King Kong Théorie de Virginie Despentes est un ouvrage que j'ai acheté dès sa sortie parce que la critique le présentait comme un essai féministe assez réussi. Je l'ai lu puis je l'ai laissé de côté, ses positions sur la prostitution et la pornographie étant mal étayées (j'y reviendrai). Le problème avec Despentes c'est que c'est une littéraire pas une essayiste, encore moins une scientifique, et que la rigueur, nécessaire en la matière, souffre de ce qui par ailleurs en fait une grande écrivaine.
Malgré tout et, surtout, malgré son soutien à OrelGland dans les pages des Inrocks, c'est une auteure que je ne parviens pas à dénigrer totalement et sur laquelle je n'ai jamais pu rien écrire tout en le regrettant. Et c'est une féministe que je tiens pour sincère même si je ne partage pas certaines de ses convictions. En effet, il y a en-dehors des deux problématiques citées plus haut, des choses très intéressantes dans ce livre et que je n'avais jamais lues ailleurs, notamment à propos du viol, qu'elle a personnellement vécu, et des tournantes. De plus, sa vision lucide et sans concession des bassesses de la virilité m'a immédiatement fait penser à Valérie Solanas. Peut-être parce que, comme elle, mâcher ses mots ne fait pas partie de son vocabulaire.
Ne pouvant me résoudre à rédiger un billet pour la descendre, ce qui aurait été malhonnête de ma part, pas plus qu'en écrire un pour l'encenser, ce qui aurait été déplacé, j'ai pris le parti d'écrire un billet "pour", celui-ci, et un billet "contre" à venir ou, pour reprendre une formule devenue incontournable, j'ai évité de jeter le bébé avec l'eau du bain. Risqué mais nécessaire à mes yeux.
Donc, parmi ce que je retiendrais de cet ouvrage, il y a ce qu'elle nous dit sur le viol, cette violence pour laquelle aucune ne se retourne contre son ou ses agresseur.s. Même pas elle qui possédait, ce jour-là, un cran d'arrêt aiguisé à la poche, même pas elle qui l'aurait sortie, cette lame, pour défendre son blouson, par contre.
Pourquoi ? Parce qu'au fond elle a aimé ça, se faire violer (c'est d'ailleurs ce que se sont dit ses violeurs en découvrant le couteau ...) ? Non, parce qu'on nous apprend depuis toutes petites que "l'intégrité physique du corps d'un homme est plus importante que celle d'une femme". On ne se défend pas, on ne touche pas au corps des hommes, "les petites filles sont dressées pour ne jamais faire de mal aux hommes, et les femmes rappelées à l'ordre à chaque fois qu'elles dérogent à la règle." Ce qui les place dans la position la plus injuste qui soit: subir ce que la société considère comme parmi les atteintes les plus graves sans avoir le droit de s'en défendre, ni de s'en venger ... "Damoclès entre les cuisses" pour nous et le gage pour les hommes qu'ils sortiront grandis de cette histoire, ignorant "à quel point le dispositif d'émasculation des filles est imparable, à quel point tout est scrupuleusement organisé pour qu'ils triomphent sans risquer grand-chose, quand ils s'attaquent à des femmes." A ce titre, le viol n'est pas une agression sexuelle mais bien une manifestation paroxystique d'égo.s malade.s.
Les associations d'aide aux victimes permettent de se "reconstruire" (la bonne blague) après un viol, pas de s'y préparer. Nulle part, il n'a existé, il n'existe de groupes de femmes pour venger une soeur violée. Parce qu'il faudrait faire appel à la violence et à l'auto-défense et que ces modes de fonctionnement nous sont définitivement interdits.
Pourtant, pour elle et je ne suis pas loin de la rejoindre, "le jour où les hommes auront peur de se faire lacérer la bite à coups de cutter quand ils serrent une fille de force, ils sauront brusquement mieux contrôler leurs pulsions "masculines", et comprendre ce que "non" veut dire."
Se grouper, se mobiliser, puisque nous sommes TOUTES concernées, et envoyer des messages forts suffirait à mon sens: ne jamais sous-estimer la couardise virile.
La couardise virile, excellente articulation pour aborder les tournantes dont je livre ci-dessous la version Despentes. Quelle groupement d'êtres humains, à l'exception de la Mafia, est plus lâche qu'une poignée d'individus s'en prenant à une seule individue ?
Mais le propos de Virginie n'est pas là: pour elle, ces viols collectifs ne sont rien moins qu'une manifestation de l'amour que les hommes portent à leurs congénères, "On dirait qu'ils veulent se voir baiser, se regarder les bites les uns les autres, être ensemble en train de bander, on dirait qu'ils ont envie de se la mettre." A force de s'auto-persuader partout qu'ils sont les plus beaux les plus forts, les plus tout, ils finissent par le croire ... "Les hommes aiment les hommes." Elle va plus loin en les exhortant assez crûment: " ... qu'est-ce que [vous] attend[ez] pour [vous] enculer ? Allez-y. Si ça peut vous rendre plus souriants, c'est que c'est bien." Voilà vraiment le genre d'idée qui me vient à l'occasion, quand je n'en peux plus de les voir se masturber devant leur propre image, une idée que j'aurais pu écrire un jour, le talent littéraire et le langage abrupt en moins, mais que je n'avais jamais lue nulle part avant.
"Il se baisent à travers les femmes, beaucoup d'entre eux pensent déjà aux potes quand ils sont dans une chatte. Ils se regardent au cinéma, se donnent de beaux rôles, ils se trouvent puissants, fanfaronnent, n'en reviennent pas d'être aussi forts, beaux et courageux. Ils écrivent les uns pour les autres, ils se congratulent, ils se soutiennent." Franchement, on est en droit de se demander ce que la plupart d'entre eux fout avec nous ? "La peur d'être PD, l'obligation d'aimer les femmes " ??? Mais, allez-y sans crainte, j'ajoute mes encouragements à ceux de Virginie.
Voilà, il y aurait encore mille choses à relever dans ce livre somme toute assez court que j'ai aimé autant que détesté.
Peut-être parce que c'est avant tout une romancière, Despentes ne prend pas les précautions d'usage pour parler des rapports femmes/hommes ou, dit autrement, elle prend les libertés auxquelles une sociologue ou une philosophe n'a pas accès ou, du moins, ne s'autorise pas l'accès. C'est ce qui fait tout l'intérêt de cet ouvrage mais aussi sa faiblesse ...
Oui c'est tout à fait cela. La femme est un objet érotique pour mecs ENTRE EUX. C'est aussi comme cela qu'il faut voir la pub, et avant elle la peinture classique. c'est très dur de démolir ce qui se passe autour de la peinture classique, du "nu" féminin élevé au rang d'Art sacré, divin, ce qu'on veut, comme on essaie de faire passer pour une oeuvre d'art la photo de la femme dans son caddie (en en-tête de "La femme, un objet marketing ?" (le blog)). Tout cela relève de la même hystérie masculine car c'en est une. On peut même voir dans cette interdiction de se défendre, dont tu parles, un prémice de viol. Le viol commence en amont de l'acte lui-même. Il commence par le langage, l'image, les interdits, tout ce qui objectivise la femme, la nie comme individu et en fait un instrument au service de l'homme. L'interdit de se défendre, l'interdit du droit à la pudeur (le dénudage permanent sous forme d'images), l'interdit d'exister verbalement (faire disparaître les formes féminines dans le langage), l'interdit de posséder une histoire (pas de passé, donc pas de présent, donc pas d'avenir) tout cela procède du viol. L'acte en lui-même n'est que le point culminant de cette montagne dont la base commence avec l'absence de passé.
RépondreSupprimerA part ca, je n'ai pas lu V.D. mais ton sentiment vis-à-vis d'elle me fait penser au mien après avoir lu Christine Angot.
Je confirme après avoir lu quelques-uns de ses romans (dont le dernier) que Despentes est une romancière, pas une philosophe hégélienne ! Moi j'avais bien aimé son KKT pour ses coups de gueule à vocabulaire célinien ou punk (j'aime bcp ses expressions en langue verte) ; mais j'attends avec impatience ton épisode 2 sur KKT !
RépondreSupprimer@ Euterpe
RépondreSupprimerJ'adhère totalement à ton analyse de la partie visible de l'iceberg que constitue le viol. De toutes façons, les manifestations palpables de la violence envers les femmes ne sont que le continuum de toutes les violences à l'oeuvre (invisibilisation, exclusion, instrumentalisation, exploitation, etc.).
@ Hypathie
RépondreSupprimerMoi aussi j'aime la parole libérée de Despentes (dans le genre, l'écrivaine Héléna Marienské est pas mal aussi, notamment avec son "Rhésus").
Quant à la deuxième partie de ce billet, elle risque d'être moins élogieuse ...
Bonjour,
RépondreSupprimerje souhaiterais juste revenir sur un point de détail: cette dame croit-elle vraiment ce qu'elle dit quand elle prétend qu'une femme est conditionnée à ne pas faire de mal à un homme? Que les femmes soient conditionnées à la douceur etc. EN GENERAL, oui, évidemment. Mais de ne pas faire de mal à un homme en particulier?
L'argument me semble fallacieux, puisqu'un des gros postulats qui ferait qu'on peut se laisser aller à la violence envers une femme est sa faiblesse. Un homme ne peut donc pas se faire la victime d'une violence féminine au risque de passer pour plus faible que faible.
Corollaire: la violence féminine envers un homme est plus facilement acceptée du fait de cette dissymétrie (au mieux la femme se défend, au pire l'homme est supposé être assez fort pour que glisse sur lui la violence d'une femme).
Du coup, je sais pas pour vous, mais, au cours de mon éducation, j'ai quand même surtout entendu "on ne frappe pas une fille". Pour séparer deux garçons ou arrêter une fille frappant un garçon, les invectives étaient plus neutres ("on ne se bagarre pas", "la violence c'est pas bien").
Et si le corps féminin a souvent été comme "sanctuarisé" par divers discours plus ou moins fumeux (du fait de sa faiblesse supposée, de la volonté de protéger la race à naître dans son ventre ou autre), le corps masculin, lui, n'a jamais été valorisé qu'à travers les dangers et les coups à prendre (au nom d'une héroïque virile de l'invulnérabilité).
Si quelque bonne âme se sent de m'expliquer le décalage, je lui en saurais gré.
@ Jean-François
RépondreSupprimerJe comprends votre questionnement mais, comme Despentes, je pense aussi que l'injonction à respecter le corps des hommes est prégnante dans l'éducation des filles ... à tel point qu'il n'est pas nécessaire de les mettre en garde. L'interdiction est sous-entendue mais néanmoins formelle.
Il n'y a qu'à voir comment sont médiatisées les rares femmes coupables de violence envers les hommes, je pense à ces affaires de pénis coupés. Les mutilations génitales féminines, pourtant bien plus nombreuses et qui sont initiées à la base par des hommes, ne font pas autant de tapage, par exemple.
D'autre part, vous soulevez la mise en garde adressée aux garçons "on ne tape pas une fille". Elle est l'exemple même de l'hypocrisie de notre société qui encourage de toutes parts la violence contre les femmes comme marqueur de la virilité. De plus, voilà bien le type de formule qui n'a pas pour but qu'effectivement "on" ne tape pas les filles mais que filles et garçons se situent par rapport à leurs forces physiques respectives et entérine les prétendues faiblesse des unes et force des autres.
Je ne crois pas les filles moins violentes, je crois tout simplement que l'interdiction de l'être est telle qu'il n'est même pas nécessaire de leur apprendre qu'on ne tape pas un garçon.
Despentes le dit clairement: pour sauver son blouson, elle l'aurait sorti son couteau. Pour se sauver elle, elle ne l'a pas fait ... Parce qu'elle était dans le rapport femme/homme qu'on lui a inculqué ... plus qu'à n'importe quel autre moment de sa vie.
Les chiffres sur les violences conjugales sont parlants: combien de femmes bourreaux ? Il y en a, c'est donc que la force physique n'est pas un paramètre pertinent mais très peu, c'est que l'éducation est passée par là et que celles qui en font preuve transgressent un interdit. La façon dont l'opinion publique traite les femmes violentes est plus que révélatrice: ce sont des monstres. Un homme qui crache, qui se bat, c'est moche mais une femme qui en fait autant c'est PIRE.
Quand on regarde les chiffres carrément dissymétriques de la violence conjugale on a de quoi douter de l'efficacité du contre-productif "on ne tape pas une fille". En revanche, son tacite corollaire fonctionne plutôt pas mal, non ?
Je ne sais pas mais comment analysez-vous la dissymétrie des chiffres sur la violence conjugale ? Qu'est-ce qui fait, selon vous, que les femmes soient si rarement auteures de coups contre leur compagnon ? Les femmes seraient sages et pacifistes par nature ???
Nous sommes d'accord pour dire que les femmes sont incitées à ne pas être violentes envers les autres, oui. En découle leur moindre implication dans les faits de violence, notamment conjugale, etc. Mais je ne crois pas que les femmes violentes envers des hommes soient spécialement stigmatisées. La plupart des gens ne s'émeut pas qu'une femme gifle un homme, par exemple. En fait, il me semble même que la première réaction serait plutôt de se dire qu'il a dû la chercher, d'une manière ou d'une autre. Même contexte, mais en inversant les rôles, on aura plutôt tendance à dire qu'aucune raison n'est bonne pour frapper une femme.
RépondreSupprimerSi une femme ne se défend pas face à un homme violent, c'est que la violence ne fait pas partie de son registre de réactions, qu'elle craint l'escalade de la violence, qu'elle a intériorisé sa faiblesse, que sais-je encore. Pas qu'elle n'a pas à toucher à un homme: au contraire, elle en a toute la légitimité, puisqu'elle se défend, et contre plus fort qu'elle. Pour toute une série de raisons, elle n'a pas l'idée de recourir à la violence, mais si elle le faisait, personne ne viendrait le lui reprocher.
Je n'ai pas lu le passage de Despentes à propos de son blouson, mais son propos tel que vous me le rapportez m'est donc incompréhensible. De fait, un certain nombre de femmes se défend en cas d'agression sexuelle, aucune réticence à frapper un homme parce que c'est un homme ne les retient, contrairement à ce que semble dire Despentes. De la même manière, la plupart des gens sont paralysés par la peur en cas de vol, et donnent leur blouson sans opposer de résistance, hommes comme femmes. Bref, elle me semble forcer l'interprétation, et c'est le seul enjeu de mon intervention. Moi non plus, je n'irais sans doute pas me battre avec un agresseur que j'estimerais trop fort pour moi, et c'est bien normal, même quand tout dans la culture virile m'invite pourtant à le faire. La seule différence, c'est qu'en tant qu'homme, j'envisagerais plus sérieusement cette solution avant de choisir, s'il le faut, de ne pas moufter et de laisser passer l'orage.
les excisions ne sont pas faits dans ce pays mais dans les pays d'afrique, voila pour quoi on en parle jamais ici malheureusement :-(( les journeaux ne s'intéresse pas à ce qui se passe dans nos pays d'origine
RépondreSupprimermoi, je me suis fait exciser par ma tante en vacance et ce fut très violent. Malheureusement, les excisés deviennent souvent les exciseurs et ça se continue de génération en génération :-((
@ Jean-François
RépondreSupprimerTout dépend de quoi l'on parle. Vous parlez de gifle quand je parle de violence qui laisse des marques et à ce "jeu"-là, celui qui consiste à bousiller une personne, on ne part pas avec les mêmes autorisations.
"De fait, un certain nombre de femmes se défend en cas d'agression sexuelle". Quand on sait qu'elles ont jusqu'à éprouver des réticences à porter plainte en cas de viol, on est en droit de se demander où elles trouvent la légitimité pour se défendre. Quant à se défendre physiquement lors de l'agression, je me demande bien où vous êtes allé chercher cette idée saugrenue. Dans les films peut-être, du genre de Kill Bill qui, comme tous les films qui traitent cette problématique sous l'angle de la vengeance ou de l'auto-défense, ont été réalisés par des hommes ... Des hommes qui voient le problème de leur propre position sans savoir à quel point les femmes ont été privées, par l'intermédiaire d'un long processus de dressage, de leurs capacité à préserver leur intégrité. Ces hommes à notre place deviendraient fous, massacreraient tout sur leur passage, vous aussi peut-être ... pas elles, pas moi.
Et pourtant le viol est l'une des rares agressions où l'agresseur est vulnérable, le sexe à l'air libre. Il va même parfois jusqu'à se faire pratiquer une fellation forcée. Son sexe est ce qu'il a de plus précieux, il ne l'exposerait pas au danger d'une vindicte en bonne et due forme sans la certitude que de l'autre côté "ça" va obéir et se laisser maltraiter sans broncher.
Si les femmes se défendaient, et cela ne leur demanderait pas une force incroyable, cela se saurait et certains hésiteraient à mettre leur fameux "trésor" entre les canifs ou les dents de femmes dont ils craindraient les représailles immédiates.
Je ne parle pas que de la gifle, qui n'est qu'un indice, et surtout un exemple assez commun pour être parlant. Un peu comme on signale les railleries etc. comme un indice ou un premier pas vers des violences plus dures envers une minorité ou un genre.
RépondreSupprimerMais outre le fait que ça peut aller bien plus loin que la gifle (même si, encore une fois, nous sommes parfaitement d'accord pour dire que les femmes subissent plus de violences physiques de la part des hommes que l'inverse), je pensais spécifiquement à cette distinction de Despentes entre agression sexuelle et "bête" larcin. La défense féminine en cas d'agression n'est absolument pas une légende ou un fantasme d'homme nourri de Kill Bill. Vous en évoquez vous même des exemples, parfois, quand vous comparez les chiffres par genre de meutres conjugaux, en signalant que bien souvent les femmes qui tuent le font pour se défendre. Plus spécifiquement, c'est surtout à des chiffres que j'ai glanés ça et là, me semble-t-il à partir du site "Garance Autodéfense Féminine" que je me réfère. Je n'ai pas retrouvé les études en question, mais j'imagine qu'elles sont celles que cite ce document, page 3 (http://www.garance.be/docs/030507agressionssexuelles.pdf).
Grosso modo, l'idée est qu'il existe des femmes qui se défendent verbalement, voire physiquement en cas d'agression, et que cela augmenterait même drastiquement leurs chances de se tirer d'affaire sans dommage, au rebours de ce que prétend l'opinion commune. Je vous invite vraiment à parcourir ces études: de souvenir, c'est surprenant.
@ Sahrahouie
RépondreSupprimerVotre commentaire était passé entre les mailles des mes filets, je viens de m'en rendre compte.
Effectivement, les mutilations génitales féminines ne font guère parler d'elles ici. Pourtant, il y a pas de mal de femmes comme vous qui vivent sur le sol français et sont concernées.
Quant à la prise en charge des opprimé.e.s de leur propre oppression (l'excisée devient exciseuse) c'est malheureusement un phénomène observable dans toutes les formes d'aliénation. C'est pratique pour l'oppresseur qui s'acquitte de toute responsabilté et peut faire valoir qu'il n'y est pour rien puisque l'opprimé.e devient le/la premier.e gardien.ne de son carcan.
@ Jean-François
RépondreSupprimerJ'ai parcouru le document dont vous avez fourni le lien. Je ne suis pas pour autant convaincue !
Si les femmes se défendaient de manière massive, le nombre de viols et agressions de genre baisseraient. Les Saris Roses en Inde ont, par leur ferme mobilisation, fait baisser de manière significative les violences masculines à l'encontre des femmes.
La seule chose qui fait qu'un homme se permette d'agresser une femme c'est qu'il sait qu'il ne craint rien ou pas grand chose. Si simplement l'idée et rien que l'idée, même fantasmée, que les femmes rendent les coups lorsqu'elles sont agressées était véhiculée, beaucoup ne s'y risqueraient pas. Je ne crois pas au courage viril parce que justement c'est ce après quoi celui qui s'en réclame court toute sa vie quitte à (se)faire croire qu'il en fait preuve en s'attaquant à plus affaiblie.