dimanche 4 octobre 2009

Toutes féministes bon gré mal gré

C'est une réflexion d'Andréa Dworkin (dans “Pouvoir et violence sexiste” ) qui m'a inspiré ce titre: “Certaines des femmes qui ont été assassinées* étaient peut-être des féministes, et d'autres non.

Les femmes n'obtiennent pas le droit de dire “Je suis” ceci ou cela.
Nous sommes “toutes les mêmes”, d'une manière ou d'une autre.
Nous pouvons regarder cela et comprendre que les hommes qui nous entourent ressentiront généralement tout acte de dignité de notre part comme un acte de féminisme, que c'en soit un ou non; ils ressentiront tout acte de sortie du cercle de la soumission comme un acte de féminisme, que c'en soit un ou non.”

* l'auteure fait référence au massacre de 14 étudiantes par un antiféministe à l'Ecole Polythechnique de Montréal en 1989.

A bien y réfléchir, il est facile d'être féministe … parfois même contre son gré.

Toute femme, pour peu qu'elle sorte (même partiellement ou ponctuellement) du rôle de subalterne auquel elle est assignée, est une incarnation du féminisme aux yeux des misogynes qui
l'entourent.
J'aimerais que toutes celles qui déclare crânement qu'elles ne sont pas féministes y pensent de temps en temps.


Leur liberté, même incomplète, leur semblant d'indépendance, leur présence en des lieux symboliquement réservés aux hommes sera toujours perçue comme un affront à l'ordre établi, comme un acte militant de rébellion par tous ceux qui en sont les vigilants gardiens.

Ne vous étonnez pas, femmes qui usez de la liberté arrachée par nos aînées, qu'ils prennent leurs poings, leurs stylos, leur sexe,
leur porte-monnaie pour vous faire mal, vous railler, vous mépriser …

Vous êtes sorties du “cercle de la soumission”, vous méritez châtiment, vous êtes désormais, que vous le vouliez ou non, des vilaines féministes.

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