dimanche 30 mai 2010

Le plus vieux métier du monde

Rien n'est plus faux que l'idée reçue que la prostitution a toujours existé.

Elle a cependant l'avantage, pour ceux qui la défendent avec toute l'ardeur de leur mauvaise foi et souhaitent l'institutionnaliser, de faire passer l'abolitionnisme pour une utopie farfelue.

Les historien.ne.s situent l'apparition du phénomène aux environs de 3 000 ans avant notre ère* avec l'apparition des premières cités organisées autour des marchés.

Or, les premier.e.s hominidé.e.s sont apparu.e.s il y a 7 000 000 ans selon les dernières découvertes (Toumaï), l'Homo sapiens sapiens il y a 35 000 ans.

En considérant que l'humanité ne commence qu'à partir de ce dernier chaînon, elle a quand même pu vivre 30 000 ans sans exploiter à des fins commerciales le sexe des femmes.

Autre fait important pour comprendre les mécanismes de ce reliquat d'esclavage: ce sont les hommes qui ont organisé la prostitution. Le premier proxénète connu* était un prêtre (!) qui gérait les revenus de l'activité pour assurer le fonctionnement du temple.

Les prostituées utilisées étaient des esclaves ... tiens donc.

La prostitution: le plus vieux métier du monde ? Non, mais la première activité masculine misogyne de la "civilisation", probablement.

* voir les ouvrages de Richard Poulin


47 commentaires:

  1. Si quelqu'un-e connaissait le titre d'un ouvrage sur le sujet "Naissance et historique de la prostitution", je serai preneuse de l'information ! En français (ou en anglais).

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  2. J'ai cherché aussi un ouvrage de ce type ... sans succès. Je suis donc également preneuse (mais pas en anglais :) pour ma part).

    Les éléments de l'article ont été glanés dans les ouvrages et les interventions radiophoniques de Richard Poulin, il faudrait pouvoir lui demander quelles ont été ses sources de recherches.

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  3. En somme, c'est à partir du moment où on a inventé la relation de travail que la prostitution est née. Très intéressant. Sauf pour les esclaves qui par définition ne sont pas des prostituées comme on l'entend aujourd'hui mais c'est toujours bon de faire l'amalgame.

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  4. il est peut-être pas mal ce livre : "Le Corps Prostitue - Tome 1, Le Sexe Dévorant" - si qqun la deja lu...

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  5. @ Historien de mes deux (ovaires)

    Non, c'est à partir du moment où la misogynie est née que la prostitution est née comme l'apparition de la haine raciale a donné naissance à l'esclavage.

    Pour info: la prostitution est considérée par les instances internationales comme une forme d'esclavage.

    On ne va pas repartir sur un débat stérile sur le libre-arbitre des prostituées. L'Histoire montre avec assez de clarté que la prostitution est un système d'oppression inventé, organisé par les hommes pour les hommes pour s'épargner une vaine discussion. La seule liberté qui existe en prostitution est celle accordée aux hommes de disposer du corps des femmes.

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  6. @ Michelle

    Je n'ai pas lu ce livre. Parles-en à Lora, elle s'y connait mieux que moi en la matière et a consulté pas mal d'ouvrages.

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  7. Je pensais que vous parliez de prostitution alors que vous parliez de proxénétisme et de traite des êtres humains (qui est effectivement un esclavage et qui est reconnu comme tel).

    Pour vous, la prostitution devrait-elle être punie au même titre qu'un viol ?

    Vers quel métier pensez-vous réorienter les titulaires de ce apparemment très vieux métier mais pas autant que l'humanité ? Comment pensez-vous réussir à convaincre les prostituées d'arrêter ? Ces questions sont importantes si on veut arrêter la prostitution.

    Car quand on aura réussi à supprimer la demande, il restera toujours le problème de l'offre. Et moins de demande signifie pour les prostituées un abaissement des prix, une plus grande concurrence, un plus grand nombre de passes à réaliser, etc ... Si elles ne retrouvent pas un autre emploi aussi rémunérateur (strip tease ?).

    Bref, à vous lire, on se rend compte que ça existe depuis des milliers d'années et que ça ne doit pas être simple d'arrêter du jour au lendemain.

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  8. @ Historien

    Décidément, l'idée que la prostitution est bien une histoire d'hommes se vérifie à voir le nombre de mâles qui viennent la défendre ici (ou ailleurs).

    Punir la prostitution comme le viol ? Je n'en sais rien. En tous cas, punir le prostitueur et le proxénète mais pas la prostituée (avez-vous remarqué la forme passive du terme ?).

    Pourquoi les "convaincre" d'arrêter de se prostituer alors que 92% d'entre elles souhaiteraient sortir de ce carcan ?

    Quels métiers pour ces femmes ? Insinueriez-vous qu'elles ne sont "bonnes" qu'à ça ? Ou, au mieux, à retomber dans une activité du même type comme le strip-tease ?

    Faire baisser la demande c'est faire baisser l'offre, c'est le b-a-ba de tout échange. Le système suédois le montre bien.

    Arrêter du jour au lendemain n'est pas possible mais se positionner fermement changerait pas mal de choses notamment dans les rapports femmes-hommes que cela assainirait.

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  9. Ca en reste 8% à convaincre que pour leur bien, elles doivent arrêter. Vous pensez qu'il faudra faire comment ? Réduire la demande suffira ?

    J'ai quelques doutes, nous sommes dans une société où c'est l'offre qui crée la demande avant le contraire. En effet, les marchands nous proposent ce qu'on a même pas rêvé et on le prend. Dans le cas des prostituées, l'argument sexuel sera facile pour appâter les hommes. Rappelons que le sexe n'est pas au centre de la publicité pour rien (sous forme symbolique la plupart du temps.

    Je ne suis donc pas convaincu que la diminution de la demande diminuera l'offre surtout l'offre "privée". Mais je suis là dans la logique économique et ça pourrait ne pas se vérifier. Mais le fait que ça se vérifie en Suède avec la prostitution cachée est interpellant.

    En ce qui concerne les prostituées, je ne voulais pas sous entendre qu'elles ne savaient faire que ça mais seulement que l'argent est une drogue dure et qu'un certain nombre voudra garder un niveau de revenus aussi élevés sinon elles n'arrêteront pas. Le strip tease est le seul domaine sans rapports sexuels que je connaisse où l'argent rapide existe.

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  10. Andrea Dworkin dans Pouvoir et violence sexiste a écrit (chapitre 4 Prostitution et domination masculine page 84) : "L'inceste est la filière de recrutement. C'est là qu'on envoie la fille pour lui apprendre comment faire {...} On l'entraïne à en pas avoir de véritables frontières à son propre corps, à être bien consciente qu'elle n'est valorisée que par le sexe, à apprendre au sujet des hommes, ce que l'agresseur sexuel lui apprend." ... "Dans la prostitution une femme demeure sans abri". La situation étant intenable, la jeune fille doit s'enfuir, d'où le schéma selon Dworkin : inceste, itinérance, prostitution et/ou pornographie. Elles n'ont pas d'autre choix. Et quand on sait que plus de 70 % des femmes prostituées ont été violées ou violentées... Tout le reste est vue de l'esprit. Quand à l'offre, sans demande, il n'y a pas d'offre dans la prostitution !

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  11. @Hypathie

    Pas d'offre ? et les filles qui font le trottoir, celles qui sont en vitrine, celles qui ont un site internet, celles qui publie une annonce dans la rubrique massages des journaux ? C'est techniquement de l'offre, elles proposent un service qu'on ne leur a pas demandé parce qu'elles savent que des hommes seront intéressés. Par contre, aucun homme n'ira jamais demander à une femme de coucher pour de l'argent, surtout pas le client moyen qui y va que parce qu'il est sécurisé contre un refus possible.

    Comment explique-t-on les 30% qui n'ont pas été violées ou violentées ? Pourquoi sont-elles arrivées là puisqu'on sait que ce ne peut être un choix ?

    Pensez-vous que les prostituées cherchent à se "valoriser" uniquement ? pourquoi réclament-elles de l'argent alors ? ne leur suffirait-il pas de coucher avec tout un chacun (les hommes ayant un sexe à la place du cerveau, ce ne leur serait pas difficile) ?

    n'y a-t-il pas également un aspect "gagne pain" ?

    Ce qui est le plus terrible dans ce que vous dites, c'est de lire qu'elles n'ont pas d'autres choix. J'espère quand même qu'il y a des thérapies qui existent pour les victimes d'incestes et de viol.

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  12. Bonsoir Héloïse.
    Je ne vais rien rajouter au débat car tout a déjà été dit. Juste pour te dire que tu m'enlèves souvent les mots de la bouche dans tes billets et que ça me fait un bien fou de te lire. Merci!

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  13. @ Historien

    Je me permets de répondre au commentaire adressé à Hypathie.

    Les filles, comme vous dites, en vitrine ou ailleurs représentent une offre parce qu'il y a une demande. On voit bien, dans le cadre des futurs évènements sportifs, que vont être aménagés des bordels provisoires aux alentours des stades ... parce qu'il y a une demande.

    Quant aux 30% qui n'ont pas été violées, ça ne vous a pas traversé l'esprit qu'elles ont pu avoir été contraintes (cf. les maisons de dressage) ou qu'elles sont dans une situation financière qui les pousse à exercer.

    La précarité féminine et la violence sexuelle à l'encontre des femmes, véritables fléaux jamais vraiment pris en compte, fournissent des victimes idéales aux prostitueurs et proxénètes tout en faisant croire in fine que ces femmes ont choisi délibérément de se prostituer.

    Enfin, les thérapies existantes ne prennent pas en compte la dimension sociale ET politique du viol ou de l'inceste. Faire passer ces violences pour des accidents de vie personnels est le propre des psys en général.

    Il faut une vraie réflexion à ce sujet car la prostitution est à la fois l'aboutissement et le générateur d'un continuum de violences envers les femmes ... une espèce de cercle vicieux qu'une société qui prône l'égalité et le respect pour toutes et tous ne peut plus se permettre d'accepter.

    Etrangement, ce sont les hommes qui sont le plus attachés à la "liberté" des femmes de se prostituer. Depuis quand sont-ils soucieux des libertés qu'elles doivent sans cesse leur arracher ?

    Comme ceux qui défendent la liberté des femmes d'assumer seules les corvées domestiques non rémunérées (ça leur plaît!).

    La liberté d'être esclave domestique ou sexuelle est la seule que ces hommes viennent défendre avec ferveur sur les blogs/forums. Et dire que la majorité disent aimer les femmes, il y a de quoi se demander s'ils connaissent le sens du verbe "aimer".

    Ils confondent probablement avec "s'aimer" ...

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  14. @ Hypathie

    Oui, très pertinent ce passage de Dworkin. Merci de l'avoir rappelé ici.

    Le "coup de l'offre" est un édifiant cas d'école de mauvaise foi quand on connait les mécanismes du système prostitutionnel.

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  15. @ Alice

    Merci ! Moi aussi, certains billets sur lesquels je tombe me lèvent les mots de la bouche et me confortent dans l'idée qu'il existe finalement pas mal de femmes capables de regarder leur oppression dans les yeux et de la dénoncer.

    Bravo aussi pour ton blog sur lequel je promène parfois ma carcasse sans avoir osé poster de commentaires. J'aime beaucoup ton billet sur le foot.

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  16. "Quant aux 30% qui n'ont pas été violées, ça ne vous a pas traversé l'esprit qu'elles ont pu avoir été contraintes (cf. les maisons de dressage) ou qu'elles sont dans une situation financière qui les pousse à exercer."

    Une situation financière qui pousse une femme à se prostituer ? De quoi parlez-vous exactement ? je connais des tas de femmes dans la précarité, au RSA, faisant des petits boulots, mais elles ne se prostituent pas pour autant ! - Vous oubliez la problématique de la drogue, la majorité des femmes qui se prostituent, qui ont la nationalité française et qui ne viennent donc pas de réseaux criminels de trafic d'êtres humains, sont addictées à la drogue. Elles ne se prostituent pas pour se payer du pain et du bifteck pour leurs gosses, mais pour financer leur addiction.

    @Historien , franchement ya pas besoin d'avoir fait HEC pour savoir que c'est la demande qui créée et alimente l'offre. Ensuite, ya pas besoin d'avoir un doctorat es-féministe pour savoir que c'est une société patriarcale (de domination masculine) qui créée et alimente la prostitution, la preuve ? Quand un homme se drogue et a besoin de financer son addiction, il va utiliser la violence, commettre des vols et des cambriolages, la femme,elle, tapine...

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  17. Oui, Héloïse, votre argumentation est convaincante. Je ne suis pas convaincu mais elle est convaincante et intéressante et permets à mon point de vue d'évoluer

    Remarquez, sinon, je sais que vous ne pensez pas ce que vous dites car le raccourci est utilisé par facilité, mais dire "les" hommes est toujours aussi ridicule que de dire "les" femmes. Petit détail uniquement car moi même j'ai une grande tendance à simplifier quand je débats. Le tout, c'est d'en rester conscient. Chaque être humain est différent et ne peut être réduit à des préjugés surtout qu'on a toujours la capacité d'évoluer (c'est la richesse de l'Homme)

    et ce n'est pas parce que je défends la prostitution que je n'aime pas ma femme ou que ma femme ne m'aime pas.
    C'est philosophiquement (je n'ai pas de problème tant que le sexe est consentant même s'il est tarifé) que je défends la prostitution ou que je combats les discriminations. Vous auriez tort de croire que tous les libertaires (hommes ou femmes) sont forcément des anti-femmes.

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  18. @ Michelle

    Effectivement, j'ai oublié le phénomène de l'addiction (liée la plupart du temps à une prostitutionnalisation forcée) mais je maintiens que la précarité peut conduire à la prostitution. C'est le cas des étrangères mais aussi des françaises. Il faut lire ces rapports sur la prostitution des étudiantes qui survivent (c'est le mot) "grâce" à cette activité.

    La honte n'est pas de se prostituer mais d'en être "réduite" à se prostituer. Et la précarité, donc la survivance, est l'un des moteurs de la prostitution.

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  19. @ Historien

    Je n'argumente pas, je dénonce une situation.

    Une situation sociale et donc collective, pas individuelle. Voilà la raison de mes "femmes" et "hommes".

    Ceci dit, seuls ceux qui ne veulent pas prendre en compte la souffrance de celles et ceux qu'ils oppriment se sentent agressés par la généralisation. Je n'ai, par exemple, aucun mal à me reconnaître comme oppresseure en tant que blanche occidentale parce que je suis consciente de la souffrance que j'impose simplement à travers les privilèges qui me sont accordés par rapport aux immigré.e.s (je sais et je m'en attriste que je passerais mieux un entretien d'embauche, entre autres).

    "Vous auriez tort de croire que tous les libertaires (hommes ou femmes) sont forcément des anti-femmes."

    Celle-là c'est la meilleure de la semaine !!!

    Vous vous prétendez libertaire. Vous devez confondre avec libéraliste. Documentez-vous sur ce courant de pensée qui, au moins par souci de cohérence idéologique, lutte contre les oppressions hiérarchiques dont le patriarcat qu'ils et elles considèrent comme la base de la prostitution.

    Les libertairEs et anarchistEs sont abolitionnistes car la prostitution n'est pas une liberté à leurs yeux mais bien une violence envers les femmes.

    Mouais, vous aimez votre femme mais cela ne vous gêne pas de la considérer comme une éventuelle marchandise sexuelle. En effet, tant que la prostitution existera, toute femme sera prostituable et le simple fait de payer la note du restaurant avant vos ébats fera d'elle une prostituée ponctuelle.

    Pour le coup, c'est vous que je trouve pas convaincant et je crois surtout que votre ardeur à défendre la prostitution, sous couvert de réflexion philosophique, trouve sa source dans la jouissance que vous éprouvez à savoir qu'il existe des coins de la société où l'on peut acheter (donc dominer)des femmes.

    Malheureusement, l'égo masculin un peu partout sur Terre se nourrit souvent de ce genre de mesquinerie. C'est là le drame.

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  20. @Michelle

    beh justement, une partie des hommes qui se prostituent le font également à cause de la drogue, demandez aux personnes qui sont chargées de les aider

    pour le reste, faut pas avoir fait HEC mais non la demande ne crée plus l'offre aujourd'hui, ça c'était dans les années 50, mais là je parle de l'économie et du monde qui nous entoure et il faut avoir étudié un peu de marketing pour le savoir. Mais, entre nous, je ne pense pas que les notions d'offre et de demande soient si importants quand on traite d'un problème moral ou philosophique.

    Je pense que si c'était les femmes qui consommaient et les hommes qui se prostituaient, vous seriez sans doute toujours contre, preuve que ce n'est pas lié uniquement au patriarcat ou au matriarcat mais que le problème est plus vaste

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  21. Mais je veux quand même dire qu'il y a quelque chose avec lequel je suis cent pour cent d'accord. La prostitution a de tout temps été réservée pour ceux qui avaient le pouvoir. Mais mon avis, c'est que c'est lié à l'activité elle-même car pour pouvoir utiliser les services d'une prostituée, il faut de l'argent, argent qui a toujours été détenu principalement par les hommes jusqu'à un passé récent.

    Quand les femmes auront autant d'argent que les hommes, il est tout à fait possible qu'elles deviendront plus souvent consommatrice de services sexuels. Surtout quand on aura arrêté par une éducation patriarcale de leur faire croire qu'elles n'ont pas le droit d'aimer le sexe.

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  22. d'abord, je ne suis pas un dominant et ensuite, ce n'est pas une femme, ni son corps, que je pourrais acheter mais un service sexuel. Son corps lui appartient toujours et elle ne devient pas un esclave.
    pour ma femme, elle est mariée et a donc le devoir de fidélité. Est-ce qu'elle est toujours fidèle si elle n'a pas une relation amoureuse mais tarifée ? j'ai jamais réfléchi à ça
    Par contre, j'admets qu'il me plait que je pourrais faire l'amour à une femme sans avoir la pression maximale de devoir la faire jouir à tout prix (diktat de notre époque comme si les hommes maitrisaient parfaitement leur éjaculation).
    Les relations sexuelles sont devenues très importantes au sein du couple. Si bien que le plaisir d'une relation dans laquelle le droit à l'échec n'existe plus provoque sans doute aussi le besoin de voir des femmes chez qui la possibilité d'être moins viril existe encore.
    Mais là, on s'écarte des raisons philosophico morales qui doivent prévaloir donc j'admets que ces derniers arguments sont non valables.

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  23. La prostitution des étudiantes qui "survirent" (c'est le mot) "grâce" à cette activité ? il y a une légende urbaine autour de ce soit-disant "phénomène" de la "prostitution étudiante"- et ne vous basez pas sur des (faux) livres , ce sont des coups marketing - je peux même vous dire qu'ils ont été écrits par des journalistes (un certain ancien du figaro, notamment) avec des témoignages bidonnés - il y a bien des "étudiantes" qui se prostituent , mais pas pour se "payer" leur étude - surtout en france, les frais universitaires ne sont pas ceux des US - mais pour se payer le dernier vuitton - il faut arrêter ce discours (vendeur) misérabiliste sur la "prostitution étudiante". La vaste majorité des étudiantes travaillent à faire des petits boulots chez MCDO et autres, mais là bien sur, ça fait moins fantasmer...

    @ historien : il y a bien une minorité d'hommes qui se prostituent - ils le font pour d'autres hommes - la majorité d'hommes junkies ne se prostituent pas, les femmes, oui - voir encore le récent cas de trois prostituées tuées en angleterre, toutes blanches, toutes de nationalité anglaise et toutes... adddictées à la came. Puisque vous fantasmez sur "la pute qui a choisi, se fait plein de fric et aime ça" - pourquoi ne faites-pas vous même le tapin, ben oui, ça a l'air tellement fun, alors ne vous gênez pas ! Comme vous l'avez écrit vous même : "des hommes aussi se prostituent"

    au fait, le plus "vieux métier du monde", c'est sage-femme

    et pour conclure ce billet, un témoignage interessant d'une prostituée :
    http://www.veganimal.info/article.php3?id_article=595

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  24. @Michelle

    je vous signale que je ne pense pas que toutes les "putes" (comme vous dites de manière si méprisante) ont choisi ou qu'elles aiment toute ça, je ne l'ai jamais dit d'ailleurs. Je suis même convaincu que la très grande majorité ne prend pas de plaisir à le faire (raison pour laquelle je pense que ce dur métier doit être plus encadré pour permettre de les protéger au mieux)

    pour répondre à votre question, même si mon entourage ne le sait pas, je me suis déjà prostitué à deux reprises mais c'est resté du sexe oral. Je me suis senti honteux car c'était une relation homosexuelle (pas parce que j'étais payé) et je l'ai fait par curiosité et pour l'argent. Je ne le regrette pas, je l'ai fait parce qu'on me la proposé et je ne me suis jamais drogué. Mais j'admets avoir un profil assez atypique.

    de toute façon, je n'ai jamais demandé que tout le monde se prostitue, juste que ceux qui veulent le faire puisse le faire dans les meilleures conditions possibles

    si vous considérez que sage-femme est le plus vieux métier, on a pas la même définition du mot métier, d'autant plus que jusqu'à l'invention de la médecine, les femmes accouchaient chez elles et ne payaient personne pour les aider en cela. Le métier de sage-femme est donc loin d'être le plus vieux. Mais tout dépend ce qu'on peut appeler métier.

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  25. @ Michelle

    A quoi vous jouez ? Au chat et à la souris ? ;)

    Sérieusement, je ne comprends pas votre position, je vous pensais abolitionniste convaincue et voilà que vous venez nous faire un couplet sur la vénalité des étudiantes entre autres ?

    La pauvreté ne conduit pas nécessairement à la prostitution mais les raisons qui font que l'on ne tombe pas dedans ne sont pas de celles que vous invoquez (être une femme qui se respecte en gros ... ça t'a des relents de judéo-christianisme mal digérés, quand même).

    De même la pauvreté n'est pas le seul "moteur" de la prostitution. La situation prostitutionnelle est complexe car fortement imbriquée avec la violence structurelle de la société envers les femmes.

    Un article qui éclaire bien sur les liens pauvreté/prostitution:

    http://sisyphe.org/article.php3?id_article=913

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  26. @ Historien

    Un métier c'est d'abord des savoirs, des savoir-faire que l'on met à disposition de la communauté contre rémunération aujourd'hui ou contre la protection du clan autrefois. On peut aisément imaginer que les aînées mettaient au service des plus jeunes leur expérience afin de les aider à mettre au monde.

    Car, non les femmes n'ont jamais accouché seules (d'où sortez-vous cette idée, d'ailleurs ???) sauf cas de force majeure. C'est matériellement plus compliqué voire dangereux.

    Alors, oui sage-femme est l'un des plus vieux métiers féminins. Un métier dont elles ont toujours maîtrisé les savoirs empiriquement jusqu'à ce que des hommes (eh! oui toujours eux !) arrivent en maîtres-qui-savent-tout et préconisent l'accouchement en position allongée, véritable bourde physiologico-médicale dont les accouchantes paient encore les conséquences (on n'aura quand même pas l'outrecuidance de remettre en question un prescription masculine, hein).

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  27. je suis une abolitionniste convaincue, cela ne signifie pas que je ne connais pas la nature humaine et que je ne suis pas une observatrice de l'évolution de notre société - toujours plus consumériste; toujours plus basée sur l'apparence et le matérialisme.

    De plus, je suis pauvre, je suis entourée de pauvres, de femmes qui sont au RSA, font des petits boulots et cela semble encore surprendre la bonne bourgeoisie bien pensante que pauvreté ne signifie pas automatiquement prostitution.

    Il y a bien d'autres options à une jeune fille étudiante plutôt que celui de se prostituer (je parle bien de la jeune fille vivant en france avec la nationalité française, raisonnablement instruite et qui n'aurait pas subie de viols et autres violences sexuelles et bien sur n'est pas non plus addictée à la drogue, avant de décider de faire le tapin).

    Le discours systématiquement misérabiliste , surtout quand il est téléguidé par les médias et des maisons d'éditions peu scrupuleuses, franchement, je commence un peu à en avoir assez.

    Etre abolitionniste, d'accord, mais un abolitionnisme réaliste qui expose et se base sur des faits, au lieu de jouer systématiquement sur la manipulation émotionnelle.

    La "manipulation émotionnelle", on connait ca aussi très bien dans le milieu de la cause animale, alors je suis vaccinée !

    Résultat, les gens n'écoutent plus car il faut reconnaitre que l'abolitionnisme n'est absolument pas entendu par une majorité de français qui souhaitent la réouverture des maisons closes.

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  28. Dois-je encore bien préciser à Héloïse que mon commentaire est bien en réaction à son "les pauv' étudiantes francaise qui doivent se prostituer pour payer leurs études". Si vous aviez dit qu'il y a des jeunes filles françaises qui se prostituent, je n'aurai pas réagi, parce que c'est vrai, la majorité commence à l'age de 14-16 ans.

    Mais que la seule raison, comme vous l'avez entendu dans votre premier billet: "payer ses études" - non, c'est plus complexe que cela, comme je viens longuement de l'expliquer.

    vous écrivez à mon encontre : "être une femme qui se respecte en gros ... ça a des relents de judéo-christianisme mal digérés, quand même".

    je n'ai jamais écrit ou pensé de telles choses :"femme qui se respecte Vs femme qui se prostitue" - quelle interprétation de votre part, wow !

    Maintenant, si je ne souhaite pas la prostitution, ni à ma mère, ni à ma fille, et d'ailleurs à personne (puisque je suis abolitionniste), c'est "à cause de relents de judéo-christiannisme mal digéré" ??? - eh bien, les légalitionnistes vont rigoler en lisant de telles choses !

    @ historien, arrêtez de jouer à la vierge effarouchée; le terme "pute" est le qualificatif préféré de ceux qui veulent légaliser la prostitution - ils ont en fait même un collectif "les putes.org". Mais vous les connaissez déjà puisque vous pensez/écrivez comme eux. Je préfère le terme de femme, une femme qui se prostitue, car elle est d'abord une femme, avant d'être une prostituée... ah merde encore des relents judéo-chrétiens ! dis donc pour la mécréante que je suis, c'est vraiment ballot tout ce "judéo-christianisme" :)

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  29. @Héloïse

    l'accouchement horizontal est complètement débile, ou plutôt, il n'a pour seul intérêt que le confort des médecins, on est bien d'accord là dessus. Tout comme nombres d'accouchements programmés ne sont là que pour le confort des médecins et il faut refuser d'entrer là dedans. Un enfant vient quand il doit venir sauf raisons médicales avec mise en danger potentielle de la mère et de l'enfant.

    pour sage-femme, vous avez raison, c'est plus vieux que je ne le pensais, mais moi je pensais à sage-femme, dans le sens professionnelle médicale comme on l'entend aujourd'hui et je pensais à métier dans le sens contre rémunération

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  30. Je suis désolée de venir encore servir ce billet de mes "relents judéo-chrétiens" (ah bah, je vais le ressortir à chaque fois celui-là !)

    j'ai pris la peine de rélire ce très intéressant témoignage 'sans langue de bois' d'une prostituée, le ton est tellement juste qu'on sent bien le vécu (et non le bidonnage d'un média sensationnaliste a la "attention, brave gens, vos filles peuvent se prostituer pour payer leurs études").

    Bref, permettez que je copie un passage - attention aux yeux, ca va faire vachement "relents judéo-chrétiens" chez certainEs :) =

    " Il est une chose que j’ai également remarqué, c’est que c’est généralement les prostituées les plus bêtes, celles qui sont les plus superficielle avec un quotient intellectuel d’une huître et qui ne pensent qu’à s’acheter des sacs à main ainsi que la dernière robe à la mode qui vivent le mieux leur prostitution. Leur manque de recul sur elle-même, leur non regard sur leur activité, leur non lucidité sur le genre d’adultes qu’elles sont devenus, va faire qu’elles seront les mieux à même de traverser ce passage de leur vie sans éprouver trop d’états d’âme ni de fêlure. Leur légèreté atténuera leurs blessures. Et c’est d’ailleurs dans l’intérêt du client d’avoir face lui une p*** stupide..."

    lire le reste ici :

    www.veganimal.info/article.php3?id_article=595

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  31. @Michelle Julien

    j'ai lu ce témoignage et je l'ai trouvé très très intéressant sur pas mal de choses. Bien sur, il n'a pas vocation de représenter l'avis de toutes les femmes qui se prostituent mais ça n'en reste pas moins très intéressant et très instructif

    on peut d'ailleurs s'en appuyer pour défendre certaines thèses des abolitionnistes mais certains extraits ne vont pas du tout dans ce sens là non plus

    en bref, chacun y trouvera ce qu'il veut y trouver pour faire avancer son combat

    mais, ce qui est important, c'est qu'elle même n'est pas abolitionniste, malgré la morbidité des conditions de travail qu'elle décrit. Et c'est sans doute ça le plus grand malheur des abolitionnistes, c'est qu'elles ne trouveront pas actuellement une majorité de femmes qui se prostituent pour avancer dans ce combat :-/

    et, parfois, ça fait un peu "on sait mieux que vous ce qui est pour votre bien".
    La première tâche des abolitionnistes devrait donc être de convaincre les femmes qui se prostituent d'arrêter et de faire pression sur la police pour intensifier la lutte contre la traite des être humains et le proxénétisme. En agissant comme cela, elles n'auraient même plus besoin d'une loi abolitionniste car elles auraient supprimé de fait la prostitution

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  32. @ Michelle

    Je précise, pour ma part, que Héloïse qui poste ici et sur le forum ainsi que l'administratrice de ce blog sont une seule et même personne ...

    Je ne comprends pas où vous voulez en venir, votre propos n'est pas clair. Que reprochez-vous exactement au constat (qui n'est pas de moi) qu'il y a des étudiantes qui se prostituent ? Et à celui que la misère entre autres (j'en ai souvent parlé ici ou ailleurs des ces entre autres) conduise à la prostitution ?

    Insinuez-vous, comme je le crains fort, qu'il y a des prostituées respectables et d'autres non car ces dernières avaient d'autres options (Mc Do, baby-sitting, etc.)?

    La précarité étudiante existe, la prostitution estudiantine pour cause de précarité existe et la précarité tout court est un facteur de prostitution. Je vous renvoie aux divers articles et témoignanges de Prostitution et Société (revue du Mouvement du Nid) ... à moins que les articles du Nid soit tous bidonnés.

    Je ne comprends pas non plus votre agressivité. J'ai pourtant répondu à vos divers commentaires avec tact malgré le ton visiblement antipathique. Même lorsque vous avez insinué que parlais du haut de ma bien-pensance bourgeoise sans même me connaître. Vous en savez quoi de ma vie et de mes difficultés ?

    Alors pour que tout soit clair, je n'ai jamais dit que la précarité était le seul facteur de prostitution mais il en indéniablement l'un d'eux même chez les étudiantes. J'ai abordé ici ou ailleurs à maintes reprises la problématique des violences sexuelles dans la démarche prostitutionnelles. Que certaines se servent de l'argent gagné pour s'acheter des sacs de marque ne minimise pas à mes yeux leur statut de victimes. Bref, je ne catégorise pas les prostituées comme vous semblez le faire.

    D'autre part, parler de la pauvreté dans le système prostitutionnel n'est pas du misérabilisme. Au contraire, il faut montrer que toutes les oppressions sociales s'imbriquent en prostitution.

    Le but des féministes n'est pas de se tirer dans les pattes, je regrette vivement que vous abordiez des questions censées nous rassembler avec autant d'animosité.

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  33. Vous interprétez beaucoup, chère Héloïse !

    Je n’interprète rien,– Je me base sur des FAITS. Dire que des filles françaises sont « obligées » de se prostituer pour « payer » leurs études, et vous ne faites que colporter une légende urbaine montée de toutes pièces. Je le dis, je l’affirme, je persiste et je le signe.

    Le mouvement du nid n’est pas parole d’évangile. Je ne suis pas(plus) militante chez aucune asso, parce qu’elles disent justement bcp de c*** et manipulent aussi bcp, c’est leur fond de commerce (ça vaut également pour les assos de protection animale, écologistes et humanitaires).

    Les féministes ? Mais la plupart sont POUR la prostitution ! Justement en évoquant des « bah, ya des filles, ça leur fait payer leur loyer, elles gagnent 10 fois plus que femme de ménage, quelle belle revanche, alors pourquoi on va les interdire de gagner leur vie ». Avec un tel système de pensée, on finit par tout justifier, jusqu’au pire : vendre son rein pour « payer » ses études, louer son utérus de mère porteuse pour « payer » son loyer…

    Je suis « agressive » ? Ouf ! j’ai échappé à « hystérique », dis donc ! Vous avez écrit tout de même à mon endroit : « "être une femme qui se respecte en gros ... ça a des relents de judéo-christianisme mal digérés, quand même". »

    Coupable d’avoir des « relents de judéo-christianisme mal digérés »… Pourquoi ? Quand que je dis que la majorité de pauvres en France ne se prostituent pas, et que la vaste majorité des étudiantes font des petits boulots ?! Ben merde alors ! Vous n’avez pas l’air de comprendre la gravité de vos propos et « interprétations ».

    Où donc avez-vous lu/vu que je parle de « femme qui se respecte et les autres » ???? Tiens, mais je croyais que pour les abolitionnistes, la prostitution était une « atteinte à la dignité humaine » ? Certains, en effet, ne veulent pas se prostituer, malgré leurs grandes difficultés financières, pour garder leur dignité humaine. Mais non, pour vous, tout à coup, c’est avoir des « relents de judéo-christianisme mal digérés ». C’est intéressant comme votre système de pensée rejoint finalement ceux qui veulent légaliser la prostitution ! Quelle belle hypocrisie !

    Autre contradiction, vous parlez de « femme qui se respecte et les autres », ce sont vos mots. Très intéressant, car voilà bien là, la manipulation émotionnelle autour de cette histoire de filles « respectables » : des étudiantes, pas junkies, et qui se prostituent pour leurs études (rah, la brave fifille à son papa, quel sacerdoce, dis donc, ses études !), et non pas pour la drogue ou pour se payer un train de vie extraordinaire. La majorité des gens n’en ont rien à faire de la « pute » junkie ou immigrée clandestine, mais là c’est pas pareil : c’est tout de même la brave fifille qui se sacrifie en payant de son corps pour ses études – eh ben, si c’est pas du « relent judéo-christianisme mal digéré », ça !

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  34. tjs à Héloïse :

    Concernant toujours l’affaire des étudiantes, faites donc une recherche sur ce soi-disant chiffre que les médias nous ont servis, il y a deux ans, avec entre autres le « cas Laura D » et les fameux « 30 000 étudiantes françaises qui se prostituent pour « payer » leurs études » - Des chiffres évidemment repris par Le Nid (tu m’étonnes), et les mêmes chiffres « 30 000 » utilisés pour la coupe du monde en Allemagne – Encore 30 000 !!!!!

    Prenez du recul sur les choses, et vous comprendrez que l’affaire des « étudiantes obligées de se prostituer pour payer leurs études » était bidonnée – pourquoi ? Posez vous les bonnes questions… Même si les réponses ne vont pas vous plaire et aller dans votre sens…

    Au fait, si vous rencontrez un jour une étudiante qui clame devoir se prostituer pour payer ses études, dites-lui qu’elle peut aussi travailler à plein temps pendant une année chez McDo, Carrefour ou Darty afin d’économiser, puis reprendre ses études l’année suivante… Ah ben non ! Ca rapporte plus la passe à l’heure ! Voilà, on n’y est ! C’est bcp d’argent ! Une manne financière fantastique, l’argent, c’est aussi addictif que la came - Mais ce discours fait tout de suite moins misérabiliste/victimaire, alors ça casse le « fond de commerce » des féministes radicales, pour qui une femme est forcément une « victime ».

    Regardez donc l’évolution de la société (ultra consumérisme, libéralisme débridé et individualisme) et l’évolution de la jeune génération (y’a juste à regarder de superbes programmes tv comme dilemme ou secret story) – écoutez-les parler… Je ne vais pas vous faire de dessin...

    PS : Je suis un électron libre, une penseuse libre, je n’appartiens à aucune chapelle, aucun dogme. Mais, j’ai bien sûr des convictions. Je ne suis pas une « militante féministe », je ne l’ai jamais écrit et dit cela. C’est vous qui l’aviez interprété comme ça. Parler de la condition des femmes, ne signifie pas automatiquement être une « militante » féministe, d’autant plus que le terme « féministe » tout seul, ne veut (plus) rien dire. Il y a de nombreux courants féministes, et la plupart, ceux les plus représentatifs en occident aujourd’hui sont POUR la prostitution.

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  35. @ Michelle

    Ecoutez, vos commentaires sont trop foutraques pour pouvoir avoir une discussion fructueuse.

    L'une des seules choses que je parviens à retirer de ce fatras d'idées jetées là sans mise en perspective est que vous vouez aux gémonies les prostituées étudiantes qui sacrifient à l'autel du consumérisme ambiant et qui feraient mieux de bosser chez Mc Do.

    Vous ne voyez donc pas que vous apportez de l'eau au moulin des pro-règlementaristes qui ne rêvent que de prouver que certaines femmes se prostituent de leur plein gré et en plus par vénalité !!! Alors, effectivement, vous avez de drôles de manières de défendre l'abolitionnisme ...

    Nier les contraintes extérieures à la prostitution c'est en faire une activité où le libre-arbitre a une place de choix. Dans ce cas, pourquoi êtes-vous abolitionniste ???

    Sans compter votre dénigrement sans concession du Nid ... pour une (trop rare) fois où l'on est en présence d'une asso intègre et impliquée.

    Quant au consumérisme exacerbé, c'est un phénomène que l'on retrouve chez les classes sociales les moins favorisées (la BMW, jantes alu, flambant neuve sortant d'une cité HLM, ça vous parle ?). Restaurer son image sociale en allant "piquer" chez les riches des signes ostentatoires d'aisance matérielle est un classique sociologique. Alors, avant de jeter la pierre sur ces personnes, peut-être devriez-vous vous demander ce qui les pousse à agir de la sorte. Je ne cautionne pas cette attitude mais j'essaie au moins de la comprendre.

    Les jeunes ? Justement je travaille avec et de celles et ceux issu.e.s de milieux défavorisés. Et alors ? Tout ce que je remarque c'est que lorsqu'on leur donne les outils pour prendre du recul par rapport à ce qu'on leur fait gober, illes sont capables, comme n'importe qui, de modifier leurs comportements.

    Enfin, désolée si je vous ai prise pour une féministe ... apparemment le terme a l'air de vous fâcher. Ou alors c'est "radicale" qui vous gêne aux entournures ?

    Alors, pour faire court, la féministe radicale puise aux racines de l'oppression pour la comprendre, la dénoncer et l'éradiquer. Et qui dit oppression dit opprimée, donc victime. Vous suivez toujours ? Ce n'est pas de la victimisation car le suffixe "-isation" sous-entend transformation, par un processus délibéré, d'une non-victime (à la base) en victime.

    C'est pourquoi dire que TOUTES les prostituées et TOUTES les femmes sont des victimes du système patriarcal n'est pas de la victimisation, c'est de la lucidité.

    A moins que vous pensiez que les femmes ne soient pas sous le joug d'une domination sexiste ? Je ne sais pas, je ne comprends pas votre position. On peut être un électron libre, comme vous dites, et rester cohérente, d'autant plus lorsque l'on prétend se pencher sur la condition féminine ...

    Les féministes radicales regardent leur oppression, qui est la même que celle de leurs soeurs, dans les yeux. C'est dur, ça engendre souvent de la honte (bah! oui, je suis une victime) et parfois de la fierté ... celle du courage de regarder le merdier dans lequel NOUS sommes embourbées en face.

    PS: renseignez-vous, s'il-vous-plait, avant d'affirmer que les principaux mouvements féministes se positionnent en faveur de la règlementation. D'autant plus que "féministe pro-prostitution" c'est aussi cohérent que "humaniste pro-esclavagisme" ...

    PPS: vu la tournure qu'a pris notre brève relation, je me permets une remarque que, diplomatiquement, je n'avais osée: le titre de votre livre ne me plaît pas. Dans "Des souris et des salopes", je n'aime pas la récupération (soumise à la misogynie ambiante) du mot "salope". Il y a assez de bitards pour l'utiliser.

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  36. @ Héloïse

    Dans "Des souris et des salopes", je n'aime pas la récupération (soumise à la misogynie ambiante) du mot "salope"

    Je vais tenter rapidement d'éclaircir ce point :

    Une souris et un animal, une salope est également un animal : d'un point de vue étymologique salope vient de "sale hoppe" - hoppe/huppe qui est un animal, un oiseau. Bien sûr, salope est une insulte misogyne, à la différence de salaud, qui n'est d'ailleurs pas le masculin de salope.

    Dans mon livre, il est question de la femme animalisée (par les défenseurs de la cause animale) et d’une étude de la misogynie au sein du mouvement de la cause animale. Le titre est évidemment un clin d’oeil à « des souris et des hommes », mais avec les femmes, elles ne sont pas des hommes ou humaines, car (systématiquement) ravalées à (la condition de) l’animal. Il existe également d’autres insultes misogynes qui utilisent le vocabulaire animalier : thon, dinde, morue (prostituée), etc.

    La lecture du livre… la lecture de n’importe quel livre demande une certaine ouverture d’esprit de la part du lecteur. S’arrêter au titre, comme vous l’avez fait est très révélateur, et s’inscrit dans une continuité cohérente avec vos précédents commentaires.

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  37. @ Héloïse

    Je ne suis pas contre le fait d’être féministe - encore une de vos savoureuses "interprétations" - et je donne même bcp la parole aux féministes radicales dans mon livre. J’ai des convictions, mais je ne veux pas ou ne préfère pas porter l’étendard d’une militante, parce que je contacte et je demande à de nombreux intervenants d’exprimer leur opinion dans mes livres. Dans mon livre « des souris et des salopes », j’ai évidemment tenu à donner la possibilité à d’autres féministes non-radicales de s’exprimer, telle Ingrid Newkirk (qui déteste les féministes radicales), intervient aussi dans l’ouvrage.

    J’ai rencontré de nombreuses difficultés à faire accepter aux gens de parler, (une véritable omerta règne dans le milieu animaliste). Toutefois, le fait de ne pas me positionner comme une féministe ou une animaliste de tel ou tel courant, les a, pour certains, mis plus à l’aise pour discuter…

    Ne pas être d'accord ne signifie pas être "agressive". Démonter un coup marketing/médiatique" ne signifie pas être à la solde des proxénètes. Refuser le formatage, avoir un regard critique, du recul et penser par soi-même ne signifie pas "dénigrer" - Que de raccourcis vous faites, Héloïse !

    Écrire comme vous l'avez fait sur la justification pour une "étudiante" à se prostituer pour « payer » ses « études », donne tout simplement raison à ceux qui veulent banaliser/légaliser la prostitution.

    Mettre en avant – comme l’ont fait les médias - la brave étudiante qui se prostitue pour payer ses études (nan, pas pour autre chose, juste pour "payer" ses études) conduit à toujours plus stigmatiser et mépriser les autres, la vaste majorité des autres : celles qui le font car elles sont immigrées clandestines, piégées dans des réseaux criminels, ou addictées à la drogue dure. Celles, dont le grand public en a rien à faire parce qu’elles ne ressemblent pas à leur fille.

    Il y aurait la prostitution pour de nobles et bonnes raisons : les études, et les mauvaises raisons : la drogue, l’appât du gain. Je ne me place pas dans la justification de la prostitution pour de mauvaise/bonne raison, je me place CONTRE la prostitution. Comme je suis contre la vente d‘organes ou les mères porteuses, même si tout un tas de gens « pauvres » auraient de bonnes raisons pour vendre leur rein ou louer leur utérus.

    De plus, il faut toujours regarder au-delà du discours de façade. C’est ce que j’ai tenté maintes fois de vous expliquer dans mes commentaires. Une fille qui vous dit : « je me prostitue pour payer mes études », il y a forcément autre chose derrière. On ne se prostitue pas pour la seule raison de payer ses études.

    Ce qui est franchement déplaisant avec vos commentaires est que vous n’êtes jamais dans l’argumentation, mais le mépris de la pensée de l’autre. Vous vous complaisez à lâcher des termes à l’emporte-pièce pétris de raccourcis et aux interprétations douteuses, mais qui sonnent surtout creux et ne veulent – là est certainement la stratégie – ne pas entrer dans aucun débat d’idées et aller au fond des choses. Dommage, et si je continuerai à lire vos billets, j’éviterais à l’avenir de perdre mon temps à lire vos commentaires truffés de vos termes préférés « bitards » (juste méprisant pour la gente masculine), « agressive »(une femme qui ne partage pas vos idées est forcément agressive) et « foutraque » (je passe un temps à écrire et argumenter sur un sujet telle la prostitution, et vous appelez cela du « foutraque », quel mépris !)… et d’autres que vous avez repris d’un de mes billets de mon blog pour chercher simplement à me blesser au lieu d’être dans l’argumentation, le fameux « relent judéo-christianisme ». Mais, tiens au fait, c’est pas un prêtre qui a fondé le mouvement du Nid. La boucle est bouclée.

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  38. @ Michelle

    Ecoutez, je pense qu'on va en rester là. Vous avez assez cassé de sucre sur le dos des féministes radicales et du Nid.

    Le Nid, fondée par un prêtre comme le Planning Familial l'a été par des néo-malthusien.ne.s. La boucle est bouclée, on conchie le Planning Familial aussi ?

    En tant que prétendue abolitionniste, il y a quand même d'autres instances à bousiller qu'une asso qui vient de présenter un long rapport sur la prostitution à l'Assemblée Nationale, non ? Il y a d'autres personnes sur qui jeter l'opprobe que certaines prostituées que vous jugez vénales. Il y a d'autres essais/documentaires à dénigrer que ceux qui dénoncent la prostitution, fut-elle étudiante. Enfin, il y a d'autres blogs bien pourris à fustiger que le mien.

    Je passerai sur les attaques personnelles qui sonnent à mes oreilles comme celles des bitards qui viennent poster ici. J'ai déjà bien à faire avec eux pour m'encombrer avec vous.

    J'ai dit bitard, Emelire les appelle des couillus. Et les prostitueurs sont des viandards. Sachez que ces mots ne désignent pas les hommes en général mais les misos en particulier ... la gente masculine est sauve, ouf!

    Sachez aussi qu'il existe des bitardes ...

    Votre livre, je me le suis procuré et je l'ai lu: mon esprit étriqué a su dépasser le titre qui m'écorchait les oreilles ("salope", dans la bouche de n'importe qui et sous n'importe quel prétexte, c'est toujours un "salope" de plus à entendre).

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  39. Héloise, avez-vous au moins contacté le syndicat sud étudiant par où toute l’affaire des fameuses « 30 000 soit disantes étudiantes qui se prostituent pour payer leurs études » ? Ils sont la source et le déclenchement de cette affaire ultra médiatisée… Eux-mêmes se confondent en excuses quand ils doivent évoquer ce tract…

    je n’ai jamais cherché à « casser du sucre sur qui se soit », mais à rétablir la VÉRITÉ et exprimer mon opinion sur la prostitution. Maintenant, je n’ai rien contre le mouvement du nid, je reçois leur mag (je suis abonnée). Mais je m’octroie le droit de toujours garder un regard critique et refuser la pensée unique, fermée et sectaire. Surtout quand il s’agit d’affaires montées en épingle par les médias, sans recul de quoi que ce soit qu’un faux livre d’un faux témoignage basé sur un tract avec des chiffres complètement bidonnés.

    Il ne faut pas utiliser le mot « salope » dans le titre d’un livre - alors qu’il n’est pas complaisant, mais dénonce – En revanche, c’est ok d’utiliser le terme « bitard » ? Même si cela ne concerne qu’une catégorie d’hommes, c’est les réduire à leur appareil génital, donc les réduire à un morceau de leur corps : et c’est un code pornographique – pourquoi faire, ce que l’on dénonce chez les autres ? Si je visitais un blog de mecs qui entre eux utiliseraient le terme de vaginardes pour définir les féministes, je réagirais. Je fais pareil pour bitard. Je ne trouve pas ce terme pertinent… J’espère avoir encore le « droit » de m’exprimer sur ce blog ?

    PS : merci d'avoir lu l'ouvrage, j'espère lire votre tite critique sur mon blog, même si elle est assassine, j'aime les challenges :)

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  40. @ Michelle

    J'avoue que là je suis épuisée par notre échange. Plus envie d'argumenter, de me justifier dans le vide comme je le fais avec les mascus.

    J'espère juste que vous avancerez un peu en matière de féminisme et d'abolitionnisme. Lisez les théories, ça ne fait pas de mal, ça permet de se forger une idée du caractère profondément humaniste et progressiste du mouvement.

    Il y a une liste en bas à gauche ;)

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  41. merci pour cet article Héloïse ! d'ailleurs même si ça avait été la + vieille occupation du monde (d'autres disent que c'est d'aider les femmes à accoucher, et je veux bien le croire ;o) ... ben si ça détruit des humain-es alors militer pour faire bouger les choses est juste. Dworkin disait justement que l'inceste ou les violences sur le corps ont souvetn marqué l'enfance des personnes prostituées, et en toute logique, tant que la société entretiendra une culture de la prostitution, il *faudra* alors que des enfants soient détruits pour servir ceux qui nous dominent.

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  42. Ce que Dworkin a dit là (les enfants abusés pour en faire des prostituées), je ne l'avais jamais entendu mais c'est assez passionnant.

    Quelqu'un peut confrimer ?

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  43. @ Emelire

    C'est juste, même si ça avait été la plus vieille activité du monde, rien n'empêcherait qu'on l'abolisse. Cet argument est une manoeuvre de découragement et surtout une façon d'avancer que cette activité est inhérente à la condition humaine.

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  44. @ Kath

    Il y a des enfants abusées pour en faire sciemment des prostituées mais ce que Dworkin veut dire c'est que la société s'emploie à fournir de la "chair à prostitution" par l'intermédiaire du système des viols/incestes qui est étrangement peu remis en question.

    Vous devriez trouver des éclaircissements ici:

    http://www.prostitutions.info/De-l-inceste-a-la-prostitution

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  45. "peu remis en question" ?

    En France et en Belgique, l'inceste et les viols sont très mal vus en tout cas mais peut-être est-du à l'affaire Dutroux. Je ne sais pas si c'est la même chose au Québec.

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  46. Bien sûr peu remis en question dans ses causes: entre la complaisance générale et le manque de réflexion sur les ressorts du phénomène.

    Le viol, par exemple, est toujours considéré comme une pulsion sexuelle irrepressible étayée, qui plus est, par les besoins sexuels jugés plus grands et moins contrôlables chez les hommes.

    Le viol est une volonté de de domination et d'humiliation et rien d'autre. Et les victimes sont toujours soupçonnées de "l'avoir cherché".

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  47. dans quel monde vivez-vous Héloïse ? PERSONNE n'est complaisant avec le viol et personne ne pense qu'elles l'ont cherché si ce n'est les violeurs eux-mêmes (qui sont souvent des malades mentaux, donc on est pas étonnés qu'ils se justifient comme ça)

    je ne sais pas si j'ai la chance d'être bien entourée mais dans mon entourage PERSONNE ne justifie le viol voir même tout le monde trouve que l'état est trop laxiste (mais on trouvera toujours, face à l'horreur des faits que l'état est trop laxiste, pour ma part, j'en viendrais à penser qu'on ne devrait pas pouvoir les laisser partir si on pense qu'il y a des chances suffisantes qu'ils récidivent même s'ils ont purgé à fond de peine)

    sinon, une majorité d'incestes ont lieu dans le cercle familial et sont l'oeuvre de personnes qui l'ont eux-mêmes subi

    je pense qu'on est plus là (inceste) dans un phénomène de reproduction sociale qu'il conviendrait de réussir à casser

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