dimanche 31 juillet 2011

Nous avons les moyens

... de vous faire taire.



Pour en savoir plus sur les affaires DSK étouffées, c'est chez Nous sommes toutes des femmes de chambre.

Et pour vous amuser comme moi à détourner des affiches de films en cinq minutes, c'est par ici.







mardi 26 juillet 2011

Le manifeste antiféministe et misogyne du tueur d'Oslo

Voici la version française du chapitre « Radical Feminism and Political Correctness » du manifeste fasciste mis en ligne par l’assassin d’Oslo, Andres Behring Breivik et que Martin Dufresne a traduit. Les passages en gras sont de mon fait.

Il y a fort à parier que ce pan du manifeste sera occulté par les médias. Qu'a-t-on à faire de son anti-féminisme et sa misogynie aux relents de paranoïa surjouée ? Pourtant son propos n'est pas sans rappeler ce que l'on peut lire dans certains articles, sur certains blogs et qui fait froid dans le dos. Des hommes, peut-être comme vous qui vous êtes perdus ici, crient au loup. Le fantasme de persécution est la nouvelle arme antiféministe puisque l'affrontement direct n'est plus porteur. On ne dit plus que les femmes doivent être inférieures, alors on affirme que l'égalité avec les femmes détruit les hommes (ce qui revient au même mais est nettement plus recevable ainsi placé dans cette perspective). Breivik emploie le concept d'émasculation pour illustrer le phénomène, le même que je retrouve régulièrement, et pléthoriquement depuis l'affaire DSK, sous la plume de ceux que les avancées des femmes, même infimes, même encore et encore entravées, terrorisent.


       Le féminisme radical et la rectitude politique


Il n’existe sans doute aucun aspect de la rectitude politique qui soit plus important dans la vie en Europe occidentale d'aujourd'hui que l'idéologie féministe. Le féminisme est-il basé, comme le reste de la rectitude politique, sur le marxisme culturel importé d'Allemagne dans les années 1930? Si l'histoire du féminisme en Europe occidentale s'étend certainement sur plus de soixante ans, sa floraison dans les dernières décennies s’entrelace avec la révolution sociale qui se déploie à l’instigation des marxistes culturels.


Où voyons-nous le féminisme radical prendre de l’ampleur? Il est à la télévision, où presque chaque offre importante comporte une «figure de proue» féminine et où les scénarios et la définition des personnages soulignent l’infériorité de l’homme et la supériorité de la femme. Il est dans l'armée, où l'expansion des possibilités pour les femmes, jusque dans des postes de combat, s’est accompagnée d’une politique de deux poids deux mesures, puis d’un abaissement des normes, ainsi que par une diminution de l'enrôlement de jeunes hommes, alors que les «guerriers» des forces armées les quittent en masse. C'est dans des préférences et pratiques d'emploi mandatées par les gouvernements dont bénéficient les femmes et qui utilisent des accusations de «harcèlement sexuel» pour tenir les hommes en respect. C'est dans les universités où prolifèrent les études de genre et sur les femmes prolifèrent et où des politiques d’«action positive» sont imposées aux admissions et à l'emploi. C’est dans d’autres secteurs d’emploi, publics et privés, où en plus de l'«action positive», des «formations de sensibilisation» bénéficient d’une attention et de périodes sans précédent. C'est dans les écoles publiques, où «la conscience de soi» et l’«estime de soi» font l’objet d’une promotion croissante alors que décline l'apprentissage scolaire. Et malheureusement, nous constatons que plusieurs pays européens autorisent et financent la distribution gratuite de pilules contraceptives, combinées avec des politiques d'avortement libérales.


Alors que le mouvement féministe radical est embrassé par l'idéologie contemporaine de la rectitude politique, dérivée du marxisme culturel, le féminisme en tant que tel possède des racines de plus longue date. Le féminisme a été conçu et accouché dans les années 1830, dans la génération ayant connu la première étape de la révolution industrielle. Les femmes, qui pendant des siècles avaient partagé les défis de la survie dans une vie agraire, devenaient partie d'une classe moyenne, avec plus de temps et d'énergie à dépenser à la rédaction d'articles de journaux et de romans pour leurs «sœurs». C’était le début des premières étapes de la féminisation de la culture européenne.


Aujourd'hui, la féminisation de la culture européenne, qui évolue rapidement depuis les années 1960, continue à s'intensifier. En fait, l'agression féministe radicale actuelle menée par le biais d’un appui à l'immigration musulmane de masse, comporte une politique parallèle à leurs efforts anticoloniaux. Cette agression actuelle est en partie une continuation d'un effort séculaire de détruire les structures européennes traditionnelles, le fondement même de la culture européenne.


Il ne fait aucun doute dans les médias que «l'homme d'aujourd'hui» devrait être une sous-espèce d’être sensible, respectueux du programme féministe radical. Cet homme est aujourd’hui omniprésent à Hollywood, dans les comédies de situation télévisées et les films, et chez les invités d’émissions de variétés. Cette féminisation est devenue si remarquable que les journaux et les magazines en témoignent. Par exemple, le Washington Times et le magazine National Review nous ont dit tous les deux que «derrière la célébration ludique des «affaires de gars» dans les revues masculines d'aujourd'hui se cache une crise de confiance. Qu'est-ce que cela signifie d'être masculin dans les années 1990?» On nous apprend que les magazines contemporains pour hommes «(Esquire, GQ, Men’s Health, Men’s Fitness, Men’s Journal, Details, Maxim, Men’s Perspective)» visent tous un nouvel homme féminisé (...).


De fait, la féminisation de la culture européenne est presque complétée. Et le dernier bastion de la domination masculine, les forces de police et l’institution militaire, est pris d'assaut. Si cette tendance à la «féminisation» n’était poussée que par les féministes radicales qui cherchent à abattre ce qu’elles perçoivent comme une hiérarchie dominée par les hommes, il y aurait plus d'espoir que les cycles de l'histoire feraient avancer l'Europe vers des accommodements stables entre les hommes et les femmes. Mais le mouvement est plus profond, et il ne se satisfera d’aucun accommodement. Les féministes radicales ont embrassé et été embrassées par le mouvement plus large et plus profond du marxisme culturel. Pour les marxistes convaincus, la stratégie est d'attaquer à chaque point où une apparente disparité laisse une catégorie potentielle de groupes de victimes opprimées - les Musulmans, les femmes, etc. Les marxistes culturels, hommes et femmes, tirent un profit maximum de ces situations, et la théorie développée par l'École de Francfort leur fournit une base idéologique.


L'École de Francfort a théorisé que la personnalité autoritaire est un produit de la famille patriarcale. Cette idée est à son tour directement connecté au livre de F. Engels «L'Origine de la famille, la propriété privée et l'État», un éloge du matriarcat. Par ailleurs, c’est Karl Marx qui a parlé dans «Le Manifeste communiste» de la notion radicale d'une «communauté de femmes». Il a également critiqué en 1845, dans «L'Idéologie allemande» l'idée que la famille constituait l'unité fondamentale de la société.


Le concept de la «personnalité autoritaire» n'est pas seulement à être interprété comme un modèle pour la conduite de la guerre contre les préjugés en tant que tels. C'est un manuel pour la guerre psychologique contre l'homme européen, afin de le rendre réticent à défendre les croyances et les valeurs traditionnelles. En d'autres termes, le but était de l’émasculer. C’est indubitablement l’intention qu’avait l’Institut de recherche sociale de l'Université de Francfort, puisqu’elle a parlé de «techniques psychologiques de transformation de la personnalité».

La «personnalité autoritaire», étudiée dans les années 1940 et 1950 par les Européens de l'Ouest et les adeptes américains de l'École de Francfort, a préparé la voie à cette guerre psychologique contre le rôle de genre masculin. Cet objectif a été promu par Herbert Marcuse et d'autres sous le couvert de «libération des femmes» et dans le mouvement de la Nouvelle Gauche des années 1960. Une preuve que les techniques psychologiques de transformation de la personnalité visent une concentration particulière sur l'émasculation de l'homme européen a également été fournie par Abraham Maslow, fondateur de la «psychologie humaniste de la troisième force» et promoteur de techniques psychothérapeutiques dans les classes des écoles publiques. Il a écrit que «la prochaine étape dans l'évolution personnelle est une transcendance de la masculinité et de féminité pour atteindre une humanité générale».


Il semble que les inconditionnels du marxisme culturel savent exactement ce qu'ils veulent faire et comment ils envisagent de le faire. Ils ont effectivement déjà réussi à accomplir une bonne partie de leur programme.


Comment cette situation a-t-elle pu se produire dans les universités européennes? Gertrude Himmelfarb a observé qu’elle a presque échappé à l’attention des universitaires traditionnels jusqu'à ce qu'il soit trop tard. Cela s’est fait si «discrètement» que quand ils ont «levé les yeux», le postmodernisme avait déjà fondu sur eux. «Ils étaient entourés par une telle vague de sujets multiculturels comme le féminisme radical, le relativisme de la déconstruction sous couvert d’histoire et d’autres cours semblables» qui minent la perpétuation de la civilisation occidentale. En fait, ce raz de marée s’est discrètement imposé tout comme l’avaient envisagé Antonio Gramsci et l'École de Francfort, sous la forme d’une révolution tranquille propageant une idéologie de haine de l’Europe avec l'objectif de détruire la civilisation occidentale, une idéologie qui était anti-Dieu, antichrétienne, anti-famille, antinationaliste, antipatriote, anti-conservatrice, anti-héréditariste, anti-ethnocentrique, anti-masculine, anti-tradition et antimorale. Le «Marxisme Culturel», tel que prêché par l'École de Francfort, a ainsi donné éperonné les concepts largement populaires et destructeurs de l’«action positive», du «multiculturalisme» et de la «diversité». On ne peut pas échapper à ces termes aujourd'hui. Ces concepts ont détruit toutes les structures défensives de la société européenne, ce qui a jeté les bases de l'Islamisation de l'Europe.
Conclusions

La théorie critique comme psychologie de masse appliquée a conduit à la déconstruction du genre dans la culture européenne. Aux termes de la théorie critique, la distinction entre la masculinité et la féminité disparaîtra. Les rôles traditionnels des mères et des pères doivent être dissous afin de mettre fin au patriarcat. Les enfants ne doivent pas être élevés conformément à leur sexe biologique et à leurs rôles de genre compte tenu de leurs différences biologiques. Cela reflète la justification donnée par l’École de Francfort à la désintégration de la famille traditionnelle.


Ainsi, l'un des principes fondamentaux de la théorie critique a été la nécessité de briser la famille traditionnelle. Les théoriciens de l’École de Francfort prêchaient ce qui suit:


Même un recul partiel de l'autorité parentale dans la famille pourrait contribuer à augmenter la disposition d'une prochaine génération à accepter le changement social.


La transformation de la culture européenne souhaitée par les marxistes culturels va plus loin que la poursuite de l'égalité des sexes. Enracinée dans leur programme est une «théorie matriarcale», au nom de laquelle ils se proposent de transformer la culture européenne pour lui donner une prédominance féminine. C'est un retour direct à Wilhelm Reich, un membre de l’École de Francfort qui envisageait la théorie matriarcale en termes psychanalytiques. En 1933, il écrivait dans «La psychologie de masse du fascisme» que le matriarcat était le seul type de famille authentique de la «société naturelle». Richard Bernstein a écrit dans son livre sur le multiculturalisme, que «le processus révolutionnaire marxiste est centré depuis les dernières décennies en Europe et aux États-Unis sur les affrontements de race et de sexe plutôt que sur celui des classes», comme précédemment. Cela reflète un schéma plus global que l'économie de restructuration de la société. Comme le proclament volontiers les révolutionnaires sociaux, leur but est de détruire l'hégémonie des hommes blancs. Pour ce faire, il importe d’abattre par tous les moyens disponibles l’ensemble des obstacles à l'introduction de plus de femmes et de représentants des groupes minoritaires dans la «structure du pouvoir». Les lois et les poursuites judiciaires, l'intimidation et la diabolisation des hommes blancs comme étant racistes et sexistes sont des démarches menées par l’entremise des mass médias et des universités. La psycho-dynamique du processus révolutionnaire vise un désarmement psychique – une décapitation – de ceux qui s'y opposent. Les fondateurs des États-Unis ont reconnu trois valeurs fondamentales dans leur Déclaration d'Indépendance et ils les ont classées correctement: la vie, la liberté et la poursuite du bonheur. Si l'ordre de ces droits humains fondamentaux est inversé – en plaçant le bonheur avant la liberté ou la liberté avant la vie – cela nous mène au chaos moral et à l'anarchie sociale. Cette condition précise est ce que le juge Robert Bork décrit comme «le libéralisme moderne.» Il en définit les caractéristiques comme «’l'égalitarisme radical’ (l’égalité des résultats plutôt que celle des chances) et ‘l'individualisme radical’ (la réduction drastique des limites à la gratification personnelle)».


Le juge Bork identifie également le féminisme radical comme «le plus destructeur et fanatique» élément de ce libéralisme moderne. Il décrit en outre le féminisme radical comme étant «d’esprit totalitaire».


La plupart des Européens de l'Ouest et des Américains ne se rendent pas compte que, par le biais de leurs institutions, ils sont menés par les révolutionnaires sociaux qui pensent en termes d’une destruction continue de l'ordre social existant, afin de créer un nouveau. Ces révolutionnaires sont une élite de baby-boomers du Nouvel Âge. Ils contrôlent désormais les institutions publiques en Europe occidentale et aux États-Unis. Leur révolution «tranquille», qui a débuté par la révolution contre-culturelle de leur jeunesse, est en voie d'achèvement.


Une clé de ce mouvement, ou même son élément dominant, car il représente prétendument le plus grand contingent politique et social de leurs adeptes potentiels, est le féminisme. Le mouvement marxiste, dans sa plus récente phase culturelle «tranquille», balaie apparemment tout sur son passage. Avec son emprise sur les médias, totalement sous l'emprise du féminisme, il est difficile de discerner les frémissements d'une contre-culture. Les élites culturelles actuelles marxistes et multi-culturalistes, les Nouveaux Totalitaires, sont la génération la plus dangereuse de l'histoire occidentale. Non seulement ont-ils réussi à détruire les structures fondamentales de la société européenne, mais ils permettent à des millions de Musulmans de coloniser l'Europe. En seulement cinq décennies les populations musulmanes y ont augmenté de quelques milliers à plus de 25 millions.


Qui se dressera pour contester la rectitude politique ? Le destin de la civilisation européenne dépend d’une ferme résistance des hommes européens au féminisme politiquement correct. Bien plus, ils doivent ingénieusement s'opposer à la plus large emprise de la rectitude politique, le marxisme culturel dont le féminisme radical n’est qu’une voie d'attaque.

Note du traducteur: On comprend que je ne diffuse pas ce texte pour en propager les thèses - sans cesse ressassées de toute façon par le mouvement masculiniste et ses supporters dans les médias - mais bien pour désavouer l'alibi de la folie et en montrer les horribles conséquences, à Oslo comme dans l'Allemagne nazie et à l'École Polytechnique de Montréal.




Texte original au http://eudeclarationofindependence.blogspot.com/2011/07/radical-feminism-and-political.html





dimanche 24 juillet 2011

Si

... et seulement si Tristane Banon est victime comme elle le prétend, je la soutiens.

Une semaine de bonheurs ou presque

Pas facile, facile en ce moment ... Mais je vais tenter de répondre à l'invitation d'Euterpe qui consiste à faire part des petits bonheurs que l'on a croisés durant la semaine écoulée (si, moi aussi, j'ai bien compris !).

Lundi: j'ai décidé d'apprendre la clarinette à la rentrée (avec la guitare et l'harmonica à mon actif, je suis en passe de devenir une femme-orchestre ou un truc approchant). La décision c'est le plus enthousiasmant car ça intervient avant la confrontation avec la réalité de l'instrument qui cache bien ses difficultés retorses et avec l'étendue soudain limitée des capacités cognitives passé un certain âge (merde, on avait dit "que du positif" !).




Mardi: invitée chez un copain qui cuisine divinement bien, j'ai mangé une ratatouille. Servie froide avec un filet de vinaigre balsamique (du vrai, très cher), j'ai dû avouer qu'elle surpassait largement la mienne devenue soudain d'une déplorable fadeur gustative. Dommage qu'il ait fallu la déguster en présence d'un ami de cet ami, complètement ivre et qui n'a eu de cesse de se plaindre que les femmes étaient, texto, des casse-couilles (pfouuu, ça va être dur le "que du positif", promis mercredi j'arrête mon mauvais esprit mais là j'avais encore un peu le droit, j'étais en présence d'un misogyne patenté, quand même).




Mercredi je suis allée récupérer le livre que j'avais commandé à ma libraire, Caresser le velours de Sarah Waters. Cette auteure m'a été conseillée par Mauvaise Herbe et je l'en remercie avec toute la gratitude qu'une lesbophile puisse éprouver en présence d'une littérature en forme de festival lesbien des sens.




Jeudi: petite virée à Aix-en-Provence avec mes filles. Pour qui ne connaît pas, c'est une ville magnifique dont la plupart des rues sont piétonnes, on s'y gare en périphérie. C'est la ville des étudiant.e.s et de Cézanne. Les magasins n'ouvrent pas avant dix heures et le soir une multitude de cafés-concerts proposent des soirées musicales (vous ne me ferez pas dire que c'est une ville extrêmement bourgeoise et par là même bobo, je casserais ma promesse d'être strictement positive). 




Vendredi: j'ai joué avec mon chat Loule. Depuis sa castration (vous étiez prévenu.e.s que vous étiez sur un blog féministe), il est beaucoup plus joueur. On le croirait redevenu chaton. On s'est roulé.e.s dans l'herbe, on a fait les andouilles avec une ficelle fluo, on s'est observé.e.s les yeux dans les yeux (en les plissant un peu pour ma part, comme me l'avait conseillé Hypathie).


c'est lui mais les yeux masqués pour respecter son anonymat


Samedi: j'ai revu avec plaisir Le diable par la queue et sa clique de femmes rusées et pragmatiques qui, pour sauver leur manoir, finissent par avoir raison (et la valise pleine d'argent !) d'un ruffian marseillais. Ahhh! la réplique pas culottée du tout: "Maman a peur que papa soit encore cocu" ...





Dimanche: j'ai concocté une version lesbienne de L'orage de Brassens avec un accompagnement tout simple à la guitare (j'ai cru un moment pouvoir surpasser Django Reinhardt, mais non en fait, donc je fais dans le basique). Je pourrai poster ici la vidéo du résultat mais seuls des encouragements insistants et répétés me feront sauter le pas, je suis si timide et réservée.




Si j'ai bien tout compris, je peux (je dois ? je ne maîtrise pas encore toutes les convenances sociales afférentes à la blogosphère) renvoyer l'invitation à qui je veux. Je les ai citées, Mauvaise Herbe et Hypathie. Je rajoute Alice parce que ça fait longtemps que je n'ai pas eu de nouvelles.

Tiens, je rajoute aussi Moi de Dalida, Marx et moi. Je suis accro à ce style qui la caractérise et que je ne pourrai jamais approcher (un peu comme Django).

jeudi 21 juillet 2011

Guérilla *

- Mais vous aussi vous parlez de guerre.

- De révolution, c'est différent ! Une révolution, cela signifie une légitime défense contre ceux qui vous agressent avec l'arme de la faim et de l'ignorance.

L'art de la joie, Goliarda Sapienza.


* en écho aux Guérillères d'Hypathie !

mercredi 20 juillet 2011

La demande croissante en matière de prostitution

Le magazine Newsweek publie en exclusivité les résultats d'une étude menée par la psychologue et directrice de "Prostitution Research and Education", Melissa Farley. L'article en question, The John Next Door, contient cinq pages qu'il me serait laborieux de traduire dans leur intégralité et avec la rigueur que cela nécessiterait. Cependant, m'appuyant sur mes restes de connaissances en anglais, j'ai tenté d'en retirer les informations les plus significatives. Cette étude s'est donné pour but de comparer prostitueurs et non-prostitueurs et propose un état des lieux de la prostitution (aux Etats-Unis mais le phénomène étant mondial voire mondialisé, les données recueillies reflètent une situation commune).

Le premier constat de Farley concerne la cible des recherches en matière de prostitution jusqu'ici: 99% concernent les prostituées contre 1% pour les prostitueurs. Un véritable angle mort qui occulte les motivations de ces hommes. J'en profite pour signaler qu'en France une enquête dans le même esprit avait été publiée: Les clients de la prostitution (Claudine Legardinier et Saïd Bouamama).

Autre fait consternant: devant la quasi-impossibilité de dénicher des non-consommateurs de sexe (prostitution et pornographie) afin de former le groupe-témoin de 100 hommes non-prostitueurs, Farley et son équipe ont dû revoir leur définition et se résoudre à considérer comme tels ceux qui ne s'étaient pas rendus dans un club de stip-tease plus de deux fois au cours de l'année, n'avaient pas consommé de lap-dance et de pornographie durant le dernier mois ni eu recours à des masseuses, escortes ou prostituées ...

Enfin, on apprend que la moyenne d'âge des décès de prostituées est de 34 ans, une moyenne influencée par un taux exceptionnellement élevé d'homicides.

Des deux groupes formés par Farley et ses chercheur.e.s, c'est celui des prostitueurs qui permet le mieux de mettre en exergue, à travers les propos et les comportements observés, la soif de domination, de violence et le désir de déshumanisation des femmes.

Quelques témoignages de clients:

“You can have a good time with the servitude.”
" Contraindre permet de passer du bon temps."

Prostitution treats women as objects and not ... humans."
"Dans la prostitution, les femmes sont traitées comme des objets et non comme ... des êtres humains."

“You’re the boss, the total boss."
"Vous êtes le patron, le patron incontesté."

“Even us normal guys want to say something and have it done no questions asked. No ‘I don’t feel like it.’ No ‘I’m tired.’ Unquestionable obedience. I mean that’s powerful. Power is like a drug.”
"Même les types normaux comme nous veulent ne pas avoir de comptes à rendre. Pas de "J'aime pas ça" ou "Je suis fatiguée". L'obéissance totale. Tu as le pouvoir et le pouvoir est une drogue."


“You get to treat a ho like a ho,” one john said. “You can find a ho for any type of need—slapping, choking, aggressive sex beyond what your girlfriend will do.”
"Vous êtes là pour traiter une pute comme une pute. Vous pouvez trouver une pute pour n'importe quel besoin: les coups, l'étranglement, le sexe violent, tout ce que votre compagne vous refusera."

Violence, prostitution et pornographie sont intimement mêlées, se nourrissent et fonctionnent sur la même demande: soumettre les femmes. Farley relève que les prostitueurs ont réalisé leur éducation sexuelle au moyen de la pornographie (pour les 3/4 d'entre eux) et qu'ils en consomment plus que les non-prostitueurs. Ils commettent en outre plus de délits avec violence et plus particulièrement envers des femmes 'viols et agressions physiques). 

Il y a heureusement dans l'article quelques notes d'espoir: la prise de conscience collective que nous sommes bien en présence d'une violence inacceptable, la volonté d'en finir avec ce fléau et ses satellites ainsi que des initiatives progressistes en faveur d'une abolition ferme et constructive. 

lundi 11 juillet 2011

Le viol: une violence sociale organisée

Au même titre que le meurtre sexiste, le viol est un phénomène culturel, social et politique.



Culturel parce qu'il est issu d'une construction inégalitaire (à dessein) des identités et ainsi des rapports femmes-hommes.
Social parce qu'il met en scène les deux groupes sociaux ainsi formés.
Politique enfin parce qu'il est un moyen de perpétuer l'ordre inique préalablement établi.


Rien ne justifie que le viol soit subi en très grande majorité par des femmes. Les hommes aussi sont violables: la sodomie mais aussi l'érection mécanique et indépendante de toute excitation sont possibles. Des hommes sont violés par d'autres hommes, dans les prisons notamment d'où le phénomène est souvent rapporté, mais aussi par des femmes ...


Du côté de la force physique, qui expliquerait la capacité de contrainte, on peut émettre aussi des réserves d'autant plus grandes que la victime est en position de force face à un agresseur au sexe vulnérabilisé puisqu'exhibé. Reste la menace armée ou l'agression collective qui ne sont plus de l'ordre de la force physique.


Je passe mon tour sur la question des célèbres besoins sexuels irrépressibles des hommes; d'autres se chargeront peut-être de déconstruire le mythe pour les quelques crédules qui y croiraient encore.

Le ratio sexué du viol présente un déséquilibre qui conforte la thèse de la construction culturelle puisque matériellement rien ne s'opposerait à ce que les femmes violent dans les mêmes proportions que les hommes. En effet, aucun domaine n'échappe à une assez stricte distribution des rôles en fonction du sexe: travail, famille, loisirs, privé, public ... pourquoi le viol se soustraierait à cette exigence de casting ?


Un violeur, unE violée.
Un prédateur, unE proie.
Un agresseur, unE victime.


Le viol s'inscrit dans une logique de domination. Et au-delà de la domination d'une personne sur une autre c'est surtout celle d'un groupe sur un autre qui se lit. Un violeur n'est que l'agent d'un groupe social qui rappelle à l'ordre une représentante de l'autre groupe social. Faire du viol une histoire exclusivement individuelle évacue la dimension collective qui est à l'oeuvre. On ne viole pas par désir de sexe, on viole pour rappeler qui est le maître du corps ainsi dépossédé, qui règne sur l'espace public, qui décide où se trouve la place des femmes, qui choisit à partir de quelle heure celles-ci doivent rester chez elles. On les tue pour les mêmes raisons. On viole, on tue et on envoie le message. Aux autres, celles qu'on n'a pas violées mais c'est presque tout comme: plus jamais tu ne vivras sans y penser de temps en temps, on a rogné ton sentiment de sécurité (l'heure de la peur). Il y a des règles tacites, un ordre établi et des gardiens pour y veiller, faire le sale boulot.


Le viol a une fonction politique: domestiquer.


Et comme dans toute stratégie politique bien menée, on peaufine les détails afin que toute contestation massive soit phagocytée, que toute prise de conscience salutaire ne voie le jour. On prend alors soin d'isoler les protagonistes: la victime, que l'on persuadera que ce drame est lié à un contexte et des circonstances personnel.le.s, mais aussi l'agresseur dont le stéréotype grossi, déformé, de monstrueux déséquilibré rassurera ceux qui ont un peu forcé une fille un jour.

mardi 5 juillet 2011

A lire avant de violer une femme

Vous aimeriez violer une femme mais la crainte de représailles judiciaires vous refroidit et l'on vous comprend. Mais sachez que seulement 1% des viols sont suivis d'une condamnation en France, que c'est sur votre victime que la société portera un regard accusateur et surtout que, si elle se trouve dans l'un des cas suivants, vous sortirez blanchi de cette gênante affaire: 


1- elle a déjà pris de la drogue ou de l'alcool

2- elle est pauvre

3- elle a dit oui, puis non (même dix fois, ça compte pas)

4- elle est moche

5- elle aime sortir le soir

6- elle est étrangère


7- elle a déjà menti dans sa vie

8- elle est jolie

9- elle n'a pas signalé l'agression IMMEDIATEMENT

10- elle est ou a été prostituée

11- elle a trop de relations sexuelles (assimilé point n° 10)

12- elle n'a pas de partenaire et semble en souffrir

13- elle a du mal à se souvenir des circonstances exactes du viol

14- elle est handicapée mentale

15- elle n'était plus vierge

16- elle a repris ses activités "normalement" après l'agression

17- elle est dépressive

18- elle a un casier judiciaire

19- elle sort souvent seule

20- elle est actrice de films pornos, gogo danseuse ou masseuse

21- elle ne s'est pas débattue pendant l'agression

22- elle aime faire le premier pas

23- elle n'est pas prête à subir les vannes des policiers/avocats/juges

24- elle a tendance à chercher les ennuis en faisant son jogging seule

25- elle aime le sexe (en principe)

26- vous êtes son conjoint, ami, collègue ou voisin

27- elle n'a pas l'air d'avoir été violée

28- il lui arrive parfois de fumer des joints

29- elle ne s'habille jamais avec un sac à patates en toile de jute

30- ses voisins la trouvent bizarre

31*- vous êtes le policier qui reçoit sa plainte

32*- elle est lesbienne

33*- vous êtes son père, grand-père, oncle ou frère

34*- il s'agit d'une fillette

35*- il s'agit d'une femme âgée

36*- vous êtes un homme respectable (et respecté)

37*- vous avez une famille

38*- votre région, votre pays est le théatre de conflits armés

39- elle est issue d'une ethnie minoritaire, discriminée, massacrée

40*- vous êtes sexsomniaque

41- elle balance ses fesses lorsqu'elle marche

42- elle pose sa main sur son plexus solaire lorsqu'elle s'exprime

43*- toi, tes complices êtes mineurs.

44*- elle est féministe

45*- vous êtes sûr qu'elle sera la seule plaignante parmi vos victimes


* suggestions de lectrices


Edit: j'ai oublié de vous orienter vers l'excellent billet de la Docteure Muriel Salmona, dont je me suis partiellement inspirée de plus, et dans lequel vous trouverez l'illustration concrète de cette liste. Voilà, c'est réparé.