dimanche 15 mai 2011

Tu porteras des moustaches, ma fille !

Inspirées par La Barbe, des militantes mexicaines ont monté en 2009 un collectif féministe Las Bigotonas. Elles arborent, elles, une moustache, en référence à celle que portaient les révolutionnaires mexicains.

Comme leurs marraines, l'humour est leur principal mode de communication. L'humour et l'expression artistique. Elles dénoncent les violences faites aux femmes mais aussi la violence d'Etat.


Pour les moustaches de ta tante Lupe, ne te tais pas ...
Elles réalisent, sous l'impulsion de leur cheffe de file, artiste plasticienne, des installations publiques et des affiches.






Dans le pays des Bigotonas, aucune fille n'a faim



Avec Les Bigotonas, la révolution ne se maquille pas




Quand je serai grande, je serai Bigotona et je ferai la révolution



La Barbe leur a rendu récemment un bel hommage au moyen d'un montage archi-soigné et porté de bout en bout par une reprise de "Smells like teen spirit" par Patti Smith:





Lasbigotonas.com.



18 commentaires:

  1. Quand je sors le soir, pour avoir la paix, je ne porte plus que cela ! Et ça marche.
    ;)))) :D

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  2. j'vais peut-être passer un peu plus pour quelqu'un de futile
    mais dans le genre truc plein d'humour pas si con
    dernièrement
    j'ai trouvé des articles sur cette association des hommes en jupe
    je sais pas si le sujet vous intéresse
    ni ce que ça vaut
    mais j'y vois un parallèle avec ces femmes portant moustache pour parler des violences faites aux femmes
    là ces hommes là portent la jupe pour parler de la douceur qu'on leur refuse d'exprimer
    bon j'interprète un peu évidemment

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  3. Ouais moi aussi je vais me procurer une moustache un de ces jours pour voir...

    à paul : moi aussi je vois un parallèle. J'ai remarqué que les petits garcons aux alentours de 5 ans aimeraient beaucoup porter une robe ou une jupe et qu'ils envient cette possibilité aux filles. Ils voudraient virevolter, porter des motifs de fleurs etc...Plus tard ils refoulent et oublient.

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  4. @ Hypathie

    Comme quoi, il suffit de peu pour avoir la paix. Qu'après on ne vienne plus me dire que la différence de traitement tient aux différences soi-disant intrinsèques des femmes et des hommes. Ca me fait penser d'ailleurs à une performeuse (dont je ne me rappelle plus le nom) qui se change en homme en quelques minutes à peine. Et à s'y casser le nez ...

    @ Paul

    Ah! mais non, c'est pas futile du tout !!! Et je soutiens vivement la revendication de certains de pouvoir porter une jupe. Et c'est tout à fait la non-masculinité qui leur est implicitement refusée. Etre un homme signifie avant tout ne pas être (ou paraître être) une femme. Quand on aura dépassé tout ça (quoi ? on peut rêver !), on aura peut-être le droit de se vêtir/sortir comme on le souhaite.

    @ Euterpe

    Ils désirent, refoulent, oublient puis se moquent. La fille est un objet de moqueries infinies pour un petit garçon. Traites-en un de fille et observe la réaction. Et il faut les voir mimer leurs camaradEs de classe (voix haut perchée, gestuelle maniérée, démarche ridicule) pour prendre la mesure de leur mépris.

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  5. Oui c'est dans ce sens là que je trouve cette initiative intéressante : proposer et vivre de s'identifier autrement que comme ne pas être l'autre.
    mais pouvoir être soi et parfois comme l'autre dans ce qui nous semble bon chez l'autre et en accord avec soi.
    pas facile en fait.

    Il y a aussi dans la présentation de cette association, sur son site, quelques lignes qui indiquent que l'idée c'est de dire qu'on en a assez d'être "obligé" de s'incarner de façon terriblement sectaire et en total négation de son corps d'homme comme de sa sensibilité : ils revendiquent la perte du savoir exprimer une sensibilité.

    ensuite je suis tombé aussi sur des vidéo d'interview de membres de cette association : les circonstances étaient un peu festives ou légères. marquée de la gêne induite par la pression culturelle interdisant aux hommes tout dépassement des limites du conformisme machiste imposant aux hommes un champ d'expression corporelle très restreint.

    d'où l'autodérision que je trouve regrettable : cela indique combien il y de travail sur soi, en tant qu'homme se regardant être regarder par les autres, hommes et femmes.

    je fais souvent des bourdes orthographiques et langagières, publiques, parlant de moi au féminin quand je suis dans une assemblée où les femmes sont plus nombreuses ou s'expriment plus fortement que les hommes : par exemple, hier soir à la choral, j'ai féminisé un adjectif sur moi-même et une femme a dit "il ne sait même pas où il est lui"
    ça m'a amusé plutôt qu'autre chose.

    je portais souvent des robes longue à la maison quand je vivais seul. et en ville j'ai longtemps porté des caleçons longs, féminins, par extension de mon habitude vestimentaire de grimpeur. ben les regards des gens sont souvent lourds, et je me prenais aussi très souvent des mains au cul parfois violentes.

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  6. C'est possible aux Etats-Unis mais certainement pas en France:

    http://www.amazon.com/Princess-story-about-young-loves/dp/0615395945

    Il y a aussi ce forum français assez actif:

    http://www.c-tendance.com/forum2/

    Mais la plupart des participants se défendent d'être des travestis (Ah non! on reste quand même des hommes) sauf moi. A vrai dire peu m'importe d'être pris pour une femme ou non.
    Je suis travesti (plutôt genderfluid) militant en paroles mais pas souvent en actes: ben oui, face à la pression sociale, j'ai la trouille.
    Attention, je ne caricature pas la féminité: j'essaie de m'habiller en femme le plus sobrement possible, dans le style sportswear.

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  7. Bonjour.
    Les moustaches, c'est naturel chez moi et mon épouse n'envisage même pas que je les rase, bien au contraire. "Ah non ! Ca jamais ! Je veux mon petit rouquin à moustaches et rien d'autre !"
    ... Bon. Alors j'obéis. (Hé-hé !)
    Sinon, je porte aussi des collants, des bas et la jupe pour simplement me sentir bien (agrément tout personnel) et parfois pour marquer ma solidarité : Lors de la "journée de la jupe" organisée par Fadela (novembre 2010) je suis allé deux ou trois fois à mon club de sculpture habillé en jupe. Une jolie toute simple en velours clair, coupée façon jeans, un peu au dessus du genou.
    Il y a eu des réflexions du genre "tiens on a une petite nouvelle" et j'ai eu à m'expliquer... "Tous les deux jours dans ce pays une femme meurt sous les coups d'un imbécile. Vous n'allez quand même pas vous montrer plus c... que la moyenne, non ? Suis-je indécent ? A oilp ? Non. Ben alors, où est le problème ?"
    Les dames ont estimé que ça m'allait bien. Impeccable, presque tiré à quatre épingles. Dernièrement je me suis entendu dire - tenez vous bien - "Il fait si chaud. Tu as de la chance d'oser t'habiller en jupe."
    Et là ça m'emplit de tristesse. "Oser ?" Une petite jeune fille fort sympathique m'a expliqué qu'elle n'osait pas, de peur de passer pour une tepu. Pourtant nous ne vivons pas dans l'un de ces ghettos où des kyrielles de petits minables se débattent avec leurs problèmes de quéquette, de puissance, d'appropriation, de violence.
    Choisir une vêture est un acte social, politique et militant. Les bas-du-front, séides du politiquement correct, ne font jamais que céder à leurs propres pertes de repères.
    "T'it rouquin à moustaches. Andrew."

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  8. Bonjour,
    Je suis un homme hétérosexuel et j'aime porter la jupe, je ne trouve pas cela anormal. Elle permet un petit brin de fantaisie, de douceur et de liberté que les hommes s'interdisent au nom de je ne sais quelle image de leur virilité. J'ai 2 filles, je crois avoir fourni la preuve à la société de mes capacités...
    Alors ces jupes, je les porte chez moi, parfois à l'extérieur mais je dois choisir des modèles tristes à mourir...
    J'aime regarder les femmes lorsqu'elles portent des jupes, je les trouve très féminines et très belles plutôt qu'en pantalon. Ce n'est pas un sentiment pervers, loin de là, c'est juste que je trouve une femme beaucoup plus charmante et agréable à admirer de cette manière.
    Merci à vous mesdames d'accepter nos gouts dans ce domaine.
    Je reviens sur l'histoire du petit garçon de 5 ans qui aimerait "virevolter" : j'ai de très bons souvenirs de ces pensées.
    Amitiés
    D.

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  9. il existe effectivement une association des hommes en jupe, HEJ, la jupe au masculin.
    Son manifeste est ici:
    http://asso.i-hej.com/index.php?option=com_content&task=view&id=551&Itemid=268
    Moi-même, je porte la jupe au masculin tous les jours et jamais de pantalons depuis 3 ans déjà.
    jean Appriou

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  10. Je suis fils de féministe et je trouve inadmissible que le pays des droits de l'homme, ne soit que le pays des droits du mec! je ne prétend pas être parfait(le prince charmant n'existe pas!)on progresse toute sa vie si on s'en donne la peine! Mais j'en ai marre de ces types qui pensent que la femme est un mélange entre une casserole et un vagin! Oui à l'égalité des salaires, des droits et du respect! Que les femmes et hommes portent la jupe comme elles ou ils le souhaitent sans se faire discriminer! On peut être un homme viril tout en étant tendre et respectueux de sa compagne et surtout sans être un gros con de macho! D'abord pour moi machisme rime avec fascisme!
    Oui au féminisme, au droit à l'avortement et a l'homoparentalité!
    Avec toute ma solidarité et mon respect. simon

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  11. @ tous

    Désolée pour la réponse tardive. Apparemment vous venez tous du même mouvement (sauf Anonyme peut-être) de revendication de la jupe pour les hommes dont nous connaissons l'existence dans le réseau féministe.

    Mais je décèle deux démarches différentes dans vos interventions: la jupe comme revendication politique et la jupe comme choix personnel. On peut faire le parallèle avec les lesbiennes: les lesbiennes par choix politique et les lesbiennes par choix personnel (les deux cohabitent chez certaines).

    En tous cas, je soutiens vos revendications et votre démarche.

    Juste un truc cependant dans le Manifeste:

    "Hej revendique que la liberté accordée aux femmes en matière corporelle et vestimentaire depuis un demi-siècle le soit également aux hommes."

    La liberté corporelle et vestimentaire des femmes n'est pas effective. Le corps féminin est soumis aux diktats de la minceur, de l'épilation et de la jeunesse (diktats auxquels les hommes ne sont pas (encore ?) confrontés). Quant aux vêtements, la tenue vestimentaire des femmes est toujours sous contrôle des hommes. Un film comme La journée de la jupe montre bien que le contôle masculin sur le vêtement des filles/femmes pose encore problème.

    @ Anonyme

    Merci pour votre soutien et votre commentaire plein de détermination !

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  12. Bonjour,
    Pour préciser ma pensée (je suis Anonyme D. du 24/05), je partage totalement les idées de HeJ mais je porte la jupe d'abord par pur plaisir. Je comprends et accepte les objectifs des amateurs de jupes pour homme lorsqu'ils évoquent le plan égalitaire. Mon discours en réponse aux éventuelles questions explique mon plaisir avant tout. Ce discours devient politique lorsque je constate un manque de respect de mes choix. Là, oui, je bascule dans la sphère revendicatrice car c'est le seul moyen d'opposer mon droit à la liberté de choix - n'en déplaisent aux hommes/femmes de Néandertal (il y en a encore pas mal).
    Je comprends que nos idéaux soulèvent quelques interrogations, c'est compréhensible. Quitte à me répéter, si je porte la jupe, c'est parce que j'aime et que je m'y sens bien avant toute autre raison. Si chacun peut comprendre qu'un homme peut apprécier ce vêtement tout en restant homme, nous n'aurons alors plus rien à prouver.
    Amitiés,
    D.

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  13. Bonjour,
    "Elle permet un petit brin de fantaisie, de douceur et de liberté que les hommes s'interdisent au nom de je ne sais quelle image de leur virilité." écrit D.
    Je partage complètement cette façon de voir les choses.
    Personnellement dès que le printemps arrive je suis en jupe mais seulement à la maison car ma compagne craint que le voisinage ne nous prête des moeurs "bizarres".
    En revanche avec l'arrivée des beaux jours je vernis mes ongles de pied et porte sandales, toute la journée et où que j'aille.
    Thierry, 56 ans, père de famille nombreuse ...

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  14. Moi qui suis un homme, je suis d'accord avec ce qui a été écrit sur la douceur refoulée. Etre un homme dans un univers machiste c'est tout sauf être un tendre. Etrange et déroutant car les femmes, elles, sont nombreuses à "réclamer" un homme romantique... Comment à la fois être le romantique doux et charmant tant attendu de ces dames, et être le mâle qui ne va quand même pas porter jupes, collants, sandales voire talons hauts ? Et pourquoi pas une chemise à fleurs ?!
    Voilà où en sont les hommes (en France au moins) aujourd'hui : réduit à devoir être des machos pour ne pas se faire traiter de tapette. C'est grave !

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  15. @ Anonyme(s)

    C'est vrai que l'interdit à la fantaisie pour les hommes est prégnant à notre époque. Le XIX ème siècle (deuxième moitié) y est sûrement pour beaucoup: c'est là que les femmes ont été mises dans de vrais carcans domestiques (surtout dans la bourgeoisie) mais aussi les hommes (costumes sombres et austères, devoir d'être le chef de famille sérieux et distant avec ses enfants). Tout ça est encore perceptible malgré la parenthèse des années 70.

    "Voilà où en sont les hommes (en France au moins) aujourd'hui : réduit à devoir être des machos pour ne pas se faire traiter de tapette. C'est grave !"

    Oui, c'est grave. C'est flagrant dans les cours d'écoles: ça promet pas mal de souffrances à ceux qui ont du mal à entrer dans ce moule préconçu et assez étouffant :/

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  16. Depuis très longtemps j'ai décidé qu'il n' y avait rien de féminin ou de masculin . Je m'achète ce qui me plait et je le porte pour le plaisir, que ce soit un pantalon, une jupe, une robe ou tout autre vêtement ou sous vêtement. J'ai des goûts très féminins mais je suis aussi viril quand je m'habille en homme. Tout dépend des jours, et ma femme et moi sommes très heureux ainsi.
    MR

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  17. @ MR

    Chapeau, votre attitude est très courageuse dans la mesure où la société porte un regard horrifié sur le décloisonnement des genres. En-dehors de votre compagne, quelles sont les réactions que vous observez face à votre liberté vestimentaire ? Je suis curieuse d'en savoir plus !

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  18. Etant donné la société dans laquelle on vit je ne peux pas me permettre beaucoup de liberté en dehors de chez nous à part pour la lingerie.
    Mais ça me va bien comme ça, en attendant une plus grande liberté vestimentaire pour les hommes.!
    Les mentalités changeront bien un jour...
    MR

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