dimanche 8 janvier 2012

Pleure, mon fils, tu pisseras moins

Un pisseur, une pisseuse: personne qui urine souvent selon le dictionnaire. Au sens figuré, il s'agit d'un mauvais écrivain ou journaliste au masculin et d'une insulte sexiste au féminin ...

Dans Le sexe des larmes: pourquoi les femmes pleurent-elles plus et mieux que les hommes ? de Patrick Lemoine que j'ai emprunté à la médiathèque avec la crainte, infondée au final je l'avoue, d'y trouver des réponses à la Mars et Vénus, un chapitre est consacré aux sécrétions urinaires, associées dans l'inconscient collectif aux sécrétions lacrymales.

L'auteur soulève le fait que "pisseur" (comme "pleureur" à l'exception du saule) ne s'emploient pas. Et pourtant, on qualifie "les femmes de pisseuses alors que, justement, on ne les voit jamais s'adonner à ce type d'activité" et que nombreux sont les cas où les hommes aiment à s'exhiber avec une fréquence certaine pendant celle-ci, façon marquage de territoire canin. Les bords de routes, d'autoroutes, coins de rue ou fêtes de la bière en sont témoins.

Sans parler des films où la fameuse scène du pipi-qui-cimente-l'amitié revient si régulièrement dans les scénarios que c'est à se demander si ces hommes ne souffrent pas de prostate aiguë et précoce. Même dans l'Homo Sapiens de J.Malaterre, on y voit l'un des protagonistes, rejeté du clan, uriner de dépit sur un germe de plante émergeant d'une terre asséchée dont on nous suggère la future renaissance grâce au jet fertile (tout un symbole !).

Quant aux femmes, elles se planquent. On les planque: j'ai souvenir d'une scène dans Volver d'Almodovar, une dans Attache-moi du même auteur puis une autre d'un film vu ado avec Isabelle Huppert, je crois bien, accroupie (si quelqu'un.e se remémore, je prends). C'est tout.



Les femmes seraient donc censées, à quantité égale de boisson ingurgitée, uriner beaucoup plus mais en cachette. A la page 89 de l'édition Folio du Tome 1 du Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir nous donne en exemple "la fillette [qui] a honte d'uriner accroupie, fesses nues" et poursuit "mais qu'est-ce que la honte ?" ... Qu'est-ce que la honte effectivement sinon un comportement appris ?: P.Lemoine rappelle que "Dans les cultures où les hommes portent [la robe], ils adoptent la position accroupie [...] il est courant d'observer en Inde les hommes qui s'accroupissent sans gêne aucune, au beau milieu de la rue, alors que les femmes ne se laissent jamais voir ainsi." Et d'évoquer avec justesse que la position jambes écartées place les femmes dans une position "un peu trop suggestive et vulnérable".

Encore une histoire de sexe à contrôler.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur les comportements des uns et des autrEs en la matière. Comme cette façon de croire pour les uns qu'uriner de haut et sur quelque chose les rend puissants et pour les autrEs qu'être au plus près de la terre qui recueillera leur sécrétion n'est pas jouissif:


"Raphaëlle m'attira bientôt à elle: elle venait d'avoir l'idée de quelque chose qui lui ferait plaisir, mais que la honte l'empêchait de me confier autrement que tout bas. Je lui désignai alors ma meilleure oreille, et elle me confia que ses vieilles articulations lui interdisaient depuis au moins vingt ans de connaître ce plaisir de femme qui consistait à se soulager accroupie. Et que si je voulais bien lui donner mon bras et la relever, elle m'en serait à jamais reconnaissante et de bien des façons. Elle détailla, d'un air aussi mutin qu'inspiré, la puissance tellurique qu'autrefois elle tirait de cette expérience, de sorte que j'acceptai de lui donner ce plaisir, non sans regretter de ne pas partager cette proximité avec la terre-mère". pages 161-162 de l'édition Folio de Rhésus- Héléna Marienské.

Sculpture de René Julien

Pour terminer, la photo d'un pisseur avéré:






Et la semaine prochaine, je vous parle des chieuses !

19 commentaires:

  1. Isabelle Huppert si mes souvenirs sont bons urine dans "Coup de Torchon" de Tavernier (?).
    Super billet.
    J'ai eu moi-même, toute petite, droit à ce qualificatif si charmant, structurant et susceptible de consolider l'estime de soi:(

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    1. Ah, vous en avez de la chance ^^
      Je connais un exemple d'une enfant dont le petit nom que lui donnait sa mère était "crotte". A l'âge adulte elle s'est jeté du quatrième étage (elle s'est raté d'ailleurs), quand j'ai suggéré que, ceci expliquait peut-être en partie cela on a dit que j'avais mauvais esprit...

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  2. Salut Héloïse! Toujours intéressant de voir ces représentations et mécanismes sociaux qui sous tendent ce que l'on imagine être "tellement naturel"! Sinon je crois que le film que tu cherches c'est "La Pianiste" où l'on voit Isabelle Hupert uriner entre deux voitures... Mais peut être y en a t'il un autre! Toujours un plaisir de te lire et à bientôt

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  3. Dans ma campagne on traitait les filles indifféremment de "pissouses" ou de "pignouses" (pisseuses et pleureuses respectivement en français non patoisant), ce qui tendrait à prouver que pleurer et pisser ce serait la même chose, chez les filles en tous cas. Et effectivement, nous pleurons (ce qui fait du bien) et nous ne jouons pas au concours de qui pisse le-la plus loin ! Les deux me paraîssent signe de bon sens et d'intelligence. Mais d'après mes observations, comme on ne peut plus allumer une radio ni un poste de télé sans y entendre ou y voir sans arrêt des mecs solidement bâtis pleurer, parler avec des trémolos, voire sangloter à plein écran, ils vont peut être enfin s'y mettre ?
    Excellent billet en tous cas. Je vais chercher ce livre dans mes bibliothèques !

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  4. ha bah ça vient de là !!

    il y a longtemps un type cherchait ce qu'il appelait "des pisseuses" pour son film, je ne savais pas du tout à quoi il faisait référence, et ce que ça voulait dire. Et je me demandais aussi s'il cherchait des pisseurs...mais que suis bêêête ! Bien sûr que non !

    L'oppression masculine s'organise sournoisement, et on met des années à comprendre leur mode oppressif, la façon dont ils s'organisent entre eux à notre détriment, la façon dont ils nous désigne à notre insu, dont ils font circuler entre eux ce mépris, et nous le répercute par bribes salissantes, jamais intégralement, par petites touches haineuses, et toujours de façon sournoise.

    On en a jamais fini de se prendre toute l’étendue de leur mépris en pleine poire, tout le long de notre vie. Bordel.

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  5. Il m'arrive très souvent de pisser quasi debout. J'ai la flemme de m'asseoir et quand je ne suis as chez moi je trouve un peu dégueu de poser mes fesses sur la même cuvettes que mes prédécesseuses.
    En revanche mon compagnon pisse presque toujours assis, moins fatiguant et plus propre qu'il dit. C'est grave?

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  6. C'est drôle je me suis fait les mêmes interrogations hier lors d'un long voyage en voiture où se posait le problème de ma vessie.

    Il y a d'abord l'aspect culturel : il ne faut pas faire d'ethnocentrisme, les pays du nord de l’Europe ont développé une culture de pisseuses émotives pour les femmes contre le calme des hommes. Sur le pourtour méditerranéen et en Orient, les hommes crient, pleurent, s'embrassent. En extrême-orient, les hommes ET les femmes sont tenus de ne pas montrer leur émotion. Nous sommes bien loin de la "nature".

    La dimension culturelle du corps de la femme joue beaucoup. Un homme peut simplement s'arrêter sur le bord de la route et se soulager. Pour une femme, il faudra trouver un endroit plus pratique et caché vu que son corps sera plus exposé. J'ai lu que dans certains camps palestiniens, les femmes n'avaient pas accès aux toilettes car elles étaient huées par les hommes, elles devaient donc faire dans des sacs en plastiques chez elles. En Inde, les hommes comme les femmes même voilées s'accroupissent devant chez eux pour faire leurs besoins à l'aube au vu de tous.

    Physiquement, les occidentaux ne sont plus aussi musclés que le reste de la population mondiale qui ont des vies plus physiques. Or pour les femmes cela veut dire moins musclées du périnée, donc avec une vessie plus difficile à tenir. C'est d'autant plus vrai pour la génération des femmes de 40-50 ans qui ont massivement des descentes d'organes dues à des mauvaises rééducations post-accouchement.

    Si je ne fais pas plus pipi que mon conjoint, cela me demande beaucoup plus d'organisation, de stress et du coup j'ai le syndrome du stress de la "goutte". Parce que je ne peux pas m'accroupir fesses nues sur le bord de la route partout (comme les hommes d'ailleurs pour la grosse commission), il faut donc que je sois attentive aux aires d'autoroute, si je pourrais m'arrêter quelque part, si je pourrais trouver des toilettes propres car mon intimité sera beaucoup plus exposé aux bactéries que les hommes. J'y pense donc beaucoup plus que mon conjoint. Il faut que je profite de chaque occasion pour vider le plus possible ma vessie pour éviter d'avoir une envie urgente. Donc l'état de ma vessie est un sujet qui occupe beaucoup plus de "place" que celle de mon conjoint, ce qui entretient ma réputation de "pisseuse".
    Comme la majorité des femmes, j'y passe avant chaque départ, avant chaque événement, le plus possible, avec le stress de l'attente en cas d'envie pressante parce que nous mettrons plus de temps parce qu'il faut se déshabiller, nettoyer la lunette, rester accroupie, s'occuper de la période mensuelle, pour le même nombre de toilettes voire moins avec les pissotières pour les hommes. Parce qu'il faut emmener les enfants. J'ai découvert aux Etats-Unis le concept des toilettes pour homme, pour femme, et "familiale" qui n'ont tout simplement de pissotière, ce qui permet aux hommes d'emmener leurs enfants sans prendre le risque qu'ils voient le sexe des autres hommes.
    Il y a donc plus de queues aux toilettes pour femme, entretenant le mythe de ces pisseuses qu'il faut toujours attendre.

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  7. La remarque de Lyly me fait penser à signaler qu'il y a des "pisse-debout" de secours pour faciliter la vie des femmes quand il n'y a pas de toilettes accessibles (ou quand elles sont douteuses) ; moi, je n'ai pas de complexe en cas d'urgence à me trouver un lieu dans la nature si besoin et me mettre le derrière à l'air, mais c'est compliqué à trouver souvent un lieu isolé ! Ces shewee(s) sont vendus en Angleterre ou sur Internet (en anglais) : http://www.shewee.com/
    Remarque : alors que leur site propose plusieurs traductions en haut à droite, il n'y a rien en français ! Ils doivent donc être coton à trouver en France où rien n'est jamais fait pour faciliter la vie des femmes :(((

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  8. @ Euterpe

    En cherchant dans la filmographie d'Isabelle Huppert, j'ai retrouvé le film auquel je faisais référence: Sac de noeuds de Josiane Balasko. Avec Coup de torchon (ceci dit, je ne me souviens pas d'une telle scène dans celui-ci)et La pianiste, comme le rappelle Yé., ça fait d'elle la championne des actrices françaises en la matière !

    Je n'ai jamais été traitée de pisseuse (du moins, pas directement) mais j'imagine que ça doit être dur à encaisser vu la charge négative du terme. C'est "drôle" comme la misogynie transforme les mots les plus anodins (cochonne, poule, etc.).

    @ Yé.

    C'est juste: dans La pianiste, il y a effectivement une scène dans ce genre. A chaque fois, il s'agit quand même de réalisatrices/teurs un peu anti-conformistes ou "pieds-dans-le-plat" (Balasko, Almodovar, Haeneke, etc.).

    @ Hypathie

    Justement, l'auteur fait un parallèle entre les larmes et l'urine. Pour ce qui est des premières, les femmes pleurent plus et c'est qui leur permet de décharger leur agressivité quand les hommes cognent ou hurlent. Si le sujet de ce billet avait été les larmes, j'aurais pu l'intituler: "Pleure, mon fils, tu cogneras moins" car c'est la conclusion dégagée par Patrick Lemoine. Les hommes ont moins honte de pleurer mais rien n'est encore gagné: le nombre de réflexions que j'entends à ce sujet dans les films ou la vraie vie (Il pleure comme une gonzesse, Fais pas ta pleureuse ...) est signe que les mentalités s'arc-boutent à ce dénigrement injustifié des larmes.

    Sur le forum féministe, il y a des sujets sur ces "pisse-debout" et je me souviens également d'une discussion autour de femmes qui se passent de ces accessoires (en Suisse, je crois). Il n'y a pas si longtemps, les femmes urinaient debout à la campagne (j'en ai connu une) mais les règles de bienséance ont fait disparaître ce que certains ont dû juger probablement peu féminin.

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    1. Je trouve que la scène du "pipi" dans Babel est une des plus belles et des plus romantiques des scènes de cinéma, est-ce que je vais bien ou est-ce que je me dirige vers la scatologie selon vous ^^

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  9. @ Gloup

    "par bribes salissantes, jamais intégralement, par petites touches haineuses, et toujours de façon sournoise."

    ... c'est bien ça qui fait le "succès" de leur entreprise. Mais après, rien de forcément ingénieux ...

    Comme toi, je me dis souvent que je ne suis pas au bout de mes tristes découvertes :-(

    @ Lyly

    Oui, il y a les contingences anatomiques de chacun.e mais il y a aussi les pressions culturelles, essentiellement dirigées contre les femmes.

    Puisque tu parles d'expérience personnelle, j'en viens à la mienne: je cotoie d'assez près un homme qui doit se soulager toutes les heures et demi environ ! Très embêtant selon les situations ... Même la nuit, il ne peut dormir d'une traite comme moi par exemple (ou d'autres) qui bénéficie d'une vessie assez grande pour que je ne me soucie jamais ou presque de trouver un coin/des toilettes. Tout ça pour dire que le cliché ne correspond pas à la réalité: nous sommes tous.te.s différent.e.s à ce sujet et cela dépasse le sexe dont nous dépendons, je crois.

    Ce qui m'importait ici c'était de dénoncer le sexisme de la formule, de démontrer qu'elle était infondée (je n'ai pas parlé des retards de propreté et de l'énurésie chez les petits garçons qui font d'eux des "pisseurs" précoces si l'on suit le raisonnement en vigueur) et de voir notre expérience avec d'autres yeux que ceux de la haine et du tabou (comme je l'avais fait pour les règles). Je crois que nous ne savons pas encore qui nous sommes vraiment en dehors du regard déformant des hommes et tout le bien que nous pouvons retirer de notre corps et de ses expériences.

    Et, en ce sens, c'est plutôt engageant !

    Merci en tout cas pour ton commentaire constructif !

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  10. Ajoutons le début d'Eyes Wide Shut, avant le départ pour la soirée de gala.

    Je trouve dommage que les filles ne se lâchent / ne puissent pas se lâcher avec ça, même dans un cadre discret (avec le buisson/arbre/autre un peu à l'abri des regards qui va bien, pas trop de lumière, tout).
    Une fois, une copine s'est accroupie à quelques pas de mois pour pisser, comme on aurait fait entre garçons. L'alcool aidait peut-être, mais elle n'a pas eu l'air plus gênée que moi.

    Pour ce qui est du "les filles pissent plus souvent", il semblerait que ce ne soit pas tout à fait usurpé non plus. Du moins, la taille moyenne de la vessie est inférieure chez les femmes. C'était la minute anatomique ^^Si l'on ajoute la nécessaire gestion des contingences liées à la miction telles que les décrivent lyly, voilà une réputation de faite... et l'occasion de commentaires désobligeants et autres blagues pas drôles.

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  11. @ Alice

    J'ai récupéré ton commentaire de justesse !

    C'est vrai que dans l'intimité les pratiques varient de celles qui nous sont imposées par la société. Et encore plus quand elles concernent le sexe ou tout ce qui y est lié ...

    @ Jean-François

    Effectivement, Eyes Wide Shut aussi !

    Les femmes ne se "lâchent" pas avec ça pour toutes les raisons évoquées dans le billet et les commentaires. Etant donné que cette activité est intimement liée au sexe, elle en subit les mêmes tabous, pressions, hyper-érotisation, etc.

    Pour ce qui est de la fréquence qui justifierait le qualificatif de pisseuse, je ne suis pas d'accord du tout. Bien sûr qu'il y a usurpation comme tout ce qui les concerne. Si l'on observe bien, les hommes urinent plus souvent (le phénomène s'accentue après la cinquantaine, la prostate y étant sûrement pour beaucoup). Mais, on a l'impression de l'inverse parce que tout ce font les femmes est grossi et raillé:

    - elles accrochent plus les voitures mais tuent largement moins au volant mais ce sont elles qui sont perçues comme dangereuses ... Femmes au volant

    - elles parlent objectivement moins que les hommes (voir mon billet: "J'adore ce que vous dites" et l'étude postée en lien) mais ce sont elles les bavardes tendance saoûlantes

    Les femmes sont censées ne RIEN faire, être discrètes, invisibles; le peu qu'elles font semble encore trop. Les hommes peuvent uriner à tous les coins de rue (ou dans les avions), souffrir d'énurésie tardive (jusqu'à 10-12 ans quand même !) ou mettre deux fois plus de temps que leurs soeurs pour acquérir la propreté, être des dangers publics sur la route ou saoûler tout un auditoire à loisir ... rien de tout ça ne sera jamais relevé (et encore moins utilisé en guise d'insulte) car ils sont légitimes en toutes circonstances.

    Le monde c'est eux, nous en sommes les greffons à peine tolérés et tout ce que nous faisons est systématiquement perçu comme trop et nuisible.

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  12. L'homme qui pisse a en effet le sentiment de marquer ainsi son territoire. Voir les dernières exactions des soldats américains qui ont pissé sur les cadavres de Talibans avec force commentaires débiles.
    Je me souviens d'un type qui m'avait mise mal à l'aise en disant qu'il guettait le bruit qu'émettaient les femmes, une chansonnette toujours différente!

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  13. Pas le temps de lire les comments, désolée pour les doublons d'idées.

    Le truc, c'est que les endroits qui puent l'urine, nombreux, et dans presque toutes les villes que je connais, pissent l'urine des mecs. Pcq les femmes, pour un tas de raisons dont certaines déjà signalées, ne participent pas aux miasmes de l'espace public. Je pense qu'il faudrait trouver un mot précis pour rendre compte de cette réalité...

    Ras le bol de la mâle-pisse qui infeste notre espace vital!

    Lou
    **j'espère que blogger me permettra de laisser ici mon comment.

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  14. @ Zoé

    Désolée pour le retard de ma réponse mais je viens de récupérer votre commentaire dans ma boîte mail.

    Oui, cette photo a été publiée peu après la rédaction de ce billet et j'ai pensé la mentionner en édit car je trouvais que cela illustrait bien les différences de comportement que l'on pouvait observer. Votre commentaire me décide à ajouter un édit.

    Concernant cet homme qui guette les bruits de miction des femmes, je trouve ça vraiment intrusif, déplacé et carrément pervers. Certains collectionnent les petites culottes (déjà portées), d'autres les parfums corporels ... vraiment un drôle de rapport aux femmes et à la sexualité. Cela doit exister mais il me semble que ce genre de pratique est moins fréquente chez les femmes. Sûrement parce que nous ne sommes pas élevées dans l'idée que les hommes sont au monde pour servir nos désirs et fantasmes ...



    @ Lou

    A l'instar du crachat sur la voie publique, il s'agit d'un mélange de pollution visuelle et olfactive, de marquage de territoire et de manque d'éducation (rajoutons les envies impérieuses dues à la difficulté qu'ont certains à se retenir). C'est vrai qu'un terme recouvrant tous ces aspects de l'urine masculine dans les espaces publics serait le bienvenu !

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  15. On pisse debout en brousse pour voir l'ennemi arriver (c'est l'explication recueillie de la bouche même des filles du bush pendant une guerre civile -Zambèze 1990-)

    En termes de comparaison - Un nez écrasé qui pisse le sans à la boxe aurait quelque chose de digne.

    Les larmes de sang du féminicide, que l'on ne veut pas voir, rappellent le sang menstruel tabou qu'il ne faut pas mentionner.

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  16. @ Christine GMD

    Oui, le sang masculin est noble (le sang du guerrier, etc.), celui des femmes reste impur. Le parallèle menstrues/sang des meurtres sexués est vraiment pertinent. Plus généralement, je crois que ce sont toutes les sécrétions des femmes qui sont à la fois haïes (ou adorées mais ça revient au même)et ostracisées: larmes, cyprine, sang, sueur, urine. A l'exception des sécrétions vaginales et des menstrues, les hommes sécrèteraient exactement les mêmes substances si nous ne fonctionnions par sur le double-standard.

    Bravo pour votre blog que j'ai découvert il y a peu ;-)

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