... pas de la femme.
En écho aux billets d'Olympe et Emelire au sujet de l'affaire Sexion d'Assaut, à mon tour d'épingler comme elle le mérite La Ligue des Droits de l'homme (le h minuscule n'est pas une faute de frappe) qui condamne avec vigueur les textes homophobes du groupe à travers ce communiqué:
"Permettre la programmation d'un groupe qui tient des propos explicitement homophobes et appelant au meurtre et à la haine, revient à contribuer à la propagation d'une idéologie des plus dangereuses.
Il est inacceptable qu’en France, et donc à Strasbourg, soient programmés en concert des groupes qui clament publiquement leur haine d’une catégorie d’individus, et qui promeuvent une idéologie violemment discriminatoire.
Il revient à chacun, et notamment aux responsables de la Laiterie, où Sexion d’Assaut est programmé pour le 20 octobre, de prendre ses responsabilités et de veiller à ce que ne soient pas bafoués les principes et les lois de notre République.
La section strasbourgeoise de la Ligue des Droits de l’Homme s’oppose à la programmation de tels groupes et demande donc l’annulation de ce concert."
alors qu'il y a un peu plus d'un an, elle parlait en ces termes des textes d'Orelsan:
"Un artiste qui parle de désir de meurtre d’une femme? On raconte l’histoire effroyable de Barbe-bleue aux enfants. De la pornographie sadique ? Le marquis de Sade, qui a donné son nom à la chose, se montrait autrement inventif et raffiné en matière de pornographie et de violence, et ses livres figurent tranquillement sur les rayons des bibliothèques notre culture regorge de violences contre les femmes. Non seulement nous sommes opposés à toute censure en matière artistique (Olympe l'avait souligné avec justesse, j'en fais de même), mais cette œuvre ne présente probablement pas de caractère illégal. "
La juxtaposition des textes parle d'elle-même et il suffit, en lisant le premier texte, de se remémorer l'affaire Orelsan pour se dire que La Ligue des Droits du Zhôm aurait pu tenir le même discours à l'époque.
Alors, c'est quoi le problème ? Le problème c'est qu'on n'a rien compris: dans la Ligue des Droits de l'homme, il y a l'homme pas la femme ... c'est pas pour rien.
Cela me donne envie de revenir au problème de la "romantisation" du meurtre des femmes que j'ai déjà évoqué à propos de Landru et Jack l'Éventreur, cette stratégie qui consiste à parer la mort violente féminine d'un halo de poésie pour la faire passer dans la catégorie "sacrifice ordinaire des femmes envers l'homme, c'est tout à leur honneur et on les remercie".
RépondreSupprimerCela commence avec les "vierges et martyres" chrétiennes, ces visages auréolés au regard extatique qui semblent heureuses de mourir dans d'atroces souffrances, en passant par Barbe-Bleue, en effet, inspiré directement des horreurs commises par le roi Henri VIII d'Angleterre sur ses femmes jusqu'au Barbe-Bleue franchouillard de maintenant qui a déjà deux mortes sur la conscience (en attendant les suivantes) : le chanteur Cantat. A l'heure où Henri VIII est devenu un héros sensuel de série télévisée, on ne s'étonne pas de voir des Ligues censés défendre les droits humains trouver "artistique" l'appel au meurtre des femmes (elles aiment tout supporter, mourir et se sacrifier pour LUI, alors? Ou est le problème ? En plus, c'est bô!).
@ Euterpe
RépondreSupprimerOui, tout à fait: "Le marquis de Sade, qui a donné son nom à la chose, se montrait autrement inventif et raffiné en matière de pornographie et de violence". Comment inventif et raffiné peuvent-ils se trouver accolés à pornographie et violence ? Quelle vision rétrograde et tordue de la sexualité. C'est vraiment une honte cette Ligue à la noix.
Tant qu'on ne changera pas le langage, on ne changera rien ; le langage crée le réel.
RépondreSupprimer@ Hypathie
RépondreSupprimerLe problème c'est que même "humains", qui prête quand même moins à confusion, est masculin aussi.
Et puis, c'est pas près de changer car il s'agit d'une broutille selon les spécialistes et les gardieNs de la langue. Une broutille qui nous coûte cher, nous nie et nous invisibilise.
:(
Les canadiens disent depuis longtemps "droits des personnes". Il y a longtemps que "droits de l'homme" les débectent. Pourquoi on ne fait pas pareil ?
RépondreSupprimer@ Euterpe : j'ai entendu un jour un monsieur me dire qu'on ne va quand même pas employer le mot "personne" parce que "personne", c'est personne ! C'est à dire rien comme dans "il n'y a personne ici". Donc, on est vraiment maudites ! ;-)))
RépondreSupprimerC'est horrible d'entendre la LDH affirmer avec autant de tranquillité que "notre culture regorge de violences contre les femmes." D'ailleurs "regorger de" évoque plutôt la richesse et l'abondance créative. Notre culture, mais aussi malheureusement celle de nombreux autres pays, ont pendant trop longtemps "regorgé" de violence envers les Noirs et envers les homosexuels...Leur aveuglement et leur hypocrisie sont hallucinants.
RépondreSupprimer@ Anonyme
RépondreSupprimerOui, regorger comme s'il s'agissait d'un trésor à classer au patrimoine ... très juste.