LA VULVE
ET LE CUNNI !
mais si certains manquent de pratique ...
pensez à la chaise cunnilingus
Dessin de Gloup |
[Joan Scott] nous invite à reconstituer la cohérence d’une entreprise idéologique qui a marqué de son emprise toute une séquence de la vie intellectuelle française et qu’on peut sans exagération décrire comme une révolution conservatrice, un spectaculaire déplacement vers la droite de la pensée politique au cours des années 1980 et 1990.
[...]
Ce qui apparaît ici au grand jour, c’est que des gens qui se présentaient comme étant toujours de gauche ont fabriqué avec des gens qui se présentaient comme étant depuis toujours de droite un discours foncièrement réactionnaire, dont l’objectif aura été d’éradiquer tout ce qui ressortissait de l’héritage de la critique sociale et culturelle des années 1960 et 1970.
L’une des cibles, parmi d’autres, de ces auteur.e.s * était le mouvement féministe. Sous couvert de défendre une «singularité française» contre le «féminisme américain», c’est le féminisme en général, et notamment le féminisme français, qui constituait l’objet de leur vindicte.La preuve en est que les livres de Claude Habib sont presque intégralement consacrés à dénoncer les méfaits des féministes françaises des années 1970 et, avant elles, de Simone de Beauvoir, qui auraient ruiné les jeux enchantés de la séduction entre les sexes. Dans Galanterie française, [...] elle enchaîne les énoncés qui ressassent ad nauseam cette même idée : [...] «Quand tant de femmes cessent d’être douces, bien des hommes se détournent et cela se conçoit : qui voudrait couver des oursins ?»** Le précédent livre d’Habib vaut également le détour : elle y prescrivait à «la femme» d’accepter d’être «don de soi», car la soumission féminine à l’homme dans le cadre du mariage et du «consentement amoureux» vaut mieux que la guerre des sexes déclarée par les féministes. Elle s’en prenait au mouvement homosexuel, qui s’acharne à perturber cette belle entente, au sein de laquelle, comme pour la danse à deux, l’homme dirige et la femme suit. Elle y revient dans Galanterie française : «Je savais que l’amour entre homme et femme pouvait former des trésors de délicatesse et d’esprit. Les lesbiennes me faisaient l’effet d’éléphants aveugles. Elles étaient dans le magasin. Elles ne voyaient pas la porcelaine.»
Rendant compte dans un style exalté des écrits d’Habib, dans la revue Esprit, Irène Théry interrompt un moment ses péroraisons sur les mystères insondables de la différence et de la complémentarité entre les sexes pour anticiper l’objection qu’on risquerait de lui adresser : «Les bien-pensants d’aujourd’hui auront tôt fait de soupçonner, dans ce plaidoyer pour l’amour hétérosexuel, la trinité du mal absolu : naturalisme, conservatisme et homophobie.» Qu’on n’imagine pourtant pas que ce magnifique aveu soit le signe d’un début de lucidité. Non ! Théry n’entend pas se soumettre à ce «prêt-à-penser» et elle admire la «force subversive» de celle qui, bravant l’air du temps, n’hésite pas à pourfendre à la fois «les impasses du féminisme»,«l’émancipation individualiste» et «le ressentiment antihétérosexuel». On le voit : ce qui a été rebaptisé par ces auteur.e.s «féminisme à la française» n’est qu’un mélange fort classique, et transnational, de poncifs antiféministes et d’homophobie militante.
Il ne s’agit donc pas simplement d’une mythologie nationaliste, à usages multiples, qu’on voudrait nous présenter comme le fruit d’une réflexion historique ou sociologique. Il s’agit aussi de l’invention d’une tradition qui a pour fonction d’annuler la déstabilisation produite par les mouvements politiques et culturels et de permettre de prôner un retour à une «harmonie» qui n’a jamais existé, de défendre un ordre qui repose sur l’inégalité, la hiérarchie et la domination (des hommes sur les femmes, de l’hétérosexualité sur l’homosexualité …).
On ne s’étonnera donc pas que ces auteur.e.s conjuguent leurs efforts pour attaquer la sociologie critique et l’œuvre de Pierre Bourdieu. Ce dernier a commis l’irrémissible péché de vouloir étudier la «domination masculine» mais aussi de souligner le rôle que le mouvement gay et lesbien peut jouer dans la mise en question des catégories figées de l’ordre sexuel.
La recension par Ozouf du Consentement amoureux de Claude Habib repose entièrement sur ce schéma : le ravissement que produit un livre qui chante les bonheurs de l’amour hétérosexuel, où chacun et chacune jouira d’occuper sa place naturelle, inégalitaire mais librement acceptée, brandi comme un crucifix devant le diable destructeur qu’est le théoricien de la domination et l’intérêt qu’il manifeste pour la radicalité subversive des mouvements féministes et homosexuels. Bref, une idéologie qui en appelle tantôt à l’ordre «naturel» des choses, tantôt à notre «culture nationale» - ce qui signifie, dans les deux cas, à l’ordre politique ancien - contre une pensée qui regarde les réalités du monde social comme un ensemble de constructions historiques qu’il convient de défaire et de transformer. Une tentative de restauration réactionnaire dressée contre l’activité démocratique et émancipatrice. Une banale pensée de droite, contre la pensée de gauche.
C'était la version "grande distribution".Edit ter: Sandrine de A dire d'elles annonce une conférence à l'Institut Emilie du Châtelet, "Mon corps a-t-il un sexe ?". Je parlais à l'instant dans un commentaire de la neurobiologiste Catherine Vidal. Elle fera partie des intervenantes. Si la conférence vous intéresse, Sandrine a toutes les infos qu'il vous faut.
Une ligne économique pour magasin "hard-discount" serait à l'étude, utilisant des textes plus succints : "POTICHE" en rose, "HEROS" en bleu.
On ne peut pas toujours montrer les hommes du doigt. Eux, ne vont pas lâcher leurs places.La solidarité des femmes commence donc par la sollicitation des hommes ce qui est pour le moins ... original. Puis elle consiste à demander poliment des "postes à responsabilités" en sachant pertinemment, c'est elle qui le dit, qu'ils ne "vont pas lâcher leurs places" ! Le cheminement du raisonnement laisse perplexe.
Il faut aussi aller voir les hommes au pouvoir, les inciter à accompagner la gent féminine vers des postes à responsabilités. Je veux aller les chercher pour qu’ils deviennent féministes !
Le féminisme n’est plus à la recherche de liberté sexuelle mais demande l’équité dans l’entreprise et la politique.La condition des femmes ne se résume plus qu'à l'égalité professionnelle et politique avec une urgence: "la féminisation de la haute fonction publique" !!!(c'est là que la ligne éditoriale dont je parlais plus haut prend tout son sens). Les 80% de travailleurs pauvres qui s'avèrent être des femmes, cumulant des CDD merdiques pour des retraites indécentes, les violences sexuelles intimement liées à la problématique de la liberté sexuelle, les violences de genre, l'exploitation domestique, tous ces phénomènes qui s'imbriquent en une logique de domination bien huilée ne rentrent pas dans la perspective du féminisme bourgeois prôné comme un modèle par cette jeune femme.
Nous faisons des propositions sur des thèmes essentiels, comme la féminisation de la haute fonction publique.
Nous nous opposons à tous ces mouvements qui posent la femme en éternelle victime, et dont les discours sont dépassés.Même si accesoirement on reconnaît que tout n'est pas rose:
Même si certains comportements restent à dénoncer (violences faites aux femmes, machisme...).Tais-toi la femme victime (double "ta gueule !" si t'es prolo), il y a des postes à pourvoir dans la haute fonction publique ! Le discours féministe est dépassé même si le machisme tue tous les jours (des femmes*). Et surtout il y a des hommes, bichettes, qui commencent à prendre de plus en plus mal les "sous-entendus" féministes. Des hommes qui exploitent, excluent ou tuent des femmes c'est pourtant une situation assez claire au niveau des responsabilités, me semble-t-il.
Nous demandons aussi la création d’un ministère de la Femme dont le ministre serait un homme politique d'envergure nationale, ayant déjà occupé de nombreuses fonctions (Bernard Tapie, Alain Juppé, Laurent Fabius ...).
Un matin, le French lover disparut. Quelque part, entre la Grande pomme et Paris, comme un vol transatlantique qui soudain disparaîtrait des radars. Pourtant, il avait bonne presse, le French lover. Les femmes se l’arrachaient.
Le French lover, cette indescriptible particularité, cette « delikatesse » à la française, ce parfum subtil, à mi-chemin entre un défilé Dior et la baguette, croisement éternel entre l’Estaque et Les Champs, entre Les Planches et La Croisette. Le French lover, « kéké » des plages ou Président, PDG ou stagiaire, régnait en maître incontesté de ces dames…
C’est qu’on le voyait partout, et ce depuis des siècles. De la Montespan à Mazarine, il avait été de toutes les cours. Il arpentait le globe, sûr de sa superbe, Rolex au poignet et PSG au cœur. Les campings, aussi, et puis les chantiers, et même les commissariats « Ici, on baise français. » Et pourtant… Que de souffrances derrière cette appétence toujours renouvelée… C’est que le French lover cachait, en fait, des arrière-cours sordides ; la façade sentait bon les croisées d’hortensias et les apéritifs entre amis : s’y croisaient Brice de Nice et l’Ami Ricoré, au hasard de petits matins volés, de cinq à sept tendance ou de nuits parfumées au Numéro 5.
Violeur de province, mari violent et grand-père incestueux.
Mais au fin fond des jardinets ou des caves, derrière les marqueteries et les mondanités, caché par des étals ou des cartons, persistait le souffle rauque des violeurs de province, des maris violents, des oncles graveleux et des grands-pères incestueux.
Car le French lover vivait au pays où l’on n’arrive jamais sans se faire mettre la main aux fesses ou siffler devant un chantier, quand on ne terminait pas abattue comme un lapin devant une gendarmerie ou brûlée vive.
Oui : le French lover, avouons-le, ne pensait qu’au Q, au sien, à celui de sa femme, à ceux de toutes les femmes, et, si possible, sans entrave aucune.
Vous allez dire qu’encore une fois, je mélange tout, le machisme, les femmes battues et assassinées, le viol, l’inceste, la drague… Mais tout est lié, tout s’enchaîne, de ces cours de maternelle où des « grands » miment des actes sexuels aux fellations que l’on subit dans des cours de collège (mon propre fils, en CM1 dans une école catho tout ce qu’il y a de prude, est revenu il y a quelques années en me parlant du « Bâton de berger », explicité par l’instit elle-même. « Mais maman, tu ne connais pas la sodomie ? » Vous m’excuserez, ce n’est pas ma vision de « l’éducation sexuelle »…), des tournantes et des vitriolages des cités à la prostitution de luxe, des pervers narcissiques devenus monnaie courante aux blagues sordides que l’on se raconte à la machine à café ou dans les mariages, entre deux « Danse des canards ».
" Nous sommes tous des Rocco Siffredi "
Car le French lover se confond avec « La Danse des connards », avec tous ces types franchouillards qui se baladent, sans arrêt, avec une bite à la place du cerveau, qu’ils soient dans un Sofitel ou au Aldi, à la plage ou sur un stade, au concert ou au bureau.
David Vincent les a vus, ces envahisseurs à la quéquette volante, et moi aussi : ce sont les Français. Persuadés d’être les meilleurs amants du monde et les rois de la baise. Leur slogan ? « Nous sommes tous des Rocco Siffredi. »
Et nous, les femmes, nous sommes leur joujou, leur bijou, leur doudou. On a l’impression qu’ils en sont tous encore au stade de l’oralité : ils mettent tout à la bouche, et leurs doigts dans toutes les prises.
L’affaire DSK, un scandale qui fera date pour les femmes
Alors voilà : l’un d’entre eux, là, il y a quelques jours, a pris le jus. C’était couru d’avance. Et qu’il y ait eu court-circuit ou pas – l’Histoire nous le dira – le fait est là : le French lover a été pris la main dans le sac.
Alors on pourra crier, tempêter, s’énerver, pester contre les NY Cops que l’on adulait pourtant la veille dans « Les Experts » ou « NYPD Blues », on pourra se gausser du puritanisme US à grands coup d’anti-américanisme primaire et ourdir toutes les théories du complot que l’on veut – les forums sur le net sont EDIFIANTS de débilité à ce sujet… –, ce scandale politico-médiatique fera date pour les femmes de tous les pays.
Car le French lover en a pris pour son grade. Si tout cela n’est effectivement qu’une terrible méprise et/ou une affabulation, nous retiendrons que le moment est venu pour le monde de reconnaître la parole des femmes.
Femmes violées d’Afrique, femmes lapidées d’Afghanistan, femmes humiliées d’Europe, femmes asservies de France, emprisonnées, torturées, ennuyées, harcelées, femmes-objets, femmes souffre-douleur, relevez-vous : DSK vous a libérées.
Le French lover est mort. Il a disparu, remplacé par l’air hagard d’une présomption d’innocence qui semble malgré tout bien affectée.
Vive notre liberté. Vive les femmes. Vive l’amour. Et que naisse, enfin, le respect. Que l’on puisse enfin porter des jupes en banlieue et rentrer seule du cinéma, que nos enfants apprennent enfin que le sexe se vit à deux, et, si possible, pas avant un certain âge, ni attachée dans de grandes salles sombres pleines de bruit et de fureur et/ou vissé derrière un écran tout collant. C’est pas mal, un lit, pour faire l’amour. Entre personnes consentantes, et si possible post-pubères. Qu’advienne l’égalité des chances, l’égalité des sexes.
Une femme française.
Il était une fois une jeune femme qui demanda à un jeune homme s'il voulait bien l'épouser. Il refusa.
Dès lors la jeune fille vécut toujours heureuse, sans laver, cuisiner ni repasser pour personne, sortant avec ses amies, couchant avec qui elle voulait et menant sa vie comme elle le souhaitait.