tenue ailleurs (et là, en effet, c'est une pratique à éviter). Mais après avoir lu votre commentaire suiviste sur le blog d'Euterpe, je tenais à vous répondre.

    Rien n'est plus indéfendable que le refus de la diversité d'opinion : si Euterpe incarne un courant à ce point intolérant, c'est fort dommage pour le combat féministe. Et rien n'est plus odieux que le dénigrement et le salissement de quelqu'un qu'on ne connaît même pas.

    Rassurez-vous, je ne tiens pas à régler des comptes, seulement à mettre des points sur les "i", en espérant que vous me lirez sans a-priori. Si je ré-interviens ultérieurement sur votre blog, ce sera strictement sur le billet concerné.

    NB : Le plus cocasse ... ou attristant ..., c'est que je me bats régulièrement pour faire admettre la féminisation des noms de métiers !!! C'est la raison pour laquelle je suis particulièrement choqué et blessé qu'une simple divergence sur les modalités de cette féminisation (création de barbarismes incohérents ou création de termes cohérents quitte à être parfois unisexes ?) puisse conduire Floréal (dont j'avais déjà vu ailleurs la violence relationnelle) et Euterpe à me rejeter au rang "d'ennemi". C'est vraiment affligeant : ce n'est pas en tombant dans la scissionnite aigüe et l'orgueil individuel que le féminisme avancera...

    Cordialement,

    Jacques C

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  6. @ Hercule

    Oui merci, on sait bien que, pour le couillosaurus* pénis péniblus du crétinacé supérieur, l'égalité n'est PAS POSSIBLE car il existera TOUJOURS un sexe inférieur, donc moins égal que l'autre. On le sait ça.

    Et pour ce spécimen encore trop vaillant à mon goût, l'égalité de droit conduit FORCEMENT, IRREMEDIABLEMENT, INDUBITABLEMENT à l'égalité de fait. Bah! oui, c'est facile la vie, y a qu'à claquer des doigts et faire des lois et tout le monde est heureux et égaux (en droit, c'est tout parce que pour le reste faut pas pousser quand même, hein).

    Merci de rappeler ici, Hercule, que la race ne s'est malheureusement pas éteinte.


    * chaînon manquant découvert hier par Emelire

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  7. @ Anonyme/ Jacques C

    Ecoutez, je vais essayer de faire court et simple (fatiguée ce soir et gros boulot demain).

    En tant que pro-féministe (donc) vous devez avoir entendu parler de la susceptibilité et de la méfiance qui se développe chez les personnes non seulement infériorisées mais conscientes de cette infériorisation. Ce phénomène s'accentue lorsque l'infériorisée chronique en question est en présence d'un infériorisateur (ai-je droit à ce néologisme?)social, j'ai bien dit social.

    C'est tout simplement ce qui s'est passé à propos de votre intervention qui, finalement, au lieu de s'attarder sur tout ce que l'on pouvait retirer d'instructif du billet d'Euterpe n'en a retenu qu'une critique fort mal venue.

    A ce stade c'est simple: soit vous êtes réellement pro-féministe (donc enclin à l'empathie philogyne) et vous êtes ainsi en mesure de passer par-dessus ce tirage d'oreilles aussi subit que légitime, soit il n'en est rien et vous devrez rester avec votre rancoeur de paternaliste démasqué par trois féministes perspicaces.

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  8. Avec Jacques C. l'Anonyme, j'ai du moins appris qu'architectrice n'existait qu'en tant que pauvre petit adjectif jusqu'à ma main-mise personnnelle et qu'ARCHITECTEUR ronfle dans tous les coins du Web comme un en-tête particulièrement prisé des architectes mâles. Eh oui ! derrière le nom "architecte" peut se cacher une femme, quelle horreur ! Mais à part ca, il faut absolument me donner des lecons d'humilité et de non-genrisme.

    Je voulais revenir sur le point de se déclarer ouvertement féministe : je constate de mon côté qu'il m'est inutile de me déclarer ou non, féministe. Je suis percue sans cela déjà comme ultraféministe tendance "délirante" (cf. Jacques l'anonyme) puisque mon but est effectivement d'en avoir fini avec le machisme et les machistes reconnaissent immédiatement leurs ennemis.
    Mais je constate avec horreur que de plus en plus d'hommes se parent du manteau de "féministe" comme on se sert d'un cheval de Troie pour venir semer la guerre.
    Il n'est pas le seul et peut-être as-tu déjà lu ce qui se passe ici : http://polluxe.wordpress.com/2010/06/09/madame-ou-mademoiselle-encore/

    Cela dit si tu y es intervenue je ne l'ai pas vu ayant déserté le blog après mon dernier commentaire !

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  9. Bonjour,

    Que ma première intervention chez Euterpe ait été abrupte est un fait dont je ne peux que m'excuser. Pour autant, j'interviens sur ce que j'ai à dire et pas sur autre chose ; et s'il faut montrer patte blanche par un convenu "oh c'est formidable ce que vous nous apprenez", désolé, très peu pour moi. Je le fais parfois lorsqu'un billet est peu commenté (comme le vôtre sur les trois questions de Bechdel), de façon à confirmer à son auteur-e qu'il a été utile, mais sûrement pas pour ajouter une flagornerie à un billet déjà maintes fois félicité.

    Mais les réponses méprisantes, et l'attitude de haine a-priori qui ont été celles d'Euterpe (jusqu'à son dernier commentaire vous félicitant de m'avoir ci-dessus "remis à ma place" ... ??) sont d'une violence sans commune mesure avec ma maladresse initiale.

    Si vous cautionnez ce type d'attitude, je ne comprends pas très bien comment vous pouvez sur d'autres billets faire l'éloge de la non-violence.

    Au fait, je ne suis pas "pro-féministe", comme vous écrivez. Je suis "féministe" tout court. Que vous puissiez me dénier cette définition est ahurissant. J'espère que c'est une maladresse de votre part, car imaginer que seule les femmes pourraient être féministes, et qu'un homme ne pourrait être que "pro-féministe" (pourquoi pas "pro-femmes", pendant que vous y êtes ?) est tout simplement sexiste et revient à intérioriser la rhétorique phallocrate. Je suis pour le moins surpris...

    Cordialement,

    Jacques C

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  10. Ah, au fait : pourriez-vous suggérer à votre amie Euterpe d'aller lire le billet incriminé (et de se méfier des propos haineux de Floréal : d'une part contrairement à ce qu'elle écrit je ne suis pas un "copain" de son auteur dont je ne connais le blog que depuis un an ; d'autre part elle hait ce blogueur parce qu'il a eu le malheur de contredire des propos racistes qu'elle avait tenu).

    En effet, ce blog est tenu par un prof de lettres, et affiche souvent des opinions sur l'évolution nécessaire de la langue, etc. Il est souvent assez "sec" dans ses formulations (j'ai d'ailleurs commencé par m'engueuler avec lui les premières fois que nous avons échangé, tant sa sécheresse peut être maladroite - mais j'ai ensuite compris qu'il est simplement "brut de coffrage").

    Pourtant, le passage en question n'a rien de désobligeant ni pour Euterpe ni pour son blog. Ne vous fiez pas à la reformulation tendancieuse d'une personne (surtout quand on sait la haine de Floréal pour ce blogueur), lisez plutôt l'original :

    "Personnellement, je suis attaché à la féminisation des noms de métiers et de fonction (...). Je veux bien admettre que certains de ces noms sont formés de manière un peu bancale ou qu'ils heurtent l'oreille, mais le temps se chargera de régler le problème.

    Le hic, c'est la surféminisation. Au XIXe s., Gautier et Baudelaire ont raillé les poétesses. Certes avec de solides motifs conservateurs et misogynes, mais aussi parce que ce terme était un néologisme de la Révolution française. Pourquoi utiliser poétesse plutôt que poète, lequel est épicène ?(...) Le suffixe -esse ou -eresse est ambigu en français : laudatif à la Renaissance ou péjoratif. Il apparaît comme un intensif plus que comme une marque du simple féminin, du fait de ses emplois limités en français. Une vengeresse sera plus forte qu'une vengeuse, une chasseresse plus noble qu'une chasseuse.

    On connaissait déjà la mairesse québécoise alors que la maire suffit. Je découvre dans un blogue féministe des peintresses ! Je trouve que ce genre de surféminisation nuit à la féminisation simple — celle qui peut se faire par un article féminin, par exemple, lorsque le nom est épicène. Écrire simplement une peintre ou une femme peintre, est-ce trop compliqué ? Cela dessert la cause défendue. Avec ce genre de propositions ridicules, il est certain que les railleurs auront beau jeu de refuser des féminisations plus logiques et plus simples."

    On peut ne pas être d'accord avec ce billet, mais en quoi serait-il honteux ? Il dénonce lui-même la misogynie de certains opposants à la féminisation des noms. Il explique en linguiste pourquoi il juge que certaines formes sont inutiles ou inadaptées. Point. Y a-t-il vraiment de quoi lancer l'inquisition ?

    Jacques C

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  11. Ce qui s'est passé entre Jacques C et d'autres féministes est justement bien la raison pour laquelle de nombreuses femmes ne veulent absolument pas être assimilées à des féministes

    tant que toutes les féministes n'auront pas compris que nous vivons dans un monde de communication où il faut faire attention à ce que nous montrons, cela sera ainsi

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  12. D'accord avec ton billet, toutefois le qualificatif "féministe" "est surtout "infamant" pour les femmes de base. Pour des femmes comme Maître Gisèle Halimi, Simone Weil ou Benoîte Groult, c'est mieux porté d'après mes observations. Ceci dit, si les femmes font partie de l'humanité, le féminisme est un humanisme. Point. PS : Dans les minorité maltraitées, tu peux rajouter les végéta*ien-nes ! A la 543 ème "Tu aurais dû prévenir, je t'aurais fait une omelette" ou après 678 fois "ah, tu ne manges pas de thon non plus ?", je te jure qu'on mérite le titre ! ;-)))

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  13. @ Euterpe

    Non, je n'étais pas au courant de ce qui se tramait chez Polluxe. Moi aussi le "féministe" suivi peu après de "gonzesses" m'a immédiatement fait tiquer.

    Je constate également comme toi que ces types usurpent l'attitude féministe pour balancer leurs remarques sexistes. Quelle manoeuvre débile quand on sait qu'une féministe repère à trois kilomètres les machos quels qu'ils soient (du "gentil" paternaliste au sombre misogyne).

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  14. @ Jacques C

    Eh! oui, le féminisme ça se mérite. Et montrer patte blanche est un passage obligé dans ce monde durci par les attaques qu'est le mouvement féministe.

    Les femmes sont oppressées par les hommes, les féministes par la société entière. Je pense qu'il est dans vos cordes de comprendre qu'elles en ont ras-les-ovaires:

    - des critiques, attaques en tous genres;
    - des conseils, préconisations (même venant "d'éminents linguistes" ...);
    - des hommes qui viennent encore jusque dans ce qui leur reste, c'est-à-dire LEUR mouvement, arbitrer ce qui est anodin ou important, juger si l'on utilise la bonne méthode ou pas (c'est d'ailleurs systématiquement "ou pas");
    - des hommes encore qui viennent se prétendre féministes (entendu il y a peu: "les plus grands féministes sont des hommes" ... où l'on voit jusqu'où va se nicher la susceptibilité de leur égo malade de constater que quelque chose leur échappe).

    Les féministes n'ont jamais compté sur les hommes pour défendre leur cause. Le féminisme est avant tout une Histoire de femmes, le mouvement leur APPARTIENT, la féminisation des noms aussi. Pour l'AOC féministe, c'est encore elles qui le décernent.

    Ou pas.

    Alors écouter les jérémiades, les conseils à deux balles doctement proférés de quelques glandus qui ne savent pas, ne sauront peut-être jamais, ce que veut dire être rabaissée, pornographiée, ramenée sans cesse au statut d'objet domestique et sexuel par une société entière, écouter ces jérémiades-là, ces pédants conseils-là , disais-je, ça va un moment.

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  15. @ Hypathie

    Tu as raison pour ces femmes: le terme féministe n'est pas péjoratif. Mais peut-être parce que ce sont des femmes qui se sont distinguées par des actions politiques ou des oeuvres littéraires. Je dirais que c'est la féministe de base, comme nous (!), qui est disciminée.

    Les végétarien.ne.s, c'est vrai, je n'y ai pas pensé ! La dissidence est un affront à l'ordre établi qui se paie au quotidien ...

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  16. @ Carole

    De toutes façons, quoi que fassent les féministes, elles sont jugées négativement.

    Ce n'est pas la façon dont les féministes communiquent qui est à revoir. Non, l'urgence c'est de faire taire les vitupérations misogynes et antiféministes qui couvrent leur voix et trainent dans la boue et la raillerie l'un des rares mouvements qui peut se targuer de ne pas avoir une seule goutte de sang à déplorer.

    Ce que l'on tait à ces femmes qui ont peur d'être féministes, ce que l'on censure c'est que l'hystérie mesurable et la violence chiffrable sont plutôt à chercher du côté du machisme. Ce que l'on ne dit pas à ces femmes c'est que seul le féminisme se propose comme rempart à la barbarie misogyne.

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  17. Bonsoir,

    Merci d'avoir pris le temps de préciser vos positions et de me répondre.

    Je retiens de vos réponses que vous estimez que le féminisme "appartient" aux femmes (dans une symétrie sexiste à la domination masculine) et que vous considérez toute intervention d'un homme comme forcément une "leçon" condescendante. J'avoue ne pas être habitué à une telle surinterprétation, fréquentant des féministes n'ayant jamais eu cette attitude - et pour lesquelles le féminisme est simplement une évidence et un comportement au quotidien, partagé par hommes et femmes dans leur façon d'être en relation, d'agir et de se représenter.

    Heu... Vous ne croyez pas qu'on pourrait simplement "discuter" ? Que l'avis d'un homme est ni plus ni moins qu'un avis - et aucunement un prétendu "arbitrage" ? Sans que les hommes soient "les plus grands féministes" (ça, c'est effectivement une phrase ahurissante et imbécile), n'ont-ils pas le droit d'appartenir à la même humanité et d'avoir les mêmes préoccupations que les femmes ?

    En particulier, votre phrase "Les femmes sont oppressées par les hommes" est d'une noirceur et d'un manichéisme inquiétant. "Les hommes" ? Au nom de quel totalitarisme me classez-vous dans une catégorie globale ? Au nom de quoi, par le hasard de mes chromosomes, serais-je moi-même co-responsable des horreurs, des écrasements, des oppressions quotidiennes, des mesquineries macho et des lourdeurs de certains hommes ?

    Non, je ne suis pas "les hommes" et tenter de m'y associer revient à vous comporter exactement comme vous le dénoncez à votre égard de la part des misogynes. Je suis un être humain, et la question de savoir si mon sexe est masculin n'a strictement aucune importance (du moins dans le monde que mes ami-e-s et moi essayons de bâtir).

    Quant à parler de "votre" mouvement... Depuis quand l'humanité doit-elle être gérée comme des clans, où seuls les hommes s'occuperaient de certaines questions et seules les femmes d'autres questions ? Le féminisme est un sujet qui concerne l'humanité entière (de même que la lutte contre le racisme concerne aussi les Blancs !) - la transformer en un combat de "toutes les femmes" contre "tous les hommes", c'est non seulement courir à l'échec mais c'est humainement odieux et insoutenable. Il n'y a pas plus de sujets réservés aux hommes que réservés aux femmes : le fait que certains machos tentent de défendre cette dichotomie devrait d'ailleurs vous alerter sur sa dangerosité.

    Ne voyez-vous pas à quel point ce raisonnement, et la dénégation du droit pour un homme d'être féministe, sont profondément essentialistes et formatés par l'idéologie phallocrate ?

    Par exemple, que faites-vous des transsexuelles, dans ce cas ? Ont-elles le droit d'être féministes, à vos yeux ? Qu'est-ce qui compte : le sexe génétique, le genre, le comportement sexuel (qui sont trois aspects différents ne se recouvrant pas forcément) ?

    Bon, je ne m'inquiète pas trop, vivant au côté de militantes féministes : l'attitude d'Euterpe ou votre confiscation de la notion de "féminisme" ne sont pas représentatives du mouvement féministe, qui est dynamique, ouvert et qui met en œuvre au quotidien d'autres relations humaines.

    Je trouve juste dommage votre position systématiquement défensive et agressive (vous, pas trop agressive ... mais quand même bien catégorique et excluante par votre façon de vous poser en seule juge d'autrui). Tant pis.

    Cordialement,

    Jacques C

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  18. @ Jacques C

    Je ne suis pas d'humeur à me justifier. Il y a pas mal de billets ici ou sur d'autres blogs en lien qui expliquent ce qu'est le féminisme radical, ce qu'est la domination masculine, pourquoi le féminisme est prioritairement une affaire de femmes et ce que l'on entend par les femmes et les hommes dans les théories féministes.

    Je milite pour le féminisme que je veux, il ne vous plait pas, je ne vous retiens donc pas plus.

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  19. Il y a les "bonnes" féministes "ailleurs" et les "mauvaises" ici : la tactique est grossière c'est l'éternel "Diviser pour régner". Machiavel läßt grüßen !* comme on dit en allemand.

    *= salut de la part de Machiavel.
    Tiens ! C'est un personnage du XVIe siècle, maintenant que j'y pense!

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  20. @ Euterpe

    Bien vu !

    Sauf que "diviser pour mieux régner" ne touche pas celles qui n'ont ni dieu ni maître ;)

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  21. Et bien tout ce cirque de Jacques c'est m'a permis de connaitre le blog d'Héloise, c'est bien la seule chose positive.

    Donc.Jacques C est un fidèle du champignacien dont le blog est peuplé de groupies ronronnantes applaudissant à la parole du Maitre, et c'est amusant de voir le dit Jacques C prendre pour de la flagornerie le plaisir que manifestent à Euterpe les femmes à la lecture de ses articles.

    Jacques C est par ailleurs un Sans-Blog qui squattent celui des autres et qui ferait mieux d'en tenir un au lieu d'aller pourrir la vie des autres qui ne lui demandent rien comme ce fut le cas d'Euterpe et maintenant d'Héloise.

    Je tiens à dire que dans son féminisme et sa grande bonté, le champignacien est quelqu'un qui m'a dit chez la blogueuse Suzanne (qui peut en témoigner, elle a effacé la phrase sur son blog, ne voulant pas d'invite au suicide, s'en est suivi entre elle et moi un échange de mails -que j'ai conservés-), que je devrais me "piquer". Comme les animaux. Comme les chiennes. Mon "racisme" n'a jamais incité à la suppression de qui que ce soit, par contre.

    Le champignacien est pro-voile, je suis anti. Il est adepte du multiculturalisme, je ne le suis pas. Je n'aime pas les religions et l'islam moins que les autres et je le dis, ce que le champignacien ne supporte pas. Donc il me déteste, me dénigre, cherche à m'humilier partout où il passe, c'est tout. Je le lui rend bien, c'est sûr; je ne tends pas l'autre joue. Jacques C n'est qu'un second couteau, la Voix de son Maitre.

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  22. @ Floréal

    Je ne connais pas ce champignacien dont vous parlez. En revanche, les antiféministes qui viennent la main sur le coeur prétendre qu'ils aiment les fâmes et vont même jusqu'à s'autoproclamer féministes, je les connais bien.

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  23. Bonsoir,

    "Chez Héloïse", vous qui vous affirmez pourtant "sans dieu ni maître", comment pouvez-vous juger un blog et un blogueur que vous reconnaissez vous-même ne pas connaître ?!?

    Alors, là, je suis sidéré. Vous préférez vouer une confiance aveugle dans les affirmations de Floréal ... plutôt qu'aller tout simplement vérifier l'information à la source ? En particulier, la notion de "voix de son maître" me fait me gondoler doucement : si vous lisiez mes commentaires (pas si fréquents puisque je ne connais le Champignacien que depuis à peine un an et me suis régulièrement opposé à ses positions !) vous verriez ce que ça a de grotesque.

    Quand vous avez la possibilité de vérifier quelque chose et que vous ne le faites pas ... préférant juger par procuration, comment appelez-vous ce comportement ? Y'a le choix, entre dogmatisme, foi... enfin, des trucs pas franchement compatibles avec l'esprit libertaire ! Honnêtement, sincèrement, comment arrivez-vous à vous justifier à vous-même cette logique située à l'exact opposé de l'autonomie de pensée et de l'esprit critique ?!?

    Mais bon. Floréal l'a dit : je suis atteint d'une tare incommensurable, je suis "un Sans-Blog". Alors là ! Une telle phrase ne vous conduit-elle pas à vous interroger sur Floréal et sur ses affirmations ? La nouvelle classe de parias : après les "sans-terre", le "sans-patrie", les "sans-foi", les "sans-papiers", voici les odieux "sans-blog". Hé bien figurez-vous qu'une telle filiation m'en rend fier. Je viens de découvrir que j'incarne la nouvelle lie de l'humanité (mais pas à moi tout seul, je n'ai pas l'arrogance de me considérer comme représentatif de tout un mouvement - contrairement à certaines féministes autoproclamées porte-paroles du radicalisme pur et vrai).

    Que cette formule ne vous choque pas et que vous ne preniez même pas le temps de vous renseigner sur les gens avant de médire d'eux ... commence à me faite douter : votre courtoisie est-elle sincère ou tous ceux qui ont un désaccord un jour sont-ils de toute façon déjà jugés et excommuniés ?

    Depuis le début de cette "discussion", je ne vous ai pas vu une seule fois /entendre/ un de mes propos ou accepter que nous puissions nous battre pour la même chose - vous préférez multiplier les ennemis plutôt que chercher à avancer ensemble ! Le féminisme a bon dos, dans l'histoire : j'ai la triste impression que c'est uniquement l'égo de quelques personnes qui est en jeu - et qui instrumentalise le féminisme pour discréditer par avance la moindre critique à votre égard.

    Vous voulez "votre" victoire pleine et entière ? Cette logique de guerre et de domination est indigne. Je ne dirai même pas "indigne du féminisme", puisque votre copine Euterpe prétend qu'elle incarne le féminisme parfait et archétypal, et dira qu'un pauvre vermisseau portant un chromosome Y n'a pas le droit d'utiliser ce noble terme. Mais indigne tout court, ça suffit hélas.

    Incidemment, puisque Euterpe et vous me considérez comme un adversaire, et comme je me bats sans équivoque pour le féminisme, vous vous placez vous-mêmes dans le camps de celles et ceux qui veulent au fond la défaite du féminisme. Grand bien vous fasse - mes copines féministes se passeront très bien de vos intolérances. Et merci d'éviter le couplet grandiloquent sur la "division" : vous êtes assez grandes pour vous diviser toutes seules (finalement, là, je veux bien croire que vous ayez une proximité avec les mouvements libertaires, riches en divisions par intolérance).

    Cordialement,

    Jacques C

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  24. @ Jacques C

    Décidément, la cause féministe ne vous intéresse guère. Vous lui préférez la restauration de votre égo blessé. Typique.

    Et, alors que Floréal et Euterpe ont utilisé quelques lignes pour s'expliquer, vous investissez sans complexe l'espace des commentaires. Typique aussi.

    Je ne vous considère nullement comme un adversaire particulier mais plutôt comme un pollueur de blogs féministes.

    Excusez-moi mais j'ai plus important et urgent à faire que de consoler un mâle vindicatif et susceptible.

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  25. On vous dit "essayons de nous écouter", vous entendez "venez me consoler". Révélateur de votre vision systématiquement dissymétrique de tout échange entre humains (et de votre condescendance). Triste.

    Et question "égo", des gens qui prétendent incarner une cause à elles seules - et refuser toute critique personnelle sous prétexte qu'il s'agirait nécessairement d'une critique cachée et sournoise du féminisme, ce ne serait pas l'hôpital qui se moque de la charité ? Ne vous en déplaise, ni vous ni Euterpe n'êtes parfaites, et l'on peut être en désaccord avec vous sans être pour autant d'horribles macho comploteurs (on peut même être en désaccord sur un choix lexical tout en appréciant l'essentiel des billets). Englober arbitrairement toutes les femmes dans vos lubies, c'est peut-être commode pour gonfler VOTRE égo en vous exonérant de vos responsabilités, mais est-ce vraiment très honnête ?

    M'enfin bon. Pour ma part, je retourne me bagarrer contre les machos sur d'autres lieux, parce qu'il s'écrit parfois des horreurs sur les femmes du tiers-monde prétendument ravies d'avoir 8 enfants et de ne pas pratiquer la contraception (! ce qu'il ne faut pas lire !) et parce que c'est plus utile que de se faire plaisir en cercle fermé en dénigrant en bloc les odieux porteurs d'un chromosome Y.

    Dommage, y'avait des infos intéressantes ici. Mais la manière de se comporter (in)humainement est au moins aussi importante que le contenu objectif. "La fin ne justifie pas les moyens, ce sont les moyens qui conditionnent la fin".

    Vous préférez tourner en vase clos et expulser les corps étrangers - et vous considérez comme corps étrangers a-priori tout porteur d'un chromosome Y ou toute personne qui n'est pas admiratif à 100% de vos écrits. Bon.

    Cordialement,

    Jacques C

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